Chapitre 10 Angiographies à la fluorescéine et au vert d’indocyanine

A. Affortit-Demoge

En attendant la généralisation à la clinique courante des technologies permettant l’analyse de la vascularisation rétinienne sans injection de colorant, comme le Retinal Function Imager (Optical Imaging, Rehovot, Israël), l’angiographie à la fluorescéine demeure un examen précieux, notamment pour étudier les structures vasculaires.

Rappels

ANGIOGRAPHIE À LA FLUORESCÉINE

Le principe de l’angiographie à la fluorescéine repose sur l’injection intraveineuse de fluorescéinate de sodium, molécule luminescente, c’est-à-dire ayant la propriété, après excitation par une lumière incidente de longueur d’onde égale à 488 nm, d’émettre une lumière de longueur d’onde supérieure, qui seule sera recueillie par l’angiographe grâce à l’interposition d’un filtre barrière. Le petit poids moléculaire de la fluorescéine (375 kDa) explique la diffusion du colorant en cas de rupture des barrières hématorétiniennes externe (membrane de Bruch et épithélium pigmentaire) et/ou interne (parois des vaisseaux rétiniens). Par ailleurs, la lumière d’excitation de courte longueur d’onde utilisée, qui ne traverse pas l’« écran » de l’épithélium pigmentaire, explique que seules les structures préépithéliales puissent être précisément visualisées, contrairement à l’angiographie au vert d’indocyanine. Toutefois, les atteintes choroïdiennes ont également une traduction indirecte bien codifiée en angiographie à la fluorescéine et il faut se rappeler que l’essentiel (les deux tiers) de la fluorescence de fond observée, pouvant faire l’objet d’un effet « masque » ou « fenêtre », est lié à la choriocapillaire (l’autre tiers provenant de la neurorétine).

ANGIOGRAPHIE AU VERT D’INDOCYANINE

L’angiographie au vert d’indocyanine utilise une lumière d’excitation située dans l’infrarouge [3], ce qui explique sa complémentarité avec l’angiofluorographie à la fluorescéine pour visualiser les structures situées en arrière de l’épithélium pigmentaire, notamment la vascularisation choroïdienne. De poids moléculaire plus élevé (775 kDa), le vert d’indocyanine ne diffuse quasiment pas.

Développements récents

Le développement des angiographes utilisant la technologie SLO (Scanning Laser Ophtalmoscope) comme l’HRA (Heidelberg Retinal Angiograph, Heidelberg Engineering, Heidelberg, Allemagne) ou l’Optomap® (Optos PLC, Dunfermline, Écosse, Royaume-Uni) ont augmenté les informations apportées par l’angiographie.

Les apports de l’HRA par rapport aux angiographes conventionnelles sont les suivants :

– une quasi-indépendance vis-à-vis de la dilatation pupillaire ;

– une résolution plus importante des images :

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