1: GLOSSAIRE

CHAPITRE 1


GLOSSAIRE



Depuis 1984, la Fleischner Society, par son comité de la nomenclature, a proposé trois versions d’un glossaire terminologique de l’imagerie thoracique [13, 46, 127]. Cette société, baptisée ainsi en mémoire de Felix Fleischner, réunit autour de l’imagerie thoracique des radiologues, des pneumologues, des physiologistes, des pathologistes, etc., du monde entier. Initialement publiée en anglais dans Radiology1, la troisième version du glossaire fait désormais référence dans la littérature radiologique internationale et bénéficie de la grande diffusion de la langue anglaise [46]. Il a été adopté par des sociétés scientifiques s’exprimant dans d’autres langues, notamment l’allemand et le portugais, cette nomenclature préservant, même traduite, la précision et la brièveté anglo-saxonne [69, 121]. Dans cet esprit, nous en proposons une traduction littérale en prenant le parti de l’économie de mots pour respecter l’esprit de la version originale.


Comme tout usage linguistique évolue, nous proposons la traduction de la troisième version du glossaire [46]. En effet, au cours des versions successives, certains mots ont émergé, d’autres sont devenus obsolètes et la signification de certains a changé. L’intention de la plus récente version n’est pas d’être exhaustive mais de se concentrer sur les termes dont la signification peut poser problème. Les techniques et les termes qui ne sont pas exclusivement utilisés en imagerie thoracique ne sont pas considérés. Fidèles à cette troisième version, nous incluons de brèves descriptions des pneumopathies interstitielles idiopathiques parce que, même si elles ont fait l’objet de travaux méticuleux et de classifications récentes, elles apparaissent encore comme un groupe complexe dont les classifications sont susceptibles d’évoluer. Enfin, fidèles également à l’option de la première édition de ce livre, nous ne proposons aucune illustration car les exemples, même typiques, représentent un choix qui implique une interprétation nécessairement restrictive par rapport à une définition terminologique générale. Compte tenu de l’importance de la littérature médicale anglo-saxonne, nous donnons la traduction anglaise de chaque terme.


Enfin, pour les pneumopathies infiltratives diffuses, nous présentons la traduction française de leur acronyme. Un tableau récapitulatif en est présenté en fin de chapitre.




Acinus (acinus) Anatomie : l’acinus est l’unité structurelle du poumon distale à la bronchiole terminale et ventilée par les bronchioles respiratoires de premier ordre. Il contient les canaux alvéolaires et les alvéoles. L’acinus est la plus grande unité dans laquelle toutes les voies aériennes participent aux échanges gazeux. Son diamètre est de 6 à 10 mm environ. Un lobule pulmonaire secondaire contient de 3 à 25 acini [132]. Radiographie et tomodensitométrie : les acini normaux ne sont pas individuellement visibles mais les artères acinaires peuvent être occasionnellement identifiées en tomodensitométrie en coupes fines. L’accumulation de matériel pathologique dans les acini peut se traduire par des opacités nodulaires mal définies en radiographie et en tomodensitométrie en coupes fines. (Voir aussi Nodule.)


Arbre en bourgeons, aspect en arbre en bourgeons (tree-in-bud pattern) Tomodensitométrie : l’aspect en arbre en bourgeons rend compte de structures centrolobulaires branchées qui ressemblent à un arbre bourgeonnant. Il reflète un spectre d’altérations endo- et péribronchiolaires, notamment l’impaction mucoïde, l’inflammation, et/ou la fibrose [8, 31]. Cet aspect est le plus prononcé à la périphérie du poumon et habituellement associé à des anomalies des voies aériennes plus larges. Il est particulièrement commun dans la panbronchiolite diffuse [3], la dissémination endobronchique d’infection mycobactérienne [61] et la mucoviscidose. Un aspect similaire est une manifestation rare de maladies artériolaires (microangiopathies) [39].


Atélectasie (atelectasis) Physiopathologie: l’atélectasie est une réduction de volume, de tout ou partie, du poumon [137]. Un des mécanismes les plus communs est la résorption de l’air en amont de l’obstruction d’une voie aérienne (par une néoplasie endobronchique, par exemple) [89]. Le synonyme collapsus est souvent utilisé de manière interchangeable avec atélectasie, en particulier quand elle est sévère ou accompagnée d’une augmentation évidente de la tonalité pulmonaire. Radiographie et tomodensitométrie : la réduction de volume est accompagnée d’une opacité (en radiographie) ou atténuation accrue (en tomodensitométrie) dans la zone affectée du poumon. L’atélectasie est souvent associée au déplacement des scissures, bronches, vaisseaux, diaphragme, cœur et/ou médiastin [136]. La distribution peut être lobaire, segmentane et/ou sous-segmentaire. L’atélectasie est souvent qualifiée de linéaire, lamellaire, discoïde ou en bande. (Voir aussi Atélectasie linéaire, Atélectasie ronde.)


Atélectasie lamellaire (platelike atelectasis) Voir Atélectasie linéaire.


Atélectasie linéaire (linear atelectasis) Radiographie et tomo-densitométrie: l’atélectasie linéaire est une perte de volume sous-segmentaire focale, d’apparence linéaire, quasi toujours en contact avec la plèvre [135]. Elle est habituellement horizontale mais parfois oblique ou verticale. L’épaisseur de l’atélectasie varie de quelques millimètres à plus d’un centimètre. L’atélectasie linéaire est aussi qualifiée de discoïde ou lamellaire.


Atélectasie ronde (rounded atelectasis) Pathologie: l’atélectasie ronde consiste en du parenchyme pulmonaire collabé par enroulement qui prend une forme arrondie, associé à une plèvre fibreuse invaginée, épaissie, et à des septa interlobulaires fibreux. Le plus souvent, l’atélectasie ronde est la conséquence d’un épanchement pleural exsudatif induit par l’amiante avec cicatrice pleurale [22], mais peut survenir avec n’importe quelle autre cause de fibrose pleurale. Radiographie et tomodensitométrie : sur les radiographies, l’atélectasie ronde apparaît comme une masse au contact d’une surface pleurale épaissie habituellement dans la partie postérieure d’un lobe inférieur. Des vaisseaux distordus ont une disposition courbe et convergent vers la masse (signe de la queue de comète). Le degré de rétraction lobaire dépend du volume du poumon atélectasiè. Elle est quasi toujours associée à d’autres signes de fibrose pleurale (par exemple, l’émoussement du sinus costodiaphragmatique). La tomodensitométrie est plus sensible pour la détection et la démonstration des signes caractéristiques de l’atélectasie ronde [80, 98]. Un signe additionnel est la prise de contraste homogène du poumon atélectasie. Synonyme : atélectasie par enroulement.


Atténuation en mosaïque (mosaic attenuation pattern) Tomodensitométrie: l’atténuation en mosaïque apparaît comme une mosaïque de régions d’atténuations différentes qui peut représenter une maladie interstitielle hétérogène, une maladie oblitérante (constrictive ou proliférative) des petites voies aériennes ou une maladie vasculaire occlusive [139]. L’atténuation en mosaïque est un terme plus large que les termes originaux « oligémie en mosaïque » et « perfusion en mosaïque » [84]. Le trappage aérien secondaire à l’obstruction bronchique ou bronchiolaire peut produire des zones focales d’atténuation réduite, un aspect susceptible d’être accentué en expiration [11, 48]. Il est également possible que l’atténuation en mosaïque soit induite par une maladie pulmonaire interstitielle caractérisée par des opacités en verre dépoli. Dans cette circonstance, les surfaces d’atténuation plus élevées représentent le processus interstitiel anormal et les surfaces d’atténuation moins élevées le poumon sain.


Bague à chaton (signet ring) Voir Signe de la bague à chaton.


Balle fungique (fungus ball) Voir Mycétome.


Bande paratrachéale droite (right paratracheal stripe) Anatomie et radiographie: la bande paratrachéale droite est une opacité tissulaire linéaire et verticale de moins de 4 mm d’épaisseur. Elle correspond à la paroi trachéale droite, aux tissus médiastinaux contigus et à la plèvre adjacente. Cette bande est haute de 3 à 4 cm et s’étend d’approximativement le niveau des extrémités médiales des clavicules jusqu’à l’angle trachéobronchique droit sur les radiographies de face [119]. Elle est vue jusqu’à 94 % des adultes, mais est élargie ou absente chez les sujets ayant une abondante graisse médiastinale. La cause la plus commune d’élargissement, déformation ou effacement anormaux de cette bande est l’augmentation de taille de ganglions lymphatiques paratrachéaux.


Bande parenchymateuse (parenchymal band) Radiographie et tomodensitométrie: une bande parenchymateuse est une opacité linéaire de 1 à 3 cm d’épaisseur et jusqu’à 5 cm de longueur, qui s’étend le plus souvent de la plèvre viscérale (souvent épaissie, voire rétractée au site de contact). Elle reflète une fibrose pleuroparenchymateuse et est habituellement associée à une distorsion de l’architecture pulmonaire. Les bandes parenchymateuses sont le plus souvent rencontrées chez des sujets qui ont été exposés à l’amiante [4, 5].


