6. Système digestif
Anatomie du système digestif
Abdomen
À part l’œsophage supérieur, le tube digestif est entièrement localisé dans l’abdomen. Celui-ci est divisé en neuf régions (figure 6.1) :
Fig. 6.1 |
– hypocondres droit et gauche ;
– épigastre ;
– flancs droit et gauche ;
– région ombilicale ;
– fosses iliaques droite et gauche ;
– hypogastre.
On a l’habitude de distinguer deux étages dans l’abdomen que l’on sépare par le mésocôlon transverse (voir le péritoine, figure 6.10) :
Fig. 6.10 |
– l’étage sus-mésocolique, situé au-dessus du côlon transverse et contenant le foie, le petit épiploon, les voies biliaires, l’estomac, le duodénum, le pancréas et la rate ;
– l’étage sous-mésocolique, situé au-dessous du côlon transverse et contenant l’intestin grêle (avec le mésentère), le côlon et le grand épiploon.
Tube digestif
Le tube digestif s’étend de la bouche à l’anus (figure 6.1). Il a pour fonction principale la digestion, c’est-à-dire la transformation des aliments en molécules assimilables par l’organisme. Il comprend plusieurs segments :
– l’œsophage ;
– l’estomac ;
– l’intestin grêle divisé en duodénum, jéjunum et iléon ;
– le côlon ou gros intestin ;
– l’appendice ;
– le rectum ;
– le canal anal.
■ ŒSOPHAGE
Anatomie descriptive et rapports
Forme et dimensions
L’œsophage est un conduit musculo-membraneux qui fait suite au pharynx et se termine à l’estomac (figure 6.3). Il débute au niveau de la 6e vertèbre cervicale (région appelée bouche de Killian) et s’abouche au cardia au niveau de la 10e vertèbre dorsale. Il mesure environ 25cm et traverse successivement :
Fig. 6.3 |
– la partie inférieure du cou : œsophage cervical (5cm) ;
– le thorax et le diaphragme : œsophage thoracique (17cm) ;
– la partie supérieure de l’abdomen : œsophage abdominal (3cm).
Rapports
Les rapports de l’œsophage sont :
– en avant : en haut la trachée puis, successivement, la bifurcation trachéale et le cœur ;
– en arrière : le rachis ;
– à gauche : l’aorte.
Latéralement, l’œsophage est encadré par les poumons et les plèvres.
L’œsophage traverse le diaphragme au niveau de la 10e vertèbre dorsale.
Vaisseaux et nerfs
Vaisseaux
Les artères de l’œsophage proviennent dans sa région cervicale de ramifications des carotides et dans sa région thoracique de vaisseaux issus de l’aorte.
Les veines se jettent :
– en haut dans la veine cave supérieure par l’intermédiaire de la veine azygos ;
– en bas dans la veine porte par l’intermédiaire de la veine coronaire stomachique.
Les lymphatiques se drainent :
– en haut vers les ganglions sus-claviculaires ;
– en bas vers les ganglions des chaînes gastriques.
Nerfs
L’innervation est double :
– parasympathique par le nerf pneumogastrique ou vague ;
– sympathique par les nerfs récurrents.
La fonction motrice est essentiellement le fait du nerf pneumogastrique.
Histologie
L’œsophage est composé de cinq couches tissulaires (ou tuniques). De l’extérieur vers l’intérieur de la lumière on trouve :
– l’adventice : tissu conjonctif lâche très vascularisé ;
– la musculeuse formée de deux couches musculaires ;
– la sous-muqueuse qui participe à l’humidification de la surface interne de l’œsophage ;
– la musculaire muqueuse ;
– la muqueuse formée d’un épithélium malpighien (plusieurs couches de cellules) non kératinisé.
Il existe une frontière microscopique nette entre la muqueuse de l’œsophage (plusieurs couches cellulaires) et de l’estomac (une seule couche cellulaire).
■ ESTOMAC
Anatomie descriptive et rapports
Forme et dimensions
L’estomac est localisé dans la partie haute de l’abdomen, à gauche entre la 11e vertèbre dorsale et la 2e vertèbre lombaire (figure 6.4). C’est un segment dilaté du tube digestif situé entre l’œsophage et le duodénum. Sa forme rappelle celle d’un « J » mais est variable selon son état de réplétion.
