3. Cardiopathies valvulaires
Atteintes mitrales
Rétrécissement mitral
L’ETT permet de diagnostiquer le RM en précisant les éléments suivants :
• l’état de la valve et de l’appareil sous-valvulaire ;
• la forme de la valve ;
• le degré de la sténose ;
• le retentissement en amont de la sténose ;
• les lésions associées (fuite mitrale, rétrécissement tricuspidien, rétrécissement aortique, fuite aortique…).
L’ETO permet d’étudier précisément la morphologie et la cinétique de la valve mitrale sténosée.
État de la valve et de l’appareil sous-valvulaire
Les calcifications valvulaires se traduisent au TM par des échos denses et pluristratifiés (figure 3.1A). L’échographie 2D permet de localiser et d’apprécier l’extension des calcifications, visualisées sous forme d’échos denses et brillants au niveau des valves, des commissures (aspect nodulaire en coupe parasternale transversale transmitrale) et de l’anneau mitral éventuellement.
Figure 3.1 |
Les cordages mitraux, bien visibles en coupe apicale des deux cavités, peuvent être également épaissis et rétractés. Les piliersPilier fibrosés et calcifiés sont plus ou moins denses et peu mobiles (figure 3.1 B).
La quantification des lésions valvulaires et sous-valvulaires peut être réalisée selon le Scorede Bostonscore de Boston (évaluation sur quatre paramètres cotés de 1 à 4) (figure 3.2). La valeur seuil entre atteintes valvulaires modérée et sévère est de 8.
Figure 3.2 |
Forme de la valve
Au TM
L’écho mitral a un déplacement « en créneau » caractéristique (figure 3.1 A) avec :
• diminution de l’amplitude d’ouverture DE ;
• réduction de la pente de remplissage EF ;
• aplatissement voire disparition de l’onde A en rythme sinusal ;
• mouvement paradoxal en avant de la petite valve mitrale (signe de la soudure commissurale).
Au 2D
Le RM se traduit par la diminution du mouvement d’ouverture des valves en diastole (figure 3.1 A). En coupe parasternale longitudinale, la valve mitrale, peu mobile mais souple, réalise un aspect diastolique « en membrane ». En revanche, la valve calcifiée et rigide donne une image « en entonnoir ». La coupe parasternale transversale permet d’apprécier la forme de l’orifice mitral en diastole : l’aspect « rond » de l’orifice évoque la fusion des commissures, l’aspect ovalaire « en fente » suggère la rétraction des cordages.
Degré de la sténose
La pente EF inférieure à 15 mm/s traduit habituellement un RM serré. Cette mesure TM est un critère actuellement insuffisant de la sévérité de la sténose mitrale et n’est donc pas utilisée.
L’évaluation du degré de la sténose mitrale est fondée sur les mesures :
• de la Surfaceanatomiquesurface anatomique (2D) et Surfacefonctionnellefonctionnelle (Doppler) de l’orifice mitral ;
• du gradient de pression diastolique entre l’OG et le VG obtenu au Doppler continu.
Évaluation de la surface mitrale
La mesure de la surface anatomique de l’orifice mitral s’effectue par planimétrie, en protodiastole, sur la coupe parasternale transversale, passant par le bord libre des valves (figure 3.3). Elle exige une bonne définition des contours de l’orifice mitral, donc l’utilisation du zoom de préférence.
Figure 3.3 |
Le rétrécissement mitral est :
• très serré si la valeur de la surface est inférieure à 1 cm2 ;
• serré si cette valeur se situe entre 1,0 et 1,5 cm2 ;
• peu serré si cette surface est supérieure à 1,5 cm2.
Encadré 3.1
▪ Faible échogénicité du patient (échec de la méthode dans environ 17 % des cas).
▪ Erreurs d’enregistrement dans :
– le réglage des gains (fausse définition des limites de l’orifice) ;
– le choix du site de planimétrie (coupe 2D oblique surestimant la SM réelle).
▪ Importantes calcifications de l’orifice mitral dont les échos réfléchis peuvent sous-estimer la SM.
▪ Après valvuloplastie mitraleValvuloplastiemitrale (négligence de la limite peu visible des commissures ouvertes).
Au Doppler, la surface mitrale (SM) peut être déterminée de façon empirique selon la méthode de Hatle (figure 3.4), ou à partir de l’équation de continuité.
