spastique de l’adulte hémiplégique

Pied spastique de l’adulte hémiplégique




Introduction


Le pied varus équin spastique, schéma moteur le plus habituel de l’hémiplégique adulte, expose aux accrochages du pied et aux chutes, aux douleurs au chaussage et à l’instabilité de l’appui, obstacle à la marche pieds nus, imposant souvent orthèses ou chaussures sur mesure. Il est de mieux en mieux contrôlé grâce aux progrès de la médecine de rééducation et de réadaptation fonctionnelle [1]. Au-delà de ces moyens non invasifs incluant rééducation, médication de la spasticité, orthèses et chaussures sur mesure, le choix d’un apport thérapeutique complémentaire dépend du bilan [24]. La spasticité peut être atténuée médicalement par injection de toxine botulique ou par neurotomie chirurgicale sélective. La correction et la stabilisation sagittale et frontale du pied peuvent bénéficier d’une chirurgie d’arthrodèse ou de divers gestes tendineux.



La marche de l’hémiplégique






Examen clinique






Moyens



Neurotomie sélective du nerf tibial


Elle vise les branches du nerf tibial destinées aux muscles dont la spasticité est considérée comme néfaste à l’analyse clinique, habituellement celles du gastrocnémien et du soléaire, du tibial postérieur et éventuellement des fléchisseurs des orteils, quoique la variation de ses pédicules conduise plus fréquemment à des ténotomies associées [8]. Les nerfs sont partiellement sectionnés sous microscope opératoire et stimulation électrique, jusqu’à ce que l’atténuation de la réponse motrice corresponde au projet préopératoire. À l’inverse des autres techniques chirurgicales, la neurotomie ne nécessite pas d’immobilisation ou de suspension de l’appui et autorise une rééducation immédiate. Il faut avoir auparavant vérifié la réductibilité des déformations apparentes, si besoin par test d’anesthésie locorégionale à la Xylocaïne® ou injections de toxine botulique, ce qui confère alors à celles-ci un rôle de test thérapeutique. La place des neurotomies dans la chronologie des différents moyens chirurgicaux est discutée. Ne serait-ce que par souci de gradation du risque et des implications d’immobilisation postopératoire, lorsque les deux types de geste sont envisagés, il peut paraître préférable de les réaliser en plusieurs temps séparés, en commençant par la neurotomie et en réservant l’indication de gestes plus lourds aux résultats d’une réévaluation ultérieure. Certains auteurs pratiquent cependant des gestes mixtes de façon régulière (neurotomie et ténotomies des fléchisseurs ou associée à un transfert tendineux). La sélectivité du geste, sa faible morbidité, la simplicité des suites, la qualité des résultats publiés [9] et le caractère durable de son efficacité, quoique parfois mis en doute [10], méritent d’être soulignés.



Chirurgie tendineuse




Techniques de latéralisation de l’action du tibial antérieur


L’action du muscle tibial antérieur peut être valgisée de plusieurs façons. La bifurcation de son tendon, sa moitié latérale étant réinsérée sur le cuboïde, semble la technique la plus courante [12,13]. D’autres préfèrent la transposition latérale du tendon terminal du tibial antérieur sur le cunéiforme latéral. Pour nous, le transfert rétrograde du tendon distal du court fibulaire sur le tendon intact du tibial antérieur a l’avantage de la logique neurophysiologique : il n’affaiblit pas le tibial antérieur, ni ne l’interrompt, ni ne modifie son insertion. La fixation distale du transplant est naturelle et il n’y a pas d’inversion d’une action musculaire. Nous l’utilisons en association avec d’autres gestes tendineux (technique de A. Bardot, exposée au paragraphe suivant). Nous sommes très réservés vis-à-vis du transfert du tendon du tibial postérieur en pathologie neurologique centrale et spastique, qu’il soit réinséré au dos du pied à travers la membrane interosseuse, dédoublé ou non, ou suturé sur l’extrémité distale du court fibulaire en contournant latéralement la fibula d’arrière en avant [1417]. L’activité du tibial postérieur est en effet faible ou nulle sur les électromyogrammes préopératoires pendant la phase oscillante du pas ; son effet est fréquemment celui d’une ténodèse et sa désinsertion expose à une hypercorrection [18,19]. Il nous paraît illogique de transférer la moitié d’un tendon pour réanimer la flexion dorsale et l’éversion quand l’autre moitié reste inverseur et fléchisseur plantaire. Cette remarque peut également s’appliquer au transfert rétrograde du tendon distal du court fibulaire sur le tendon calcanéen [20].

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Aug 10, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on spastique de l’adulte hémiplégique

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