Alzheimer, troubles cognitifs

4. Alzheimer, troubles cognitifs


AlzheimerTroublescognitifsL’importance de l’alimentation dans la prévention des troubles cognitifs, qu’ils soient liés à la simple sénescence ou à une pathologie comme la maladie d’Alzheimer, a été pendant longtemps sous-estimée mais ne l’est plus actuellement. Parallèlement, on constate la difficulté qu’il y a à nourrir les personnes atteintes de ces troubles en raison de leur perte progressive d’autonomie et parfois d’appétit, associée à des modifications de leurs fonctions digestives et leurs comportements souvent d’opposition.

Il existe une variabilité dans l’importance des troubles, mais il est possible sur le plan nutritionnel de définir le plus petit dénominateur commun concernant les conseils alimentaires.

Si certains produits alimentaires ne doivent pas manquer dans la ration, l’alimentation doit être avant tout la plus diversifiée et équilibrée possible. L’intérêt du régime méditerranéen a été mis en avant pour prévenir la maladie d’Alzheimer [1] mais aussi freiner son évolution lorsqu’elle est installée. Rappelons que la maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des démences avec 800 000 personnes qui en sont atteintes en France et 35 millions à travers le monde.


Ordonnance alimentaire



Prévention nutritionnelle pour le patient et/ou son entourage







Professionnel de santé…Le…

M., Mme…

En premier lieu, se peser idéalement une fois par semaine. Si vous perdez du poids, prévenez votre médecin (choisir une balance stable avec un écran bien visible pour ne pas avoir à trop se pencher).

Suivre un certain nombre de règles sur le plan alimentaire pour améliorer votre mémoire :




• Prendre tous les jours :




– au moins 2 fruits épluchés, coupés en morceaux ou mixés, ou en compote. L’idéal est de les consommer frais et de choisir les plus colorés et ceux issus de l’agriculture biologique. Ils apportent de nombreuses vitamines et minéraux;


– des légumes verts crus et/ou cuits;


– une portion de salade (laitue, scarole…) au moins 1 fois/j pour avoir un apport régulier en vitamine B9, nécessaire à la mémoire, idéalement avec d’autres légumes frais crus finement coupés;


– une huile végétale pour les vinaigrettes à base d’acide gras oméga 3 : colza, noix (2 c. à soupe/j);


– une portion de féculents : riz complet, lentille… soit 2 à 4 cuillères à soupe, cuits selon la faim, 1 fois/j par exemple. Ils apportent vitamines, minéraux et protéines;


– viande, éventuellement hachée, ou poisson : 1 fois/j au moins (environ 120 g) pour leur concentration en fer, protéines et certaines vitamines (B12);


– un peu de pain aux multicéréales ou complet : une tranche par repas, deux au petit déjeuner;


– un produit laitier au choix à chaque repas. Il fournit du calcium, des protéines, des vitamines (D, A pour les produits non totalement écrémés).


• Prendre toutes les semaines :




– 3 fois/semaine, des poissons dits gras et riches en acides gras oméga 3 : maquereau, saumon, anchois ou hareng (en alternance comme vu précédemment avec un peu de viande);


– 2 à 3 fois/semaine, du fromage de chèvre, des persillés type bleu; il complète les apports en vitamine B9.

La texture des aliments peut être normale, mais ne pas hésiter à mixer ou hacher les aliments si besoin.

Boire toujours suffisamment, même sans soif, environ 1,5 litre d’eau/j.


En cas de début de perte de poids







Professionnel de santé…Le…

M., Mme…

Vous avez perdu un peu de poids. En plus de ce qui vous a été conseillé dans l’ordonnance précédente, vous devez enrichir votre ration en :




• fromage, gruyère râpé par exemple dans les divers plats chauds en accompagnement, les potages;


• poudre de lait dans les purées et autres plats;


• jaune d’œuf par exemple pour épaissir les sauces.


Explications pratiques destinées aux patients



Importance de la nutrition et de l’activité physique


De multiples études démontrent l’impact de l’alimentation et de l’activité physique dans la prévention de la dégradation des fonctions supérieures.

Lorsque la maladie est diagnostiquée avec certitude, la prise en charge doit être globale et un élément majeur est de tout mettre en œuvre pour limiter le risque de dénutrition.


Prévention de la dénutrition



Pesée


Toute perte de poids est un élément péjoratif, car pouvant entraîner un risque de dénutrition. Il faut avoir constamment à l’esprit qu’un bon statut nutritionnel limite la dégradation cognitive. Quels que soient les troubles cognitifs et en particulier dans la maladie d’Alzheimer, on observe une corrélation linéaire entre dénutrition et perte des capacités intellectuelles. Le meilleur moyen de s’en apercevoir est la pesée régulière tous les 15 jours environ, idéalement toutes les semaines (attention, la présence d’œdème peut fausser l’interprétation des résultats).

Il est indispensable de prendre des mesures appropriées dès les premiers kilos perdus ou en cas de perte d’appétit. La vigilance s’impose.


Texture


La texture des aliments a une grande importance, car on observe souvent des difficultés à mâcher ou à déglutir. Le haché ou le mixé peut être une bonne solution, au moins pour certains aliments comme les viandes.



En cas de début de dénutrition


Il faut tout mettre en œuvre pour empêcher une dénutrition de s’installer. Si un début de perte de poids est observé, il est nécessaire d’enrichir la ration en fromage, en poudre de lait, comme proposé dans l’ordonnance et la fiche n° 19.

Une perte de poids inexpliquée doit alerter car «la perte de poids involontaire est une manifestation fréquente de la maladie d’Alzheimer et peut être observée à tous les stades de la maladie, voire précéder les premiers symptômes cognitifs», l’a souligné le Professeur Belmin. L’explication de ce processus est imparfaitement élucidée [6]. En outre, les troubles liés au vieillissement (dentition imparfaite, troubles digestifs…) majorent les risques de dénutrition. Parallèlement, quel que soit le poids lors de la maladie d’Alzheimer un indice de masse corporelle (IMC) élevé, chez des adultes d’âge moyen en bonne santé, semble favoriser les troubles cognitifs à un âge plus avancé comme le montre une étude française [2] mettant en évidence des liens entre obésité et démence, notamment de type maladie d’Alzheimer.

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Jun 18, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Alzheimer, troubles cognitifs

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