Organisation des soins et prévention du risque infectieux

4 Organisation des soins et prévention du risque infectieux





Introduction


La chirurgie dermatologique est en très nette progression car elle constitue le traitement de première intention des tumeurs cutanées bénignes, malignes ou suspectes de malignité. Son développement est une nécessité du fait de l’augmentation prévue de l’incidence des cancers cutanés qui va doubler dans les 10 prochaines années. Cette activité chirurgicale est majoritairement réalisée en cabinet de ville sous anesthésie locale, mais également en établissement de santé en soins externes, en ambulatoire ou en hospitalisation de jour.


Dès 1995, le code de déontologie médicale rappelle au praticien qu’il « ne doit pas exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre la qualité des soins et des actes médicaux ou la sécurité des personnes… » et qu’il « doit veiller à la stérilisation et la décontamination des dispositifs médicaux qu’il utilise et à l’élimination des déchets selon les procédures réglementaires ».


En 2004, le ministère de la Santé a édité un Guide de bonnes pratiques pour la prévention des infections liées aux soins réalisés en dehors des établissements de santé, réactualisé en 2006, sous l’égide de la Société française d’hygiène hospitalière (SFHH), avec l’objectif de « renforcer la sécurité des patients et des soignants en améliorant la qualité des pratiques de l’ensemble des professionnels de santé en dehors des établissements de santé » [1].


La majorité des actes de chirurgie dermatologique peuvent être considérés comme des actes de chirurgie propre ou propre/contaminée. Les études prospectives internationales dans le domaine de la chirurgie dermatologique rapportent une incidence de complications infectieuses qui varie de 0,7 à 7,6 %, écart en grande partie expliqué par les différences de techniques chirurgicales, de patients et de méthodologie. La plupart de ces infections apparaissent avant le 7e jour postopératoire [26]. Même si ces complications infectieuses peuvent paraître peu fréquentes, il faut avoir l’objectif de les diminuer encore en veillant à l’amélioration de nos pratiques.



Parcours du patient




Conditions de réalisation des actes d’exérèse


Elles ont été clairement définies en termes d’environnement et de formation des professionnels en 2007 dans un document publié par la Haute autorité de santé (HAS), tant pour les soins externes en activité libérale qu’en établissement de santé en précisant les conditions qui relèvent d’une hospitalisation de jour [7]. En effet dans la grande majorité des cas, 85 % des exérèses de lésions cutanées en France sont effectuées en dehors d’un établissement de santé par des dermatologues sous anesthésie locale [8]. Cependant le rapport HAS précise qu’une prise en charge en hospitalisation de jour peut être nécessaire dans les cas suivants : âges extrêmes, comorbidités avec risques cardiovasculaires, grande anxiété, agitation, démence, comitialité instable, terrain débilité, antécédents de complications sous anesthésie locale, grossesse en cours ou conditions sociales particulières comme l’éloignement de structures médicalisées.



Le parcours du patient en trois temps


Quel que soit le lieu de réalisation de l’acte d’exérèse, le parcours du patient doit être identique et organisé en trois étapes distinctes.






Locaux et environnement


Dans la mesure du possible, les locaux doivent être aménagés en distinguant différentes zones dont la disposition est déterminée par le risque potentiel de contamination. On distingue ainsi :











Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on Organisation des soins et prévention du risque infectieux

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