Les étapes de la vie

13. Les étapes de la vie


de la naissance à la mort





De la naissance à la puberté


La croissance est l’augmentation des dimensions du corps. Ce phénomène, caractéristique de l’enfance, est lié à l’interaction entre des facteurs génétiques et du milieu. Elle est l’un des domaines médicaux les plus spécifiquement pédiatriques. La croissance se mesure par la biométrie. Ces mesures indispensables sont rapportées sur des courbes de référence :





Poids : avec un pèse-bébé chez le nourrisson (précision de 10g), avec une bascule ensuite

(précision à 100g). (figure 13.1)


Périmètre crânien : mesure à répéter deux à trois fois. La mesure englobe les bosses frontale et occipitale avec un mètre-ruban (précision 0,5cm). (figure 13.3)



Les segments inférieur et supérieur : le segment inférieur représente les membres inférieurs (distance pubis-sol). Le segment supérieur constitue le reste : tête, cou et tronc.


Le nouveau-né



Les mouvements respiratoires et la circulation sont plus rapides que chez l’adulte.

Le froid à la naissance peut provoquer une destruction des hématies en excès, ce qui peut entraîner l’ictère (appelée communément jaunisse du nouveau-né).

À la naissance, l’intestin contient le méconium que le nouveau-né élimine en quelques jours.

Il a des joues épaisses adaptées à la succion, un œsophage très court (risque de régurgitations), un estomac très petit, des intestins très longs.

L’enfant ne peut pas encore assurer correctement sa régulation thermique. Il doit être réchauffé et couvert.



L’enfant


Le corps se transforme fortement au cours de l’enfance. La croissance est particulièrement élevée, notamment pendant les premières années de vie.

Les proportions du corps se modifient de façon majeure. À la naissance, la tête constitue 25 % de la longueur totale du corps, alors que le cerveau ne représente que 25 % de ce qu’il pèsera chez l’adulte, contre 50 % à 6 mois seulement. Tous les organes ne grandissent pas à la même vitesse. On parle d’allométrie pour décrire la corrélation négative entre la taille du corps et celle du cerveau.

Trois maturations vont être observées : la maturation dentaire, la maturation osseuse puis la maturation sexuelle.


MODIFICATIONS OBSERVÉES






Croissances structurale et pondérale : courbes de taille et de poids du carnet de santé (75cm à 1 an à 94cm à 3 ans et 7kg à 6 mois et 14kg à 2 ans).


Maturation dentaire : la dentition de lait comporte vingt dents. Elles apparaissent entre 6 mois et 2 ans 1/2. La deuxième dentition commence à 6 ans, pour se terminer vers 25 ans.


Sommeil : à la naissance, l’enfant dort dix-neuf heures par jour. La période de sommeil nocturne s’allonge petit à petit et la période de sommeil diurne diminue. Lors de la mort subite du nourrisson, l’enfant arrête de respirer pendant son sommeil. Il est actuellement conseillé de coucher l’enfant sur le dos, sans oreiller ni couverture.


Maturation osseuse : basée sur l’étude de l’apparition progressive du centre d’ossification des cartilages épiphysaires ou des os courts. Il existe une variation normale autour de l’âge moyen d’apparition (ou de l’aspect moyen à un âge donné). Par convention (Monaco 1906), on étudie le squelette gauche :




• jusqu’à 6 mois environ, on utilise une méthode de cotation d’une radiographie du membre inférieur (gauche) de profil qui consiste à repérer et coter différents points d’ossification des cartilages ; on se reporte ensuite à des tables de « notes » totales donnant l’âge osseux (méthode d’Acheson) ;


• de 6 mois à la fin de la puberté, on utilise la radiographie du poignet et de la main gauches en comparant, globalement et os par os, l’aspect du cliché à des radiographies caractéristiques des différents âges (dans chacun des deux sexes) qui sont répertoriées dans un atlas de Greulich et Pyle ;


• on détermine ainsi l’âge osseux (AO), c’est-à-dire l’âge noté pour la radiographie se rapprochant le plus de celle du sujet étudié.


