Chapitre 8
Muscles du rachis et de la cage thoracique
Vue d’ensemble des actions : muscles du rachis, 238
Vue d’ensemble des muscles masticateurs
Vue d’ensemble des actions : muscles de la cage thoracique
Groupe des muscles érecteurs du rachis
Groupe des muscles transversaires épineux
Groupe des muscles dentelés postérieurs
Groupe des muscles intercostaux
Muscles de la paroi antérieure de l’abdomen
Groupe sous-occipital (postérieur et profond)
Groupe des muscles suprahyoïdiens
Groupe des muscles infrahyoïdiens
Groupe des muscles prévertébraux
VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DU RACHIS
Si un muscle croise les articulations du rachis en antérieur et avec une direction verticale de ses fibres, il provoque une flexion du tronc, du cou et/ou de la tête en déplaçant ses insertions supérieures vers le bas et l’avant par rapport aux insertions inférieures.
Si un muscle croise les articulations du rachis en postérieur et avec une direction verticale de ses fibres, il provoque une extension du tronc, du cou et/ou de la tête en déplaçant ses insertions supérieures vers le bas et l’arrière par rapport aux insertions inférieures.
Si un muscle croise les articulations du rachis en latéral, il provoque une inclinaison homolatérale du tronc, du cou et/ou de la tête en déplaçant ses insertions supérieures vers le bas et le même côté par rapport aux insertions inférieures.
Les rotateurs droit et gauche du rachis ont une composante transversale de leur fibre et s’enroulent autour des corps vertébraux qu’ils mobilisent.
L’inversion de point fixe de ces muscles implique que l’insertion distale se déplace par rapport à l’insertion proximale, autour des articulations du rachis. Ces inversions de point fixe se produisent le plus souvent quand le sujet est couché, ce qui permet à l’insertion distale d’être libre de se déplacer. Si le muscle est inséré sur le bassin, l’inversion de point fixe crée des déplacements du bassin autour de la charnière lombosacrale.
L’inversion de point en flexion du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une flexion du rachis inférieur par rapport au supérieur et une rétroversion du bassin si le muscle est inséré dessus.
L’inversion de point fixe en extension du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une extension du rachis inférieur par rapport au supérieur et une antéversion du bassin si le muscle est inséré dessus.
L’inversion de point fixe pour une inclinaison du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une inclinaison latérale du rachis inférieur par rapport au supérieur et une élévation du même côté du bassin (et par conséquent un abaissement du côté opposé du bassin) si le muscle est inséré dessus.
L’inversion de point fixe pour une rotation homolatérale du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une rotation controlatérale du rachis inférieur par rapport au supérieur et une rotation controlatérale du bassin si le muscle est inséré dessus.
L’inversion de point fixe pour une rotation controlatérale du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une rotation homolatérale du rachis inférieur par rapport au supérieur et une rotation homolatérale du bassin si le muscle est inséré dessus.
VUE D’ENSEMBLE DES MUSCLES MASTICATEURS*
Si l’insertion d’un muscle se fait sur la mâchoire et l’autre insertion en inférieur, le muscle crée une ouverture de la mâchoire autour de l’ATM.
L’inversion de point fixe des muscles suprahyoïdiens survient quand la mâchoire est serrée et l’os hyoïde est mobilisé vers le haut par rapport à la mandibule.
VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DE LA CAGE THORACIQUE
Si un muscle inséré sur la cage thoracique a son autre insertion en supérieur, il élève les côtes sur lesquelles il est inséré autour des articulations sternocostales et costovertébrales.
Si un muscle inséré sur la cage thoracique a son autre insertion en inférieur, il abaisse les côtes sur lesquelles il est inséré autour des articulations sternocostales et costovertébrales.
Il faut se souvenir de la règle selon laquelle les muscles qui élèvent les côtes sont inspirateurs ; les muscles qui abaissent les côtes sont expirateurs.
RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles érecteurs du rachis
Iliocostal, longissimus, épineux (iliocostalis, longissimus, spinalis)
ACTIONS
Extension du tronc, du cou et de la tête au niveau des articulations rachidiennes.
Antéversion du bassin au niveau de la charnière lombosacrale et extension de la partie inférieure du rachis par rapport à la partie supérieure.
Inclinaison latérale du tronc, du cou et de la tête au niveau des articulations rachidiennes.
PALPATION
1. Le sujet est en procubitus. Placer la pulpe des doigts de palpation juste de chaque côté de la colonne vertébrale.
2. On demande au sujet de faire une extension du tronc ; on doit sentir la contraction des muscles érecteurs du rachis dans la région lombale (figure 8-7). On palpe les érecteurs du rachis par un léger glissement perpendiculaire aux fibres ; on palpe aussi en distal près des origines sur le bassin.
Figure 8-7 Palpation des muscles érecteurs du rachis, côté droit, pendant que le sujet fait une extension du tronc, du cou et de la tête.
3. On demande ensuite au sujet d’étendre le tronc, le cou et la tête ; on continue de palper vers le supérieur tant qu’il est possible, jusque l’insertion sur le processus mastoïde.
RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles transversaires épineux
Semi-épineux, multifides, rotateurs (semispinalis, multifidus, rotatores)
ACTIONS
Extension du tronc, du cou et de la tête au niveau des articulations rachidiennes.
Antéversion du bassin au niveau de la charnière lombosacrale et extension de la partie inférieure du rachis par rapport à la partie supérieure.