Bleb (bleb) Voir Phlyctène.


Bronchectasie (bronchiectasis) Pathologie: une bronchectasie est la dilatation bronchique irréversible, localisée ou diffuse, résultant habituellement d’infection chronique, d’une obstruction proximale de la voie aérienne ou d’une anomalie bronchique congénitale [67]. (Voir aussi Bronchectasie de traction.) Radiographie et tomodensitométrie : les critères morphologiques en tomodensitométrie en coupes fines comprennent la dilatation bronchique avec respect de l’artère pulmonaire adjacente (signe de la bague en chaton), l’absence de rétrécissement (tapering) des bronches et la visualisation de bronches à moins d’un centimètre de la plèvre costale [97]. Les bronchectasies peuvent être classées en cylindriques, variqueuses ou kystiques en fonction de leur aspect. Elles sont souvent accompagnées d’un épaississement pariétal bronchique, d’impactions mucoïdes et d’anomalies des petites voies aériennes [29, 44, 97]. (Voir aussi Signe de la bague en chaton.)


Bronchectasie ou bronchiolectasie de traction (traction bronchiectasis ou traction bronchiolectasis) Tomodensitométrie: les bronchectasies ou bronchiolectasies de traction représentent une dilatation irrégulière bronchique ou bronchiolaire causée par la fibrose pulmonaire rétractile environnante [28]. Les voies aériennes dilatées sont habituellement identifiables comme telles, mais peuvent aussi être vues comme de kystes (bronches) ou microkystes (bronchioles) dans la périphérie du poumon. La juxtaposition de nombreuses voies aériennes kystiques peut gêner la distinction avec le rayon de miel.


Bronchiole (bronchiole) Anatomie: les bronchioles sont les voies aériennes dépourvues de cartilage. Les bronchioles terminales sont les voies aériennes les plus distales, exclusivement conductrices; elles donnent naissance aux bronchioles respiratoires d’où émergent les alvéoles où ont lieu les échanges gazeux. Les bronchioles respiratoires se divisent en multiples canaux alvéolaires [50]. Radiographie et tomodensitométrie : les bronchioles ne sont pas visibles chez les individus normaux parce que leurs parois sont trop fines [132]. Cependant, dans les maladies inflammatoires des petites voies aériennes, des bronchioles épaissies ou impactées peuvent être visibles sous forme de nodules en radiographie ou d’arbre en bourgeons en tomodensitométrie.


Bronchiolectasie (bronchiolectasis) Pathologie: la bronchiolectasie est définie comme la dilatation d’une bronchiole. Elle est provoquée par une maladie inflammatoire des voies aériennes (généralement réversible) ou, plus fréquemment, par la fibrose (généralement irréversible). Tomodensitométrie : quand des bronchioles dilatées sont remplies d’exsudat et ont des parois épaissies, elles apparaissent comme un arbre en bourgeons ou comme des nodules centrolobulaires [18, 49]. Dans les bronchiolectasies de traction, les bronchioles dilatées sont vues comme des petits espaces aériens, kystiques et tabulaires, associés à d’autres signes tomodensitométriques de fibrose. (Voir aussi Bronchectasie/Bronchiolectasie de traction, Aspect en arbre en bourgeons.)


Bronchiolite (broncholitis) Pathologie: la bronchiolite est une inflammation bronchiolaire de causes variées [96]. Tomodensitométrie : le signe direct d’inflammation bronchiolaire (notamment de cause infectieuse) est le plus souvent un aspect d’arbre en bourgeons, des nodules centrolobulaires et des épaississements bronchiolaires pariétaux. (Voir aussi Maladie des petites voies aériennes, Aspect en arbre en bourgeons.)


Bronchiolite respiratoire associée à une pneumopathie interstitielle ou BR-PI (respiratory bronchiolitis-interstitial lung disease ou RB-ILD) Pathologie: la BR-PI est associée au tabagisme et caractérisée par l’inflammation des bronchioles respiratoires et des alvéoles péribronchiolaires, principalement infiltrées par des macrophages [7], parfois avec des éléments de/ou en superposition avec une pneumonie interstitielle non spécifique ou desquamative [37]. Tomodensitométrie : la BR-PI se manifeste typiquement par des micronodules centrolobulaires diffus et des opacités en verre dépoli distribuées de manière hétérogène en rapport avec une alvéolite macrophagique avec ou sans fibrose fine [47, 56]. Elle est souvent accompagnée d’épaississement des parois bronchiques et d’emphysème centrolobulaire mineur. Le trappage expiratoire reflète la composante bronchiolaire.


Bronchocèle (bronchocele) Pathologie: une bronchocèle est une dilatation bronchique due à des sécrétions accumulées (impaction mucoïde) habituellement provoquée par une obstruction proximale, congénitale (une atrésie bronchique par exemple) ou acquise (un cancer obstructif par exemple) [138]. Radiographie et tomodensitométrie : une bronchocèle est une structure tubulaire ou branchée en forme d’Y ou de V qui peut ressembler à un doigt de gant. L’atténuation du mucus est généralement de type tissu mou, mais est fonction de sa composition (matériel de haute atténuation dans l’aspergillose bronchopulmonaire allergique, par exemple). En cas d’atrésie bronchique, le poumon environnant peut être d’atténuation réduite en raison d’une ventilation diminuée et donc aussi d’une perfusion altérée.


Bronchocentrique (bronchocentric) Tomodensitométrie: ce qualificatif est appliqué à la maladie qui est centrée sur les axes bronchovasculaires macroscopiques. Les maladies à distribution bronchocentrique comprennent notamment la sarcoïdose, le sarcome de Kaposi et la pneumonie organisée [58, 91, 99].


Bronchogramme aérique (air bronchogram) Radiographie et tomodensitométrie: le bronchogramme aérique associe des bronches aérées (atténuation faible) sur un fond opaque de poumon non aéré (atténuation élevée). Ce signe implique (i) l’ouverture des voies aériennes proximales et (ii) l’évacuation de l’air alvéolaire par absorption (atélectasie), remplacement (pneumonie par exemple) ou leur combinaison. Dans de rares cas, le déplacement d’air est le résultat d’une expansion interstitielle marquée (par exemple, le lymphome) [105].


Broncholithiase (broncholith) Pathologie: une broncholithiase résulte de l’extrusion d’un ganglion lymphatique calcifié péribronchique après érosion de la paroi d’une bronche adjacente. Elle survient le plus souvent en conséquence d’une infection tuberculeuse ou d’une histoplasmose. Radiographie et tomodensitométrie : la présentation est un petit foyer calcifié dans ou immédiatement adjacent à une voie aérienne, le plus souvent la bronche lobaire moyenne droite. Les broncholithiases sont facilement reconnues en tomodensitométrie [120]. Les altérations obstructives distales peuvent comprendre atélectasie, impaction muqueuse et bronchectasie.


Bulle (bulla) Pathologie: espace aérien mesurant plus d’un centimètre – habituellement plusieurs centimètres – de diamètre, délimité par une paroi fine de moins d’un millimètre. Une bulle est habituellement accompagnée d’altérations emphysémateuses du poumon adjacent. (Voir aussi Emphysème bulleux.) Radiographie et tomodensitométrie : une bulle apparaît comme une hyperclarté localisée ronde ou une surface d’atténuation réduite, d’un centimètre ou plus de diamètre, limitée par une paroi fine. Des bulles multiples sont souvent présentes et associées à d’autres signes d’emphysème pulmonaire (centrolobulaire et paraseptal).


Cavité (cavity) Radiographie et tomodensitométrie: une cavité est un espace rempli de gaz, apparaissant comme une clarté ou une surface de faible atténuation, dans une condensation, une masse ou un nodule pulmonaire. En cas de condensation cavitaire, la condensation originale peut se résoudre et ne laisser qu’une cavité à paroi fine. Une cavité est habituellement produite par l’expulsion ou le drainage d’une partie nécrotique d’une lésion par l’arbre bronchique. Elle peut parfois contenir un niveau hydroaérique. Cavité n’est pas synonyme d’abcès.


Centrolobulaire (centrilobular) Anatomie: centrolobulaire décrit la région du centre bronchiolovasculaire du lobule pulmonaire secondaire [52, 93, 132]. Ce terme est aussi utilisé par les pathologistes pour décrire la localisation de lésions situées au-delà de la bronchiole terminale, centrées sur les bronchioles respiratoires ou même les canaux alvéolaires. Tomodensitométrie : une petite opacité punctiforme ou linéaire dans le centre d’un lobule pulmonaire secondaire normal, surtout visible dans la couronne centimétrique sous-pleurale, représente l’artère centrolobulaire (approximativement un millimètre de diamètre) [131]. Les anomalies centrolobulaires incluent les nodules, l’aspect en arbre en bourgeons étant évocateur d’une maladie des petites voies aériennes, une visibilité accrue de structures centrolobulaires dues à l’épais-sissement ou à l’infiltration de l’interstitium adjacent, ou des surfaces anormales de faible atténuation causées par l’emphysème centrolobulaire [132]. (Voir aussi Structures lobulaires centrales.)