Fig. 6.4 |
Il comprend :
– une partie supérieure verticale : la grosse tubérosité ;
– une partie inférieure horizontale : l’antre ;
– entre ces deux parties : le corps ;
– un orifice œsophagiens : le cardia, et un orifice duodénal : le pylore ;
– une courbure externe ou grande courbure, et une courbure interne ou petite courbure.
Ses dimensions moyennes sont 25cm de long, 12cm de large, 8cm d’épaisseur et son volume de 1 à 1,5 litre.
Rapports
Les rapports de l’estomac sont :
– en haut : le diaphragme qui sépare l’abdomen du thorax ;
– en bas : le côlon transverse et les anses de l’intestin grêle ;
– en avant : en haut le gril costal (grosse tubérosité) et en bas la paroi abdominale (corps et antre) ;
– en arrière : le pancréas et le duodénum (3e et 4e parties) ;
– en dedans : le péritoine (petit épiploon) qui relie la petite courbure à la face inférieure du foie ;
– en dehors : la rate et le péritoine (grand épiploon) qui relie la grande courbure à la rate.
Vaisseaux et nerfs
Vaisseaux
Les artères gastriques constituent trois systèmes qui ont tous pour origine le tronc cœliaque : il s’agit du cercle artériel de la petite courbure, du cercle artériel de la grande courbure et des vaisseaux courts de l’estomac.
Les veines se jettent dans le tronc porte.
Les lymphatiques se drainent dans deux pédicules : vers le hile du foie et vers les ganglions cœliaques.
Nerfs
– parasympathique par le nerf pneumogastrique ou vague ;
– sympathique par les plexus splanchniques.
Histologie
Tuniques
Comme l’œsophage, l’estomac comprend cinq couches tissulaires (ou tuniques) qui sont de l’extérieur vers l’intérieur :
– la séreuse qui correspond au péritoine ;
– la musculeuse (trois couches musculaires), puissante, pour permettre le brassage des aliments ;
– la sous-muqueuse, richement vascularisée ;
– la musculaire muqueuse ;
– la muqueuse ; l’épithélium de surface est composé d’une seule couche de cellules, riches en mucus, pour être protégées de l’acidité gastrique. L’épithélium s’invagine pour former des cryptes au fond desquelles se trouvent des glandes qui sécrètent notamment l’acide chlorhydrique.
Cellules
Il existe plusieurs types cellulaires dans l’estomac.
Cellules pariétales. Ce sont les plus nombreuses. Elles sont localisées dans le fundus. Elles sécrètent :
– l’acide chlorhydrique ;
– le facteur intrinsèque.
Cellules principales. Elles sont localisées au niveau du fundus, dans la zone basse des glandes, et sécrètent les enzymes protéolytiques (pepsine). La pepsine, sécrétée sous forme inactive (pepsinogène), est activée par l’abaissement du pH gastrique grâce à l’acide chlorhydrique.
Cellules G. Des cellules endocrines sont retrouvées dans l’antre, les plus nombreuses étant les cellules G. Ces cellules sécrètent une hormone, la gastrine, dont le rôle est de stimuler la sécrétion d’acide chlorhydrique.
Autres cellules. Les cellules situées au sommet des glandes sécrètent du mucus pour protéger la muqueuse gastrique de l’acidité.
■ INTESTIN GRÊLE
Anatomie descriptive et rapports
Forme et dimensions
L’intestin grêle est le segment du tube digestif qui fait suite à l’estomac (figures 6.2 et 6.4). Il se termine par la valvule de Bauhin où commence le côlon. L’intestin grêle mesure environ 3m. Il est composé de trois segments : un segment fixe, le duodénum, et deux segments mobiles, le jéjunum qui fait suite au duodénum et l’iléon qui se situe après le jéjunum.
Fig. 6.2 |
Le duodénum est la portion initiale de l’intestin grêle et est composé de quatre portions. C’est un organe profond situé en avant du rachis entre les vertèbres L1 à L4. Il fait suite à l’estomac à partir du pylore et se termine au niveau du jéjunum. Il mesure 20 à 30cm de longueur et 3cm de diamètre.
– Duodénum. Le premier duodénum fait suite au pylore. Sa première partie, le bulbe, de forme triangulaire, est suivi par la région postbulbaire qui s’étend jusqu’au genu superius. À ce niveau commence le 2e duodénum, vertical dans lequel s’abouchent au niveau de la papille le canal cholédoque et le canal de Wirsung. Le 3e duodénum passe horizontalement devant L3, et le 4e remonte en haut à gauche derrière l’estomac pour se terminer à l’angle duodéno-jéjunal, également appelé angle de Treitz.