Inclinaison latérale du tronc, du cou et de la tête au niveau des articulations rachidiennes.
Rotation controlatérale du tronc et du cou au niveau des articulations rachidiennes.
PALPATION
1. Le sujet est en procubitus. Placer la pulpe des doigts de palpation juste de chaque côté de la colonne lombale, en regard des gouttières paravertébrales (en arrière des lames).
2. On demande au sujet de faire une extension du tronc, accompagnée d’une légère rotation du côté controlatéral. On doit sentir la contraction des muscles transversaires épineux du rachis dans la région lombale (figure 8-9).
Figure 8-9 Palpation du muscle multifides lombal droit, pendant que le sujet fait une extension et une rotation controlatérale du tronc.
3. On recommence la même manœuvre vers le haut du rachis.
4. Pour palper le muscle semi-épineux dans la région du cou, on demande au sujet d’être en procubitus avec sa main dans le creux du dos. On place sa main de palpation en regard des gouttières paravertébrales du rachis cervical et on demande au sujet de faire une faible extension de la tête et du cou. On doit sentir la contraction du muscle semi-épineux en profondeur par rapport au trapèze supérieur (figure 8-10).
Figure 8-10 Palpation du muscle semi-épineux droit pendant que le sujet fait une extension de la tête et du cou.
5. Une fois localisé, on suit le trajet du muscle semi-épineux vers son insertion proximale par un léger glissement perpendiculaire à la direction des fibres.
RACHIS ET CAGE THORACIQUE
Interépineux, intertransversaires (interspinales, intertransversarii)
PALPATION
1. Le sujet est assis. On place ses doigts de palpation dans les espaces entre les processus épineux de la région lombale. On place une main de résistance à la partie haute du tronc du sujet (figure 8-12).
2. On demande au sujet de se fléchir légèrement vers l’avant. On doit sentir les muscles interépineux entre les processus épineux.
3. À partir de cette position, on demande au sujet de faire une extension, retour à la position anatomique. On doit sentir la contraction des muscles interépineux. Si nécessaire, on peut ajouter une résistance à l’extension du tronc avec la main de résistance (figure 8-13).
Figure 8-13 Palpation des muscles interépineux pendant que le sujet fait une extension du tronc vers l’arrière à partir d’une position de légère flexion.
4. Cette façon de faire peut être répétée pour les autres muscles interépineux entre d’autres processus épineux.
RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles dentelés postérieurs
Dentelé postérosupérieur, dentelé postéroinférieur (serratus posterior superior, serratus posterior inferior)
PALPATION
Dentelé postéro-inférieur
1. On place ses doigts de palpation dans la partie haute de la région lombale, en latéral des muscles érecteurs.
2. On demande au patient de faire une expiration. On doit sentir la contraction du dentelé postéro-inférieur en pratiquant un léger glissement perpendiculaire à la direction des fibres. Séparer le dentelé postéro-inférieur du muscle grand dorsal est un vrai défi.
RACHIS ET CAGE THORACIQUE
Carré des lombes (quadratus lumborum)
ACTIONS
Provoque une antéversion du bassin avec une extension de la partie basse du rachis lombal par rapport à la partie supérieure du rachis lombal.
Inclinaison latérale du tronc.
PALPATION
1. Le sujet est en procubitus. On place ses doigts de palpation juste en latéral par rapport aux muscles érecteurs du rachis, à la région lombale.
2. La première chose à faire est de localiser le bord latéral des muscles érecteurs du rachis (pour cela, on demande au sujet de soulever la tête et le haut du tronc au-dessus de la table). On place ensuite ses doigts de palpation juste en dehors du bord latéral des érecteurs du rachis.
3. On pratique une palpation directe par une pression dirigée en médial, en profondeur des muscles érecteurs du rachis ; on doit sentir le muscle carré des lombes.
4. Pour mettre en évidence le carré des lombes, on demande au sujet de faire une élévation du bassin du même côté, au niveau de la charnière lombosacrale et on doit sentir la contraction du muscle carré des lombes (figure 8-16, A).
5. Une fois que le muscle est localisé, on le palpe en médial et en supérieur, en se dirigeant vers la 12e côte ; en médial et en inférieur vers la crête iliaque ; et directement en médial vers les processus transverses du rachis lombal (figure 8-16, B).
Figure 8-16 A. Palpation du muscle carré des lombes droit pendant que le sujet élève le côté droit de son bassin. Le bord des muscles érecteurs du rachis droit a été estompé. B. Une fois que le carré des lombes a été localisé, on le palpe dans les trois directions de ses insertions : vers la côte, les processus transverses et la crête iliaque.
RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles intercostaux
Intercostaux externes, intercostaux internes (intercostales externi, intercostales interni)
ACTIONS
Les muscles intercostaux déplacent les côtes autour des articulations costovertébrales et sternocostales et font mouvoir le thorax.
PALPATION
1. Le sujet est en latérocubitus. On place l’extrémité des doigts de palpation en regard des espaces intercostaux (entre les côtes), en latéral du thorax (figure 8-18).
2. Pour localiser un espace intercostal, il faut sentir l’aspect rigide et ferme des côtes en latéral du thorax, et ensuite faire glisser ses doigts au niveau des espaces mous entre les côtes.
3. Une fois localisé, on palpe l’espace intercostal aussi loin en arrière que possible. La présence des glandes mammaires chez les femmes rend difficile un accès antérieur complet.