Coiffe apicale (apical cap) Pathologie: une coiffe apicale est une lésion en forme de chapeau à l’apex pulmonaire, habituellement provoquée par une fibrose pulmonaire et/ou pleurale attirant la graisse extrapleurale vers le bas [62], ou possiblement par une ischémie chronique résultant en la formation d’une plaque hyaline sur la plèvre viscérale [140]. Sa prévalence augmente avec l’âge. Elle peut aussi être vue dans des hématomes résultant d’une rupture aortique ou dans d’autres collections liquidiennes associées à une infection ou une tumeur, soit cloisonnée dans l’espace pleural, soit à l’extérieur de la plèvre pariétale [25]. Radiographie et tomodensitométrie : l’apparence habituelle est une opacité de tonalité hydrique et homogène coiffant l’apex pulmonaire (uni- ou bilatéralement) avec une limite inférieure nette ou irrégulière. L’épaisseur est variable, allant jusqu’à approximativement 30 mm [62]. Une coiffe apicale mime occasionnellement une condensation apicale sur des coupes tomodensitométriques transverses.


Collapsus (collapse) Voir Atélectasie.


Compartiments médiastinaux (mediastinal compartments) Anatomie: les compartiments anatomiques sont antérieur, moyen, postérieur et, dans certains schémas, supérieur. Le compartiment antérieur est limité en avant par le sternum et en arrière par la face antérieure du péricarde, l’aorte ascendante et les vaisseaux brachiocéphaliques. Le compartiment moyen est limité par la face postérieure du compartiment antérieur et la face antérieure du compartiment postérieur. Le compartiment postérieur est limité en avant par les faces postérieures du péricarde et des gros vaisseaux, et en arrière par les corps vertébraux thoraciques. Dans le modèle à quatre compartiments, le compartiment supérieur est défini comme le compartiment au-dessus du plan entre l’angle sternal et le disque intervertébral situé entre les 4e et 5e vertèbres thoraciques ou, plus simplement, au-dessus de l’arche aortique [40, 55]. Les frontières anatomiques entre ces compartiments n’existent pas et il n’y a pas de barrière (autre que le péricarde) pour prévenir la dissémination de maladies entre eux. D’autres classifications existent mais les modèles à trois ou quatre compartiments sont les plus utilisés.


Condensation (consolidation) Pathologie: condensation fait référence à un exsudat ou autre produit anormal qui remplace l’air alvéolaire, rendant le poumon « solide » (comme dans la pneumonie infectieuse). Radiographie et tomodensitométrie : la condensation apparaît comme une augmentation homogène de l’atténuation pulmonaire qui efface les bords des vaisseaux et des parois des voies aériennes [77]. Un bronchogramme aérique peut être présent. Les caractéristiques d’atténuation du poumon condensé ne sont que rarement utiles au diagnostic différentiel (l’atténuation réduite dans la pneumonie lipidique ou augmentée dans la pneumopathie toxique à l’amiodarone, par exemple) [73, 75].


Crazy-paving (crazy-paving) Le crazy-paving (ou pavement irrégulier) apparaît comme des lignes non septales intralobulaires et des septa interlobulaires épaissis superposés à une opacité en verre dépoli, ressemblant à un pavement irrégulier. Il est souvent nettement démarqué du poumon normal et peut avoir des contours géographiques. Le crazy-paving a été originellement rapporté dans la protéinose alvéolaire [95] mais est aussi rencontré dans d’autres maladies pulmonaires qui affectent simultanément les compartiments interstitiel et aérien, comme dans la pneumonie lipidique notamment [39, 116].


Croissant aérique (air crescent) Radiographie et tomodensitométrie: un croissant aérique est une collection d’air en forme de croissant qui sépare la paroi d’une cavité d’une masse qu’elle contient. Il est souvent considéré comme caractéristique de la colonisation aspergillaire d’une cavité préexistante ou de la rétraction d’un infarctus pulmonaire dans l’aspergillose angio-invasive [2, 17]. Cependant, le croissant aérique a aussi été décrit dans d’autres conditions telles que la tuberculose, la polyangéite granulomateuse (anciennement appelée maladie de Wegener) [33], l’hémorragie intracavitaire et le cancer pulmonaire. (Voir aussi Mycétome.)


Distorsion architecturale (architectural distortion) Pathologie: la distorsion architecturale est caractérisée par le déplacement anormal de bronches, vaisseaux, scissures ou septa provoqué par une maladie pulmonaire diffuse ou localisée, en particulier la fibrose interstitielle. Tomodensitométrie : l’anatomie pulmonaire a une apparence distordue. La distorsion est habituellement associée à de la fibrose pulmonaire et est accompagnée d’une perte de volume.


Distribution périlobulaire (perilobular distribution) Anatomie: la région périlobulaire comprend les structures limitant la périphérie du lobule pulmonaire secondaire. Tomodensitométrie : cet aspect est caractérisé par une distribution le long des structures qui bordent les lobules pulmonaires (septa interlobulaires, plèvre viscérale et vaisseaux) [63]. Le terme est le plus fréquemment utilisé dans le contexte de maladies (par exemple, la pneumonie organisée périlobulaire) qui sont principalement distribuées autour de la surface interne du lobule pulmonaire secondaire [128]. Cela peut ressembler à l’épaississement des septa interlobulaires.


Distribution périlymphatique (perilymphatic distribution) Anatomie: cet aspect est caractérisé par la distribution le long ou à proximité des vaisseaux lymphatiques du poumon. Les lymphatiques cheminent le long des axes bronchovasculaires, dans les septa interlobulaires, le long des larges veines pulmonaires et de la plèvre; les alvéoles n’en contiennent pas. Tomodensitométrie : les anomalies le long du trajet des lymphatiques pulmonaires – dans l’interstitium périhilaire, péribronchovasculaire et centrolobulaire autant que dans les septa interlobulaires et des localisations sous-pleurales – ont une distribution périlymphatique [23]. Une distribution péri-lymphatique est typiquement vue dans la sarcoïdose et la lymphangite carcinomateuse.


Dommage alvéolaire diffus (diffuse alveolar damage ou DAD) Voir Pneumonie interstitielle aiguë.


Emphysème (emphysema) Pathologie: l’emphysème est caractérisé par des espaces aériens distaux à la bronchiole terminale élargis de manière permanente avec destruction des parois alvéolaires [123, 126]. L’absence de « fibrose évidente » était autrefois considérée comme un critère additionnel [123], mais la valeur de ce critère a été remise en question parce qu’une fibrose interstitielle peut être présente dans l’emphysème secondaire au tabagisme à la cigarette [20, 74]. L’emphysème est habituellement classé en fonction de la partie de l’acinus la plus affectée : proximal (emphysème centracinaire, plus communément appelé emphysème centrolobulaire), distal (emphysème paraseptal) ou global (emphysème panacinaire ou, plus communément en français, emphysème panlobulaire). Tomodensitométrie : l’emphysème consiste en surfaces focales de faible atténuation, habituellement sans paroi visible [35]. En cas d’emphysème panacinaire, l’atténuation diminuée est diffuse. (Voir aussi Emphysème hulleux, Emphysème centrolobulaire, Emphysème panacinaire, Emphysème paraseptal.)


Emphysème bulleux (bullous emphysema) Pathologie: l’emphysème bulleux consiste en la destruction bulleuse du parenchyme pulmonaire, habituellement sur un fond d’emphysème paraseptal ou panlobulaire. (Voir aussi Emphysème, Bulle.)


Emphysème centrolobulaire (centrilobular emphysema) Pathologie: l’emphysème centrolobulaire est caractérisé par des parois alvéolaires centrolobulaires détruites et l’élargissement des bronchioles respiratoires et des alvéoles [123, 126]. Il est la forme la plus commune d’emphysème des fumeurs de cigarettes. Tomodensitométrie : les signes tomodensito-métriques sont des surfaces centrolobulaires d’atténuation réduite, habituellement sans paroi visible, de distribution hétérogène et à prédominance supérieure [36]. L’expression emphysème centracinaire est synonyme. (Voir aussi Emphysème.)


Emphysème interstitiel (interstitial emphysema) Anatomie pathologique: l’emphysème interstitiel consiste en la dissection aérique de l’interstitium pulmonaire, typiquement dans les fascias péribronchovasculaires et interlobulaires, et dans la plèvre viscérale. Il est le plus souvent rencontré chez les nouveau-nés ventilés mécaniquement. Radiographie et tomodensitométrie : l’emphysème interstitiel est rarement identifié sur des radiographies obtenues chez les adultes. Peu fréquent en tomodensitométrie, il apparaît comme des clartés périvasculaires ou des halos de faible atténuation et des petits kystes [30, 70].


