Chapitre 8. Maladies des artères des membres inférieurs
ANATOMIE
Les ultrasons permettent l’étude des artères depuis le diaphragme jusqu’aux pieds (Fig. 8-1, Fig. 8-2, Fig. 8-3 and Fig. 8-4).
Fig. 8-1 |
Fig. 8-2 |
Fig. 8-3 |
Fig. 8-4 |
Aorte abdominale
Artère iliaque commune (AIC)
Artère iliaque interne (AII)
Artère iliaque externe (AIE)
Artère fémorale commune (AFC)
Artère fémorale profonde (AFP)
Artère fémorale superficielle (AFS)
Artère poplitée
Tronc tibiopéronier
Artère tibiale postérieure (ATP)
Artère tibiale antérieure (ATA)
Artère fibulaire
ASPECTS CLINIQUES DE LA MALADIE OCCLUSIVE
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES LOCORÉGIONAUX
La maladie occlusive est en général due à l’athérosclérose et est habituelle-ment segmentaire plutôt que diffuse. Les sténoses sont dues à la présence de plaques athéromateuses (Fig. 8-5). Les occlusions peuvent être provo-quées par des plaques ou une thrombose secondaire de branches vascula-risant les collatérales. Les localisations fréquentes sont l’aorte sous-rénale sur toute sa longueur, l’AIC et l’AIE qui n’ont pas de collatérales ou seule-ment des collatérales de petit calibre (Fig. 8-6). Les occlusions infra-ingui-nales peuvent intéresser l’AFS entre deux volumineuses branches de division musculaires, l’artère poplitée et les artères de jambe (Fig. 8-7). Les occlusions peuvent être multiples, séparées par des segments perméables (Fig. 8-8).
Fig. 8-5 D’après la Fig. 12-1e et f, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée. |
Fig. 8-6 D’après la Fig. 12-16a et b, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée. |
Fig. 8-7 D’après les Fig. 12-16d et 12-17b, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée. |
Fig. 8-8 D’après les Fig. 12-16i et 12-17a, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée. |
ASPECTS CLINIQUES
La sévérité des symptômes (Fig. 8-9) dépend des facteurs suivants :
Fig. 8-9 D’après la Fig. 8-3 de Myers KA, Sumner DS, Nicolaides AN, Lower limb ischaemia, Londres, Medorion, 1997. |
■ quelles sont les artères atteintes ;
■ l’étendue et le nombre de lésions ;
■ s’il s’agit d’une sténose ou d’une occlusion ;
■ le développement des voies de circulation collatérales.
Il faut inspecter les jambes et les pieds du patient. Les pouls fémoral, poplité, tibial postérieur et dorsal du pied sont palpés pour déterminer s’ils sont normaux, diminués ou absents. Avec le stéthoscope, on recherche des souffles au niveau des portions supérieure et moyenne de l’abdomen, de la région inguinale, de l’anneau des adducteurs, et de la fosse poplitée.
Claudication intermittente
■ une douleur musculaire apparaissant à l’effort ;
■ une sensation de fatigue, de jambe lourde ou de blocage à l’effort ;
■ une diminution de la distance de marche en pente ;
■ une claudication apparaissant après une distance constante ;
■ un soulagement de la douleur au bout de 3 à 5min de repos.
La claudication peut être limitée au seul mollet quel que soit le niveau de la maladie. La douleur du mollet et de la cuisse correspond toujours à une maladie proximale atteignant l’AFS, tandis qu’une claudication fessière indique une atteinte de l’aorte, des AIC ou des AII. De temps à autre, la claudication n’intéresse que la région fessière lors d’une atteinte de l’AII, la région de la cuisse lors d’une atteinte de l’AFP, et le pied lors d’une atteinte des artères de jambe.
Syndrome de Leriche
■ une claudication fessière, de la cuisse ou du mollet ;
■ une impuissance ;
■ des pouls fémoraux diminués ou absents.
