8 Le complexe QRS
L’allure des complexes QRS normaux varie en fonction de chacune des 12 dérivations de l’ECG (figure 8.1).

Fig. 8.1 ECG « 12 dérivations » normal
Point clé : l’aspect des complexes QRS varie d’une dérivation à l’autre
Certaines ondes R ou S sont-elles trop amples ?
La hauteur de l’onde R et la profondeur de l’onde S varient d’une dérivation à l’autre sur un ECG normal (comme le montre la figure 8.1). En règle générale, sur un tracé normal :
Chacune de ces conditions est discutée dans les pages suivantes.
Hypertrophie ventriculaire gauche
L’hypertrophie du ventricule gauche est à l’origine de grandes ondes R dans les dérivations qui « regardent » le ventricule gauche – c’est-à-dire DI, aVL, V5 et V6 – et de modifications inverses (image en miroir) des ondes S dans les dérivations qui « regardent » le ventricule droit – V1 et V2.
3 points – (a) pour une onde R ou S dans les dérivations des membres de 20 mm ou plus, (b) pour une onde S en dérivations thoraciques droites de 25 mm ou plus, ou (c) pour une onde R en dérivations thoraciques gauches de 25 mm ou plus ;
3 points – pour des modifications du segment ST et de l’onde T (d’allure « typique ») en l’absence de traitement digitalique (1 point pour les digitaliques) ;
3 points – pour une terminaison de l’onde P en V1 dépassant 1 mm de profondeur et d’une durée supérieure à 0,04 s ;
1 point – pour une déflexion intrinsécoïde (intervalle entre le début du complexe QRS et le pic de l’onde R) en V5 ou V6 supérieure à 0,05 s.La figure 8.2 montre l’ECG d’un patient porteur d’HVG.
S’il existe des signes évidents d’HVG sur l’ECG, recherchez également des signes en faveur d’une « surcharge de pression » :
Un exemple d’HVG avec « surcharge de pression » est présenté sur la figure 9.16.
L’échocardiographie permet de porter le diagnostic d’HVG. Le traitement est habituellement celui de la cause (tableau 8.1).
Tableau 8.1 Causes de l’hypertrophie ventriculaire gauche
| Hypertension Sténose aortique Coarctation de l’aorte Cardiomyopathie hypertrophique |
Hypertrophie ventriculaire droite
L’hypertrophie ventriculaire droite (HVD) est à l’origine d’une onde R « dominante » (c’est-à-dire plus importante que l’onde S) dans les dérivations qui « regardent » le ventricule droit, particulièrement en V1. L’HVD est également associée à :
La figure 8.3 montre l’ECG d’un patient porteur d’une HVD avec « surcharge de pression ». Si vous suspectez une HVD, cherchez une cause sous-jacente (tableau 8.2). Le traitement de l’HVD se confond avec celui de la cause.
Tableau 8.2 Causes d’hypertrophie ventriculaire droite
| Hypertension artérielle pulmonaire Sténose pulmonaire |
Infarctus myocardique postérieur
L’infarctus myocardique postérieur est l’une des rares causes d’onde R « dominante » en V1 (tableau 8.3)
Tableau 8.3 Causes d’onde R « dominante » en V1
| Hypertrophie ventriculaire droite Infarctus myocardique postérieur Syndrome de Wolff-Parkinson-White (faisceau accessoire situé à gauche) |
.L’infarctus de la paroi postérieure du ventricule gauche induit des signes électriques inverses lorsqu’il est regardé par les dérivations thoraciques antérieures. Ainsi, l’aspect habituel d’ondes Q pathologiques, d’élévation du segment ST et d’ondes T inversées prendra l’aspect d’ondes R, de sous-décalage du segment ST et de grandes ondes T positives lorsqu’elles sont vues par les dérivations V1-V3 (figure 8.4).





