91 (Item 231). Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue de cheval


Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue de cheval



Mots-clés


Troubles moteurs, sensitifs, sphinctériens; Niveau médullaire; Hypoesthésie en selle; Touchers pelviens


Objectifs :


Diagnostiquer une compression non traumatique et un syndrome de la queue de cheval.


Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge.


Décrire les principes de prise en charge des déficiences, des incapacités et du handicap secondaires à une compression médullaire non traumatique et un syndrome de la queue de cheval.






Raisonner face à une suspicion d’atteinte médullaire


Une atteinte médullaire doit être systématiquement évoquée en cas de déficit moteur d’un ou plusieurs membres, d’origine centrale, SANS ATTEINTE MOTRICE de la FACE+++.



image Les autres modes de présentation peuvent poser de multiples problèmes diagnostiques (troubles sphinctériens isolés, troubles sensitifs mal systématisés des membres inférieurs…).


image Lorsqu’on suspecte une atteinte médullaire, on doit chercher avec beaucoup d’attention tout symptôme neurologique qui pourrait réorienter le diagnostic vers une atteinte cérébrale (hémisphérique ou du tronc cérébral).


image Certains symptômes sont pathognomoniques (niveau sensitif) ou seulement très évocateurs (paraparésie) d’une atteinte médullaire.


image Si aucun élément ne remet en cause l’origine médullaire, pour une fois en neurologie, on fait d’abord l’IRM médullaire en urgence (quel que soit le mode de présentation, tout tableau médullaire lié à une cause neurochirurgicale curable pouvant s’aggraver de manière imprévisible++), PUIS on réfléchit :


image l’IRM peut montrer une compression médullaire ⇒ avis neurochirurgical en urgence (cf. item 91) ;


image parfois elle pose un autre diagnostic (abcès, infarctus ou hématome, fistule durale [cf. item 91]) ;


image souvent, l’IRM seule ne permet pas de poser un diagnostic définitif ; on repart de la clinique, en fonction du type d’atteinte médullaire (atteinte prédominante motrice, proprioceptive, ou mixte) et du mode d’installation des troubles (cf. item 102) pour orienter le bilan étiologique+++.




Syndrome de compression médullaire



image Syndrome lésionnel périphérique (localisateur+++) (fig. 21) :


image compression d’une racine par la lésion ;


image le plus souvent, douleurs et/ou trouble sensitif dans un territoire radiculaire (racine postérieure sensitive) ;


image parfois, déficit moteur de type radiculaire (racine antérieure motrice) ;


image abolition d’un ROT (à connaître : bicipital : C5 ; stylo-radial : C6 ; tricipial : C7 ; cubito-pronateur : C8-D1).


image Syndrome sous-lésionnel central :


image compression de la moelle elle-même par la lésion ;


image DÉFICIT MOTEUR de type central ;


image NIVEAU SENSITIF médullaire (à connaître : mamelon : T4 ; xyphoïde : T6 ; ombilic : T10) ;


image TROUBLES SPHINCTÉRIENS (mictions impérieuses, incontinence…).


image Syndrome rachidien avec douleurs et raideurs consécutives à la lésion.



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Figure 21 Compressions médullaires et niveau lésionnel.
Une lésion touche à la fois la racine T6 et la moitié gauche de la moelle (à l’origine de la symptomatologie visible sur le personnage). Dans le territoire radiculaire T6, on note des troubles sensitifs et/ou une douleur en cas de compression de la racine postérieure sensitive (RP-S) ou un déficit moteur avec amyotrophie en cas de compression de la racine antérieure motrice (RA-M). La lésion est aussi à l’origine d’une compression des fibres spinothalamiques, qui se disposent vers l’intérieur dès leur entrée dans la moelle par la racine postérieure, en croisant la ligne médiane. Dans notre exemple, la lésion va toucher les fibres issues de tous les territoires en dessous de T10. Il y aura donc des troubles sensitifs sous un niveau T10, du côté droit (controlatéral à la lésion). C’est donc le syndrome lésionnel qui localise la lésion+++.

Rappel : la moelle est constituée de substances blanche (fibres) et grise (noyaux). La substance grise, qui constitue l’axe de la moelle, est formée de 3 portions : les cornes antérieures (neurones moteurs), les cornes postérieures (relais des sensibilités tactile, protopathique et thermoalgique) et les cornes latérales (fonctions végétatives). La substance blanche est constituée des cordons antérolatéraux (voies descendantes motrices, faisceau pyramidal : FP) et ascendantes sensitives thermoalgiques (FST : faisceau spinothalamique) et cordonnales postérieures (CP : sensibilité profonde et tact épicritique).


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May 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 91 (Item 231). Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue de cheval

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