Chapitre 29 Alcoolisme
La prévalence des problèmes d’alcool dans la patientèle de médecine générale a été évaluée dans deux enquêtes nationales françaises aux alentours de 20 % des consultants. Pourtant, seule la forme la plus sévère et cliniquement bruyante des troubles de l’alcoolisation, l’alcoolodépendance, est repérée en médecine générale. La complexité de sa prise en charge impose une stratégie de repérage de la forme morbide plus modérée (la consommation à problèmes) ou mieux encore du stade prémorbide (consommation à risque) pour laquelle une intervention préventive est requise.
CONSOMMATION EXCESSIVE
– la plupart de ces signes sont des symptômes fonctionnels banals, rarement attribués spontanément à la consommation d’alcool par le patient ou le clinicien ;
– l’évaluation de la consommation d’alcool sur des aspects qualitatifs et quantitatifs d’un sujet reste délicate dans notre pays.
Consommation à risque
– sur le plan qualitatif : la présence d’une consommation (quelle que soit sa quantité) dans des situations à risque comme la conduite automobile, la grossesse ou un emploi de sécurité ;
– sur le plan quantitatif : une consommation supérieure ou égale à 14 unités1 par semaine pour les femmes et 21 unités pour les hommes.
Consommation à problèmes (ou abus)
D’autres signes d’appel doivent attirer l’attention :
– signes neurologiques : atrophie musculaire des extrémités, hypoesthésie ou dysesthésie des membres inférieurs, antécédents de crises convulsives, troubles mnésiques ou de concentration, troubles de l’équilibre ;
– signes psychiatriques : dépression, tentatives de suicide, troubles anxieux, troubles de la personnalité, irritabilité.