Chapitre 13 Tendinopathies
• enthésite ou maladie des insertions tendineuses (épicondylalgies) ;
• tendinite ou lésion en plein corps tendineux (épitrochléite) ;
• myotendinite ou lésion de la jonction musculo- tendineuse ;
• ténosynovite avec atteinte de la gaine où coulisse le tendon (ténosynovite de De Quervain).
Tendinites du coude
Épicondylalgies
L’épicondylalgie est un terme générique sous lequel on dénombre trois pathologies différentes. Il y a d’une part les atteintes tendino-périostées de l’insertion des épicondyliens et plus particulièrement du court extenseur radial du carpe (ECRB), appelées épicondylites ou « tennis elbow », d’autre part les atteintes de l’articulation huméro-radiale (chondropathie, frange synoviale) et, enfin, les compressions ou les irritations de la branche postérieure du nerf radial, le plus souvent au niveau de l’arcade de Fröhse.
Dès l’apparition de cette symptomatologie d’épicondylalgie, la qualité de la prise en charge est essentielle, nécessitant, quand cela est possible, des modifications socio-professionnelles (arrêt prolongé ou même définitif de l’activité sportive, changement de poste de travail, ce qui est difficile, voire impossible dans certains cas) [1].
Anatomie de l’épicondyle et des insertions des muscles épicondyliens (fig. 13-1)
L’anconé, le cubital postérieur ou extenseur ulnaire du carpe (extensor carpi ulnaris ou ECU), l’extenseur propre du V (extensor digiti minimi ou EDM), l’extenseur commun des doigts (EDC) et le 2e radial, court extenseur radial du carpe (extensor carpi radialis brevis ou ECRB) sont les cinq muscles qui s’insèrent d’arrière en avant sur l’épicondyle.
Nerf radial (fig. 13-3)
Le nerf radial chemine dans une structure anatomique appelée le tunnel radial. Il s’étend de l’interligne huméro-radial à l’arcade du court supinateur (supinator). Son plancher est constitué par le plan antérieur articulaire avec, à sa partie basse, le court supinateur. Les parois du tunnel sont constituées, d’antérieur en postérieur, du brachio-radial (brachio-radialis), du 1er radial ou long extenseur radial du carpe (extensor carpi radialis longus ou ECRL), du 2e radial ou court extenseur radial du carpe (ECRB). Ce tunnel est un espace cellulo-graisseux dans lequel cheminent les deux branches de division du nerf radial.
Traitements
Médical
Le choix thérapeutique sera essentiellement guidé par la clinique, il débutera systématiquement par un traitement médical de 4 à 6 mois avant d’envisager toute intervention chirurgicale. Ce traitement comprend une prise en charge par un masseur kinésithérapeute dont le protocole est détaillé ci-dessous, le port d’une orthèse statique en légère extension du poignet (fig. 13-4) et, bien entendu, l’arrêt de l’activité physique qui a induit la pathologie ou au moins un changement du poste de travail évitant le port de charges lourdes et une gestuelle répétitive.
Chirurgical
Le traitement implique le plus souvent deux gestes opératoires d’une part l’allongement du 2e radial (ECRB), d’autre part la neurolyse du nerf radial au court supinateur et sous l’arcade de Frohse lorsqu’elle existe (fig. 13-5). C’est une chirurgie délicate qui s’effectue par voie postéro-externe et qui exige une immobilisation postopératoire sur orthèse statique de poignet pendant 3 semaines suivie d’une rééducation bien conduite.
Épitrochléite
Elle est dix fois moins fréquente que l’épicondylite.
Anatomie
L’épitrochlée se situe au niveau du compartiment interne du coude, elle est riche en insertions musculo-tendineuses : rond pronateur (PT), grand palmaire (FCR), petit palmaire (PL), fléchisseur commun superficiel (FCS) et cubital antérieur (FCU). En arrière de l’épitrochlée, le nerf cubital passe dans la gouttière osseuse qui est fermée par un rétinaculum qui évite sa subluxation. Toutes ces structures tendineuses peuvent être impliquées par le processus inflammatoire mais c’est le plus souvent le rond pronateur et le grand palmaire qui sont le siège de cette tendinopathie (fig. 13-6).
Traitements
Médical
La mise en place d’une orthèse antébrachio-palmaire à 20° de flexion du poignet laissant libre les chaînes digitales sera portée en continu pour une période de 3 semaines et ensuite seulement la nuit (fig. 13-7).
Fig. 13-7 Orthèse statique antébrachio-métacarpienne palmaire à 20° de flexion du poignet pour épitrochléite.
Protocole de rééducation pour l’épicondylite chronique
Cette prise en charge implique tout d’abord la mise en détente musculaire par le port d’une orthèse statique antébrachio-métacarpienne du poignet palmaire ou dorsale si elle est portée lors des activités. Le poignet est stabilisé à 30° d’extension (voir chapitre 6) (fig. 13-8A, B).