12: États kératoséborrhéiques

Chapitre 12


États kératoséborrhéiques




Cals







Traitement et pronostic




1. L’observation sans traitement est acceptable en cas de lésions non infectées.


2. Administrer des antibiotiques systémiques pendant une longue période (au minimum 4 à 6 semaines) en cas d’infection secondaire. Alternativement, il est possible d’appliquer une solution topique de diméthylsulfoxyde (DMSO) associée à de l’enrofloxacine (pour obtenir une solution à 10 mg/kg) toutes les 12 à 72 heures jusqu’à guérison des lésions.


3. Un effort particulier doit être entrepris quant au retrait des « poils incarnés » du cal, ces derniers pouvant à terme être à l’origine d’une furonculose et d’une infection. Extraire régulièrement les poils en frottant la zone (tous les 2 à 7 jours) en direction de la pousse du poil, à l’aide d’un tissu, d’une brosse ou d’une éponge. Appliquer de la cellophane très adhésive pour retirer les poils ; typiquement, seuls les poils incarnés peuvent être retirés, laissant intacts les poils actifs et normaux.


4. Rembourrer les lieux de couchage, les zones de repos et placer des bandages rembourrés afin de prévenir les traumatismes sur les zones affectées.


5. Appliquer des émollients, des pommades antibiotiques (mupirocine), du gel de peroxyde de benzoyle à 2,5 % ou un gel à base d’urée, d’acide salicylique et de lactate de sodium sur les zones affectées toutes les 12 à 24 heures, afin de ramollir la peau. Toutefois, les infections secondaires sont possibles si les hydratants sont utilisés sans la mise en place de rembourrages protecteurs.


6. L’excision chirurgicale est généralement déconseillée, la déhiscence de plaie étant une complication postopératoire possible.


7. Le pronostic est bon pour les lésions non infectées. Il s’agit d’un problème esthétique qui n’affecte pas la qualité de vie du chien.





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Figure 12.2 Cals. Vue rapprochée de la lésion de la figure 12.1. La grande zone alopécique sur peau épaissie en regard du coude est typique de ce syndrome. Chez les chiens à poil court, les poils sont souvent impactés au sein des follicules et du cal.




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Figure 12.3 Cals. Vue rapprochée de la lésion de la figure 12.1. Le clinicien exerce une légère pression sur le cal afin d’extraire les poils qui apparaissent alors à la surface de la peau. Ces poils sont une source favorisant les infections récidivantes.



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Figure 12.4 Cals. Vue rapprochée de la lésion de la figure 12.1. Les poils extraits sont visibles. Cette technique est déconseillée car l’extraction forcée des poils peut entraîner une rupture interne de ces derniers et provoquer une cellulite et des cicatrices.















Acné du chat







Traitement et pronostic




1. Traiter toute infection bactérienne secondaire à l’aide d’une antibiothérapie systémique appropriée pendant au moins 2 ou 3 semaines. Traiter les infections à Malassezia à l’aide de fluconazole administré à la posologie de 10 mg/kg par jour pendant 30 jours.


2. Tondre les poils autour des lésions, appliquer des compresses humides et nettoyer les zones affectées avec des lingettes destinées au traitement de l’acné humaine (sans alcool) ou avec des shampoings à base de peroxyde de benzoyle, d’acide salicylique et de soufre, ou de lactate d’éthyle, tous les 1 à 2 jours jusqu’à guérison des lésions, puis à la demande pour le traitement d’entretien. Un nettoyage régulier du menton (tous les 2 à 3 jours) est généralement nécessaire pour prévenir les rechutes.


3. Les traitements topiques alternatifs pouvant être efficaces lorsqu’ils sont utilisés tous les 1 à 3 jours, ou à la demande, incluent :



4. Pour les cas réfractaires graves, un traitement systémique à base de vitamine A ou d’isotrétinoïne peut être efficace.


5. Le pronostic est bon, mais un traitement symptomatique à vie est généralement nécessaire pour maintenant la rémission. En l’absence d’infection secondaire, il ne s’agit que d’une affection esthétique qui n’affecte en rien la qualité de vie de l’animal.









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Figure 12.22 Acné du chat. Vue rapprochée du chat de la figure 12.21. Les lésions se sont étendues le long de la face latérale de la lèvre. C’est inhabituel dans l’acné du chat.




Hyperkératose nasodigitée idiopathique




Caractéristiques


L’hyperkératose nasodigitée idiopathique est un état idiopathique caractérisé par la formation excessive de kératine sur la truffe et les coussinets. Elle est fréquente chez les chiens âgés, en particulier chez le Cocker Spaniel.


De la kératine sèche, dure et épaisse s’accumule sur la truffe, les coussinets ou les deux. La kératine accumulée est généralement plus abondante sur la truffe et sur les bords des coussinets. Des érosions, des ulcères, des fissures secondaires pourraient suggérer l’existence d’une dermatose auto-immune. Une hyperkératose digitée excessive peut entraîner des excroissances cornées pouvant parfois être douloureuses par la pression exercée contre les coussinets adjacents. L’obstruction du conduit nasolacrymal peut constituer un facteur prédisposant.





Traitement et pronostic




1. L’intensité du traitement dépend de la sévérité des lésions.


2. Désencombrer les conduits nasolacrymaux.


3. Pour les cas mineurs, asymptomatiques et bénins, il peut être raisonnable de se contenter d’une simple observation sans traitement.


