Chapitre 9
Muscles de la tête
PLAN GÉNÉRAL SUR LA FONCTION
Si une des insertions se fait sur la mandibule et l’autre insertion est supérieure à la mandibule, le muscle élève la mâchoire autour des ATM (permet de serrer les dents [NdT]).
MUSCLES DE LA TÊTE
Temporal, masséter (temporalis, masseter)
QUELLE SIGNIFICATION ?
Figure 9-4 A. Vue latérale du muscle temporal droit. B. Vue latérale du masséter droit. Le temporal a été estompé. C. Vue latérale du masséter droit. Le faisceau superficiel du masséter a été estompé. O, origine ; T, terminaison.
Le nom temporal fait référence à une des insertions de ce muscle sur l’os temporal.
Le nom masséter fait référence à l’action de ce muscle qui est de mâcher.
PALPATION
Les deux muscles temporal et masséter se palpent sur un sujet en décubitus.
Temporal
1. On place les doigts de palpation au-dessus de la fosse temporale de la tête, en supérieur de l’oreille.
2. On demande au sujet de contracter et de relâcher alternativement le temporal, en serrant les dents et ensuite de relâcher la mâchoire. On doit sentir la contraction du temporal quand le sujet serre les dents (figure 9-5).
3. Une fois que la contraction du temporal a été sentie, on palpe le muscle dans son entier pendant que le sujet continue de le contracter ou de le relâcher.
Masséter
1. On place ses doigts de palpation entre l’arcade zygomatique et l’angle de la mandibule.
2. On demande au sujet de contracter et de relâcher alternativement le masséter. Pour ce faire, on demande au sujet de serrer puis desserrer les dents. On doit sentir la contraction du masséter quand le sujet serre les dents (figure 9-6).
3. Une fois que la contraction du masséter a été sentie, on palpe la totalité du muscle à partir de l’arcade zygomatique vers l’angle de la mandibule, pendant que le sujet continue à le contracter et à la décontracter.
MUSCLES DE LA TÊTE : Groupe des muscles ptérygoïdiens
Ptérygoïdien latéral, ptérygoïdien médial(pterygoideus lateralis, pterygoideus medialis)
QUELLE SIGNIFICATION ?
Figure 9-7 A. Vue latérale du muscle ptérygoïdien latéral droit avec le ptérygoïdien médial estompé. La mandibule a été partiellement sectionnée et ôtée. B. Vue postérieure du ptérygoïdien latéral droit avec le ptérygoïdien médial estompé. Les os du crâne ont été enlevés. C. Vue latérale du ptérygoïdien médial droit avec le ptérygoïdien latéral estompé. La mandibule a été partiellement ôtée. D. Vue postérieure du ptérygoïdien médial droit avec le ptérygoïdien latéral estompé. Les os du crâne ont été enlevés. O, origine ; T, terminaison.
Le nom de ptérygoïdien nous indique que ces muscles sont attachés sur l’os sphénoïde (processus ptérygoïde). Le muscle latéral est placé en latéral par rapport au médial.
PALPATION
Les deux muscles ptérygoïdiens sont palpés sur un sujet en décubitus.
Ptérygoïdien latéral
1. On doit porter un gant ou un doigtier. On place son doigt de palpation à l’intérieur du vestibule dans la bouche du sujet (entre la joue et les dents) et on longe la surface externe des dents du haut jusqu’à atteindre les molaires postérieures. On appuie ensuite vers le haut et l’arrière sur une petite poche dans le tissu situé entre les gencives au-dessus des dents du haut et le condyle de la mandibule. On se situe alors à la face interne du muscle ptérygoïdien latéral (figure 9-8).
2. On demande ensuite au sujet de doucement protracter la mâchoire ou de faire une diduction controlatérale au niveau des ATM (on dévie la mâchoire du côté opposé à la palpation). Tous ces mouvements doivent être faits lentement et attentivement. On doit sentir la contraction du muscle ptérygoïdien latéral (figure 9-9).
Figure 9-9 Palpation en décubitus du muscle ptérygoïdien latéral droit pendant que le sujet fait une protraction de la mâchoire.
3. Ensuite, on palpe aussi loin que possible le muscle ptérygoïdien, à partir du condyle de la mandibule vers l’intérieur de la paroi interne de la bouche (au-dessus de la gencive des dents du haut).
