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Arthrose



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LIENS TRANSVERSAUX




ITEM 89 Déficit neurologique récent.


ITEM 90 Déficit moteur et/ou sensitif des membres.


ITEM 91 Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue-de-cheval. Diagnostic, traitement urgent.


ITEM 93 Radiculalgie et syndrome canalaire. Diagnostic, urgences, traitement, suivi.


ITEM 153 Infections ostéoarticulaires de l’enfant et de l’adulte.


ITEM 194 Arthrite microcristalline.


ITEM 196 Douleur et épanchement articulaire. Arthrite d’évolution récente.


ITEM 304 Tumeurs des os primitives et secondaires.


ITEM 326 Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l’adulte et chez l’enfant : anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens.


ITEM 356 Fractures fréquentes de l’adulte et du sujet âgé.



Sujets tombés aux ECN : 2005, 2006 image



image 2005 : Femme de 70 ans obèse se plaignant de gonalgie avec impotence fonctionnelle à la marche et dans les escaliers


La gonalgie est calmée par le repos. Le genou est gonflé le soir. L’examen clinique ainsi que des radiographies et une biologie sont fournis. Les résultats biologiques sont les suivants : hémoglobine 12,5 g/dl, globules blancs 7,3 G/l, plaquettes 325 G/l, ionogramme sanguin : sodium 138 mmol/l, potassium 4,2 mmol/l, créatininémie 196 μmol/l, CRP 4 mg/l (Normale du laboratoire inférieure à 10 mg/l), TP 100 %, VS 10 mm à la première heure.Radiographie du genou droit en charge de face : figure ci-après.



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Au bout de 15 jours, alors qu’elle remarche, la malade se plaint d’une douleur du genou droit qui est tuméfié, rouge et douloureux en permanence, enraidi. La patiente est apyrétique Résultats biologiques : hémoglobine 12,5 g/dl, globules blancs 7,5 G/l, polynucléaires neutrophiles 62 %, polynucléaires éosinophiles 2 %, lymphocytes 34 %, monocytes 2 %, plaquettes 340 G/l, CRP 5,2 mg/l, VS 15 mm à la première heure, créatininémie 180 μmol/l.




image 2006 : Patiente de 64 ans consultant pour lombalgie aiguë sans irradiation. Elle a un antécédent de cancer du sein et de ménopause sans traitement hormonal substitutif. Par ailleurs depuis deux ans elle a des lombalgies chroniques avec fourmillements ascendants des membres inférieurs selon un trajet L5 survenant au bout de 200 mètres de marche



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1) Quels diagnostics pour la douleur aiguë ? Quels arguments à l’interrogatoire et cliniques en faveur d’une nature bénigne ?


2) Décrivez les anomalies radiographiques. Quels sont les critères de bénignité des lésions vertébrales ?


3) Quel diagnostic évoquez-vous pour les douleurs évoluant depuis 2 ans ? Quelles anomalies de la radiographie aurait-on pu attendre pour l’expliquer ?


4) Pensez-vous qu’il existe un lien entre les douleurs anciennes du rachis et la douleur apparue il y a 6 jours ?


5) Quel examen complémentaire aurait pu être réalisé lors de la fracture du poignet ? Pourquoi ?


6) Pourquoi doit-on effectuer des examens biologiques ? Rédigez l’ordonnance pour le laboratoire.


7) Quelle attitude thérapeutique proposez-vous, à court terme, pour calmer ses douleurs ? Quels traitements, au long cours, pourra-t-on lui proposer ? Argumentez l’attitude thérapeutique.




POUR COMPRENDRE…




image L’arthrose est une maladie dégénérative de l’articulation, due à l’usure progressive du cartilage, en général inévitable. L’arthrose primitive résulte du vieillissement naturel du cartilage dans les articulations portantes. Une large part de la population y est soumise avec l’âge.


image L’arthrose peut être secondaire à une autre arthropathie ou à une attitude vicieuse, entraînant une répartition inharmonieuse des pressions intra-articulaires, ou toucher des articulations non portantes, par arthropathie ou sollicitations répétées, notamment dans certaines professions.


image Quelle qu’en soit la cause, l’altération et l’amincissement du cartilage provoquent des douleurs chroniques d’horaire mécanique, émaillées de poussées aiguës.


image La poussée d’arthrose correspond à une fissuration du cartilage dont les débris sont reconnus comme corps étrangers, pouvant provoquer, surtout dans les grosses articulations, une réaction inflammatoire modérée locale avec gonflement, épanchement et douleur nocturne.


image Le pincement de l’interligne articulaire et la construction ostéophytique, irréversibles, altèrent la fonctionnalité et conduisent à la raideur articulaire et au flessum, dont la seule issue est la prothèse articulaire notamment à la hanche et au genou.


image Avant ce stade, les antalgiques simples, les AINS et la physiothérapie constituent le traitement quotidien. Les antiarthrosiques d’action lente peuvent améliorer certaines douleurs. Les infiltrations de corticoïdes, le lavage articulaire et la viscosupplémentation constituent les traitements des formes plus invalidantes.