Emphysème panacinaire (panacinar emphysema) Pathologie: l’emphysème panacinaire intéresse toutes les parties de l’acinus et du lobule pulmonaire secondaire plus ou moins uniformément [123]. Il prédomine dans les lobes inférieurs et est une forme d’emphysème associée au déficit en alpha-1-antitrypsine. Tomodensitométrie : l’emphysème panacinaire se présente comme une réduction généralisée du parenchyme pulmonaire avec une diminution du calibre des vaisseaux sanguins dans les zones atteintes [45, 124]. Il peut coexister et être mêlé à l’emphysème centrolobulaire sévère. L’apparence d’atténuation réduite peut ne pas être distinguable des bronchiolites oblitérantes et constrictives sévères [24]. Le terme emphysème panlobulaire est synonyme. (Voir aussi Emphysème.)


Emphysème panlobulaire (panlobular emphysema) Voir Emphysème et Emphysème panacinaire.


Emphysème paraseptal (paraseptal emphysema) Pathologie: l’emphysème paraseptal est marqué par l’atteinte prédominante des alvéoles distales et de leurs canaux et sacs. Il est délimité de façon caractéristique par n’importe quelle surface pleurale et les septa interlobulaires. Tomodensitométrie : cet emphysème est caractérisé par des régions sous-pleurales et péribronchovasculaires de faible atténuation, parfois associées à des bulles. Le terme emphysème distal acinaire est synonyme. (Voir aussi Emphysème)


Épaississement septal (septal thickening) Voir Épaississement septal interlobulaire.


Épaississement septal interlobulaire (interlobular septal thickening) Radiographie et tomodensitométrie: ce signe est vu sur des radiographies sous forme de fines opacités linéaires à angle droit par rapport à et en contact avec la plèvre aux bases pulmonaires (lignes de Kerley B). Ce signe est le plus souvent observé dans la lymphangite carcinomateuse ou l’œdème pulmonaire. Les lignes de Kerley A sont principalement situées dans les lobes supérieurs, longues de 2 à 6 cm, et peuvent apparaître comme de fines opacités orientées vers le hile. Récemment, les termes anatomiquement descriptifs « lignes septales » et « épaississement septal » ont été préférés à « lignes de Kerley ». En tomodensitométrie, la maladie affectant un des composants des septa (voir Septum interlobulaire) peut être responsable de leur épaississement et les rendre visibles. En tomodensitométrie en coupes fines, l’épaississement septal peut être lisse ou nodulaire, ce qui peut réduire le diagnostic différentiel [76]. (Voir aussi Septum interlobulaire, Signe du septum perlé.)


Espace aérien (airspace) Anatomie: un espace aérien est la partie du poumon contenant de l’air, y compris les bronchioles respiratoires, à l’exclusion des voies aériennes conductrices telles les bronchioles terminales. Radiographie et tomodensitométrie : ce terme est utilisé en association avec condensation, opacité et/ou nodule pour nommer le comblement des espaces aériens par le produit de la maladie [94].


Fenêtre aortopulmonaire (aortopulmonary window) Anatomie: la fenêtre aortopulmonaire est la région médiastinale limitée en avant par l’aorte ascendante, en arrière par l’aorte descendante, cranialement par la crosse aortique, caudalement par l’artère pulmonaire gauche, médialement par le ligament artériel, et latéralement par la plèvre et le poumon gauche [15, 54]. Radiographie et tomodensitométrie : une concavité focale du bord médiastinal gauche sous l’aorte et au-dessus de l’artère pulmonaire gauche peut être vue sur une radiographie de face. Son apparence peut être modifiée par la sinuosité de l’aorte. La fenêtre aortopulmonaire est un site commun des lymphadénopathies dans plusieurs maladies inflammatoires et néoplasiques.


Fibrose massive progressive (progressive massive fibrosis) Pathologie : cette condition est provoquée par l’agglomération lentement progressive de nodules de fibrose hyaline chez des individus (le plus souvent des mineurs de charbon) qui ont été exposés à des poussières inorganiques [129]. Radiographie et tomodensitométrie : la fibrose massive progressive est caractérisée par des masses, souvent bilatérales et supérieures. Les opacités nodulaires sous-jacentes reflètent la pneumoconiose associée, avec ou sans destruction emphysémateuse adjacente à la fibrose massive. Des lésions similaires à la fibrose massive progressive surviennent parfois dans d’autres conditions telles que la sarcoïdose et la talcose [21, 130].


Fibrose pulmonaire idiopathique ou FPI (idiopathic pulmonary fibrosis ou IPF) Pathologie: la fibrose pulmonaire idiopathique est une forme spécifique de pneumonie interstitielle fibrosante chronique, de cause inconnue, caractérisée par l’aspect histologique de la pneumonie interstitielle commune (usual interstitial pneumonia ou UIP) [6, 7]. Radiographie et tomodensitométrie : les signes typiques sont les opacités réticulaires et en rayon de miel à prédominance périphérique et basale. L’opacité en verre dépoli, si elle est présente, est moins étendue que les aspects réticulaires et en rayon de miel. Ces signes typiques [59, 88] sont aussi rencontrés dans la pneumonie interstitielle commune secondaire à des causes spécifiques comme la fibrose pulmonaire induite par l’amiante (asbestose), le diagnostic étant habituellement d’exclusion. (Voir aussi Pneumonie interstitielle commune.)


Halo (halo) Voir Signe du halo, Signe du halo inversé.


Hile (hilum) Anatomie: hile est un terme générique qui décrit l’indentation à la surface d’un organe où les vaisseaux et les nerfs s’y connectent. Il est le site sur la face médiale du poumon où les vaisseaux et les bronches entrent dans et quittent le poumon. Radiographie et tomodensitométrie : un hile apparaît comme une opacité composite à la racine de chaque poumon produite par les bronches, les artères, les veines, les ganglions lymphatiques et d’autres tissus.


Infarctus (infarction) Pathologie: l’infarctus est un processus qui peut résulter en une nécrose ischémique, habituellement la conséquence d’une altération vasculaire telle que l’occlusion d’une artère pulmonaire nourricière par un embole (l’infarctus pulmonaire veineux est rare mais existe). La nécrose est inhabituelle parce que la viabilité du tissu est maintenue par l’apport sanguin artériel systémique bronchique. L’infarctus pulmonaire peut aussi être secondaire à une vascularite (la polyangéite granulomateuse, par exemple). Radiographie et tomodensitométrie : l’infarctus pulmonaire est typiquement triangulaire ou en forme de dôme, avec la base en contact avec la plèvre et un sommet dirigé vers le hile. L’opacité représente l’hémorragie locale, avec ou sans nécrose tissulaire centrale [26, 113].


Infiltrat (infiltrate) Radiographie et tomodensitométrie: anciennement utilisé pour décrire une région d’opacification pulmonaire provoquée par une maladie des espaces aériens ou interstitiels observée en radiographie ou en tomodensitométrie, le terme « infiltrat » reste l’objet de controverses parce qu’il a diverses significations qui sont fonction de ses utilisateurs [101]. Ce terme n’est plus recommandé et a été remplacé. Le terme « opacité » avec des qualificatifs appropriés lui est préféré.


Interlobulaire (interlobular) Voir Septum interlobulaire, Épaississement septal interlobulaire, Lobule.


Interstitium (interstitium) Anatomie: l’interstitium est un continuum de tissu conjonctif du poumon qui comprend trois compartiments : (i) l’interstitium bronchovasculaire (ou axial) qui entoure et supporte les bronches, les artères et les veines du hile jusqu’à la bronchiole respiratoire; (ii) l’interstitium parenchymateux (ou acinaire) entre les membranes basales alvéolaires et les capillaires; et (iii) l’interstitium sous-pleural en continuité avec les septa interlobulaires [133].


Interstitium péribronchovasculaire (peribronchovascular interstitium) Anatomie: l’interstitium péribronchovasculaire est une gaine conjonctive qui enveloppe les bronches, les artères pulmonaires et les vaisseaux lymphatiques. Il s’étend des hiles à la périphérie pulmonaire.


Kyste (cyst) Pathologie: un kyste est tout espace rond circonscrit et limité par un épithélium ou une paroi fibreuse d’épaisseur variable [42]. Radiographie et tomodensitométrie : un kyste apparaît comme une clarté parenchymateuse ronde ou une surface de faible atténuation présentant une interface nette avec le poumon normal. Les kystes ont une paroi d’épaisseur variable mais habituellement fine (moins de 2 mm) et surviennent sans emphysème associé. Les kystes pulmonaires contiennent habituellement de l’air ou, occasionnellement, du matériel liquide ou solide. Le terme est souvent utilisé pour décrire des espaces aériens élargis à parois fines chez des patients avec une lymphangioléiomyomatose [1] ou une granulomatose à cellules de Langerhans [90]. Des kystes groupés en rayon de miel à parois plus épaisses sont vus dans la fibrose pulmonaire [102]. (Voir aussi Bleb, Phlyctène, Bulle, Rayon de miel, Pneumatocéle.)