Figure 3.4 |
Méthode de Hatle
Elle est fondée sur la mesure du Tempsde demi-décroissance en pressiontemps de demi-décroissance en pression (T1/2p) :
Le flux mitral est enregistré par voie apicale en Doppler continu du fait des vitesses sténotiques élevées, pouvant atteindre 3 m/s.
Le T1/2p est mesuré en divisant le pic de la vélocité maximale par 1,4 (≈ √2) ; il correspond à une réduction du gradient transmitral de la moitié par rapport à sa valeur initiale. Un T1/2p supérieur à 220 ms correspond à une surface mitrale inférieure à 1 cm2, ce qui traduit un RM très serré.
Actuellement, le calcul de la Surfacefonctionnellesurface fonctionnelle de l’orifice mitral est réalisé automatiquement grâce au logiciel intégré à l’échographe en traçant simplement la pente de décroissance du flux mitral enregistré au Doppler (figure 3.4).
Les limites de la méthode de Hatle, pouvant entraîner une surestimation ou une sous-estimation de la SM, sont résumées dans l’encadré 3.2.
Encadré 3.2
▪ Définition imparfaite de l’enveloppe du spectre (non-alignement avec le jet sténotique, mauvais réglage des gains ou des filtres ; IA associée engendrant leFluttering mitralfluttering de la pente mitrale).
▪ Tachycardie sinusale : un « télescopage » (fusion) des ondes E et A (pente de décroissance difficile à déterminer).
▪ Arythmie complète responsable de T1/2p variable (moyennage de 3 à 5 cycles nécessaire).
▪ Décroissance non linéaire des vitesses de la sténose avec la pente initiale raide et brève suivie d’une pente plus lente (mesure de T1/2p sur la seconde pente préconisée).
▪ Conditions hémodynamiques associées :
– T1/2p raccourci : RA, IA importante, trouble de la compliance du VG, au décours immédiat d’une valvuloplastie mitrale percutanée ;
– T1/2p allongé : IM importante, trouble de la relaxation du VG.
Équation de continuité
Elle est fondée sur l’égalité des Débitmitral et aortiquedébits mitral et aortique VTI (Vitesse-Temps-Intégrale)aortique:
La Surfacemitralesurface mitrale (SM) est donc égale au débit aortique (voir p. 32) divisé par l’Intégrale vitesse-temps (VTI)intégrale vitesse-temps (VTI) du flux mitral diastolique.
Cette méthode demande un enregistrement de bonne qualité et des mesures précises. Elle est fiable, en particulier pour les RM pures en rythme sinusal. L’arythmie complète (VTI variable) impose de planimétrer et moyenner au minimum 3 cycles cardiaques consécutifs. En cas d’IA associée (augmentation de VTI aortique), c’est le Débitpulmonairedébit pulmonaire qui peut être utilisé dans le calcul de la SM. Enfin, la méthode est inapplicable en cas d’IM importante associée (augmentation de VTI mitrale).
La méthode Doppler est supérieure en précision à la planimétrie en mode 2D pour déterminer la surface mitrale, sauf en cas de modification aiguë des pressions.
La surface de l’orifice mitral peut être également calculée à partir de la zone de convergence dite PISA (Proximal Isovelocity Surface Area)PISA (Proximal Isovelocity Surface Area) identifiable en Doppler couleur 2D. La méthode de PISA est peu utilisée en pratique en cas de RM du fait de sa complexité et des nombreuses causes d’erreurs possibles.
Calcul du gradient transmitral
Le Gradient de pressiontransmitralmaximal instantanégradient transmitral maximal instantanéGradient de pressioninstantané maximale, calculé selon l’Équationde Bernoulliéquation de Bernoulli : , dépend de la fréquence cardiaque et du Débitcardiaquedébit cardiaque. La variabilité de ce gradient ne permet pas de l’utiliser pour apprécier la sévérité de la sténose mitrale.
Le gradient transmitral moyen, obtenu par planimétrie du flux Doppler, rend mieux compte de l’obstacle, du fait de l’intégration du gradient instantané pendant toute la durée de la diastole, mais il doit être également analysé en fonction du débit transvalvulaire et donc en l’absence d’une IM (Figure 3.4 and Figure 3.5). Le gradient bas peut correspondre à un RM lâche mais aussi à une sténose mitrale serrée en bas débit. En cas de fibrillation auriculaire, il faut retenir la moyenne de plusieurs valeurs (au moins 5 cycles).
