Cette maladie a été très fréquente en Asie du XVIII^e siècle jusqu’au début du XX^e. Jusqu’à cette époque on pensait que le béribéri était une maladie infectieuse.

Le docteur Eijkman, médecin du pénitencier de Java, fit la constatation que les poules et les prisonniers qui souffraient de béribéri avaient les mêmes symptômes : troubles neurologiques, paralysie, amaigrissement.

En revanche, les volailles des villageois étaient en bonne santé, même si on les mettait en contact avec les poules malades de la prison. Or, les volailles du pénitencier étaient nourries de riz blanc (décortiqué), alors que celles du village étaient nourries de riz complet.

Le médecin partagea les poules malades en deux lots : le premier lot continua à consommer du riz décortiqué, le deuxième lot reçut du riz complet (avec l’écorce du grain). Le premier lot de poules resta malade alors que le second guérit. Le docteur Eijkman fit alors nourrir les prisonniers malades avec du riz complet, et ils guérirent.

Au début du XX^e siècle, la substance responsable de la guérison est isolée de l’écorce de riz où elle est présente en très faible quantité.

Cette maladie atteint les jeunes enfants entre 1 et 2 ans. Elle apparaît après le sevrage de l’enfant (arrêt de l’allaitement maternel). Elle se traduit par des œdèmes importants au niveau de l’abdomen, des membres inférieurs et du visage. L’enfant est apathique (indifférent), il ne joue pas, il souffre d’amyotrophie, de troubles digestifs (anorexie, diarrhées), de troubles cutanés (peau craquelée, ulcérations), de dépigmentation des cheveux. Le Kwashiorkor est responsable de 30 % des décès avant l’âge de 5 ans.

Le document 1 montre la courbe de croissance d’un enfant atteint de Kwashiorkor comparée à celles d’enfants non atteints.