9 Techniques de suture
L’affrontement dermique par les sutures profondes conditionne l’affrontement épidermique et donc la qualité de la suture.Préliminaires à la suture
Lors de l’exérèse d’une tumeur cutanée, le choix de l’axe d’incision est d’emblée déterminant sur le résultat cicatriciel. Pour le déterminer, l’opérateur doit procéder à une analyse préopératoire systématique (cf. Chapitre 7). Il doit repérer les particularités anatomiques et le comportement dynamique de la région cutanée, siège de l’exérèse et considérer plusieurs critères :
les lignes de moindre tension, matérialisées par les rides d’expression dans un axe perpendiculaire à celui du jeu musculaire sous-jacent, constituent les lignes d’incision cutanée préférentielles car les tensions intracicatricielles y sont moindres, soulagées par la contraction des muscles peauciers sous-jacents. Elles se repèrent par le plissement de la peau et des rides au repos et en mouvement par la mobilisation des muscles de la mimique en demandant au patient de « sourire fort ». Orienter incisions et sutures dans les lignes de moindre tension cutanée permet d’éviter distensions et lâchage de suture, ainsi que cicatrices inflammatoires ou hypertrophiques ;
la réserve cutanée réparatrice doit être identifiée par un test d’étirement cutané préopératoire systématique par pincer digital qui permet d’évaluer l’élasticité de la peau, la mobilité cutanée par rapport aux plans profonds et les éventuelles résistances et arrimages profonds ainsi que le retentissement des mouvements tissulaires sur les orifices et les bords libres ;
la qualité de l’incision est déterminante. Elle est réalisée en mettant la peau sous tension pour l’incision, le plus généralement entre le pouce et le majeur, parfois entre pouce et index, ou entre deux crochets de Gillis. La coupe doit être nette et perpendiculaire à la peau, en veillant bien à rester perpendiculaire ou légèrement éversante. La tenue du bistouri équipé d’une lame de 15 se fait avec un angle de 45° par rapport au plan cutané ;
l’axe de suture est déterminant car il génère l’axe des tensions et les déformations éventuelles des bords libres des orifices. Il sera horizontal dans le cadre médiofacial évitant ainsi toute distorsion préjudiciable des orifices. Il devient vertical au niveau des régions préauriculaires et temporales. Au niveau des membres, il faut intégrer la double contrainte mécanique du jeu musculaire et de la mobilité articulaire. Sur le dos, l’axe préférentiel d’incision est vertical dans la région médiane rachidienne, pour devenir horizontal dès que l’on s’en éloigne. Enfin, lors d’une intervention sur une ligne de jonction non périorificielle telle que l’aréole mammaire, il est préférable d’y dissimuler la cicatrice sans interrompre la ligne ;
des règles élémentaires doivent être respectées :
sur les concavités et les reliefs, il faut éviter de suturer en pont au-dessus d’un billot osseux comme le bord de la mandibule, en raison du risque de cicatrice hypertrophique,
les exérèses suturées perpendiculairement à un pli de flexion, ou traversant une concavité, sont à proscrire en raison du risque de brides,
l’hémostase doit être soigneuse pour ne pas gêner la réalisation des sutures et éviter hématome et surinfection qui sont source de désunion et de déhiscence secondaire,
les berges cutanées suturées doivent être manipulées avec précaution et ne pas être marquées par les pinces. Il faut veiller à ne pas traumatiser, griffer ou arracher les bords et pour cela utiliser des crochets de Gillis, des pinces adaptées, et si possible agripper avec la pince la tranche sous-épidermique de section plutôt que la partie superficielle de la berge.Matériel à suture
Différents types de fils (Figure 9.1)
Les fils à suture à notre disposition sont très nombreux et à chaque indication particulière correspond un matériel adapté. Le caractère résorbable ou non résorbable est le premier critère déterminant le choix d’un fil [1].
Diamètre du fil
Il est proportionnel à sa résistance et le choix de celui-ci se fera en fonction de l’épaisseur de la peau, des contraintes de traction attendues qui dépendent essentiellement de la taille de la perte de substance et du jeu musculaire locorégional.
On utilise en règle générale pour les non-résorbables :
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