Rapports
➢ Duodénum
Le duodénum et la tête du pancréas forment un bloc homogène tel « le pneu et la jante d’une roue ».
Les rapports du duodénum sont :
– en haut : l’estomac ;
– en bas : le côlon transverse et les anses de l’intestin grêle ;
– en avant : le foie (à droite) et l’estomac (à gauche) ;
– en arrière : l’aorte et la veine cave inférieure ;
– en dedans : le pancréas, le canal cholédoque et le pédicule rénal gauche.
➢ Jéjunum et iléon
Avec le péritoine. Le jéjuno-iléon est situé dans la grande cavité péritonéale et est complètement entouré par le péritoine viscéral. Celui-ci se réfléchit au niveau de l’anse en formant deux feuillets accolés : le mésentère. Ces deux feuillets rattachent l’ensemble des anses intestinales à la paroi postérieure de l’abdomen. À ce niveau, le péritoine se réfléchit à nouveau en formant la racine du mésentère : c’est la zone d’accolement du péritoine viscéral au péritoine pariétal. Ainsi, le mésentère a dans l’ensemble la forme d’un éventail avec de nombreux replis au niveau des anses intestinales (figure 6.10).
Avec les organes. Le jéjuno-iléon et le mésentère sont situés à l’intérieur du cadre colique. On retrouve donc :
– en haut : le côlon transverse ;
– en bas : le petit bassin avec le rectum, la vessie et, chez la femme, les organes génitaux internes ;
– à droite : le côlon droit ou côlon ascendant ;
– à gauche : le côlon gauche ou côlon descendant ;
– en avant : la paroi abdominale (par l’intermédiaire du péritoine pariétal) ;
– en arrière : la paroi postérieure de l’abdomen, tapissée par le péritoine qui recouvre les gros vaisseaux : aorte, veine cave inférieure, lymphatiques para-aortiques.
Vaisseaux et nerfs
Duodénum
– Vaisseaux. Le duodénum est vascularisé par les arcades duodéno-pancréatiques supérieure et inférieure qui s’anastomosent entre elles.
Les veines se jettent dans le tronc porte.
Les lymphatiques aboutissent aux ganglions préaortiques.
– Nerfs. L’innervation est semblable à celle de l’estomac.
Jéjunum et iléon
– Vaisseaux. Les vaisseaux et nerfs du jéjuno-iléon forment le pédicule mésentérique supérieur, qui chemine dans le mésentère.
Le jéjuno-iléon est vascularisé par l’artère mésentérique supérieure qui est une branche de l’aorte. L’artère mésentérique supérieure se divise en plusieurs branches qui s’anastomosent entre elles en arcades de plus en plus proches de l’anse intestinale. De la dernière arcade, de petits vaisseaux pénètrent dans l’anse intestinale.
Les veines sont satellites des artères et se jettent dans la veine mésentérique supérieure puis dans la veine porte.
– Nerfs. Les nerfs viennent du plexus solaire.
Histologie (figure 6.5)
➢ Tuniques
L’intestin grêle est composé comme l’estomac et l’œsophage de cinq couches tissulaires. La séreuse, la musculeuse (deux couches musculaires), la sous-muqueuse et la musculaire muqueuse sont les mêmes que celles de l’estomac.
Fig. 6.5 |
➢ Cellules
L’épithélium de la muqueuse est composé d’une seule couche cellulaire. Quatre types de cellules constituent l’épithélium muqueux :
Entérocytes. Les entérocytes représentent 80 % des cellules. Leur fonction est l’absorption des nutriments. La surface des entérocytes est formée de microvillosités (la bordure en brosse). Celles-ci permettent d’augmenter considérablement la surface de contact entre la cellule et les nutriments afin de faciliter leur absorption.
Cellules caliciformes. Les cellules caliciformes (15 %) sécrètent du mucus pour faciliter le glissement du bol alimentaire ;
Cellules endocrines. Les cellules endocrines (les moins nombreuses) sécrètent diverses hormones (sécrétine, polypeptide vasoactif intestinal ou VIP, etc.) qui jouent un rôle dans la digestion.
