Pied calcaneus congénital
Le pied calcaneus (anciennement « pied talus »), qu’il soit direct ou en valgus, est une anomalie congénitale assez fréquente et bénigne [1–3]. La nouvelle dénomination (« calcaneus ») est préférable à l’ancienne, car il s’agit de la terminologie internationale. Le diagnostic de pied calcaneus est parfois porté par excès par méconnaissance d’un authentique pied convexe congénital (voir le chapitre précédent).
Physiopathologie
Parmi les anomalies congénitales des membres et du pied en particulier, on distingue les malformations qui surviennent pendant la période embryonnaire par trouble de l’organogenèse et les déformations qui se constituent à la fin de la vie fœtale par altération de la forme et de la structure d’un organe indemne de toute malformation [1]. Le pied calcaneus appartient aux déformations congénitales et il peut relever de deux étiologies : affection neurologique ou neuromusculaire (spina bifida, arthrogrypose, myopathie congénitale) et facteur postural intra-utérin. La malposition intra-utérine explique la fréquence de l’association à d’autres anomalies positionnelles (luxation de hanche, torticolis, genu recurvatum….). Plus la malposition est tardive durant la fin de la vie intra-utérine, plus la déformation du pied est mineure, entièrement réductible et rapidement réversible (spontanément ou avec un traitement simple).
Pied calcaneus direct
Il est caractérisé par un excès de dorsiflexion de l’articulation talocrurale et une insuffisance de flexion plantaire. Le triceps est distendu et peu efficace à la naissance, alors que les muscles releveurs (extenseurs et tibial antérieur) sont bien actifs et plus ou moins rétractés. Leurs tendons sont visibles sous la peau lorsqu’on essaye de porter le pied en flexion plantaire. La forme du pied est conservée, et en particulier le calcaneus est bien solidaire du médio-avant-pied dans les mouvements de dorsiflexion et de flexion plantaire. Ces signes cliniques permettent déjà de distinguer cette anomalie du pied convexe congénital (figure 1). La radiographie de profil en flexion dorsale maximale montre comme seule anomalie une diminution de l’angle tibiotalien (nettement inférieur à 90°) en rapport avec une adaptation-déformation du col du talus et du rebord antérieur de l’épiphyse tibiale [4].