Chapitre 9 Découverte Fortuite d’une Hépatite B
L’hépatite B représente un des principaux problèmes de santé publique dans le monde. Environ 2 milliards de personnes (un tiers de la population mondiale) ont des marqueurs sérologiques indiquant l’existence d’une infection ancienne (et guérie) ou une infection chronique (persistante) par le virus de l’hépatite B (VHB), et environ 350 millions de personnes ont une infection chronique par le VHB. La morbidité et la mortalité de l’hépatite B sont moins dues à l’hépatite aiguë, rarement fulminante (moins de 1 % des formes symptomatiques) qu’à l’infection chronique qui peut être responsable d’une maladie chronique du foie évoluant dans 20 % à 25 % des cas vers une cirrhose avec le risque de complication mortelle (insuffisance hépatique grave ou cancer primitif du foie) responsable de plus de un million de morts par an dans le monde. Le cancer primitif du foie (carcinome hépatocellulaire) est un des cancers les plus fréquents dans le monde et le VHB est responsable de 75 % de ces cancers.
HISTOIRE NATURELLE
Hépatite aiguë
La proportion de cas symptomatiques de l’hépatite aiguë B augmente avec l’âge alors que le risque de passage à une infection chronique diminue (Fig. 1). En effet, lorsqu’elle a lieu à la naissance ou durant la petite enfance, l’infection par le VHB entraîne en règle générale une hépatite aiguë asymptomatique mais est associée à un risque élevé (de 90 % à la naissance à 30 % à 4 ans) d’évolution vers une infection chronique (source OMS-CDC). Inversement, lorsqu’elle a lieu après 5 ans, l’infection par le VHB peut entraîner une hépatite aiguë symptomatique (30 % à 50 % des cas) et est associée à un risque faible d’évolution vers une infection chronique (5 % à 10 %). L’hépatite fulminante est rare (entre 1 % et 0,1 % des cas symptomatiques).
Infection chronique
Sachant que l’infection chronique par le VHB est en règle générale asymptomatique (jusqu’au stade de cirrhose décompensée), cela explique que la plupart des porteurs chroniques du VHB ne sont pas diagnostiqués et donc non pris en charge et non traités. Ainsi, la maladie évolue le plus souvent silencieusement et est découverte tardivement soit de manière fortuite soit au stade de cirrhose à l’occasion d’une première complication (ictère et/ou ascite dus à l’insuffisance hépatique souvent à l’occasion d’une exacerbation de l’hépatite, hémorragie digestive par rupture de varices oesophagiennes, CHC).