Cellules de Paneth. Elles ont un rôle dans la défense contre les bactéries intestinales.
■ L’INTESTIN
L’intestin permet l’absorption par l’organisme des nutriments. La surface de contact avec les nutriments doit donc être importante ; il existe donc des structures anatomiques particulières qui lui permettent d’atteindre 100m2 soit 300 fois plus que la surface interne d’un cylindre. Ces structures (figure 6.5) sont :
– les replis transversaux de la muqueuse ou valvules conniventes ;
– les excroissances en doigt de gant de la muqueuse ou villosités intestinales ;
– la bordure en brosse des entérocytes.
■ CÔLON
Anatomie descriptive et rapports
Forme
Le côlon est un tube de gros calibre, d’où son nom de gros intestin ; il assure la continuité du tube digestif entre l’intestin grêle et l’anus par l’intermédiaire, en bas, du rectum (figure 6.6). Dans son ensemble le côlon forme un cadre qui entoure la cavité abdominale et les anses grêles. Sa longueur est de 1 à 1,50m en moyenne et son calibre diminue du cæcum (8cm) au rectum (4cm).
Fig. 6.6 |
Il comprend successivement, dans le sens du flux fécal :
– le cæcum ;
– le côlon ascendant (à droite) ;
– le côlon transverse ;
– le côlon descendant ;
– le côlon sigmoïde.
Puis, suit le rectum, dernière portion du tube digestif, mais qui ne fait pas partie du côlon stricto sensu.
Dimensions
L’intestin grêle s’abouche dans le côlon par l’intermédiaire de la valvule iléo-cæcale (ou valvule de Bauhin) sur le bord interne du côlon ascendant à la limite de celui-ci avec le cæcum. Le cæcum constitue donc un véritable cul-de-sac inférieur du côlon où débouche l’appendice. Le côlon ascendant (ou côlon droit) monte jusqu’à la face inférieure du foie. Là, il se coude à 90° (angle colique droit) et se porte transversalement de droite à gauche jusqu’à la rate : c’est le côlon transverse, surplombant les anses grêles. Après s’être courbé une deuxième fois sous la rate (angle colique gauche), il descend verticalement jusqu’à la fosse iliaque gauche : c’est le côlon descendant (ou côlon gauche). De là, le côlon gagne le petit bassin et le rectum par le côlon iléo-pelvien ou sigmoïde sous forme d’une anse libre à travers la fosse iliaque gauche.
L’ensemble du côlon est fixé à la paroi abdominale par des accolements qui constituent les mésocôlons contenant les vaisseaux. Les côlons transverse et sigmoïde restent mobiles avec leur propre méso.
Rapports
En arrière :
– à droite : le rein droit, la face inférieure du foie et la vésicule biliaire en haut ;
– à gauche : le rein gauche, l’estomac et la rate en haut.
■ EXEMPLE DE RUPTURE DE L’HOMÉOSTASIE DU SYSTÈME DIGESTIF : LA MALADIE CŒLIAQUE
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten est liée à une atrophie (disparition) des villosités intestinales, ce qui empêche l’absorption des nutriments. Cette maladie entraîne donc une malabsorption.
La destruction des villosités est liée à une intolérance à certaines céréales (blé, seigle, orge) qui entraîne une réaction immunitaire anormale au niveau de l’intestin. L’absence d’absorption va provoquer une diarrhée, un amaigrissement et de multiples carences. Le diagnostic est confirmé par la biopsie intestinale qui montre une disparition des villosités. Le traitement repose sur l’éviction des céréales toxiques, ce qui va permettre la repousse des villosités.
Vaisseaux et nerfs
Vaisseaux
Artères. Les artères du côlon proviennent des artères mésentériques supérieure et inférieure qui se partagent le territoire à irriguer par l’intermédiaire de l’arcade de Riolan. Les branches provenant de la mésentérique supérieure s’étendent en général jusqu’à l’angle colique gauche.
Veines. Les veines sont satellites des artères et se rendent à la veine porte par les veines mésentériques supérieure et inférieure (grande veine mésentérique et petite veine mésentérique).
Lymphatiques. Le drainage se fait par les ganglions paracoliques le long de l’arcade de Riolan et par les ganglions situés le long des artères coliques.
