10: Tératome sacro-coccygien

Chapitre 10


Tératome sacro-coccygien




Introduction


Les tératomes sacro-coccygiens (TSC) sont les tumeurs fœtales les plus fréquentes avec une incidence de 1/30 000 à 40 000 naissances. Il s’agit donc d’une anomalie rare, touchant principalement les filles (quatre filles pour un garçon) et dont le diagnostic peut être, dans certains cas, posé dès le 1er trimestre de la grossesse. Ces tératomes se développent aux dépens des cellules primordiales totipotentes au niveau du nœud de Hensen d’où leur localisation médiane, sacrée.


Les classifications anatomiques pédiatriques (lassification de Altman) ne sont pas d’un intérêt majeur en diagnostic prénatal car elles n’orientent que partiellement sur le pronostic anté- et périnatal. En effet, à l’échelle du chirurgien pédiatre, le tératome sacrococcygien est une tumeur d’excellent pronostic oncologique si elle est prise en charge et les enfants opérés dès la période néonatale. Or, certains fœtus ou nouveau-nés porteurs de tératome sacroco-ccygien vont décéder en période pré- ou périnatale. C’est toute la face cachée de la surveillance anténatale qu’il convient de préciser dans ce chapitre [14].



Bilan initial


La mise en évidence échographique d’une masse appendue au pôle caudal du fœtus doit faire évoquer le diagnostic. Il faudra alors tenter de préciser cinq éléments descriptifs afin d’en définir le type et le pronostic :



La classification proposée par Benachi et al. [5] distingue trois types de tumeur (tableau 10.1 et figure 10.2).




Un bilan échographique complet doit être réalisé, même si l’anomalie est le plus souvent isolée. Il faut rechercher des anomalies du rachis de type defects spinaux ou notochordodysraphie. On réalisera un caryotype dans le bilan prénatal uniquement dans le but de confirmer le caractère isolé de l’anomalie compte tenu de la spécificité de la prise en charge pré- et post-natale. Ces anomalies décrites sont exceptionnelles, variées et au processus cytogénétique souvent complexe [6].


Des complications sévères peuvent être présentes dès le premier examen. Il faudra les rechercher.


Il conviendra d’adresser la patiente dans un centre de diagnostic prénatal avec un service de chirurgie pédiatrique et réanimation néonatale [7].


Il est important de savoir rassurer initialement tant le pronostic oncologique et fonctionnel à distance est bon sous réserve d’une évolution prénatale favorable. La surveillance rapprochée bimensuelle (type A), voire hebdomadaire (type B et C) pendant la grossesse, est primordiale et ce programme doit être mis en place dès la première consultation. Une surveillance par télémonitoring quotidien de ces fœtus est souhaitable dans les formes de type B.



Suivi échographique à la recherche de complications in utero


Les principales complications sont :




Hémorragie intratumorale


C’est une complication grave. Elle survient surtout sur des tumeurs à composante vasculaire mais elle doit être suspectée quel que soit le type de la tumeur. Une augmentation brutale de la taille de celle-ci associée à des niveaux liquidiens hétérogènes est fortement suspecte. Des signes d’anémie fœtale sont présents en particulier au niveau du Doppler de l’artère cérébrale moyenne qu’il convient de mesurer dans le cadre de la surveillance d’un tératome.


Plus rares compte tenu de l’installation souvent rapide de l’anémie, des signes d’anasarque peuvent être présents.


Un rythme cardiaque fœtal sinusoïdal peut être observé en cas d’anémie sévère.


Cette complication est une urgence et doit conduire à une extraction fœtale immédiate si le terme le permet avec une prise en charge néonatale active et lourde tant sur le plan réanimatoire que chirurgical.

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Aug 1, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 10: Tératome sacro-coccygien

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