17 Chirurgie des paupières
Lecture anatomique
Les paupières [1–3]
Limites (Figure 17.1)
Structure des paupières (Figure 17.2)
Le système lacrymal (Figure 17.3)
Vascularisation
Innervation
Motrice (Figure 17.6)
Le muscle orbiculaire est innervé par le nerf facial (VII) à partir des branches frontale, zygomatique et buccale. Des travaux récents introduisent un nouveau concept quant à l’innervation du muscle orbiculaire. On doit désormais penser en «champ d’innervation» [4]. Ces auteurs ont montré que le nerf buccal utilise la distribution du nerf infraorbitaire et des autres nerfs sensitifs et a donc un champ d’innervation amplifié incluant le canthus médial. Le champ d’innervation du nerf zygomatico-temporal est la portion extracanthale. Les interruptions spécifiques du nerf zygomatico-temporal sont sans effet sur la fonction du clignement normal, la fermeture palpébrale, la position et le tonus palpébraux inférieurs et le pompage des larmes. En revanche, l’interruption de la branche buccale a un effet important sur toutes ces fonctions.
Lecture chirurgicale
Exérèse des lésions palpébrales
En cas de tumeur maligne, l’exérèse initiale doit être avant tout carcinologique. En effet, une exérèse insuffisante peut aboutir à un envahissement intraorbitaire. En cas de lésion agressive d’emblée ou de récidive, au niveau du canthus médial, un bilan radiologique préopératoire doit être pratiqué pour apprécier cet envahissement, et adopter une prise en charge adaptée après discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire. Alors que seule l’exentération a été proposée pendant de nombreuses années, certaines équipes ont désormais une attitude conservatrice pour le globe oculaire lors de la reprise chirurgicale [7]. C’est donc souligner l’importance d’une exérèse complète dès la première intervention.
En fonction des plans atteints, il faut distinguer selon Mustardé[5] :
De la même façon, si la lésion est à moins de 4 mm du bord libre, une exérèse palpébrale transfixiante est conseillée [3]. L’exérèse pentagonale est préférée à l’exérèse triangulaire à la fois pour des raisons carcinologiques et de reconstruction, car elle évite la création d’une encoche du bord libre.
Mode de réparation
Le but de toute réparation palpébrale est de reconstituer l’intégrité et la fonction de la paupière.
Le mode de réparation va dépendre de plusieurs critères :
Cicatrisation dirigée
Elle comporte un risque de rétraction important en dehors du canthus médial, où elle peut classiquement être utilisée, pour des pertes de substance inférieures à 1 cm, mais fait l’objet de controverses. Pour certains c’est un procédé qui entraîne un inconfort injustifiable pour le patient [5], mais cependant utile pour d’autres [8], et qui ne doit pas être rejeté de façon dogmatique [9]. Plusieurs auteurs ont rapporté des résultats satisfaisants pour des exérèses transfixiantes importantes, allant jusqu’à 75 % de la paupière inférieure [8, 10-12]. Chez certains patients âgés, ce procédé peut être proposé pour sa simplicité.