1. Le côlon est irrigué par :
– l’artère mésentérique supérieure née directement de l’aorte. Elle irrigue l’intestin grêle et le côlon ascendant et transverse ;
– l’artère mésentérique inférieure née également de l’aorte. Elle irrigue le côlon descendant et le rectum.
2. Ces deux artères s’unissent par l’arcade de Riolan.
Nerfs
Ils proviennent des plexus mésentériques supérieurs et inférieurs.
■ APPENDICE
Anatomie descriptive et rapports
Forme et dimensions
L’appendice est annexé au cæcum dont il prolonge la paroi interne ; il naît à 2-3cm au-dessous de la valvule iléo-cæcale et mesure 7-8cm de long pour un diamètre de 7mm. Sa position par rapport au cæcum est très variable. Il est le plus souvent le long de la face interne du cæcum, mais peut se situer en position pré- ou sous-cæcale, voire rétro-cæco-colique. L’inflammation de l’appendice entraîne une appendicite ; la localisation variable de l’appendice explique les différentes localisations douloureuses rencontrées au cours de l’appendicite.
Histologie
Comme l’ensemble du tube digestif la paroi du côlon est formée de cinq couches. De l’extérieur à l’intérieur, on trouve la séreuse, la musculeuse, la sous-muqueuse, la musculaire muqueuse et la muqueuse.
Le reste des structures ressemble à celles du reste de l’intestin.
■ RECTUM
Anatomie descriptive et rapports
Formes et dimensions
Le rectum est le segment terminal du tube digestif (figures 6.8 et 6.9). Il fait suite au côlon sigmoïde et se termine à l’anus. Il descend dans le pelvis en avant du sacrum et du coccyx dont il épouse la concavité. Au sommet du coccyx, le rectum se courbe et descend en arrière jusqu’à l’anus par le canal anal. Sa longueur totale est de 10 à 15cm.
Fig. 6.8 |
Fig. 6.9 |
Il s’élargit pour former l’ampoule rectale dont le diamètre est très variable selon l’état de réplétion. Le canal anal mesure 2 à 3cm.
Rapports
Le péritoine tapisse le tiers supérieur du rectum qui forme en avant de celui-ci le cul-de-sac de Douglas (excavation recto-vésicale) ; le reste est tapissé par une gaine fibro-cellulaire qui l’entoure jusqu’au périnée.
Ses rapports sont :
– En arrière : la région sacrée et le coccyx.
– En avant :
• chez la femme : l’utérus et le vagin qui séparent le rectum de la vessie ;
• chez l’homme de haut en bas : la vessie, les vésicules séminales, la prostate.
– Latéralement : en phase de réplétion le rectum se rapproche de la paroi latérale pelvienne et des canaux (uretères) et vaisseaux hypogastriques parcourant la paroi pelvienne. Chez la femme il entre en contact avec l’ovaire et le pavillon de la trompe.
Vaisseaux et nerfs
Vaisseaux
Artères. Ce sont les artères hémorroïdales supérieure, moyenne et inférieure.
– L’artère hémorroïdale supérieure est une branche de l’artère mésentérique inférieure.
– Les artères hémorroïdales moyenne et inférieure sont des branches des artères hypogastriques.
– Les veines hémorroïdales supérieures se drainent vers la veine mésentérique supérieure puis le système porte.
– Les veines hémorroïdales moyennes et inférieures se drainent vers la veine cave inférieure par l’intermédiaire des veines hypogastriques créant ainsi un système d’anastomose entre le système porte et le système cave au niveau du canal anal.
Nerfs
Le rectum est innervé par des nerfs provenant des plexus mésentériques inférieur, hypogastrique et sacré (nerf anal).
Péritoine
■ ANATOMIE DESCRIPTIVE
Le péritoine est une membrane séreuse constituée de deux feuillets (figure 6.10) :
– un feuillet pariétal tapissant les parois de l’abdomen ;
– un feuillet viscéral accolé aux organes. La surface de recouvrement des organes des viscères abdominaux par le péritoine est variable, en fonction des organes.
Entre les deux feuillets se trouve la cavité péritonéale, espace virtuel, entièrement clos, ne contenant chez l’homme aucun organe et chez la femme seulement les ovaires.
L’introduction de gaz dans la cavité péritonéale, par exemple pour une chirurgie sous laparoscopie, réalise le pneumopéritoine.
Le feuillet viscéral et le feuillet pariétal s’accolent pour créer deux types de formation : les mésos et les épiploons.
