8: Muscles du rachis et de la cage thoracique

Chapitre 8


Muscles du rachis et de la cage thoracique



PLAN DU CHAPITRE






VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DU RACHIS


Les muscles du rachis peuvent être divisés selon trois critères : (1) par région du rachis, (2) leur localisation et (3) leur profondeur. Par région, ils peuvent être divisés en trois groupes : (1) ceux qui peuvent mouvoir la totalité du rachis, (2) ceux qui sont localisés sur le rachis thoracolombal (tronc) et (3) ceux du cou. En fonction de leur position, les muscles peuvent être classés en antérieur ou postérieur. En fonction de leur anatomie, ils peuvent être classés en muscles profonds ou superficiels. D’une manière générale, les grands muscles superficiels du rachis créent les mouvements tandis que les petits muscles profonds sont essentiellement stabilisateurs de la colonne vertébrale.


En ce qui concerne les actions des groupes fonctionnels des muscles du rachis, on peut établir les règles suivantes.



image Si un muscle croise les articulations du rachis en antérieur et avec une direction verticale de ses fibres, il provoque une flexion du tronc, du cou et/ou de la tête en déplaçant ses insertions supérieures vers le bas et l’avant par rapport aux insertions inférieures.


image Si un muscle croise les articulations du rachis en postérieur et avec une direction verticale de ses fibres, il provoque une extension du tronc, du cou et/ou de la tête en déplaçant ses insertions supérieures vers le bas et l’arrière par rapport aux insertions inférieures.


image Si un muscle croise les articulations du rachis en latéral, il provoque une inclinaison homolatérale du tronc, du cou et/ou de la tête en déplaçant ses insertions supérieures vers le bas et le même côté par rapport aux insertions inférieures.


image Les rotateurs droit et gauche du rachis ont une composante transversale de leur fibre et s’enroulent autour des corps vertébraux qu’ils mobilisent.


image L’inversion de point fixe de ces muscles implique que l’insertion distale se déplace par rapport à l’insertion proximale, autour des articulations du rachis. Ces inversions de point fixe se produisent le plus souvent quand le sujet est couché, ce qui permet à l’insertion distale d’être libre de se déplacer. Si le muscle est inséré sur le bassin, l’inversion de point fixe crée des déplacements du bassin autour de la charnière lombosacrale.


image L’inversion de point en flexion du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une flexion du rachis inférieur par rapport au supérieur et une rétroversion du bassin si le muscle est inséré dessus.


image L’inversion de point fixe en extension du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une extension du rachis inférieur par rapport au supérieur et une antéversion du bassin si le muscle est inséré dessus.


image L’inversion de point fixe pour une inclinaison du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une inclinaison latérale du rachis inférieur par rapport au supérieur et une élévation du même côté du bassin (et par conséquent un abaissement du côté opposé du bassin) si le muscle est inséré dessus.


image L’inversion de point fixe pour une rotation homolatérale du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une rotation controlatérale du rachis inférieur par rapport au supérieur et une rotation controlatérale du bassin si le muscle est inséré dessus.


image L’inversion de point fixe pour une rotation controlatérale du rachis supérieur par rapport à l’inférieur provoque une rotation homolatérale du rachis inférieur par rapport au supérieur et une rotation homolatérale du bassin si le muscle est inséré dessus.




VUE D’ENSEMBLE DES ACTIONS : MUSCLES DE LA CAGE THORACIQUE


Les muscles moteurs de la cage thoracique ont une insertion sur la cage thoracique. L’autre insertion est soit supérieure soit inférieure. Ces muscles peuvent être regroupés topographiquement en antérieur, postérieur et/ou en latéral.


En ce qui concerne les actions des groupes fonctionnels de ces muscles, on peut établir les règles suivantes.











RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles érecteurs du rachis


Iliocostal, longissimus, épineux (iliocostalis, longissimus, spinalis)



Le groupe des érecteurs du rachis est un ensemble de muscles volumineux situés parallèlement à la colonne vertébrale, depuis le bassin jusqu’à la tête. Du latéral au médial, on trouve l’iliocostal, le longissimus et l’épineux (figure 8-6). Les érecteurs du rachis sont plus volumineux dans les régions thoracique et lombale. À la région lombale, ils sont en profondeur du grand dorsal tandis qu’à la région thoracique, ils sont en profondeur du trapèze et des rhomboïdes. Peu d’érecteurs du rachis sont présents au rachis cervical. Malgré ce peu d’érecteurs du rachis, on note au cou la présence du longissimus de la tête qui se situe plus latéralement pour s’insérer en haut sur le processus mastoïde de l’os temporal. Il est situé profondément par rapport au trapèze, au splénius de la tête et du cou.


Remarque : Le groupe des érecteurs du rachis est aussi appelé masse sacrolombale. On utilise aussi le terme de muscles paravertébraux qui associent les érecteurs du rachis et le groupe des transversaires épineux.







