Fig. 11.1 Test neurodynamique pour la racine nerveuse cervicale
Le sujet est en décubitus dorsal en position standardisée, le praticien se place latéralement à la tête du sujet. Il réalise successivement :
Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale.
Les mouvements sont réalisés dans leur amplitude maximale, les composantes s’additionnent à la précédente. Pour réaliser la flexion de la nuque, le praticien soulève la têtière de la table.
Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne à la précédente.
Si une mise en tension supplémentaire s’avère nécessaire pour reproduire les symptômes ou pour les influencer à distance :
La composante s’additionne aux précédentes.
Si la symptomatologie au niveau de l’avant-bras et/ou de la main change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise.
Le praticien peut encore ajouter :
Si la symptomatologie au niveau de la nuque change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise.
Le praticien demande au sujet de réaliser une inclinaison homolatérale de la nuque. Si la symptomatologie au niveau de la main et de l’avant-bras change, l’hypothèse d’une origine neurogène est confirmée.
Examen palpatoire
Remarque : le « point nerveux » du plexus cervical (5) (punctum nervosum) se palpe au niveau vertébral C4 et situe les branches cutanées du plexus cercvical.
Le praticien teste la mécanosensibilité de la 6e racine nerveuse cervicale du sujet en la comprimant avec son index au niveau du foramen intervertébral séparant les vertèbres C5 et C6.
Il réalise cette manœuvre bilatéralement et compare les réponses du côté symptomatique à celles du côté opposé.
Cette compression peut reproduire une douleur lancinante, irradiant jusque dans la main du sujet.
Le praticien descend ensuite et palpe transversalement le plexus brachial en le comprimant avec son index, en amont et en arrière du bord dorsal de la clavicule, à sa sortie du défilé interscalénique.
Examen neurologique C6
Le praticien soutient le coude du sujet et lui demande d’effectuer une flexion du coude, à laquelle il oppose une résistance.
Du côté atteint, le praticien note une perte de force au niveau du muscle biceps brachial.
Remarque : le muscle biceps brachial est innervé par le nerf musculo-cutané, issu de C6. Le muscle est examiné en supination de l’avant-bras.
Le praticien soutient et fixe l’avant-bras du sujet et lui demande d’effectuer une flexion dorsale du poignet, à laquelle il oppose une résistance.
Du côté atteint, le praticien note une perte de force au niveau des muscles extenseurs du poignet.
Remarque : les muscles extenseurs radiaux et ulnaire du carpe sont innervés par le nerf radial, issu de C6.
Le praticien soutient l’avant-bras du sujet et pose son pouce sur le tendon du muscle biceps brachial. Il laisse tomber la tête du marteau réflexe sur l’ongle de son propre pouce 3 à 5 fois. La contraction musculaire doit être ressentie par le praticien et rester constante et semblable des deux côtés.
Remarque : le praticien teste ici les segments C5 – C6. Le réflexe brachio-radial teste aussi ces segments.
Le praticien teste l’homogénéité de la nociception superficielle – algésie – au niveau de la face latérale de l’avant-bras, du pouce et de l’index, à l’aide d’un objet pointu.
Du côté atteint, le praticien peut détecter une hypoalgésie dans le territoire d’innervation de la 6e racine nerveuse cervicale.
Le praticien teste l’homogénéité du tact léger – esthésie – au niveau de la face latérale de l’avant-bras, du pouce et de l’index, à l’aide d’un morceau de coton.
Du côté atteint, le praticien peut détecter une hypo- esthésie dans le territoire d’innervation de la 6e racine nerveuse cervicale.
Le praticien teste l’homogénéité du sens vibratoire – pallesthésie – au niveau du membre supérieur à l’aide d’un diapason spécifique de 64 Hz ou de 128 Hz, en posant le pied du diapason sur une proéminence osseuse du membre supérieur, dans le territoire d’innervation de la 6e racine nerveuse cervicale. Du côté atteint, le praticien peut détecter une diminution ou une absence du sens vibratoire.
Remarque : dans le doute, le praticien doit se souvenir que les myotomes, les dermatomes et les sclérotomes testés présentent une grande variabilité, due aux chevauchements métamériques. Les territoires nerveux moteur et sensitif correspondant aux nerfs périphériques sont, eux, beaucoup mieux définis.
Examen des interfaces mécaniques
Le praticien amène la colonne cervicale du sujet en flexion, inclinaison, rotation hétérolatérales et il pousse la ceinture scapulaire en dépression. Il compare les deux côtés et prend note de toute restriction de mobilité et/ou reproduction de la symptomatologie du sujet.
Remarque : le praticien doit aussi, ensuite, tester les muscles trapèze supérieur et élévateur de la scapula en contraction isométrique (sans figure).
Le sujet est en décubitus dorsal. Le praticien empaume son occiput d’une main et pose l’autre sous son menton. Il réalise une traction axiale progressive de sa colonne cervicale à l’aide d’un mouvement couplé de ses deux mains.
Il note toute restriction de mobilité et/ou reproduction de la symptomatologie du sujet.
Remarque : ce mouvement peut être réalisé dans différentes positions de la colonne cervicale du sujet (sans figure).