Question 86. Elle se demande si elle et sa fille devraient se faire vacciner contre le cancer du col
La demande
Le préliminaire
L’AMM est effective pour toutes les jeunes filles et jeunes femmes âgées de 14 à 23 ans, qui n’auraient pas encore eu de rapports sexuels, ou, au plus tard, durant l’année suivant le début de leur activité sexuelle.
Le vaccin est remboursé à 65 % pour les jeunes filles et les jeunes femmes visées par les recommandations. Le schéma de vaccination nécessite trois doses en tout.
La première consultation
La personne concernée est la jeune fille. Il faut s’assurer de l’indication de ce vaccin. Elle doit être vue en consultation seule, car le médecin devra l’interroger sur sa vie sexuelle. Cependant, pour préserver le secret médical, le médecin peut être amené à vacciner hors AMM, en sachant que l’efficacité de la vaccination est alors réduite du fait de l’activité sexuelle supérieure à un an.
Le point de vue du gynécologue
La justification
Le dépistage du cancer du col ne couvre que 82 % de la population féminine lorsqu’il est bien organisé (Alsace), mais ce taux s’abaisse autour de 60 % pour la moyenne nationale. Ainsi, chaque année, en France, 1 000 femmes meurent encore du cancer du col de l’utérus. De plus, le frottis n’a qu’une faible sensibilité, environ 70 %, laissant passer bien souvent des pathologies dysplasiques. S’il réduit les risques de cancer cervical en détectant les pathologies précancéreuses, le dépistage ne permet pas de prévenir la survenue des lésions précancéreuses génitales internes et externes dues aux papillomavirus humains (HPV). Les lésions de haut grade entraînent l’ablation d’une portion du col, ce qui n’est pas sans conséquences obstétricales (prématurité). Les lésions cervicales de bas grade nécessitent une surveillance rapprochée, source d’anxiété chez les patientes. Quant aux verrues génitales, très fréquentes et gênantes, leur traitement, souvent chirurgical, n’est pas sans inconvénients et n’évite pas les récidives.