Chapitre 10
Muscles du bassin et de la cuisse
Vue d’ensemble des actions : muscles de la hanche
Vue d’ensemble des actions : muscles des articulations du rachis lombal
Vue d’ensemble des actions : muscles du genou
Muscles de la cuisse et du bassin Groupe des muscles fessiers
MUSCLES DU BASSIN ET DE LA CUISSE
Groupe antérieur du quadriceps fémoral
VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DE LA HANCHE
Si un muscle croise la hanche en avant, avec des fibres verticales, il fléchit la cuisse au niveau de l’articulation de la hanche (action classique de flexion de la hanche) en mobilisant la face antérieure de la cuisse vers la face antérieure du bassin ; ou bien ce muscle peut antérioriser le bassin (antéversion) au niveau de l’articulation de la hanche (action en inversion de point fixe) en mobilisant la face antérieure du bassin vers la face antérieure de la cuisse.
Si un muscle croise la hanche en postérieur, avec des fibres verticales, il étend la cuisse au niveau de l’articulation de la hanche (action classique d’extension de la hanche) en mobilisant la face postérieure de la cuisse vers la face postérieure du bassin ; ou bien ce muscle peut postérioriser le bassin (rétroversion) au niveau de la hanche (action en inversion de point fixe) en mobilisant la face postérieure du bassin vers la face postérieure de la cuisse.
Si un muscle croise la hanche en latéral, avec des fibres verticales, il peut faire une abduction de la cuisse par rapport au bassin (action abductrice classique) en mobilisant la face latérale de la cuisse vers la face latérale du bassin ; ou bien ce muscle peut abaisser (élévation de l’hémibassin opposé) le même côté du bassin au niveau de la hanche (action en inversion de point fixe) en mobilisant la face latérale du bassin cers la face latérale de la cuisse.
Si un muscle croise la hanche en médial, il peut faire une adduction de la cuisse par rapport au bassin (action adductrice classique) en mobilisant la face médiale de la cuisse vers la face médiale du bassin ; ou bien ce muscle peut élever (abaissement de l’hémibassin opposé) le même côté du bassin au niveau de la hanche (action en inversion de point fixe) en mobilisant la face médiale du bassin vers la face médiale de la cuisse.
Les rotateurs médiaux de la cuisse au niveau de la hanche (action rotatrice médiale classique) s’enroulent autour du fémur du médial au latéral, en avant de la hanche. Ils peuvent aussi faire une rotation homolatérale du bassin (action en inversion de point fixe).
Les rotateurs latéraux de la cuisse au niveau de la hanche (action rotatrice latérale classique) s’enroulent autour du fémur du médial au latéral, en arrière de la hanche. Ils peuvent aussi faire une rotation controlatérale du bassin (action en inversion de point fixe).
Les actions en inversion de point fixe sont habituelles à la hanche. Elles se produisent quand le pied est ancré sur le sol. Cela provoque une immobilisation de l’insertion distale et, par conséquent, l’insertion proximale devient mobile et peut se déplacer vers l’insertion distale. Ces actions en inversion de point fixe sont souvent très importantes, voire les plus importantes, par rapport à l’idée habituelle de la mobilisation de la cuisse par rapport au bassin, au niveau de l’articulation de la hanche.
VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DES ARTICULATIONS DU RACHIS LOMBAL
Si un muscle croise les articulations du rachis lombal en antérieur, avec des fibres verticales, il peut faire une flexion du tronc, du cou et/ou la tête au niveau des articulations du rachis en tractant l’insertion supérieure vers le bas et l’avant en direction de l’insertion inférieure.
Si un muscle croise les articulations du rachis en postérieur, avec des fibres verticales, il peut faire une extension du tronc, du cou et/ou de la tête au niveau des articulations en tractant l’insertion supérieure vers le bas et l’arrière en direction de l’insertion inférieure.
Si un muscle croise les articulations du rachis en latéral, il peut faire une inclinaison homolatérale du tronc, du cou et/ou de la tête au niveau des articulations en tractant l’insertion supérieure vers le bas et le même côté en direction de l’insertion inférieure.
Les actions en inversion de point fixe se produisent en mobilisant le bassin ou l’insertion inférieure (origine) située sur le rachis vers l’insertion supérieure (terminaison). Ces mouvements se produisent quand le sujet est couché.
VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DU GENOU
Si un muscle croise l’articulation du genou en avant, avec des fibres verticales, il provoque une extension de la jambe au niveau du genou, en mobilisant la face antérieure de la jambe vers la face antérieure de la cuisse.
Si un muscle croise l’articulation du genou en postérieur, avec des fibres verticales, il provoque une flexion de la jambe au niveau du genou, en mobilisant la face postérieure de la jambe vers la face postérieure de la cuisse.
Si un muscle s’enroule autour du genou, il peut créer une rotation du genou (le genou ne peut effectuer une rotation que s’il est fléchi au préalable). Les rotateurs médiaux sont insérés sur le côté médial de la jambe (sauf le muscle poplité qui est inséré sur la face postérieure du tibia [NdT]). Le biceps fémoral est le seul rotateur latéral du genou et il est inséré sur la face latérale de la jambe (le tenseur du fascia lata et le grand fessier superficiel sont également rotateurs latéraux du genou, via le fascia lata et le tractus iliotibial [NdT]).
Les actions en inversion de point fixe sont habituelles au genou. Elles se produisent quand le pied est stabilisé sur le sol ; dans ce cas, les insertions distales sont fixes et donc les insertions proximales sur la cuisse deviennent mobiles et sont mobilisées vers les insertions distales jambières.
L’extension de la jambe au niveau du genou en inversion de point fixe est une extension de la
cuisse dans laquelle la face antérieure de la cuisse se déplace vers la face antérieure de la jambe.
La flexion de la jambe au niveau du genou en inversion de point fixe est une flexion de la cuisse dans laquelle la face postérieure de la cuisse se déplace vers la face postérieure de la jambe.
La rotation médiale de la jambe en inversion de point fixe est une rotation latérale de la cuisse au-dessus du genou. La rotation latérale de la jambe en inversion de point fixe est une rotation médiale de la cuisse au-dessus du genou.
MUSCLES DE LA CUISSE ET DU BASSIN : Groupe des muscles fessiers
Grand fessier, moyen fessier, petit fessier(gluteus maximus, gluteus medius, gluteus minimus)
ACTIONS
Moyen et petit fessiers
Extension de la hanche (faisceaux postérieurs).
Flexion de la hanche (fibres antérieures).
Rotation latérale de la hanche (faisceaux postérieurs).
Rotation médiale de la hanche (faisceaux antérieurs).
Abaisse le côté homolatéral du bassin (élévation du côté opposé).
Rétroversion du bassin (faisceaux postérieurs).
Antéversion du bassin (faisceaux antérieurs).
Recul du bassin dans le plan transversal (faisceaux postérieurs).
Avancée du bassin dans le plan transversal (faisceaux antérieurs).
PALPATION
1. Le sujet est en coucher ventral. On place la pulpe des doigts de palpation en latéral du sacrum. On place une résistance en postérieur de la cuisse, si nécessaire.
2. On demande au sujet de faire une rotation latérale de la cuisse au niveau de la hanche et ensuite de faire une extension. On doit sentir la contraction du muscle grand fessier (figure 10-5). On peut ajouter une résistance, si besoin.
Figure 10-5 Palpation du grand fessier droit tandis que le sujet étend et tourne latéralement la cuisse au niveau de la hanche, contre une résistance.
3. Avec le muscle contracté, on pratique un glisser palpatoire perpendiculairement aux fibres pour mettre en évidence les limites du muscle.
4. On continue la palpation du grand fessier vers le latéral et le distal vers son insertion distale en pratiquant un glisser palpatoire perpendiculaire aux fibres.
Moyen et petit fessiers
1. Le sujet est en latérocubitus. On place la pulpe des doigts de palpation juste en dessous du milieu de la crête iliaque, entre la crête iliaque et le grand trochanter du fémur. On place une résistance en distal de la face latérale de la cuisse (si une résistance est nécessaire).
2. Tout en palpant juste en distal et au milieu de la crête iliaque, on demande au sujet de faire une abduction de la cuisse au niveau de la hanche. On doit sentir la contraction des fibres centrales du moyen fessier (figure 10-6, A). Si nécessaire, on ajoute une résistance à l’abduction du sujet au moyen de la main distale.
