Question 83. Elle a eu un cancer de l’endomètre ou un cancer du col
quelle surveillance ?
La demande
Le préliminaire
Le suivi clinique doit être fait :
■ tous les trois à quatre mois pendant deux ans ;
■ tous les six mois pendant trois ans ;
■ tous les ans après cinq ans (recommandations des SOR).
Actuellement, les examens complémentaires systématiques en dehors de signes d’appel ne sont pas recommandés.
Au-delà des cinq ans, le risque de récidives reste présent.
L’hystérectomie totale élargie nécessite un travail de deuil.
L’arrêt des traitements spécifiques déclenche un sentiment d’abandon.
La première consultation
Le médecin informe sa patiente de la périodicité du bilan.
Il lui explique que ce bilan comprend essentiellement un examen clinique à la recherche d’une récidive ou d’une complication.
S’il y a des anomalies, il prescrira un bilan biologique avec marqueur spécifique et peut-être une imagerie souvent par TDM ou IRM selon la clinique car il n’y a pas à faire d’examens complémentaires systématiques.
Le médecin doit prendre en compte que l’interruption du suivi intense en milieu spécialisé pérennise l’angoisse de la patiente.
Il doit avoir une écoute constante et bienveillante.
Il doit l’aider à accepter la perte de ce qui est pour elle le symbole de la maternité et à affirmer sa féminité.
Il peut faire un frottis du fond vaginal tous les ans si celui-ci est possible.
En cas d’anomalies, il la réadresse au gynécologue.
Le point de vue du gynécologue : cancer du col de l’utérus
Les objectifs de la surveillance après cancer du col sont les suivant :
■ détection précoce des complications du traitement ;
■ détection précoce des rechutes de la maladie ;
■ veiller à la réinsertion fonctionnelle et socioprofessionnelle de la patiente ;
■ rassurer les patientes dont l’examen est normal.
Néanmoins, quatre-vingt dix pour cent des rechutes surviendraient dans les deux premières années avec 25 à 35 % de patientes asymptomatiques ; 59 % des récidives sont pelviennes. La clinique demeure prépondérante. Associés, interrogatoire et examen clinique ont une sensibilité de 89 %, une VPP de 96 % et une VPN de 98 %.
Les complications classiques dans le cancer du col et leur prise en charge
Elles sont potentiellement nombreuses, inhérentes à la maladie et/ou aux traitements qui sont souvent de natures différentes, chirurgie, radiothérapie, curiethérapie et chimiothérapie. Elles surviennent dans des délais extrêmement variables allant de quelques jours jusqu’à plusieurs années.
Les hémorragies
Généralement précoces en postopératoire, elles seront gérées par le service de chirurgie. Par la suite les hémorragies peuvent traduire soit une récidive tumorale, soit une atrophie cervicovaginale induite par la ménopause ou par les séquelles radiques.
Une biopsie pourra aider au diagnostic.
Devant une atrophie, un traitement hormonal local ± général peut être instauré (Colpotrophine, Replens, Colposeptine, etc.).
Les complications urinaires
■ Troubles fonctionnels vésicaux (6 à 30 % des cas) :
• dysurie, sensation de miction incomplète, cystite à répétition, etc. ;
• bilan urodynamique ± cystoscopie si persistent ;
• traitement par sondage vésical (auto-sondage) d’évolution souvent longue.
■ Incontinence urinaire (10 à 70 % des cas) :
• due à la dénervation vésicale ;
• rééducation ± chirurgie après vérification de l’ECBU.
■ Fistules vésicovaginales ou urétérales (1,5 % des cas) : elles surviennent généralement une dizaine de jours après l’intervention, elles nécessitent l’avis chirurgical.
■ Sténoses urétérales :
• précoces, par atonie postopératoire, le diagnostic est fait par UIV et échographie (diagnostic différentiel avec le lymphocèle). Traitement par AINS et parfois par la pose d’une sonde double J ;