Cas général



I ÉPIDÉMIOLOGIE




image L’arthrose est une maladie très fréquente et constitue la deuxième cause d’invalidité après les maladies cardiovasculaires.


image Les facteurs favorisants sont :



image Causes d’arthrose secondaire :



– altération de la répartition des charges sur le cartilage :



– sollicitation articulaire répétée, notamment professionnelle (marteau-piqueur, travailleurs manuels), microtraumatismes (surtout chez les sportifs et dans certaines professions) ;


– fracture osseuse ayant entraîné une pseudarthrose ou un cal vicieux (attitude vicieuse séquellaire), ou articulaire au cours de laquelle le trait de fracture intéressant l’articulation a entraîné une lésion cartilagineuse ou une désaxation de l’articulation résultant en une répartition inharmonieuse des charges ;


– ostéonécrose de la tête (coxarthrose) ou du condyle (gonarthrose) fémoral ou de la tête humérale (omarthrose) : l’aplatissement de la zone nécrosée entraîne une répartition inégale des charges sur cette zone, associée le plus souvent à une souffrance cartilagineuse ; fréquemment, l’ostéonécrose était passée inaperçue et sera découverte fortuitement sur les clichés radiologiques ;


– dysplasie congénitale de hanche (coxarthrose) ou de la patella (arthrose fémoropatellaire), pourvoyeuse d’arthrose par une mauvaise répartition des charges ;


– chirurgie articulaire, telle que la méniscectomie, l’ostéotomie ou la discectomie (peu usitée de nos jours), entraînant parfois une désaxation de l’articulation, pouvant engendrer quelques années plus tard une arthrose localisée, respectivement au genou (fémorotibiale) ou au rachis (discovertébrale) ;


– rhumatismes inflammatoires chroniques anciens érosifs, qui entraînent par leur chronicité une altération cartilagineuse des articulations où a siégé l’inflammation : typiquement, le patient se plaint alors d’arthralgies mécaniques différentes de celles du rhumatisme et généralement non calmées par la corticothérapie et/ou les traitements de fond ; par conséquent, le diagnostic d’une atteinte arthrosique chez un patient rhumatisant est important pour éviter l’escalade thérapeutique inutile des antirhumatismaux ;


– chondrocalcinose et infection articulaire : par le même mécanisme que les arthrites inflammatoires chroniques, elles peuvent être responsables d’arthrose secondaire.


image Les diverses localisations de l’arthrose sont :




II DIAGNOSTIC




image Le diagnostic d’arthrose est un diagnostic fréquent en pratique quotidienne.


image Il repose surtout sur l’interrogatoire, qui permet de spécifier le caractère mécanique prédominant des arthralgies, les examens complémentaires, notamment radiologiques, servant au diagnostic différentiel et à l’évaluation des lésions structurales.


image L’orientation thérapeutique est avant tout guidée par l’intensité de la douleur et du handicap fonctionnel ; l’atteinte radiologique est rarement décisive. En effet, il existe très souvent une dissociation radioclinique : les clichés restant normaux longtemps après le début des douleurs, ils n’éliminent pas le diagnostic. L’altération cartilagineuse est souvent trop peu importante au début pour entraîner un pincement visible sur les clichés standards. De ce fait, il ne faut pas attendre l’apparition d’anomalies radiologiques pour débuter une prise en charge thérapeutique précoce. Inversement, une articulation ayant des signes radiologiques d’arthrose peut demeurer ou redevenir indolore.



A Clinique




image Arthralgie mécanique* : image image



image Impotence fonctionnelle :



image La raideur articulaire est d’une part signalée par le patient, d’autre part recherchée et évaluée à l’examen clinique, notamment par l’existence d’un flessum ou au contraire d’un blocage en extension.


image La poussée congestive d’arthrose :



– il s’agit d’une modalité évolutive souvent source de consultation, parfois inaugurale ;


– elle est aiguë ou subaiguë ;


– un facteur déclenchant (effort inhabituel, chute, prise de poids rapide) est fréquemment retrouvé, mais elle peut être spontanée ;


– elle peut être uni- ou bilatérale, voire polyarticulaire ;


– le patient ressent une majoration douloureuse articulaire, mal calmée par le repos et les antalgiques, parfois nocturne ;


– souvent associée à un épanchement ou un gonflement articulaire, surtout aux articulations superficielles comme le genou, ou les doigts, parfois volumineux :




B Examens complémentaires




image La radiographie standard bilatérale comparative sert :



image Mais il n’existe pas de parallélisme radioclinique : un patient douloureux peut avoir des radiographies ne montrant qu’un pincement minime sans autre signe d’arthrose et, inversement, des signes d’arthrose sévère radiologiques peuvent être peu ou pas symptomatiques.


image L’image radiologique est donc normale au stade précoce puisque l’atteinte cartilagineuse microscopique peut suffire à être douloureuse sans être détectable à l’œil.


image Les radiographies ne sont généralement à répéter qu’en cas d’aggravation de la symptomatologie ou avant une chirurgie.


image Les signes typiques d’arthrose sur les clichés standards sont :


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Nov 19, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 125 (Item 57): Arthrose

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