Séquelles de brûlures du pied de l’enfant
La brûlure est une lésion du revêtement cutané provoquée par le contact d’un agent brûlant. Elle représente la cause la plus fréquente d’accident domestique en âge pédiatrique, en particulier chez les petits enfants de 0 à 3 ans [1]. Les brûlures des pieds chez l’enfant, isolées ou associées à d’autres localisations, sont à l’origine de brides cicatricielles et de déformations variées concernant initialement uniquement la peau.
À la phase aiguë, la complication la plus fréquente est l’infection et la cellulite. À la phase séquellaire, on observe l’apparition de brides avec des rétractions plus ou moins importantes des orteils, une désorganisation architecturale source d’ulcérations chroniques et des troubles de la déambulation [2]. Il est donc important de limiter l’apparition des rétractions de façon préventive pour préserver une harmonie de la croissance cutanée et ostéoarticulaire.
À la phase des séquelles
Les séquelles les plus fréquentes sont cutanées. Elles sont caractérisées par des troubles trophiques : sécheresse de la peau, prurit, hyperkératose et parfois ulcération [3]. Au niveau de l’avant-pied, les défauts cutanés sont représentés par des brides, des rétractions au niveau des orteils, des syndactylies, des dystrophies cutanées et unguéales, des cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes (figure 1). Lorsque les rétractions intéressent les plis de flexion, elles limitent les amplitudes articulaires, entraînant des défauts de développement des segments osseux et un arrêt de la croissance osseuse. Après une brûlure profonde ou une carbonisation, le pied peut ressembler à un pied équin, se déformer en varus, en adductus ou en abductus, être creux ou plat et présenter des déformations commissurales ou des rayons amputés.
Traitement
Les déficits cutanés doivent être corrigés rapidement afin de prévenir les défauts architecturaux ostéoarticulaires difficiles à traiter, voire irréversibles, qui s’installeraient avec la croissance [3].
Le traitement des séquelles fonctionnelles graves fait appel à l’ensemble de l’arsenal thérapeutique à notre disposition afin de choisir le protocole de soins le plus adapté, car il s’agit le plus souvent de déformations anarchiques. La correction reste essentiellement cutanée : plastie en Z, en Y et W, lambeaux pédiculés ou libres, utilisation de substituts cutanés, ou expandeurs [4].
Dans les brûlures de la coque talonnière, une simple couverture cutanée par greffe n’est pas toujours suffisante, car l’étoffe du talon doit être rétablie. Lors de l’appui, l’adhérence de la peau à l’os est responsable de lésions cutanées, voire d’escarres [5]. Le problème est difficile à résoudre et la correction s’effectue parfois au stade de séquelles par lambeau (figure 2).