Ptérygoïdien médial
1. À partir de l’intérieur de la bouche : on doit porter un gant ou un doigtier. Placer son doigt de palpation le long de la surface interne des dents du bas, jusqu’à atteindre les molaires du fond. On appuie ensuite en postérolatéral jusqu’à atteindre la paroi interne de la bouche.
2. On demande ensuite au sujet de faire une protraction de la mâchoire. On doit sentir la contraction du muscle ptérygoïdien médial.
3. Ensuite, on palpe aussi loin que possible le ptérygoïdien médial.
4. À partir de l’extérieur de la bouche : on recourbe ses doigts de palpation autour de la surface interne de l’angle de la mandibule.
5. On demande au sujet de fermer la mâchoire au niveau des ATM, en serrant les dents. On doit sentir la contraction du muscle ptérygoïdien médial (figure 9-10).
CONSIDÉRATIONS THÉRAPEUTIQUES
La direction des fibres du ptérygoïdien médial est essentiellement identique à la direction des fibres du masséter. En réalité, ces deux muscles occupent une position identique. La différence est que le masséter est externe (superficiel) par rapport à la mandibule, tandis que le ptérygoïdien médial est interne (profond) par rapport à la mandibule.
Une contracture des ptérygoïdiens médial et latéral peut survenir en cas de dysfonctionnement des ATM (syndrome des articulations temporomandibulaires).
Le rôle du muscle ptérygoïdien latéral est de protracter la mâchoire et le disque articulaire des ATM. Il est important que la mandibule et le disque articulaire se mobilisent simultanément quand la bouche est ouverte. Par conséquent, si la contraction du muscle ptérygoïdien latéral n’est pas parfaitement coordonnée avec celles des autres muscles moteurs de la mâchoire, le disque articulaire peut se bloquer entre les deux os et il peut se créer un dysfonctionnement des ATM (syndrome des articulations temporomandibulaires).
MUSCLES DE LA TÊTE : Muscles du scalp
Épicrânien occipitofrontal, temporopariétal, auriculaire antérieur, auriculaire postérieur, auriculaire supérieur (occipitofrontalis, temporoparietalis, auricularis anterior, auricularis posterior, auricularis superior)
QUELLE SIGNIFICATION ?
Figure 9-11 A. Vue latérale du muscle occipitofrontal droit. Le trapèze et le sternocléidomastoïdien ont été estompés. B. Expression du visage par élévation des sourcils provoquée par la contraction de l’occipitofrontal. C. Vue latérale du muscle temporopariétal droit. D. Vue latérale des muscles auriculaires droits. O, origine ; T, terminaison.
Le nom occipitofrontal nous indique que ce muscle court tout le long des os occipital et frontal.
Le nom temporopariétal nous indique que ce muscle est tendu le long des os temporal et pariétal
Le nom auriculaires nous indique que ces muscles sont impliqués dans le mouvement de l’oreille (de l’auricule). Antérieur, supérieur et postérieur nous indiquent leur position autour de l’oreille.
occipitofrontal : mot d’origine latine qui se rapporte aux deux os occipital et frontal
temporopariétal : mot d’origine latine qui se rapporte aux deux os temporal et pariétal
auriculaire : mot d’origine latine qui fait référence à l’oreille
antérieur : mot d’origine latine signifiant en avant
supérieur : mot d’origine latine signifiant au-dessus
PALPATION
Tous ces muscles sont palpés sur un sujet en coucher dorsal.
Épicrânien occipitofrontal
1. Placer le doigt de palpation sur la partie antérieure de la tête du sujet.
2. Demander au sujet de faire une élévation des sourcils. On doit sentir la contraction du corps du muscle frontal (figure 9-12, A). Une fois le repérage effectué, on peut palper la totalité du muscle.
Figure 9-12 Palpation du muscle épicrânien occipitofrontal pendant que le sujet le contracte en haussant les sourcils. A. Palpation du corps du muscle frontal droit. B. Palpation des corps musculaires des muscles occipitaux droit et gauche, appartenant aux muscles épicrâniens occipitofrontaux.
3. On palpe ensuite l’os occipital du sujet et on lui demande de hausser les sourcils. On doit sentir la contraction du muscle occipital (figure 9-12, B). Une fois le muscle senti, on peut palper le muscle dans son entier.
Groupe des auriculaires
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