8: Le complexe QRS

8 Le complexe QRS


L’allure des complexes QRS normaux varie en fonction de chacune des 12 dérivations de l’ECG (figure 8.1).



Lorsque vous analysez un ECG, vérifiez soigneusement la taille et la morphologie des complexes QRS de chacune des dérivations et posez-vous les quatre questions suivantes :






Dans ce chapitre, nous allons vous aider à répondre à ces questions et à interpréter les anomalies que vous pourriez rencontrer.



Certaines ondes R ou S sont-elles trop amples ?


La hauteur de l’onde R et la profondeur de l’onde S varient d’une dérivation à l’autre sur un ECG normal (comme le montre la figure 8.1). En règle générale, sur un tracé normal :







Examinez toujours soigneusement les ondes R et S sur chaque dérivation et vérifiez si elles sont conformes à ces critères. Sinon, recherchez en premier lieu un étalonnage incorrect de l’ECG (1 mV = 10 mm).


Si l’étalonnage est correct, recherchez si votre patient est concerné par l’une des situations suivantes :







Chacune de ces conditions est discutée dans les pages suivantes.


De même, si le complexe QRS est anormalement large, pensez au bloc de branche qui est abordé plus loin dans ce chapitre.



Hypertrophie ventriculaire gauche


L’hypertrophie du ventricule gauche est à l’origine de grandes ondes R dans les dérivations qui « regardent » le ventricule gauche – c’est-à-dire DI, aVL, V5 et V6 – et de modifications inverses (image en miroir) des ondes S dans les dérivations qui « regardent » le ventricule droit – V1 et V2.


Il existe de nombreux critères permettant de faire le diagnostic ECG d’hypertrophie ventriculaire gauche, de sensibilité et de spécificité variables. Généralement, les critères diagnostiques sont assez spécifiques (lorsque ces critères sont présents, la probabilité pour une hypertrophie ventriculaire gauche dépasse 90 %), mais peu sensibles (ces critères ne permettent de dépister que de 40 à 80 % des cas d’hypertrophie ventriculaire gauche). Les critères diagnostiques sont les suivants :




L’indice de Cornell comporte la mesure de l’onde S en V3 et de l’onde R en aVL. L’hypertrophie ventriculaire gauche est définie par la somme de ces deux mesures > 28 mm chez l’homme et > 20 mm chez la femme.


Le score de Romhilt- Estes attribue des points en fonction de la présence de certains critères. Un score de 5 permet d’affirmer l’existence d’une hypertrophie ventriculaire gauche et un score de 4 en suggère la probabilité. Les points sont attribués comme suit :








La figure 8.2 montre l’ECG d’un patient porteur d’HVG.



S’il existe des signes évidents d’HVG sur l’ECG, recherchez également des signes en faveur d’une « surcharge de pression » :




Un exemple d’HVG avec « surcharge de pression » est présenté sur la figure 9.16.


L’échocardiographie permet de porter le diagnostic d’HVG. Le traitement est habituellement celui de la cause (tableau 8.1).


Tableau 8.1 Causes de l’hypertrophie ventriculaire gauche





Hypertension
Sténose aortique
Coarctation de l’aorte
Cardiomyopathie hypertrophique


Jul 3, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 8: Le complexe QRS

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access