Figure 10-6 Palpation en latérocubitus du moyen fessier droit. A. Palpation des fibres médianes du muscle moyen fessier droit immédiatement en distal et au milieu de la crête iliaque pendant que le sujet fait une abduction de la hanche contre résistance. B. Palpation des fibres antérieures du moyen fessier pendant que le sujet fait une abduction, accompagnée d’une rotation médiale de la hanche. C. Palpation des fibres postérieures du moyen fessier pendant que le sujet fait une abduction, accompagnée d’une rotation latérale de la hanche.
3. On pratique un glisser palpatoire perpendiculairement aux fibres sur le moyen fessier en distal et vers le grand trochanter.
4. Pour palper les fibres antérieures, on place la pulpe des doigts de palpation immédiatement en distal et en postérieur de l’épine iliaque antérosupérieure (EIAS). On demande au sujet de faire une flexion modérée, accompagnée d’une rotation médiale de la hanche. On doit sentir la contraction des faisceaux antérieurs du moyen fessier (figure 10-6, B). Dissocier les fibres antérieures du moyen fessier des fibres plus superficielles du tenseur du fascia lata est difficile.
5. Pour palper les fibres postérieures, on place la pulpe des doigts de palpation au-dessus de la partie postérieure du moyen fessier. On demande au sujet de faire une légère extension, accompagnée d’une rotation latérale de la hanche. On doit sentir la contraction des faisceaux postérieurs du moyen fessier (figure 10-6, C). Dissocier les fibres postérieures du moyen fessier des fibres plus superficielles du grand fessier est difficile.
6. La palpation et la mise en évidence du petit fessier, profond sous le moyen fessier, sont difficiles. Le petit fessier est plus épais en avant. Pour palper le petit fessier, on doit suivre le même protocole que pour le moyen fessier et on essaie de palper le petit fessier, en profondeur.
MUSCLES DU BASSIN ET DE LA CUISSE : Muscles pelvitrochantériens
Piriforme, jumeau supérieur, obturateur interne, jumeau inférieur, obturateur externe, carré fémoral(piriformis, gemellus superior, obturatorius internus, gemellus inferior, obturatorius externus, quadratus femoris)
ACTIONS
PALPATION
1. Le sujet est en coucher ventral. Le genou est fléchi de 90°. On place la pulpe des doigts de palpation immédiatement en latéral du sacrum, au milieu entre l’épine iliaque postérosupérieure (EIPS) et le sommet du sacrum. On place la main de résistance à la face médiale de la jambe, juste en proximal de la cheville.
2. On résiste doucement à une rotation latérale de la hanche et on doit sentir la contraction du muscle piriforme (figure 10-8).
Figure 10-8 Palpation du muscle piriforme droit pendant que le sujet fait une rotation latérale de la cuisse au niveau de la hanche contre une faible résistance.
3. On poursuit la palpation du piriforme vers le latéral et le bord supérieur du grand trochanter par un glisser de palpation perpendiculaire aux fibres pendant que le sujet contracte et décontracte alternativement (contre résistance) le muscle piriforme.
4. Pour palper le carré fémoral, on place la pulpe des doigts de palpation sur le bord latéral de la tubérosité ischiatique. On positionne la main de résistance en médial de la hanche, juste au-dessus de la cheville. On suit le même protocole pour le piriforme et on doit sentir la contraction du muscle carré fémoral (figure 10-9).
5. On continue la palpation du carré fémoral vers le latéral et la crête intertrochantérique par un glisser de palpation perpendiculaire aux fibres pendant que le sujet contracte et décontracte alternativement le muscle carré fémoral.
6. Pour palper les autres muscles pelvitrochantériens, on repère le muscle piriforme et on palpe juste en distal de celui-ci ; ou bien on cherche le carré fémoral et on palpe en proximal de celui-ci. On suit le même protocole que ci-dessus en exerçant une faible résistance à la rotation latérale de la hanche du sujet (figure 10-10).
Figure 10-10 Palpation des autres muscles pelvitrochantériens en repérant d’abord le piriforme et en glissant les doigts de palpation vers le distal du piriforme. Cette palpation est pratiquée pendant que le sujet fait une rotation latérale de la hanche contre une résistance modérée.