Figure 3.5 |
Retentissement en amont de la sténose
Le retentissement hémodynamique de la sténose mitrale se traduit par :
• la dilatation de l’oreillette gauche (voir figure 3.1 A). L’éventuel thrombusThrombus dans l’OG ou intra-auriculaire (détectable facilement par l’ETO) doit être systématiquement recherché ;
• la dilatation des veines pulmonairesVeinepulmonaire (coupe apicale des 4 cavités) ;
• la dilatation du ventricule droit ;
• lHypertension artérielle pulmonaire (HTAP)’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) (voir p. 97).
Critères de sévérité du RM
Ils sont résumés dans l’encadré 3.3.
Encadré 3.3
▪ Surface mitrale < 1,5 cm2 (< 1,0 cm2/m2).
▪ Gradient transmitral moyen≥10 mmHg (en cas de RM pur avec le débit cardiaque conservé).
▪ Importance d’HTAP.
Intérêt de l’échographie d’effort
La signification fonctionnelle de la sténose mitrale (RM lâche symptomatique ou RM serré asymptomatique) peut être évaluée lors de l’effort. Les critères du retentissement hémodynamique significatif de la sténose mitrale en échographie d’effort sont :
• l’augmentation du gradient transmitral moyen de plus de 15 mmHg au pic de l’effort (ou doublement de la valeur de repos) ;
• l’augmentation de la pression artérielle pulmonaire systolique de plus de 60 mmHg au pic d’effort.
Attitude thérapeutique
Les données échographiques permettent d’adopter une attitude thérapeutique en cas de RM serré : soit un remplacement valvulaire (indications : valve rigide calcifiée, commissures calcifiées, cordages franchement rétractés, fuite mitrale non négligeable associée, thrombus intra-auriculaire visible), soit une commissurotomie mitrale percutanée (CMP) par dilatation (indication idéale : RM pur à valves souples, cordages longs, commissures soudées mais non calcifiées).
Les contre-indications échographiques formelles à la CMP sont : l’existence d’une IM supérieure à un grade 1et/ou la présence d’un thrombus intra-atrial gauche. L’échographie est particulièrement utile dans le monitorage du déroulement de la procédure de la CMP.
Les résultats de la CMP (augmentation de l’aire valvulaire ou échec de la dilatation), des éventuelles complications (fuite mitrale, shunt résiduel au niveau auriculaire) ainsi que la survenue de la resténose peuvent être confirmés par l’échographie 2D et Doppler.
L’ETO joue un rôle important dans la prise en charge thérapeutique de la sténose mitrale (recherche d’un thrombus ou de contraste spontané intra-atrial notamment).
Enfin, les résultats de l’échographie d’effort influencent également l’attitude thérapeutique chez certains porteurs de RM.
Insuffisance mitrale
L’insuffisance mitrale (IM) se caractérise par une régurgitation anormale du sang du VG dans l’OG lors de la systole ventriculaire. Cette régurgitation peut être le fait soit d’une IM fonctionnelle (non lésionnelle), soit d’une IM organique qui relève d’étiologies multiples.
Les éléments échographiques permettant de diagnostiquer une IM sont : les signes de surcharge volumétrique des cavités gauches, les signes étiologiques et les signes Doppler.
Signes de surcharge volumétrique des cavités gauches
Ce sont les signes indirects d’IM, communs pour toutes formes étiologiques qui traduisent le retentissement hémodynamique de la fuite valvulaire plutôt ancienne. Ces signes fournis par l’échographie classique (TM, 2D) permettent uniquement de soupçonner l’IM. Il s’agit en effet d’une dilatation du ventricule gauche avec hyperkinésie de ses parois exprimée par l’augmentation de la FR, associée à une dilatation de l’OG (figure 3.6 a et b). Dans les formes sévères, une expansion systolique de l’OG (recul du fond de l’oreillette en systole) peut être observée (figure 3.6 b).
Figure 3.6 |
Signes étiologiques
Certains signes échographiques permettent d’établir le diagnostic étiologique de la fuite mitrale et de préciser son mécanisme. L’ETO peut être particulièrement utile dans cette démarche diagnostique.
L’analyse échographique de la morphologie et de la cinétique de l’appareil mitral a permis de définir trois types dits « fonctionnels » d’IM selon la classification de CarpentierClassificationCarpentier (figure 3.7). Ces trois types peuvent s’associer à des degrés divers.
