Diabète

Chapitre 13 Diabète






DÉFINITION


Contrairement à ce que l’on pense souvent, la définition du diabète n’a pas changé, ni dans sa conception, ni dans sa norme. On définit toujours le diabète par le niveau d’hyperglycémie comportant un risque de complication spécifique : la microangiopathie diabétique, et plus précisément la rétinopathie diabétique. Ce seuil est toujours fixé à une glycémie supérieure ou égale à 2 g/L à la deuxième heure d’une hyperglycémie provoquée orale. Ce qui a été modifié, ce sont les conditions de dépistage du diabète. Autrefois, on proposait de le réaliser en deux temps avec une présélection par le dosage de la glycémie à jeun. Lorsque la glycémie à jeun était supérieure ou égale à 1,40 g/L, on considérait qu’il n’y avait pas lieu de faire une hyperglycémie provoquée orale car elle aurait pratiquement toujours confirmé l’existence d’une glycémie à la deuxième heure de l’hyperglycémie provoquée par voie orale supérieure ou égale à 2 g/L. Lorsque la glycémie à jeun était inférieure à 1,40 g/L, on conseillait de faire une hyperglycémie provoquée orale.


Face à l’épidémie de diabète de type 2 et au caractère longtemps asymptomatique de la maladie justifiant un dépistage par une technique simple universelle, il a été proposé de ne plus recourir à l’hyperglycémie provoquée orale en dehors de cas particuliers, et de définir désormais le diabète par deux glycémies à jeun supérieures ou égales à 1,26 g/L (7 mmol/L). Ce faisant, le nombre de diabétiques ne se trouve pas modifié, avec cependant un certain nombre de discordances selon la méthode diagnostique : 20 % environ des patients déclarés diabétiques par le dosage de la glycémie à jeun ne le seraient pas par l’hyperglycémie provoquée, et à l’inverse 20 % des patients reconnus comme diabétiques par l’hyperglycémie provoquée ne le sont pas par le dosage de la glycémie à jeun. Par ailleurs, on a défini l’hyperglycémie à jeun modérée pour les glycémies comprises entre 1,10 et 1,26 g/L. Cette hyperglycémie modérée à jeun ne comporte pas en soi de risque de microangiopathie, mais elle est un facteur de risque de macroangiopathie et surtout elle est un facteur de risque majeur de survenue ultérieure d’un diabète et justifie donc la mise en place de mesures préventives et d’une surveillance régulière.


De manière pragmatique, il serait tentant de définir le diabète par une HbA1c élevée supérieure à 6 %. En effet, plusieurs études ont montré de manière convergente que le risque de microangiopathie diabétique apparaît pour une HbA1c supérieure à 6 % avec une corrélation exponentielle (30 % de risque en plus par point supplémentaire d’HbA1c). Si cette décision n’est pas prise à l’échelle internationale, c’est que le dosage d’HbA1c reste imparfaitement standardisé (environ 20 % des dosages réalisés en France ne sont pas fiables) et surtout parce que le dosage de l’HbA1c reste un examen inaccessible à de nombreux pays en voie de développement.


En conclusion, pour évaluer le risque de diabète, de microangiopathie, de macroangiopathie, il n’y a pas lieu de demander une hyperglycémie provoquée orale mais un bilan à jeun comprenant le dosage de la glycémie, de l’HbA1c, du cholestérol, des triglycérides, et du HDL-cholestérol.



DIAGNOSTIC



inline Circonstances de découverte et conduite pratique


Le diagnostic de diabète peut être fait dans trois circonstances :





Lors de la découverte d’un diabète, le médecin praticien doit se poser les questions suivantes.




inline Quelle est l’étiologie de ce diabète ?


En faveur du diabète de type 1, on retiendra :






En faveur du diabète de type 2, on retiendra le phénotype caractéristique :








Dans les situations intermédiaires, ni 1 ni 2, on peut être amené à rechercher une étiologie. Après avoir éliminé un diabète de type 1 lent (dosage des anticorps anti-GAD et anti-IA2) on recherche en particulier un diabète pancréatique (cancer du pancréas, pancréatite chronique, hémochromatose) ou endocrinien (Cushing) ou médicamenteux (corticoïdes) ou génétique (diabète MODY, diabète mitochondrial).




COMPLICATIONS


La survenue des complications du diabète est corrélée à l’équilibre glycémique tel qu’on peut le mesurer par le dosage de l’HbA1c. À un point d’HbA1c en plus, correspond 30 % de risque d’apparition ou d’aggravation de rétinopathie, de néphropathie, de neuropathie et d’artérite distale. Un point d’HbA1c en plus majore le risque de survenue d’infarctus du myocarde de 10 à 15 %. Le risque de macroangiopathie est plus fortement corrélé à l’hypertension artérielle, à la dyslipidémie, au tabagisme, à l’hérédité familiale qu’à l’hyperglycémie qui est surtout un facteur aggravant.


Les complications du diabète doivent être systématiquement dépistées, traitées et surveillées, car elles sont le plus souvent symptomatiques. On distingue classiquement la microangiopathie et la macroangiopathie.


May 26, 2020 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Diabète

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