Ligne courbe sous-pleurale (subpleural curvilinear line) Tomodensitométrie: cette ligne est une fine opacité curviligne de 1 à 3 mm d’épaisseur, située à moins d’un centimètre de et parallèle à la surface pleurale. Elle correspond à l’atélectasie du poumon normal si elle est retrouvée dans les portions postéro-inférieures du poumon d’un patient exploré en décubitus dorsal et disparaît sur des coupes obtenues en procubitus. Elle peut aussi être rencontrée chez des patients ayant un œdème pulmonaire [9] ou une fibrose (d’autres signes sont alors habituellement présents). Bien qu’initialement décrit dans l’asbestose, ce signe n’en est pas spécifique.


Lignes intralobulaires (intralobular lines) Tomodensitométrie: les lignes intralobulaires sont de fines opacités linéaires au sein du lobule, visibles quand le tissu interstitiel intralobulaire est anormalement épais. Nombreuses, elles peuvent apparaître comme un réseau à mailles fines. Les lignes intralobulaires peuvent être observées dans diverses conditions, notamment la fibrose interstitielle et la protéinose alvéolaire [131].


Lignes septales (septal lines) Voir Septum interlobulaire.


Lobe (lobe) Anatomie: le lobe est la principale division des poumons (normalement trois lobes à droite et deux lobes à gauche); chaque lobe est enveloppé de plèvre viscérale, sauf à la racine du poumon (hile) et lorsque la scissure interlobaire est incomplète.


Lobule (lobule) Anatomie: le lobule a été défini par Miller et Heitzman comme la plus petite unité pulmonaire qui soit entourée de septa conjonctifs [52, 86]. Le lobule est aussi qualifié de lobule pulmonaire secondaire. Il contient un nombre variable d’acini, est de forme irrégulièrement polyédrique et varie de 1,0 à 2,5 cm de côté. Les structures centrolobulaires (ou centrales) comprennent les bronchioles et leurs artérioles et lymphatiques satellites. Les septa – qui contiennent des veines et des vaisseaux lymphatiques – entourant le lobule pulmonaire sont le plus développés dans la périphérie des régions antérieures, latérales et paramédiastinales des lobes supérieurs et moyen. Tomodensitométrie : en coupes fines, les trois composants de base du lobule – les septa interlobulaires, les structures centrolobulaires et le parenchyme lobulaire – peuvent être identifiés, en particulier dans des états pathologiques. Les lobules périphériques sont plus uniformes et plus pyramidaux que les lobules centraux [132]. (Voir aussi Septum interlobulaire, Structures lobulaires centrales.)


Lobule pulmonaire secondaire (secondary pulmonary lobule) Voir Lobule.


Lymphadénopathie (lymphadenopathy) Pathologie: d’usage commun, le terme désigne l’élargissement, quelle qu’en soit la cause, de ganglions lymphatiques. Les synonymes sont « élargissement de ganglion lymphatique » (qui est préféré) et « adénopathie ». Tomodensitométrie : il existe un large éventail de tailles des ganglions lymphatiques normaux. Les ganglions lymphatiques médiastinaux et hilaires varient en taille de moins que la résolution spatiale du tomodensitomètre jusqu’à 12 mm. Des seuils arbitraires quant à la limite normale supérieure de 1 cm de plus petit diamètre pour les ganglions médiastinaux [43] et 3 mm dans les hiles [107] ont été rapportés, mais ces critères de taille ne permettent pas une discrimination suffisamment fiable entre les ganglions normaux ou non.


Maladie des petites voies aériennes (small-airways disease) Pathologie: cette expression est plus volontiers utilisée dans les descriptions tomodensitométriques en coupes fines que dans la littérature physiopathologique où il a été rapporté à l’origine [57]. « Maladie des petites voies aériennes » fait généralement référence à n’importe quelle condition affectant les bronchioles, tandis que « bronchiolite » décrit plus spécifiquement l’inflammation des bronchioles [92]. Tomodensitométrie : les petites voies aériennes ont un diamètre interne inférieur ou égal à 2 mm et une épaisseur pariétale inférieure à 0,5 mm [49]. La maladie des petites voies aériennes peut se manifester en tomodensitométrie par différents aspects : atténuation en mosaïque, piégeage aérique, micronodules centrolobulaires, arbre en bourgeons ou bronchiolectasies.


Masse (mass) Radiographie et tomodensitométrie : une masse est une lésion pulmonaire, pleurale ou médiastinale, visualisée en radiographie comme une opacité de plus de 3 cm de diamètre (sans tenir compte des caractéristiques de contours, limites et/ou densités). Le terme masse implique habituellement une opacité solide ou partiellement solide. La tomodensitométrie permet une évaluation plus exacte que la radiographie de la taille, de la localisation, de l’atténuation et d’autres caractéristiques (Voir aussi Nodule.)


Micronodule (micronodule) Tomodensitométrie: un micronodule est une petite opacité, focale et ronde. Différents diamètres ont été considérés pour définir un micronodule; par exemple, un diamètre inférieur ou égal à 7 mm [106]. L’usage de ce terme est le plus souvent limité à des nodules de moins de 5 mm [111], voire de moins de 3 mm de diamètre [16]. Il est recommandé de le réserver aux opacités de moins de 3 mm. (Voir aussi Nodule, Miliaire.)


Miliaire, aspect miliaire (miliary pattern) Radiographie et tomodensitométrie: sur les radiographies, l’aspect miliaire consiste en petites opacités profuses, distinctes et rondes (d’au plus 3 mm de diamètre), qui sont généralement uniformes en taille et distribuées de façon diffuse. Cet aspect est une manifestation de la dissémination hématogène de la tuberculose et de la maladie métastatique. La tomodensitométrie en coupes fines montre des micronodules répartis au hasard.


Mosaïque (mosaic) Voir Atténuation en mosaïque.


Mycétome (mycetoma) Pathologie: un mycétome est une masse d’hyphes entrelacés, habituellement d’Aspergillus, mélangés à du mucus, de la fibrine et des débris cellulaires colonisant une cavité, habituellement générée par une maladie cavitaire préexistante (par exemple, la tuberculose ou la sarcoïdose). Radiographie et tomodensitométrie : un mycétome peut migrer vers les localisations déclives quand le patient change de position et montrer un signe du croissant aérique. Un aspect en éponge du mycétome et des foyers de calcifications en son sein peut aussi être visualisé en tomodensitométrie [14]. Un synonyme est la balle fungique.


Nodulaire, aspect nodulaire (nodular pattern) Radiographie et tomodensitométrie: un aspect nodulaire est caractérisé, sur les radiographies, par la présence d’innombrables petites opacités rondes qui sont distinctes et d’un diamètre de 2 à 10 mm. La distribution est disséminée mais pas nécessairement uniforme. En tomodensitométrie, l’aspect peut être classé selon trois distributions anatomiques : centrolobulaire, lymphatique ou au hasard. (Voir aussi Nodule.)


Nodule (nodule) Radiographie et tomodensitométrie: l’apparence en radiographie d’un nodule est une opacité ronde, bien ou mal définie, mesurant jusqu’à 3 cm de diamètre. Les nodules acinaires sont des opacités pulmonaires mal délimitées, rondes ou ovoïdes, d’approximativement 5 à 8 mm de diamètre, présumées représenter un acinus rendu opaque par une condensation. Cette classification n’est utilisée qu’en présence de nombreuses opacités de ce type. Le pseudo-nodule imite le nodule; il représente, par exemple, une fracture costale, une lésion cutanée, un dispositif artificiel externe au patient, des variantes anatomiques ou des surfaces composites de tonalité augmentée [32]. En tomodensitométrie, un nodule apparaît comme une opacité ronde ou irrégulière, bien ou mal définie, mesurant jusqu’à 3 cm de diamètre. L’aspect des nodules pulmonaires est très variable et plusieurs qualificatifs leur sont appliqués. Les nodules centrolobulaires apparaissent séparés de plusieurs millimètres des surfaces pleurales, scissures et septa interlobulaires. Ils peuvent être d’atténuation solide ou en verre dépoli. De taille allant de quelques millimètres à 1 cm, les nodules centrolobulaires sont habituellement mal définis [132]. Un micronodule mesure moins de 3 mm de diamètre (voir aussi Micronodule). Un nodule en verre dépoli (synonyme : nodule non solide) apparaît comme une hyperatténuation discrète et brumeuse qui n’efface pas les contours bronchiques et vasculaires pulmonaires. Un nodule solide a une atténuation solide homogène. Un nodule partiellement solide (synonyme : nodule semi-solide) consiste en deux composants, respectivement en verre dépoli et solide.


Nodule en verre dépoli (ground-glass nodule) Voir Nodule.


