Chapitre 16 Impatiences Musculaires de L’éveil
Les impatiences musculaires de l’éveil ou syndrome des jambes sans repos sont des pathologies fréquentes. Une étude récente en établit la prévalence en France à 8,5 % (10,8 % chez les femmes, 5,8 % chez les hommes). Cette prévalence augmente avec l’âge jusqu’à 64 ans et décroît ensuite. Dans la moitié des cas, existe une histoire familiale ; l’âge de début est alors plus précoce et la sévérité des symptômes plus importante. Récemment, la contribution des facteurs génétiques dans l’étiologie des impatiences a été renforcée par la découverte de trois locus de susceptibilité localisés sur les chromosomes 12, 14 et 9. Dans une même famille, on note une variabilité d’expression de la symptomatologie. Parailleurs, il existe un phénomène d’anticipation identique à celui observé dans les pathologies secondaires à des expansions de triplet.
En 1995, l’International Restless Leg Syndrom Study Group a établi les quatre critères essentiels pour le diagnostic de cette maladie (Tableau I).
Tableau I Critères diagnostiques du syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil.
1. Besoin irrésistible de bouger associé à la présence de paresthésies/dysesthésies.Manifestations habituellement bilatérales, ressenties principalement dans les membres inférieurs et décrites par des expressions telles que picotements, serrements, fourmillements, engourdissements, habituellement de nature non douloureuse. |
2. Présence exclusive ou aggravation des symptômes au repos et soulagement, du moins partiel, par le mouvement. |
3. Activité motrice répétitive (motor restlessness)Manifestations de nature spontanée ou délibérée, afin de soulager les paresthésies. |
4. Apparition préférentielle ou aggravation des symptômes en soirée ou au cours de la nuit. |
Les études polysomnographiques ont montré que, dans près de 80 % des cas, s’associait aux impatiences musculaires de l’éveil un syndrome des mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil. Par ailleurs, le sommeil nocturne est fréquemment perturbé, entraînant fatigue et somnolence excessives.
FORMES IDIOPATHIQUES
L’âge de début de la maladie se situe généralement dans la troisième décennie, mais peut être plus précoce ou plus tardif. Bien que le syndrome d’impatience musculaire de l’éveil soit une condition chronique, son intensité varie au cours de l’existence, pouvant faire alterner des périodes d’exacerbation et de relative accalmie. Les mouvements peuvent intéresser, surtout dans les formes sévères, les membres supérieurs dans 22 à 50 % des cas.

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