4. Pour les cas modérés à sévères, hydrater les zones atteintes à l’aide de rinçages à l’eau tiède ou mettre en place des compresses d’eau chaude pendant 5 à 10 minutes. Puis appliquer un émollient toutes les 24 heures jusqu’à l’élimination complète de l’excès de kératine (environ 7 à 10 jours). Poursuivre le traitement à la demande pour maintenir la rémission. Les agents émollients efficaces incluent :



5. Pour les excroissances cornées, parer l’excès de kératine avant de commencer le traitement hydratant et émollient.


6. En cas de lésions fissurées, il est possible d’appliquer une pommade associant un antibiotique et des glucocorticoïdes toutes les 8 à 12 heures jusqu’à guérison.


7. Le pronostic est bon. Bien qu’incurable, il s’agit d’une maladie esthétique pouvant généralement être prise en charge par un traitement symptomatique.











Parakératose nasale héréditaire du Labrador Retriever




Caractéristiques


La parakératose nasale héréditaire du Labrador Retriever est une dermatite familiale cliniquement contrôlable mais incurable qui apparaît entre 6 et 12 mois. On suspecte une transmission héréditaire sur un mode autosomique récessif. Cette affection est peu fréquente chez le Labrador Retriever et chez les chiens issus des croisements avec cette race.


On observe une accumulation de débris adhérents kératinisés grisâtres ou brunâtres en face dorsale de la truffe. Des croûtes, des érosions, des ulcérations, des fissures ou une dépigmentation peuvent se développer, mais le nez n’est ni douloureux ni prurigineux. La dermatose peut être stable, aller et venir ou s’aggraver progressivement. Les lésions sont généralement limitées à la truffe, mais il est possible d’obtenir des lésions squameuses et croûteuses légères sur la partie velue du chanfrein ainsi qu’une hyperkératose des coussinets. Les chiens atteints sont par ailleurs en bonne santé.





Traitement et pronostic




1. On ne connaît aucun traitement spécifique, mais les traitements indiqués pour l’hyperkératose nasodigitée idiopathique peuvent être efficaces (voir la partie précédente).


2. Alternativement, on obtient généralement une amélioration avec un traitement topique au propylène glycol (dilué à 50 % dans l’eau), à la vaseline, ou à la vitamine E. Au début, appliquer le traitement sur les lésions toutes les 12 heures jusqu’à obtenir une réponse satisfaisante, puis renouveler à la demande pour maintenir la rémission.


3. Des doses orales immunosuppressives de prednisone (2 mg/kg toutes les 24 heures) peuvent être efficaces, mais une administration quotidienne au long cours est nécessaire pour maintenir la rémission. Ainsi, cette stratégie thérapeutique est inadéquate pour la plupart des cas en raison des effets indésirables inacceptables à la corticothérapie.


4. Le pronostic de guérison est sombre, mais les chiens atteints peuvent profiter d’une bonne qualité de vie grâce à un traitement symptomatique de routine. Les chiens atteints doivent être écartés de la reproduction.





Hyperkératose nasale parasympathique (truffe parasympathique)




Caractéristiques


Un dysfonctionnement parasympathique peut entraîner une perte du fonctionnement normal de la glande nasale située sur la muqueuse latérale du nez. La glande possède une innervation parasympathique par le nerf facial. Lors de kératoconjonctivite sèche (KCS), il est possible qu’il y ait eu une atteinte des fibres parasympathiques préganglionnaires proximales au ganglion ptérygopalatin associée à une otite concomitante, endommageant ainsi les fibres nerveuses lors de leurs trajets dans l’os temporal.


Les lésions peuvent être unilatérales ou bilatérales. On observe une accumulation de débris adhérents kératinisés grisâtres ou brunâtres en face dorsale de la truffe. La dermatose peut être stable, aller et venir ou s’aggraver progressivement. Les lésions sont généralement limitées à la truffe, mais il est possible d’observer des lésions squameuses et croûteuses légères sur la partie velue du chanfrein. Il convient de vérifier la présence d’une KCS et d’une otite chez les chiens atteints.





Traitement et pronostic




1. L’intensité du traitement dépend de la sévérité des lésions.


2. La pilocarpine peut aider.


3. Utiliser les traitements adaptés à l’hyperkératose nasale idiopathique.



4. Le pronostic est bon.





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Figure 12.34 Hyperkératose nasale parasympathique. Vue rapprochée du chien figure 12.33. La topographie asymétrique des croûtes (affectant uniquement la moitié de la truffe) est apparente.






Séborrhée primaire du chien




Caractéristiques


La séborrhée primaire du chien est un trouble héréditaire de la kératinisation. Elle est fréquente chez le chien, l’incidence la plus élevée étant rapportée chez le Cocker Spaniel américain, le Springer Spaniel anglais, le Westie et le Basset Hound. Les symptômes cliniques débutent chez le chiot, ils peuvent être discrets au début puis s’aggraver avec l’âge. Les symptômes peuvent apparaître ou s’aggraver à l’âge adulte en cas de développement d’une maladie concomitante sous-jacente.


Les signes cliniques peuvent inclure un poil terne et sec, une desquamation excessive (pellicules), des manchons pilaires, des plaques et zones séborrhéiques squameuses et croûteuses ainsi qu’une peau grasse et malodorante. La plupart du corps est affectée à des degrés variables, avec une atteinte généralement plus sévère des espaces interdigités, du périnée, de la face, des ars, de la face ventrale du cou, de l’abdomen et des plis cutanés. Le prurit est modéré à intense et une otite externe cérumineuse est fréquente. Des infections cutanées et auriculaires secondaires bactériennes et à Malassezia sont souvent présentes.



Principaux diagnostics différentiels


Le diagnostic différentiel inclut une dermatose répondant à l’administration de vitamine A et les autres causes de séborrhée secondaire (encadré 12.1).


Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 12: États kératoséborrhéiques

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