Oligémie (oligemia) Physiopathologie: l’oligémie est une réduction du volume sanguin. Le plus fréquemment, cette réduction est régionale, mais peut être généralisée. Radiographie et tomodensitométrie : l’oligémie apparaît comme une réduction régionale ou disséminée de la taille et du nombre des vaisseaux pulmonaires visibles; elle indique une réduction anormale du flux sanguin. (Voir aussi Atténuation en mosaïque, Redistribution du flux sanguin pulmonaire.)


Oligémie, perfusion en mosaïque (mosaic oligema, perfusion) Voir Atténuation en mosaïque.


Opacification parenchymateuse (parenchymal opacification) Radiographie et tomodensitométrie: l’opacification parenchymateuse pulmonaire peut ou non effacer les bords des vaisseaux et des parois des voies aériennes [77]. Le terme « condensation » indique que ces bords (à l’exception des bronchogrammes aériques) sont effacés au sein des opacifications denses, tandis que « opacité en verre dépoli » indique une moindre augmentation de l’atténuation, dans laquelle la visibilité des structures sous-jacentes est préservée [109]. Les termes plus spécifiques « condensation » et « opacité en verre dépoli » sont préférables. (Voir aussi Condensation, Opacité en verre dépoli.)


Opacité (opacity) Radiographie et tomodensitométrie: ce terme fait référence à n’importe quelle surface qui atténue préférentiel-lement le faisceau de rayons X et apparaît dès lors plus opaque que les surfaces voisines. Le terme est non spécifique et n’indique ni la taille ni la nature normale ou non de l’opacité. (Voir aussi Opacification parenchymateuse, Opacité en verre dépoli.)


Opacité en verre dépoli (ground-glass opacity) Radiographie et tomodensitométrie: sur les radiographies, une opacité en verre dépoli apparaît comme une surface d’opacité pulmonaire brumeuse, habituellement étendue, dans laquelle les vaisseaux pulmonaires peuvent ne pas être distinguables. En tomodensitométrie, elle apparaît comme une surface d’opacité pulmonaire brumeuse, avec préservation de la visibilité des bords bronchiques et vasculaires. Elle est provoquée par le remplissage partiel des espaces aériens, l’épaississement interstitiel (par du liquide, des cellules et/ou de la fibrose), le collapsus partiel des alvéoles, l’augmentation du volume sanguin capillaire ou une combinaison de ces facteurs, tous consistant dans le remplacement partiel de l’air alvéolaire [108, 109]. L’opacité en verre dépoli est moins opaque que la condensation dans laquelle les bords bronchovasculaires sont effacés. (Voir aussi Condensation.)


Parenchyme (parenchyma) Anatomie: le parenchyme réfère à la partie du poumon consistant en alvéoles et capillaires où les gaz s’échangent. Radiographie et tomodensitométrie : la partie du poumon en dehors des vaisseaux et des voies aériennes.


Pavement irrégulier (crazy-paving) Voir Crazy-paving.


Perfusion en mosaïque (mosaic oligemia, perfusion) Voir Atténuation en mosaïque.


Péribronchovasculaire (peribronchovascular) Voir Interstitium péribronchovasculaire, Distribution périlymphatique.


Périlobulaire (perilobular) Voir Distribution périlobulaire.


Périlymphatique (perilymphatic) Voir Distribution périlymphatique.


Petites voies aériennes (small airways) Voir Maladie des petites voies aériennes, Bronchiole, Bronchiolite.


Phlyctène (bleb) Anatomie: une phlyctène est un petit espace gazeux dans la plèvre viscérale ou dans le poumon sous-pleural d’un centimètre de diamètre au maximum [118]. Tomodensitométrie : une phlyctène apparaît comme un espace aérien kystique à paroi fine contigu à la plèvre. Comme la distinction arbitraire (taille) entre phlyctène et bulle est de peu d’importance clinique, l’usage de ce terme par les radiologues est découragé.


Pic juxtadiaphragmatique (juxtaphrenic peak) Radiographie et tomodensitométrie: un pic juxtadiaphragmatique est une opacité triangulaire dont la base est l’apex d’un dôme diaphragmatique, associée à une perte de volume d’un lobe supérieur, de quelque origine que ce soit (fibrose post-radique ou lobectomie supérieure, par exemple) [68]. Il est le plus aisément visible sur la radiographie de face. Le pic est provoqué par la rétraction apicale d’une scissure accessoire inférieure ou un septum intrapulmonaire associé au ligament pulmonaire [19, 27].


Plaque pleurale (pleural plaque) Pathologie: une plaque pleurale est une lésion fibrohyaline relativement acellulaire survenant principalement sur la surface pleurale pariétale [115]. Les plaques pleurales sont quasiment toujours la conséquence d’une exposition, d’au moins quinze ans, à l’amiante. Radiographie et tomodensitométrie : les plaques pleurales sont des épaississements pleuraux bien délimités et visibles sous forme de lésions plates ou nodulaires qui contiennent souvent des calcifications. Elles sont d’épaisseur variable et leur longueur s’étend de moins de 1 cm jusqu’à approximativement 5 cm de diamètre. Elles sont plus facilement identifiées en tomodensitométrie qu’en radiographie [79]. Une plaque vue de face peut simuler un nodule sur la radiographie thoracique. (Voir aussi Pseudo-plaque.)


Pneumatocèle (pneumatocele) Pathologie: une pneumatocèle est un espace pulmonaire gazeux bordé d’une paroi fine. Elle est le plus fréquemment provoquée par une pneumonie aiguë, un traumatisme ou l’inhalation d’hydrocarbure, et est habituellement transitoire. Le mécanisme supposé est une combinaison de nécrose parenchymateuse et d’une obstruction de voies aériennes avec un phénomène de valve [104]. Radiographie et tomodensitométrie : une pneumatocèle apparaît comme un espace gazeux approximativement rond, limité par une paroi fine dans le poumon.


Pneumomédiastin (pneumomediastin) Pathologie : Ie pneu-momédiastin est la présence de gaz dans le tissu médiastinal en dehors de l’œsophage et de l’arbre trachéobronchique. Il peut être provoqué par une rupture alvéolaire spontanée avec cheminement subséquent d’air le long de l’interstitium bronchovasculaire jusqu’au médiastin. Le pneumomédiastin est typiquement associé à une histoire d’asthme, de toux sévère ou de ventilation mécanique. Radiographie et tomodensitométrie : le pneumomédiastin apparaît sur la radiographie comme des lignes claires le plus souvent orientées verticalement. Certaines de ces lignes peuvent souligner les bronches et les vaisseaux principaux. (Voir aussi Pneumopéricarde.)


Pneumonie (pneumonia) Pathologie: la pneumonie est l’inflammation des espaces aériens et/ou de l’interstitium (due par exemple à l’infection comme dans la pneumonie bactérienne). La pneumonie infectieuse est caractérisée par un exsudat qui aboutit à la condensation. Le terme est aussi utilisé pour faire référence à certaines pathologies non infectieuses caractérisées par des degrés variables d’inflammation et de fibrose (par exemple, les fibroses interstitielles idiopathiques) [7].


Pneumonie interstitielle aiguë ou PIA (acute interstitial pneumonia ou AIP) Anatomie pathologique: l’expression « pneumonie interstitielle aiguë » est réservée aux dommages alvéolaires diffus de cause inconnue. La phase aiguë est caractérisée par la formation d’œdème et de membranes hyalines. La phase tardive est caractérisée par un phénomène d’organisation des espaces aériens et/ou de l’interstitium [7]. La présentation histologique ne peut être distinguée de celle du syndrome de détresse respiratoire aiguë. Radiographie et tomodensitométrie : dans la phase aiguë, des opacités en verre dépoli bilatérales et multifocales sont visibles [65], épargnant souvent quelques lobules et produisant un aspect en carte géographique, des opacités denses étant visibles dans les zones pulmonaires déclives. Dans la phase d’organisation, une distorsion architecturale, des bronchectasies de traction, des kystes et des opacités réticulaires sont visibles [81].


Pneumonie interstitielle commune ou PIC (usual interstitial pneumonia ou UIP) Pathologie: la PIC est un aspect histologique de fibrose pulmonaire caractérisée par une hétérogénéité temporelle et spatiale avec une fibrose établie et du rayon de miel au sein de poumon normal. Les foyers fibroblastiques avec destruction fibreuse de l’architecture pulmonaire, souvent associés à du rayon de miel, sont les signes clés [7]. La fibrose est initialement concentrée à la périphérie pulmonaire. La PIC est l’aspect observé dans la fibrose pulmonaire idiopathique mais peut être rencontrée dans des maladies de cause connue (par exemple la Pneumopathie chronique d’hypersensibilité). Radiographie et tomodensitométrie : le rayon de miel à distribution basale et sous-pleurale est considéré comme pathognomonique de la PIC [59, 78], mais tous les cas de PIC prouvés par la biopsie n’ont pas cet aspect tomo-densitométrique distinctif.


