Chapitre 1 Embryologie
L’embryologie de l’œil permet, sans qu’il soit besoin de rentrer dans des détails complexes, de comprendre nombre de malformations observées chez l’enfant et de pathologies vitréorétiniennes de l’adulte. Il est habituel de distinguer trois stades successifs [4] :
Stades précoces (embryogenèse)
Dès la troisième semaine après la conception, les ébauches oculaires apparaissent. À ce stade, l’embryon a une forme plane avec trois couches cellulaires : l’ectoblaste (surface), qui donnera naissance à l’ectoderme (peau, tissus superficiels) et au système nerveux central (sous la surface), le mésoblaste (futur mésoderme : muscles, squelette) et l’endoblaste (futur endoderme : tube digestif). La surface s’invagine afin de former la gouttière puis le tube neural flanqué des crêtes neurales qui lui sont appendues. Ainsi, à la cinquième semaine, le cerveau a la forme d’un tube dont la partie antérieure comporte deux ébauches optiques [1, 5].
Ces deux fossettes optiques s’évaginent à la surface du tube neural, à la même période, pour former les vésicules optiques (fig. 1-1) puis les cupules optiques (fig. 1-2). Ce processus d’évagi- nation aboutit à l’accolement dans les cupules optiques de deux couches cellulaires, externe et interne [6] ; ces deux couches cellulaires donneront naissance respectivement à l’épithélium pigmentaire et à la neurorétine — ainsi qu’au corps ciliaire et à l’épithélium pigmenté de l’iris pour la partie antérieure. Une séparation de ces deux feuillets se produit lors d’un décollement de rétine. Les malformations apparaissant à ce stade précoce sont soit létales du fait de l’intrication avec le développement du système nerveux, soit responsables d’anomalies majeures (œil kystique congénital, kyste colobomateux rétinien, par exemple).
Fig. 1-1 Vésicules optiques développées à partir du tube neural.
(In ; P. de Laage de Meux. Ophtalmologie pédiatrique. Masson, Paris, 2003 ; p. 5.)
Rétine neurosensorielle
La rétine neurosensorielle dérive du feuillet interne de la cupule optique. Comme pour l’épithélium pigmentaire, la différenciation débute très tôt, mais elle se poursuit jusqu’à la naissance et même au-delà. Cette précocité de la différenciation rétinienne est caractéristique de l’espèce humaine.
D’une façon générale, les processus évolutifs se font du centre vers la périphérie et de la profondeur du globe (cellules ganglionnaires) vers la superficie (photorécepteurs) [8].
Initialement, le feuillet interne de la cupule optique comporte deux couches cellulaires, une externe nucléée et une interne anucléée (fig. 1-3). Au sein de la couche nucléée, la migration des noyaux aboutit à l’organisation stratifiée de la rétine neurosensorielle [2].
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