Chapitre 10 L’œil asiatique
Anatomie
Il existe des différences anatomiques fondamentales entre l’œil asiatique et l’œil caucasien (figure 1).
Chez l’asiatique
À la paupière supérieure
Le pli palpébral supérieur, très souvent même absent, est situé très bas, à peu de distance de la ligne des cils.
La graisse orbitaire rétroseptale descend en avant de l’aponévrose du releveur et du tarse, refoulant en avant le muscle orbiculaire.
La conjugaison de la laxité cutanée et la position basse (ou l’absence) du pli palpébral supérieur créent un repli cutané canthal médial : l’épicanthus. J.I. Park a décrit quatre stades d’épicanthus suivant l’importance du repli de peau prétarsale au niveau du canthus (figure 2). Les types II et III sont les plus communément retrouvés dans la population asiatique (figure 3).
Indications, principes du traitement
Réfection du pli palpébral supérieur
Dessin préopératoire : on dessine au marqueur fin le futur pli à une hauteur de 5–8 mm du bord ciliaire (légèrement plus bas que le pli caucasien typique).
Exposition du plan anatomique blanc nacré de l’aponévrose du releveur ; deux éventualités sont à considérer :
Suture : il faut créer (ou recréer) un pli à la hauteur désirée et repérée. Il s’agit, par des points séparés de Vicryl® 6/0 (qui engendre une inflammation utile à la formation d’adhérences), de pratiquer une suture « multi-plans » (figure 4) chargeant à la fois la peau (très près de la tranche cutanée pour éviter les « marques »), l’orbiculaire, et s’amarrant au tarse et à l’aponévrose.