PALPATION






RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles transversaires épineux


Semi-épineux, multifides, rotateurs (semispinalis, multifidus, rotatores)



Le groupe des muscles transversaires épineux est profond et forme la masse musculaire qui comble l’espace rétrolamellaire du rachis, entre les processus transverse et épineux. Le groupe des muscles transversaires épineux peut être divisé en trois sous-groupes : de la superficie à la profondeur, on trouve le semi-épineux, les multifides et les rotateurs (figure 8.8). Les rotateurs ont leurs insertions supérieures sur la vertèbre + 1 ou + 2 au-dessus de l’insertion inférieure. Les multifides ont leurs insertions supérieures sur la vertèbre + 3 ou + 4 au-dessus de l’insertion inférieure. Le semi-épineux s’insère en supérieur sur la vertèbre + 5 ou plus au-dessus de l’insertion inférieure. Le multifides est le plus grand muscle de la partie basse du dos tandis que le semi-épineux est le plus grand de la région du cou. Des trois sous-groupes des muscles transversaires épineux, seul le multifides est inséré sur le bassin et seul le semi-épineux est inséré sur la tête. On utilise le terme de muscles paravertébraux pour désigner à la fois les muscles érecteurs du rachis et les muscles transversaires épineux.








PALPATION




1. Le sujet est en procubitus. Placer la pulpe des doigts de palpation juste de chaque côté de la colonne lombale, en regard des gouttières paravertébrales (en arrière des lames).


2. On demande au sujet de faire une extension du tronc, accompagnée d’une légère rotation du côté controlatéral. On doit sentir la contraction des muscles transversaires épineux du rachis dans la région lombale (figure 8-9).



3. On recommence la même manœuvre vers le haut du rachis.


4. Pour palper le muscle semi-épineux dans la région du cou, on demande au sujet d’être en procubitus avec sa main dans le creux du dos. On place sa main de palpation en regard des gouttières paravertébrales du rachis cervical et on demande au sujet de faire une faible extension de la tête et du cou. On doit sentir la contraction du muscle semi-épineux en profondeur par rapport au trapèze supérieur (figure 8-10).



5. Une fois localisé, on suit le trajet du muscle semi-épineux vers son insertion proximale par un léger glissement perpendiculaire à la direction des fibres.




RACHIS ET CAGE THORACIQUE


Interépineux, intertransversaires (interspinales, intertransversarii)








PALPATION



Interépineux




1. Le sujet est assis. On place ses doigts de palpation dans les espaces entre les processus épineux de la région lombale. On place une main de résistance à la partie haute du tronc du sujet (figure 8-12).



2. On demande au sujet de se fléchir légèrement vers l’avant. On doit sentir les muscles interépineux entre les processus épineux.


3. À partir de cette position, on demande au sujet de faire une extension, retour à la position anatomique. On doit sentir la contraction des muscles interépineux. Si nécessaire, on peut ajouter une résistance à l’extension du tronc avec la main de résistance (figure 8-13).



4. Cette façon de faire peut être répétée pour les autres muscles interépineux entre d’autres processus épineux.



Intertransversaires






RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles dentelés postérieurs


Dentelé postérosupérieur, dentelé postéroinférieur (serratus posterior superior, serratus posterior inferior)



Le groupe des muscles dentelés postérieurs comprend deux muscles : le dentelé postérosupérieur et le dentelé postéro-inférieur (figure 8-14). Ces muscles sont insérés sur les côtes. Le dentelé postérosupérieur est situé en profondeur du trapèze et des rhomboïdes. Le dentelé postéro-inférieur est situé sous le grand dorsal.







PALPATION


Les muscles dentelé postérosupérieur et postéro-inférieur sont des muscles minces, situés en profondeur d’autres muscles. Ils sont donc difficiles à palper et à mettre en évidence. Si on pratique une palpation, le sujet est en procubitus.




Dentelé postéro-inférieur






RACHIS ET CAGE THORACIQUE


Carré des lombes (quadratus lumborum)








PALPATION




1. Le sujet est en procubitus. On place ses doigts de palpation juste en latéral par rapport aux muscles érecteurs du rachis, à la région lombale.



2. La première chose à faire est de localiser le bord latéral des muscles érecteurs du rachis (pour cela, on demande au sujet de soulever la tête et le haut du tronc au-dessus de la table). On place ensuite ses doigts de palpation juste en dehors du bord latéral des érecteurs du rachis.


3. On pratique une palpation directe par une pression dirigée en médial, en profondeur des muscles érecteurs du rachis ; on doit sentir le muscle carré des lombes.


4. Pour mettre en évidence le carré des lombes, on demande au sujet de faire une élévation du bassin du même côté, au niveau de la charnière lombosacrale et on doit sentir la contraction du muscle carré des lombes (figure 8-16, A).



5. Une fois que le muscle est localisé, on le palpe en médial et en supérieur, en se dirigeant vers la 12e côte ; en médial et en inférieur vers la crête iliaque ; et directement en médial vers les processus transverses du rachis lombal (figure 8-16, B).





RACHIS ET CAGE THORACIQUE : Groupe des muscles intercostaux


Intercostaux externes, intercostaux internes (intercostales externi, intercostales interni)



Le groupe des muscles intercostaux est composé des muscles intercostaux externes et internes (figure 8-17). Ces muscles sont situés à la région antérieure, latérale et postérieure du thorax. Selon la région, ils sont soit profonds par rapport à d’autres muscles, soit superficiels et, dans ce cas, facilement palpables. La direction des fibres de ces deux muscles est perpendiculaire l’une par rapport à l’autre. La direction des fibres des intercostaux externes est identique à celle du muscle oblique externe, tandis que la direction des fibres des muscles intercostaux internes est similaire à celle du muscle oblique interne.







PALPATION







RACHIS ET CAGE THORACIQUE


Élévateurs des côtes (levatores costarum)



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Apr 23, 2017 | Posted by in MÉDECINE COMPLÉMENTAIRE ET PROFESSIONNELLE | Comments Off on 8: Muscles du rachis et de la cage thoracique

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