Chapitre 10 L’épaule
Rythme scapulohuméral
Le rythme scapulo-huméral consiste en l’intégration et la coordination des mouvements des articulations gléno-humérale, scapulothoracique, acromioclaviculaire et sternoclaviculaire. Il se produit, sur un mode séquentiel, pour permettre les mouvements fonctionnels complets du complexe articulaire de l’épaule.
Le rythme scapulo-huméral a trois buts fonctionnels :
Inman [2] a été le premier à expliquer le rythme scapulo-huméral, décrit comme ayant deux phases durant l’abduction complète de l’épaule.
La première phase (0 à 90°) implique un plaquage de la scapula contre le thorax pour fournir à l’humérus la meilleure stabilité initiale possible pendant que celui-ci abducte à 30° [1, 2]. De 30 à 90° d’abduction, l’articulation gléno-humérale contribue à l’abduction pour 30° supplémentaire, tandis que la scapula tourne en rotation latérale (sonnette latérale) de 30°. Cette rotation latérale est permise par une élévation de la clavicule autour des articulations sternoclaviculaire et acromioclaviculaire.
La seconde phase (90 à 180°) nécessite 60° d’abduction gléno-humérale et 30° de sonnette latérale de la scapula, associés à 5° d’élévation de l’articulation sternoclaviculaire et 25° de rotation de l’articulation acromioclaviculaire [2,3].
Examen : interrogatoire
Hypothèses initiales basées sur des renseignements fournis par le patient
Interrogatoire | Hypothèses initiales |
---|---|
Le patient fait état d’une douleur latérale/antérieure de l’épaule pendant des activités bras en élévation ou bien tout au long d’un arc douloureux | Possibilité d’un syndrome de la coiffe [4,5] Possibilité d’une tendinite [6] Possibilité d’une bursite [6] |
Le patient fait état d’une instabilité, d’une appréhension et d’une douleur pendant des activités où l’épaule est le plus souvent en abduction et en rotation latérale | Instabilité de l’épaule [4] Possibilité d’une déchirure du labrum, si un craquement est perceptible [7,8] |
On note une diminution des amplitudes articulaires et des douleurs avec une résistance aux mouvements | Possibilité d’une tendinite de la coiffe des rotateurs ou de la longue portion du biceps [9] |
Le patient fait état de douleurs et de faiblesse quand il y a une mise en tension des muscles. Présence aussi de douleurs nocturnes. L’âge est supérieur à 60 ans | Possibilité d’une déchirure de la coiffe des rotateurs [6,9] |
Le patient se plaint de douleurs diffuses de l’épaule, irradiant occasionnellement vers le coude. La douleur est habituellement aggravée par les mouvements et diminuée par le repos. L’âge est supérieur à 45 ans. Les femmes sont plus souvent affectées que les hommes | Possibilité d’une capsulite adhérente [10] |
Le patient fait état d’une chute sur l’épaule suivie par une douleur au niveau de l’articulation acromioclaviculaire | Possibilité d’une entorse de l’articulation acromioclaviculaire [4] |
Le patient se plaint d’une lourdeur de l’extrémité supérieure ou d’un engourdissement à la suite de positions prolongées et quand il se tient en appui sur le côté fragile | Possibilité d’un syndrome d’épanchement thoracique [11,12] Possibilité d’une radiculopathie cervicale [6,13,14] |