Marche : acquisition assise puis position debout ; il marche vers 12 mois.


Langage : vers 9 mois, utilisation de quelques mots ; à 18 mois, l’enfant parle de lui à la troisième personne ; vers 2 ans, il utilise le « je ».


Propreté : vers 18 mois, il commence à acquérir le contrôle du sphincter vésical et du sphincter anal ; vers 2 ans, il est propre le jour mais porte des couches la nuit. Propreté nocturne vers 3 ans.


Maturation sexuelle : étudiée à partir des caractères sexuels secondaires, par comparaison avec des aspects répertoriés selon les stades de Tanner.


Développement psycho-affectif : la personnalité doit évoluer en même temps que le corps.


FACTEURS IMPLIQUÉS DANS LA CROISSANCE




Facteurs extrinsèques



Alimentation

Des apports caloriques et vitaminiques suffisants, de même qu’une ration protidique correcte, sont nécessaires à une croissance normale. Ceci est démontré dans les cas de restriction alimentaire à l’échelon individuel (anorexie mentale) ou à l’échelon de populations (malnutrition endémique des pays du Tiers-monde). Dans ces deux cas, les enfants atteints ont un développement physique et parfois intellectuel très ralenti, avec un retard de croissance important. De même, on a pu repérer des différences significatives entre des enfants de même ethnie alimentés dans des conditions différentes (adoptions).


Facteurs socio-économiques

Le développement staturo-pondéral est statistiquement lié aux conditions socio-économiques : les enfants uniques, habitant une grande ville, issus des milieux aisés, sont en moyenne plus grands et plus lourds que les enfants de familles nombreuses, habitant la campagne, issus de milieux défavorisés. Dans les pays défavorisés, ces facteurs s’additionnent aux facteurs alimentaires et à la plus grande morbidité.


Facteurs psycho-affectifs

Ils interviennent dans les cas de carences graves où l’effet délétère de ces mauvaises conditions semble être médié par une insuffisance de sécrétion de l’hormone de croissance (nanisme psychosocial).


Facteurs intrinsèques (cf. figure 13.4)



Hormone de croissance (GH pour Growth hormone ou STH Somatotropine)

Sécrétée par l’antéhypophyse sous l’action de deux facteurs hypothalamiques : le GRF ou GHRH (Growth hormone releasing factor) – stimulant – et la somatostatine ou SRIF – inhibitrice – (figure 13.5). Elle agit principalement au niveau du cartilage de conjugaison (figure 13.6). Cette action se fait directement et par l’intermédiaire de la somatomédine C (ou IGF 1) qui peut être sécrétée par le foie puis déversée dans la circulation générale ou sécrétée in situ. C’est une hormone anabolisante : elle stimule la croissance et la reproduction cellulaire chez les humains et les autres vertébrés. Sa sécrétion est augmentée physiologiquement par le stress, le sommeil et l’exercice musculaire et, lors d’explorations pharmacologiques, par l’hypoglycémie insulinique, l’arginine, la L-Dopa. Elle est diminuée par les corticoïdes ou les œstrogènes à forte concentration et lors de l’hypothyroïdie.





Hormones thyroïdiennes

Elles sont nécessaires pendant toute la croissance, dès la naissance. La thyroxine active les métabolismes et accélère la maturation osseuse et cérébrale. Elle a une action coordonnée avec les autres hormones, en particulier la GH. L’hypothyroïdie congénitale est décelable dès les premiers jours par le dosage de TSH, devenu systématique depuis 1979 en France (sang recueilli sur papier buvard au troisième jour pour les dosages de TSH et de phénylalanine). L’insuffisance thyroïdienne peut bloquer la croissance à n’importe quel moment de son évolution.


Androgènes

Chez le garçon, ils entraînent, à la puberté, une accélération notable de la vitesse de croissance, mais leur action en accélérant la soudure des épiphyses est surtout de mobiliser rapidement le potentiel de croissance (en leur absence – hypogonadismes – la taille définitive, atteinte tardivement, est sensiblement identique ou plus grande).

Aug 19, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Les étapes de la vie

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