Figure 3.7 |
Une segmentation standardisée de la valve mitrale facilite la description précise des lésions valvulaires (figure 3.8).
Mécanisme d’IM | Type 1 | Type II | Type III |
Dilatation de l’anneau mitral Perforation valvulaire | Prolapsus valvulaire mitral avec ou sans élongation et/ou rupture de cordages | Limitation du mouvement valvulaire mitral (restriction) due aux : – calcification annulaire ; – atteinte rhumatismale ; – ischémie myocardique | |
Figure 3.8 |
IM rhumatismale
La maladie rhumatismale induit des séquelles fibreuses de l’appareil mitral. La restriction du jet valvulaire est le mécanisme principal de l’IM qui en découle.
La valve mitrale atteinte est plus ou moins épaissie mais mobile. Au TM, on note un aspect bimodal de la pente EF de la grande valve en « chaise longue ». La petite valve mitrale a un mouvement normal ou intermédiaire en avant. Au 2D (coupe parasternale transverse), on peut parfois visualiser un hiatus systolique (diastasis) entre grande et petite valves qui dévoile le mécanisme de la fuite mitraleFuitemitrale.
IM par prolapsus mitral
Le prolapsus valvulaire mitralProlapsusmitral (PVM) est la valvulopathie la plus répandue dans la population (4-6 % des sujets). Son substratum anatomique consiste en une dégénérescence myxoïde du tissu valvulaire.
Deux signes classiques de PVM sont décrits en mode TM :
• la déformation postérieure mésotélésystolique du segment CD de l’échogramme mitral en « cupule » (figure 3.9) ;
Figure 3.9 |
• le déplacement postérieur de l’écho mitral tout au long de la systole en « hamac » holosystolique (figure 3.10).
Figure 3.10 |
L’aspect de prolapsus en hamac est plus fréquent (60 % des cas) mais sa spécificité est nettement moindre.
L’échographie TM possède en effet de nombreux faux négatifs et faux positifs dans le diagnostic du PVM. De plus, elle ne permet pas de préciser exactement la valve prolabée et d’évaluer le degré de son recul systolique dans l’OG.
Le diagnostic échographique du PVM repose sur l’imagerie 2D, qui permet de visualiser directement en temps réel le recul d’une ou des deux valves dans l’OG, en systole. Pour affirmer le caractère pathologique du prolapsus mitral à l’écho, il faut prendre en considération trois éléments :
• le degré du déplacement systolique de la valve mitrale dans l’OG ;
• l’importance de la dystrophie valvulaireDystrophie valvulaire ;
• l’existence et la sévérité de la fuite mitraleFuitemitrale.
Degré du déplacement valvulaire
Il est évalué par le recul du point de coaptation systolique des valves par rapport au plan de l’anneau mitral (figure 3.11). Le diagnostic échographique de PVM doit être fait en coupe parasternale longitudinale, considérée comme l’incidence de référence la plus fiable. Le terme de Prolapsusmitralprolapsus mitral vrai est réservé aux formes où le corps de la valve atteinte bombe dans l’OG en systole et le point de coaptation valvulaire dépasse le plan de l’anneau mitral. Dans la Ballonnisation mitraleballonnisation mitrale (forme échographique mineure du prolapsus), la coaptation valvulaire reste au-dessus du plan de l’anneau (figure 3.12). Il faut noter que la ballonnisation d’une ou des deux valves mitrales est observée chez environ 25 % des sujets normaux jusqu’à l’âge de 18 ans (variante morphologique de la valve mitrale normale).
Figure 3.11 |
Figure 3.12 |
Enfin, l’image de PVM peut être créée artificiellement en coupe apicale de 4 cavités par l’inclinaison excessive de la sonde et la désaxation auriculoventriculaire.
Dégénérescence myxoïde de la valve mitrale
Notée dans 40-60 % des PVM, elle se traduit au TM par des échos mitraux anormalement épaissis (dépassant 5 mm) « redondants ». Au 2D, les « boursouflures myxoïdes » appendues sur la valve sont bien visibles en coupe parasternale transversale. La grande valve mitrale, flasque et distendue du fait de la dystrophie, réalise, en diastole, une déformation caractéristique en « casque » (figure 3.13).
Figure 3.13 |
Les formes « myxoïdes » de PVM semblent être plus exposées à certaines complications (fuite mitrale, rupture de cordages, accidents neurologiques).
