et imagerie

Radiologie et imagerie




Introduction


Les radiographies standard du pied s’intègrent dans la démarche diagnostique, le suivi et l’évaluation des résultats des traitements chirurgicaux ou non du pied et de la cheville.


Excepté pour la traumatologie, et les incidences obliques complémentaires, les radiographies doivent être réalisées en charge et comparatives (droite et gauche) ; cela permet de chiffrer les déformations souvent asymétriques et de dépister des anomalies articulaires : subluxation, pincements articulaires débutants ou bâillements articulaires. Pour les patients ne pouvant rester debout, elles sont réalisées en position couchée, genoux fléchis, pieds à plat sur la table d’examen pour simuler l’appui ou, mieux, en position assise en appuyant sur les genoux fléchis à 90°. De plus, afin de permettre des mesures de longueur, ainsi que pour planifier la chirurgie (calcul des raccourcissements, évaluation de la taille du matériel d’ostéosynthèse ou prothétique), elles doivent toujours être à « l’agrandissement » 100 %. Chez l’enfant, cette exigence est incontournable à cause de la croissance. Avec la diffusion des radiographies numérisées, c’est une condition de plus en plus difficile à obtenir des radiologues ; elle doit être clairement précisée sur les prescriptions de radiographies du pied.


De nombreux paramètres angulaires ou de longueur ont été proposés dans la littérature. Cependant, la reproductibilité intra- et interobservateur des mesures manuelles [1, 2] engendrerait des erreurs de 6 à 20 %, soit 4 à 6° et 1 à 2 mm. De plus, les repères pour tracer les axes sont souvent non précisés dans les travaux cliniques.


Au cours de ces dernières années, des logiciels de mesure semi-automatisée des radiographies se sont développés [3], qui permettent d’en améliorer la reproductibilité. Cependant, il restera toujours des erreurs liées au repérage de certains points sur les clichés, mais également à la réalisation technique des radiographies et à la position du patient ; aussi ces mesures radiographiques doivent-elles toujours être confrontées aux données de l’examen clinique.


Peu de travaux ont rapporté simultanément l’ensemble des paramètres radiologiques des pieds normaux, aussi bien chez l’adulte [4, 5] que chez l’enfant [6, 7].



Radiographies des pieds en charge (adulte, adolescent et grand enfant)


Chez l’adulte, l’adolescent et le grand enfant (à partir de 7 ans), l’étude radiographique est pratiquement similaire. Elle se fait sur un sujet debout en charge, dans les trois plans, et doit être bilatérale : face dorsoplantaire (plan horizontal) précisant non seulement les déformations bien connues de l’avant-pied mais aussi le médio-pied, l’arrière-pied et les deux colonnes longitudinales ; profil (plan sagittal) apportant des informations sur la statique du pied (creux/plat), sur le tarse médial et l’arrière-pied ; cheville de face (plan frontal) analysant la statique de l’arrière-pied et de la cheville.



Incidence dorsoplantaire des deux pieds en charge (figures 1 et 2)







Mesures radiographiques


Nous décrirons les principaux paramètres les plus utilisés dans l’évaluation des pathologies de l’arrière-pied et du médio-pied en excluant les paramètres spécifiques de l’avant-pied (traités dans la monographie SOFCOT no 89).




Angle talus-1er métatarsien (figure 1)


Cet angle mesuré entre l’axe longitudinal du talus et l’axe longitudinal du 1er métatarsien est voisin de 0° mais, normalement, l’axe longitudinal du 1er métatarsien passe un peu en dehors de celui du talus, la valeur pouvant aller jusqu’à 10° chez le grand enfant et un peu moins chez l’adulte. Dans la littérature, cet angle est considéré comme l’élément de référence principal pour apprécier une adduction ou une abduction médiotarsienne [6,7]. En réalité, cet angle peut être modifié à plusieurs niveaux, non seulement médiotarsien mais aussi naviculocunéen, cunéométatarsien et sous-talien (voir le chapitre 1.4). Cet angle a donc une valeur de débrouillage tout à fait fondamentale, mais n’a aucune valeur localisatrice pour savoir où est le défaut, qui peut d’ailleurs siéger à plusieurs niveaux différents selon des modalités qui varient d’un cas à l’autre [9]. Le paramètre suivant permet mieux d’apprécier la responsabilité du médio-pied et de l’avant-pied ainsi que la localisation exacte du trouble.




Angle de couverture talonaviculaire (figure 2)


Cet angle est évalué entre l’axe longitudinal médian du talus et la perpendiculaire au milieu de la ligne unissant les deux extrémités postéromédiale et postérolatérale de l’os naviculaire [7]. Contrairement à l’opinion de Davids [7], cet angle n’évalue pas seulement les défauts du médio-pied mais aussi les défauts de rotation du bloc calcanéopédieux sous le talus (donc, des défauts dans l’arrière-pied).




Longueur des deux colonnes (voir la figure 5 du chapitre « Analyse segmentaire des déformations », à la page 77)


Contrairement à certains travaux qui évaluent la longueur respective des deux colonnes sur une incidence de profil [7], il est préférable de faire cette évaluation sur la radiographie de face, car il n’y a pas de superposition radiologique et la distance entre la plaque et chacune des colonnes n’est guère différente (ce qui n’est pas le cas sur la radiographie de profil). L’évaluation se fait d’une extrémité distale du 1er métatarsien au bord postérieur du calcaneus comparé à la distance entre l’extrémité distale du 5e métatarsien et le bord postérieur du calcaneus. En réalité, aucune mesure n’est nécessaire, car c’est l’évaluation d’une coudure de la colonne externe et son sens qui permettent de repérer une dysharmonie de croissance des deux colonnes. Si la colonne latérale est convexe en dehors, elle est plus longue que la colonne médiale. Si, au contraire, elle est concave en dehors, c’est la colonne médiale qui est la plus longue. Cela aura donc une conséquence directe sur le choix d’une intervention chirurgicale correctrice pour allonger ou raccourcir une colonne par rapport à l’autre.



Incidence de profil du pied en charge (figures 3 à 6)






Mesures radiographiques


Les radiomensurations ne sont exactes que si l’ensemble du pied est strictement de profil, condition difficile à réaliser s’il existe un adductus ou un abductus très prononcé de l’avant-pied par rapport à l’arrière-pied. La plupart des mensurations sont complexes [4] et peu utilisées. Nous ne détaillerons que les plus utilisées, en particulier dans le bilan d’un pied plat ou creux.


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Aug 10, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on et imagerie

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