Pneumonie interstitielle desquamative ou PID (desquamative interstitial pneumonia ou DIP) Pathologie: la PID est histologiquement caractérisée par l’accumulation étendue d’un excès de macrophages dans les espaces aériens distaux. Les macrophages sont uniformément distribués, contrairement à la bronchiolite respiratoire associée à une Pneumopathie interstitielle (BR-PI) (voir ce terme), où la maladie est bron-chiolocentrique. L’atteinte interstitielle est minimale. La plupart des cas de PID sont en relation avec le tabagisme à la cigarette, mais quelques cas sont idiopathiques ou associés à de rares erreurs congénitales du métabolisme [7]. Radiographie et tomodensitométrie : l’opacité en verre dépoli est l’anomalie dominante et tend vers une distribution périphérique et basale. Des altérations microkystiques ou en rayon de miel dans les opacités en verre dépoli sont vues dans de rares cas [51].


Pneumonie interstitielle lymphocytaire ou PIL (lymphoid interstitial pneumonia ou LIP) Pathologie: la PIL est une maladie rare caractérisée par une prolifération lymphoïde pulmonaire diffuse avec atteinte essentiellement interstitielle. Elle est comprise dans l’éventail des pneumonies interstitielles et est différente des lymphomes pulmonaires diffus. Elle est caractérisée par l’hyperplasie diffuse du tissu lymphoïde associé aux bronches et à des infiltrats diffus et polyclonaux de cellules lymphoïdes entourant les voies aériennes et s’étendant à l’interstitium. La PIL est habituellement associée à des maladies auto-immunes ou à l’infection par le virus d’immunodé-ficience humaine [7, 125]. Tomodensitométrie : l’opacité en verre dépoli est l’aspect dominant, mais des kystes périvasculaires à parois fines peuvent être présents. Des nodules pulmonaires, un aspect réticulaire, des épaississements septaux interlobulaires et bronchovasculaires, ainsi que des condensations disséminées peuvent aussi survenir [60, 64].


Pneumonie interstitielle non spécifique ou PINS (non specific interstitial pneumonia ou NSIP) Pathologie: la PINS est caractérisée par un aspect histologique d’atteinte interstitielle uniforme avec des degrés variables d’inflammation chronique ou de fibrose. Elle peut être idiopathique ou associée à d’autres contextes comprenant les collagénoses, la pneumonie d’hypersensibilité, les pneumopathies médicamenteuses, l’infection et l’immunodéficience (y compris l’infection par le virus d’immunodéficience humaine) [7]. Tomodensitométrie : la PINS a des aspects variables en coupes fines. Le plus fréquemment, elle consiste en opacités en verre dépoli avec réticulations, bronchectasies ou bronchiolectasies de traction, et peu ou pas de rayon de miel. La distribution est habituellement basale et sous-pleurale [82].


Pneumonie organisée (organising pneumonia) Pathologie: la pneumonie organisée présente un aspect histologique caractérisé par des manchons de tissu conjonctif lâche dans les voies et espaces aériens distaux. L’inflammation et la fibrose interstitielles sont minimales ou absentes. La pneumonie organisée cryptogénique (POC) est une maladie clinique distincte parmi les pneumonies interstitielles diffuses idiopathiques [7], mais la présentation histologique de la pneumonie organisée est rencontrée dans de nombreuses situations, notamment l’infection pulmonaire, la pneumonie d’hypersensibilité et les collagénoses. Radiographie et tomodensitométrie : la condensation des espaces aériens est l’élément cardinal de la pneumonie organisée sur les radiographies et tomodensitométries. Dans la POC, la distribution est typiquement sous-pleurale et basale, parfois bronchocentrique [76]. D’autres manifestations de la pneumonie organisée comprennent l’opacité en verre dépoli, l’aspect en arbre en bourgeons et les opacités nodulaires [99].


Pneumonie organisée cryptogénique ou POC (cryptogenic organising pneumonia ou COP) Voir Pneumonie organisée.


Pneumopéricarde (pneumopericardium) Pathologie: le pneu-mopéricarde est la présence de gaz dans l’espace péricardique. Chez les adultes, il a habituellement une origine iatrogène. Radiographie et tomodensitométrie : on distingue habituellement le pneumopéricarde du pneumomédiastin du fait que la clarté (faible atténuation) provoquée par l’air ne s’étend pas au-delà du sac péricardique. (Voir aussi Pneumomédiastin.)


Pneumothorax et pneumothorax sous tension (pneumothorax et tension pneumothorax) Physiopathologie: le pneumothorax réfère à la présence de gaz dans l’espace pleural. Les qualificatifs comprennent spontané, traumatique, diagnostique et sous tension. Le pneumothorax sous tension est l’accumulation de gaz intrapleural sous tension. Dans cette situation, le poumon ipsilatéral, s’il est normal, va s’atélectasier complètement. Cependant, un poumon anormalement peu compliant peut rester partiellement inflaté. Radiographie et tomodensitométrie : sur les radiographies, le bord pleural viscéral est visible, à moins que le pneumothorax soit très petit ou que le bord pleural ne soit pas tangentiel au faisceau de rayons X. Le pneumothorax sous tension peut être associé à un déplacement considérable du médiastin et/ou à la dépression d’un hémidiaphragme. Un déplacement peut survenir sans tension lorsque la pression pleurale, en présence d’un pneumothorax, devient égale à la pression atmosphérique tandis que la pression pleurale dans l’espace controlatéral reste inférieure à la pression atmosphérique.


Poumon enroulé (folded lung) Voir Atélectasie ronde.


Pseudo-cavité (pseudocavity) Tomodensitométrie: une pseudo-cavité apparaît comme une surface ronde ou ovalaire de faible atténuation dans des nodules, masses ou condensations pulmonaires qui représentent du parenchyme épargné, des bronches normales ou dilatées, ou de l’emphysème focal plutôt qu’une réelle cavitation. Ces pseudo-cavités mesurent habituellement moins de 1 cm de diamètre. Elles ont été décrites chez des patients avec des adénocarcinomes, des carcinomes bronchiolo-alvéolaires [134] et dans des conditions bénignes telles que la pneumonie infectieuse.


Pseudo-plaque (pseudo-plaque) Tomodensitométrie: une pseudo-plaque est une opacité pulmonaire contiguë à la plèvre viscérale formée par la coalescence de nodules. Elle simule une plaque pleurale. Elle est rencontrée le plus souvent dans la sarcoïdose, la silicose et la pneumoconiose du mineur de charbon [106].


Pseudo-scissure azygos (azygos fissure) Voir Scissure, Scissure azygos.


Rayon de miel (honeycombing) Pathologie: le rayon de miel est du tissu pulmonaire détruit et fibreux contenant de nombreux espaces aériens kystiques avec une paroi fibreuse et épaisse. Il représente le stade ultime de maladies pulmonaires variées, avec perte complète de l’architecture acinaire. Les kystes oscillent en diamètre de quelques millimètres à plusieurs centimètres, ont des épaisseurs pariétales variables et sont recouverts d’un épithélium bronchiolaire métaplasique [42]. Radiographie et tomodensitométrie : sur les radiographies, le rayon de miel apparaît comme des clartés arrondies contiguës, typiquement de 3 à 10 mm de diamètre avec des parois de 1 à 3 mm d’épaisseur, ressemblant au rayon de miel d’une ruche. Ce signe évoque une maladie pulmonaire terminale (end-stage lung). En tomodensitométrie, l’aspect est celui d’espaces aériens kystiques groupés de diamètre semblable (de l’ordre de 3 à 10 mm mais pouvant occasionnellement atteindre 25 mm). Le rayon de miel est préférentiellement sous-pleural et caractérisé par des parois nettes [102]. C’est un signe de fibrose pulmonaire établie [7]. Le rayon de miel étant souvent considéré comme spécifique de la fibrose pulmonaire et un important critère de la fibrose pulmonaire idiopathique (pneumonie interstitielle commune ou UIP) [78], l’expression doit être utilisée avec soin puisqu’elle peut influencer directement le traitement.


Récessus (inter-)azygo-œsophagien (azygoesophageal recess) Anatomie: le récessus (inter-)azygo-œsophagien est un récessus médiastinal postérieur droit dans lequel s’insinue le bord du lobe inférieur du poumon droit. Il est limité au-dessus par la crosse de la veine azygos, en arrière par la veine azygos et la plèvre en avant de la colonne vertébrale, et médialement par l’œsophage et les structures adjacentes. Radiographie et tomodensitométrie : sur une radiographie de face, le récessus apparaît comme une interface verticale entre le lobe inférieur droit et le médiastin adjacent (la limite médiale du récessus). Cranialement, l’interface apparaît comme un arc peu cintré à convexité gauche. La disparition ou la distorsion d’une partie de l’interface suggère une maladie (une adénopathie sous-carinaire, par exemple). En tomodensitométrie, le récessus mérite l’attention parce que des petites lésions localisées ou situées dans ce récessus sont souvent invisibles sur la radiographie [53].