Mésos
Les mésos sont des sortes de « ligaments viscéraux » qui unissent les organes à la paroi abdominale postérieure en les maintenant en suspension. Ils portent des noms différents en fonction des viscères auxquels ils sont liés :
– mésogastre : estomac ;
– mésoduodénum : duodénum ;
– mésentère : jéjuno-iléon ;
– mésocôlon : côlon.
Les mésos contiennent les pédicules vasculo-nerveux destinés aux organes.
Épiploons
Les épiploons sont des replis péritonéaux qui s’étendent entre deux organes péritonisés et les recouvrent.
■ DISPOSITION DES VISCÈRES PAR RAPPORT AU PÉRITOINE
On définit différentes régions en fonction de la disposition des organes par rapport au péritoine.
Organes intrapéritonéaux
Il s’agit de l’estomac, du jéjuno-iléon et du côlon transverse. Ces organes sont libres dans le péritoine et reliés à la paroi abdominale postérieure par des mésos.
Organes extrapéritonéaux
Il s’agit du foie, du pancréas, du duodénum et du côlon droit et gauche. Ces organes sont recouverts par le péritoine mais accolés directement à la paroi abdominale sans méso (ou plutôt avec un méso accolé à la paroi abdominale).
Organes rétropéritonéaux
Les reins sont, avec le bloc duodénum-pancréas, les seuls organes rétropéritonéaux. Ils sont situés entre le feuillet pariétal du péritoine et la paroi abdominale.
Le péritoine permet aux organes de « coulisser » les uns par rapport aux autres.
Son anatomie particulière est le rés ultat de modifications structurales et de migrations intervenues au cours de l’embryogenèse.
Pancréas, foie, voies biliaires
■ PANCRÉAS
Anatomie descriptive et rapports
D’une couleur blanc-rosé et de consistance assez ferme, il mesure 15 à 20cm de long, est aplati d’avant en arrière et pèse 80g environ. Il est couché horizontalement en avant des gros vaisseaux prévertébraux (aorte, veine porte, etc.) et du rein gauche depuis le 2e duodénum à droite jusqu’à la rate à gauche.
Il s’agit d’un organe en grande partie fixe du fait de son étroite solidarité avec le cadre duodénal et des nombreux vaisseaux qui l’entourent (figure 6.11).
Fig. 6.11 |
Configuration externe
Le pancréas est une glande dont on distingue quatre parties.
– La tête : à droite de la ligne médiane. C’est la partie la plus épaisse et la plus large du pancréas. Elle s’inscrit dans le cadre duodénal et est traversée par le canal cholédoque qui pénètre à mi-hauteur de sa face postérieure.
– Col ou isthme : segment intermédiaire entre tête et corps. Au contact du bulbe duodénal en avant et en haut, il est croisé en bas et en arrière par les vaisseaux mésentériques supérieurs.
– Corps : allongé transversalement vers la gouttière paravertébrale gauche et rétrogastrique. Il recouvre en arrière les plexus nerveux colique et solaire, la surrénale et le rein gauche. Il est longé en arrière et en haut par l’artère splénique très sinueuse.
– Queue : légèrement mobile, constitue l’extrémité gauche du pancréas. Elle se situe dans la région du hile de la rate.
Canaux excréteurs
Les canaux excréteurs de la glande pancréatique constituent un système de drainage permettant l’écoulement de la sécrétion pancréatique dans le duodénum. Ce système comprend des petits canaux secondaires drainant toute la glande et se jetant dans des canaux principaux de plus gros calibre :
– Le canal de Wirsung (conduit pancréatique), canal principal, parcourt l’organe dans toute sa longueur. Dans la tête, il bifurque et s’incurve vers le bas et, après s’être joint au canal cholédoque (conduit cholédoque), s’ouvre dans le duodénum dans l’ampoule de Vater (figure 6.19). L’abouchement dans le duodénum forme une petite protubérance appelée papille.
Fig. 6.19 |
– Le canal de Santorini, voie accessoire, est de plus petit calibre et se termine dans le duodénum environ 2cm au-dessus et en avant de l’embouchure du Wirsung.
Vaisseaux et nerfs
Artères
Les artères nourricières du pancréas naissent de deux gros troncs viscéraux (nés eux-mêmes directement de l’aorte) :
– le tronc cœliaque ;
– l’artère mésentérique supérieure.