Insuffisance mitrale
Elle est trouvée par le Doppler dans 65-70 % des PVM alors que 35 % seulement des fuites sont audibles cliniquement. En fait, seules 10 % de ces fuites sont modérées ou sévères, les autres étant insignifiantes. Les fuites peu importantes sont souvent localisées et excentrées en cas d’atteinte anatomique inégale des valves mitrales (figure 3.14).
Figure 3.14 |
Prolapsus plurivalvulaire
Les autres valves cardiaques peuvent être touchées également par le processus dégénératif de façon plus ou moins diffuse, ce qui entraîne un prolapsus plurivalvulaire. Le prolapsus bivalvulaire (mitrotricuspidien) est noté dans 40-60 % des cas, trivalvulaire (mitral, tricuspidien et aortique) dans 18-22 % des cas, et quadrivalvulaire dans 12 % des cas.
IM par rupture de cordages
En mode TM, la Rupturede cordagesrupture de cordages est suspectée devant l’existence des vibrations chaotiques et amples de la valve mitrale en diastole. Le diagnostic positif des ruptures de cordages repose sur le mode 2D (figure 3.15) ; il exige l’association de deux critères :
• l’absence de coaptation des valves mitrales en systole ;
• l’éversion systolique dans l’OG de l’extrémité libre de la valve dont les cordages sont rompus.
Figure 3.15 |
La visualisation directe en ETT d’un cordage rompu qui flotte dans la cavité ventriculaire est rare. L’ETO permet de confirmer l’existence d’une rupture de cordages.
IM ischémiques
Elles sont liées à une cardiopathie ischémique. On peut séparer les IM ischémiques :
• aiguës, par rupture partielle ou complète de pilier, notamment ;
• chroniques, dues aux modifications de la géométrie ventriculaire (remodelage, dilatation) entraînant une fermeture incomplète de la valve mitrale par restriction.
Le concept de l’IM par dysfonction ischémique isolée de pilier est controversé. Cette dysfonction papillaire pourrait se traduire au 2D par l’akinésie du pilier atteint et le prolapsus « secondaire » de la valve mitrale. Le pilier nécrosé apparaît anormalement dense et brillant.
IM par calcification de l’anneau mitral
Les calcifications annulaires le plus souvent postérieures sont enregistrées au TM sous forme d’échos denses situés derrière la petite valve mitrale et parallèles à la paroi postérieure du VG. Au 2D, l’anneau calcifié est visible en coupe parasternale transverse en forme de « croissant » brillant localisé derrière la petite valve mitrale.
IM par endocardite
Le diagnostic repose sur l’identification des végétations valvulaires (voir p. 103) et des ruptures de cordages.
IM de la myocardiopathie hypertrophique (MCH)
L’IM de la MCH est liée au mouvement antérieur normal de la valve mitrale (SAM) contemporain de l’obstruction dynamique (voir p. 120). Les anomalies morphologiques peuvent également être impliquées dans le mécanisme d’IM (antéroposition des piliers, excès de tissu valvulaire mitral).
IM par dysfonction prothétique
Voir p. 180.
IM fonctionnelle
Elle résulte le plus souvent d’une dilatation du VG et de l’anneau mitral. L’intégrité anatomique de la valve mitrale est conservée.
La dilatation de l’anneau mitralDilatation de l’anneau mitral est évoquée devant un rapport diamètre anneau/longueur de la grande valve mitrale, mesuré en diastole dans le même plan, supérieur à 1,3.
Signes Doppler
L’échographie Doppler permet l’identification et la quantification de l’IM. Le jet régurgité est constitué de trois parties, pouvant être explorées en Doppler (encadré 3.4) :
Encadré 3.4
▪ Importance et énergie cinétique de la fuite.
▪ Taille de l’orifice régurgitant.
▪ Taille et compliance de l’OG.
▪ Conditions de charge (pré et postcharge).
▪ Période du cycle cardiaque considérée.
▪ Direction du jet avec sous-estimation des jets excentrés et adhérents aux parois de l’OG (effet Coanda).
▪ Facteurs techniques : échogénicité du patient, niveau des gains couleurs et de filtres, cadence des images, fréquence d’émission, post-traitement de l’image.
▪ Incidences échographiques étudiées.
Doppler pulsé
Au Doppler pulsé, la fuite mitrale s’exprime par la présence du flux systolique turbulent dans l’OG s’inscrivant de part et d’autre de la ligne du zéro (phénomène de repliement spectral) (figure 3.16).