Redistribution du flux sanguin pulmonaire (pulmonary blood flow redistribution) Physiopathologie: la redistribution du flux sanguin pulmonaire réfère à toute perturbation de la distribution normale du flux sanguin pulmonaire causée par une augmentation des résistances vasculaires où que ce soit dans le lit vasculaire pulmonaire. Radiographie et tomodensitométrie : la redistribution du flux sanguin pulmonaire est révélée par une diminution de taille et/ou de nombre des vaisseaux pulmonaires visibles dans une ou plusieurs régions, avec une augmentation correspondante du nombre et/ou de la taille des vaisseaux dans d’autres régions. La redistribution sanguine vers les lobes supérieurs chez les patients porteurs d’une maladie de la valve mitrale est l’archétype de cette redistribution [87, 122].


Réticulaire, aspect réticulaire (reticular pattern) Radiographie et tomodensitométrie: sur les radiographies, un aspect réticulaire est une accumulation d’innombrables petites opacités linéaires qui, par sommation, produisent une apparence de filet (synonyme : réticulation). Ce signe représente le plus souvent une maladie pulmonaire interstitielle. Les constituants d’un aspect réticulaire sont mieux visualisés en tomodensitométrie en coupes fines, qu’ils consistent en épaississement interstitiel lobulaire, lignes intraseptales ou paroi des kystes du rayon de miel (les « aspect réticulaire » et « rayon de miel » ne peuvent pas être considérés comme synonymes). (Voir aussi Rayon de miel.)


Réticulonodulaire, aspect réticulonodulaire (reticulonodular pattern) Radiographie et tomodensitométrie: combinaison des aspects réticulaire et nodulaire, l’aspect réticulonodulaire est habituellement le résultat de la somme des points d’intersection d’innombrables lignes créant sur la radiographie l’effet de micronodules superposés. La dimension des nodules dépend de la taille et du nombre des éléments linéaires droits ou courbes (voir aussi Réticulaire, aspect réticulaire). En tomodensitométrie, cette combinaison apparaît comme la coexistence d’aspects réticulaire et micronodulaire. Les micronodules peuvent être situés au centre d’éléments réticulaires (par exemple, micronodules centrolobulaires) ou superposés aux opacités linéaires (par exemple, les micronodules septaux).


Scissure (fissure) Anatomie: une scissure est une invagination de la plèvre viscérale qui sépare un lobe (ou une partie d’un lobe) d’un autre. Dès lors, les scissures interlobaires sont produites par deux couches de plèvre viscérale. Les scissures surnuméraires séparent habituellement des segments plutôt que des lobes. La scissure azygos, par opposition aux autres scissures, est formée par deux doubles couches de plèvres viscérales et pariétales. Toutes les scissures (à l’exception de la scissure azygos) peuvent être incomplètes. Radiographie et tomodensitométrie : les scissures apparaissent comme des opacités linéaires, normalement d’un millimètre ou moins d’épaisseur, qui correspondent en position et en étendue à la séparation anatomique des lobes et/ou des segments pulmonaires. Les qualificatifs comprennent petite, grande, horizontale, oblique, accessoire, anormale, azygos et accessoire inférieure.


Scissure azygos (azygos fissure) Voir Scissure.


Segment (segment) Anatomie: le segment est l’unité d’un lobe ventilé par une bronche segmentaire, perfusé par une artère segmentaire et drainé par une veine pulmonaire intersegmentaire. Il y a deux à cinq segments par lobe. Radiographie et tomodensitométrie : les segments individuels ne peuvent pas être précisément délimités, et leur identification est faite sur base de la position de la bronche et de l’artère segmentaires. Lorsqu’elles sont occasionnellement présentes, les scissures intersegmentaires aident à identifier les segments.


Septum interlobulaire (interlobular septum) Anatomie: les septa interlobulaires sont des cloisons longues de 10 à 20 mm qui limitent les lobules. En périphérie du poumon, ils sont plus ou moins orthogonaux à la plèvre. Ils sont composés de tissu conjonctif et contiennent des vaisseaux lymphatiques et des veinules pulmonaires. Radiographie et tomodensitométrie : les septa interlobulaires apparaissaient comme des fines opacités linéaires entre les lobules et sont à distinguer des structures centrolobulaires. Ils ne sont habituellement pas retrouvés dans le poumon sain (les septa normaux ont approximativement 0,1 mm d’épaisseur), mais sont nettement visibles quand ils sont épaissis (en cas d’œdème pulmonaire, par exemple). (Voir aussi Épaississement septal interlobulaire, Lobule.)


Septum perlé (beaded septum) Voir Signe du septum perlé.


Signe de la bague à chaton (signet ring sign) Tomodensitométrie: ce signe est composé d’une opacité circulaire représentant la tranche de section d’une bronche dilatée et une plus petite opacité adjacente correspondant à l’artère pulmonaire satellite, la combinaison des deux ressemblant à une bague avec un chaton (ou une perle) [100]. C’est le signe tomoden-sitométrique de base de la bronchectasie [85, 97]. Le signe de la bague à chaton peut aussi être observé dans des maladies caractérisées par une réduction anormale du flux artériel pulmonaire (par exemple, l’interruption proximale d’une artère pulmonaire [117] ou la maladie thromboembolique chronique [110]). Occasionnellement, la petite opacité vasculaire touchant une bronche est une artère bronchique plutôt qu’une artère pulmonaire.


Signe de la silhouette (silhouette sign) Radiographie: le signe de la silhouette est l’invisibilité du bord anatomique d’un tissu mou. Il est causé par une condensation et/ou une atélectasie, une masse ou un condensation pleural contigu [34, 83]. Le signe de la silhouette résulte de la juxtaposition de structures de tonalités identiques. Le signe rend donc compte de l’absence de silhouette. Il n’est pas toujours indicatif de maladie (par exemple, l’absence de visibilité du bord droit du cœur est associée au pectus excavatum et peut être vu chez l’individu sain).


Signe du halo (halo sign) Tomodensitométrie: le halo est une opacité en verre dépoli qui entoure un nodule ou une masse. Il a été initialement décrit comme révélateur d’une hémorragie autour d’un foyer d’aspergillose angio-invasive [72]. Ce signe n’en est pas spécifique et peut aussi être dû à une hémorragie associée à d’autres types de nodule [103] ou par l’infiltration pulmonaire locale par une néoplasie (adénocarcinome, par exemple). (Voir aussi Signe du halo inversé.)


Signe du halo inversé (reversed halo sign) Tomodensitométrie: le signe du halo inversé consiste en une opacité focale en verre dépoli entourée d’un cercle plus ou moins complet de condensation. Ce signe rare a été initialement rapporté comme spécifique de la pneumonie organisée cryptogénique [71, 141], puis a été décrit chez des patients souffrant de paracoc-cidioïdomycose [41]. Tout comme le signe du halo, ce signe va probablement perdre en spécificité puisqu’il est identifié dans diverses conditions. (Voir aussi Signe du halo.)


Signe du septum perlé (beaded septum sign) Tomodensitométrie: ce signe consiste en l’épaississement irrégulier et nodulaire des septa interlobulaires évoquant une rangée de perles. Il est très fréquent dans la lymphangite carcinomateuse, moins dans la sarcoïdose [112].


Silhouette (silhouette) Voir Signe de la silhouette.


Structures lobulaires centrales (lobular core structures) Anatomie: les structures lobulaires centrales sont les organes (artériole et bronchiole centrolobulaires) au centre du lobule pulmonaire secondaire [52]. Tomodensitométrie : l’artériole pulmonaire et ses branches sont visibles au centre du lobule secondaire sur des coupes fines, surtout si ces structures sont épaissies (œdème pulmonaire, par exemple). Ces artères mesurent 0,5 à 1 mm de diamètre environ. Cependant, la bronchiole centrolobulaire normale n’est pas visible en tomodensitométrie car sa paroi est trop fine (approximativement 0,15 mm) [131, 132]. (Voir aussi Centrolobulaire, Lobule.)


Traction (traction) Voir Bronchectasie ou bronchiolectasie de traction.


Trappage aérique (air trapping) Physiopathologie: le trappage aérique est la rétention d’air dans le poumon au-delà d’une obstruction (habituellement partielle). Tomodensitométrie : le trappage aérique est visible sur les examens tomo-densitométriques obtenus en fin d’expiration sous forme de plages pulmonaires d’atténuation moins augmentée que normalement et sans réduction de volume. La comparaison entre les examens tomodensitométriques en inspiration et en expiration peut être utile quand le trappage est subtil ou diffus [12, 14]. La distinction des plages d’atténuation réduite résultant de l’hypoperfusion comme conséquence d’un désordre vasculaire occlusif (la maladie thromboembolique chronique, par exemple) [10] peut être problématique, mais d’autres signes de pathologie des voies aériennes versus de pathologie vasculaire sont généralement présents. (Voir aussi Atténuation en mosaïque.)


Trappage gazeux (gas trapping) Voir Trappage aérique.


Verre dépoli (ground-glass) Voir Opacité en verre dépoli.

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Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 1: GLOSSAIRE

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