Le corps et la queue sont irrigués par des branches de l’artère splénique, de l’artère hépatique (toutes deux nées du tronc cœliaque) et de l’artère mésentérique supérieure (née directement de l’aorte). Elles forment l’artère pancréatique dorsale et des artères pancréatiques transverses.
Veines
Elles sont satellites des artères et se jettent dans la veine splénique et dans la veine mésentérique supérieure (grande veine mésentérique) (qui elles-mêmes se jettent dans la veine porte).
Canaux lymphatiques
Ils suivent les trajets des vaisseaux sanguins et gagnent la citerne prévertébrale par l’intermédiaire des ganglions cœliaques et des ganglions satellites des vaisseaux mésentériques supérieurs.
Nerfs
L’innervation du pancréas provient du nerf pneumogastrique ou vague (Xe paire crânienne) pour le contingent parasympathique et directement des cornes latérales médullaires pour le contingent orthosympathique (innervation sensitivo-motrice).
Histologie
Le pancréas est une glande mixte, à la fois :
– exocrine : sécrétion de substances produites par le pancréas et déversées dans le tube digestif par l’intermédiaire des canaux excréteurs,
– endocrine : sécrétion d’hormones libérées directement dans le sang, insuline et glucagon essentiellement.
Le pancréas est constitué de lobules (figure 6.12)
Fig. 6.12 |
Les lobules sont dispersés en grappe autour des canaux excréteurs et contiennent du tissu exocrine (les acini) et du tissu endocrine (les îlots de Langerhans).
– Les acini constituent la masse la plus importante du pancréas. De forme sphérique, ils se composent d’une seule rangée de cellules pyramidales entourant une lumière centrale. Le pôle apical de ces cellules est plein de petits granules (zymogènes) contenant les enzymes sécrétées et déversées dans la lumière centrale. Des cellules d’un autre type (centro-acinaires) dispersées en dedans des cellules pyramidales sécrètent l’eau et les bicarbonates.
– Les îlots de Langerhans sont très nombreux et parsèment les lobules, mais ils sont de petite taille et ne représentent que 2 % de la masse pancréatique. Ce sont des amas de petites cellules rondes endocrines de différents types, sécrétant chacune un type hormonal : insuline, glucagon, somatostatine, polypeptide pancréatique… Ils sont richement irrigués par un système artériel.
■ FOIE
Anatomie descriptive et rapports
Le foie est le viscère le plus volumineux de l’organisme. Son poids est d’environ 1,5kg et il mesure à peu près 28cm transversalement, 8 à 10cm de hauteur et 16cm d’épaisseur.
Situé à droite, il s’inscrit presqu’en totalité dans la cage thoracique sous la coupole diaphragmatique. Seul son bord antérieur croise en écharpe le creux épigastrique avant de disparaître sous le gril costal gauche.
Sa couleur est rouge-brun, sa surface est lisse, sa consistance est ferme mais relativement fragile, et il est entouré d’une fine capsule (capsule de Glisson).
Configuration externe
Le foie a une forme globalement ovoïde. On distingue trois faces.
– La face supérieure, lisse et de forme convexe (formant aussi la face antérieure du foie), s’étend sur la ligne axillaire moyenne de la 5e à la 10e côte.
– La face postérieure, verticale, est marquée par la gouttière verticale de la veine cave inférieure qui passe derrière et au contact du foie.
– La face inférieure est marquée par plusieurs dépressions correspondant aux empreintes des viscères avec lesquelles elle rentre en contact (figure 6.13). C’est-à-dire :
Fig. 6.13 |
• le hile hépatique qui pénètre dans le foie au centre de la face inférieure. Le hile hépatique contient la veine porte, l’artère hépatique et la voie biliaire (canal hépatique) ;
• la veine cave inférieure qui passe en arrière et au contact du foie ;
• la vésicule biliaire qui est plaquée sur la partie antérieure de la face inférieure du foie.
Le bord antérieur du foie correspond à l’union des faces antérieure et inférieure. Il est palpable dans le creux épigastrique et parfois sous le rebord costal droit.
Segmentation hépatique
En théorie, on distingue plusieurs lobes du foie délimités par les repères anatomiques de la face inférieure du foie : le lobe droit, le lobe gauche, le lobe carré et le lobe de Spiegel (les deux premiers étant les plus volumineux) (figure 6.14).