Ischémie critique
Une ischémie sévère est en général due à une atteinte variée.
■ Les douleurs de décubitus surviennent surtout la nuit.
■ Une ulcération d’origine ischémique peut se développer au niveau de points de pression ou dans des zones de traumatisme.
■ La gangrène (infarcissement avec putréfaction secondaire) atteint en général les orteils, mais peut également être observée au niveau du talon ou du compartiment tibial antérieur.
■ De petits embols multiples peuvent être à l’origine d’un syndrome de l’orteil bleu.
• niveau aorto-iliaque ≈ 25 %
• niveau fémoropoplité ≈ 65 %
• niveau sous-poplité ≈ 10 %, l’atteinte étant plus fréquente chez les diabétiques.
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
■ une sciatique et d’autres maladies d’origine nerveuse ;
■ une sténose du canal vertébral ;
■ une arthrite ;
■ des étiologies musculosquelettiques ;
■ une claudication d’origine veineuse.
TRAITEMENT
Différentes options sont possibles selon la sévérité de la maladie (Fig. 8-10).
Fig. 8-10 D’après la Fig. 8-4 de Myers KA, Sumner DS, Nicolaides AN, Lower limb ischaemia, Londres, Medorion, 1997. |
La maladie atteint fréquemment plus d’un segment artériel et il peut être difficile de déterminer les contributions relatives de chacun des segments.
Traitement endovasculaire
De nombreuses sténoses et occlusions peuvent être traitées efficacement par dilatation au ballonnet ou mise en place de stent (Fig. 8-11).
Fig. 8-11 |
Endartériectomie chirurgicale
Les lésions athéromateuses et les couches internes de la média sont « épluchées » et l’on met sur l’incision artérielle un patch veineux ou synthétique pour élargir l’artère (Fig. 8-12).
Fig. 8-12 D’après la Fig. 12-18, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée. |
Pontages chirurgicaux et greffons
Les chirurgiens préfèrent des veines autologues pour les pontages infra-inguinaux avec greffon (Fig. 8-13). La veine peut être inversée de telle sorte que les valvules ne s’opposent pas au flux, ou non inversée in situ après avoir détruit les valvules et lié les afférences. Peuvent être utilisées pour les pontages des veines saphènes longues ou courtes, homo- ou controlatérales, ou des veines du bras. Elles doivent être examinées avant l’intervention pour s’assurer qu’elles sont suffisamment grandes et qu’elles ne sont pas thrombosées.
Fig. 8-13 D’après la Fig. 5-9, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée. |
Les greffons synthétiques faits de Dacron® ou de polytétrafluoro-éthylène (PTFE) sont utilisés pour les greffes abdominales (Fig. 8-14) ou les greffes infra-inguinales avec une anastomose distale au-dessus du genou, ou bien lorsque aucune veine satisfaisante ne peut être trouvée. Des greffons composites associant une veine autologue et du matériel synthétique peuvent également être utilisés.
Fig. 8-14 Fig. 8-14 A d’après la Fig. 13-10, de Queral L, in Bergan JJ, Yao JS, Surgery of the aorta and its body branches, New York, Grune and Stratton, 1979. Reproduction autorisée. |
CE QUE LES MÉDECINS DOIVENT SAVOIR
■ Existe-t-il une maladie artérielle ?
■ La maladie est-elle uni- ou bilatérale ?
■ Quel est le facteur limitant la marche ?
■ Jusqu’à quel degré la marche est-elle limitée ?
■ les localisations de la maladie ;
■ si la maladie intéresse de multiples segments ;
■ la nature de chaque lésion, sténose ou occlusion ;
■ la sévérité des sténoses ;
■ l’étendue de chaque lésion.
ASPECTS CLINIQUES DES ANÉVRISMES
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES LOCORÉGIONAUX
La distribution des anévrismes est différente de celle de la maladie occlusive (Fig. 8-15).
Fig. 8-15 D’après la Fig. 12-19, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
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