Chapitre 7 Sciences humaines de la mort
Rituels du deuil
La mort d’un proche est un événement douloureux, difficile à métaboliser, c’est pour cela qu’il faut trouver une place symbolique à cet événement, les rituels funéraires aidant la famille, l’entourage à effectuer ce travail de deuil.
Terminologie des mots clés du travail de deuil :
Rituel funèbre
On distingue trois phases dans la réalisation du rituel funèbre :
Ce rituel constitue donc à la fois :
Données historiques
Avant le XXe siècle
Les funérailles ainsi que la procession permettent d’accompagner le mort jusqu’à sa dernière demeure et de réunir après l’ensemble du cortège autour d’un repas où l’on évoque la vie du défunt.
Tous ces rites renvoyaient chacun à sa propre mort. Celle-ci étant reconnue collectivement, elle permettait à l’endeuillé de signaler à la société sa solitude.
Au XXe siècle
Au cours du XXe siècle, la mort devient un phénomène privé, familial.
Les années 1930–1950 voient le transfert progressif du mourant du domicile vers l’hôpital.
On parle de « Mort aseptisée ». « La mort se contemple sans être regardée, elle se montre sans être vue. »1
On peut parler d’un nouveau rite de la mort, spécifique de la mort institutionnelle.
Aujourd’hui, 75 % des décès ont lieu en institution. Les soignants sont les témoins de ces décès.
Il leur convient d’élaborer de nouveaux rites qui puissent leur permettre de faire le deuil des patients.
L’accompagnement des malades et de l’entourage symbolise la forme la plus élaborée de ces rites.
Les différentes phases du deuil
Le choc
Définition : c’est l’annonce de la perte, elle se caractérise par des manifestations psychiques et physiques.
Déroulement
La personne préparée à ce deuil (dite phase de pré-deuil) s’est mentalement disposée à ce temps. Généralement, elle a pu échanger avec le mourant, lui dire adieu ou aborder des sujets restés confidentiels tout au long de la vie. Son travail de deuil s’en trouve ainsi aidé.
Ils ont souvent préparé les formalités administratives, voire organisé la cérémonie avec le défunt.
Le regard de l’entourage valide cet état de choc et, par cette reconnaissance, aide à l’acceptation de cet état par l’endeuillé : « Pleurer, c’est demander de l’aide, chercher la compassion, le soulagement, la consolation, le réconfort, c’est aussi l’expression de la lutte contre un angoissant sentiment d’abandon. »2
État dépressif, deuil aigu
Cette étape peut durer des mois, voire des années.
Trois troubles caractérisent cette période :
Acceptation, rétablissement, cicatrisation
Petit à petit, l’intériorisation de la relation avec le défunt évolue vers le détachement.
Ce désinvestissement est conditionné par l’apprentissage de la séparation au cours de la vie.
Elle éprouve une sensation de liberté.
C’est une cicatrice psychique qui rappelle toujours ce qui a été perdu dans ce deuil.