8: Facteurs de qualité de l’image en IRM

Chapitre 8 Facteurs de qualité de l’image en IRM



En IRM, la qualité de l’image est un élément primordial dans le rendement diagnostique. Elle dépend d’un grand nombre de paramètres dont certains (liés à l’appareillage) sont indépendants de l’opérateur ; d’autres en revanche sont directement accessibles lors de la programmation de la séquence. Il n’y a pas de combinaison « miracle » et l’image résultante est toujours un compromis où interviennent l’ensemble de ces paramètres, la durée d’acquisition et bien évidemment la pathologie explorée. Nous nous intéresserons principalement dans ce chapitre aux paramètres accessibles à l’opérateur dont le choix guidé en connaissance de cause peut amplement améliorer la qualité de l’image. Cette dernière est également influencée par les artéfacts qui seront traités dans le chapitre 11.



Critères de qualité de l’image


La qualité de l’image est difficile à apprécier objectivement. Néanmoins, certaines mesures physiques permettent de l’évaluer :





Ces critères objectifs de qualité sont interdépendants et liés au temps d’acquisition de l’image (directement pour le premier et le dernier).


Pour résoudre un problème diagnostique donné, l’opérateur sera amené à privilégier l’une de ces données (par exemple la résolution spatiale pour un micro-adénome hypophysaire et le contraste pour un hémangiome hépatique).



Le rapport signal sur bruit


Le rapport signal sur bruit (S/B) est certainement le facteur qui conditionne le plus la qualité de l’image de résonance magnétique. Il influencera le contraste et la résolution spatiale : le problème posé à l’opérateur est celui de la recherche du meilleur S/B avec la meilleure résolution spatiale, c’est-à-dire le plus petit voxel. Ces deux facteurs sont antinomiques et, de plus, prolongent le temps d’acquisition.


Le signal de résonance magnétique est, nous le savons, relativement faible. Il est obtenu par la mesure du courant induit dans l’antenne réceptrice. Il dépend de facteurs inhérents aux tissus explorés : ρ, image et image. Il est également influencé par certaines caractéristiques de l’appareillage : champ image, gradients de champs, impulsions RF, antennes.


Enfin, il dépend des paramètres d’acquisition sélectionnés par l’opérateur : TR, TE, angle de bascule, volume du voxel, nombre de lignes de la matrice, nombre d’excitations, bande passante.


Le bruit est l’ensemble des signaux indésirables qui dégradent la formation de l’image. Il est aléatoire ou cohérent et provient :





L’intensité du signal en spin écho est donnée par la relation :



[1] image



Cette équation montre que le signal est proportionnel à la densité protonique. Il dépend également de deux paramètres tissulaires image et image et de deux paramètres TR et TE opérateur-dépendants qui permettent de moduler le contraste [et du flux f(v)].


Pour un contraste donné, le rapport S/B peut alors s’exprimer en fonction des autres paramètres :



image [2]



Vvox = volume du voxel = dx · dy · Ec (dimension en x, en y et épaisseur de coupe) ; Np = nombre de lignes de la matrice (p pour phase = nombre d’étapes de codage de phase) ; Nex = nombre d’excitations ; BP = bande passante.


Le rapport S/B peut être évalué sur une image (fig. 8-1). En effet, la mesure du signal moyen Sm sur une zone homogène de l’image comporte une certaine incertitude ; cette fluctuation d’un voxel à l’autre autour de la valeur S est appelée « déviation standard » ou « écart type » : elle correspond au bruit. Le rapport S/B peut donc être défini comme le rapport Sm sur la déviation standard : Sm/DS. Il est également possible de mesurer la déviation standard de l’image dans une zone de signal nul hors de l’objet. Cependant, par cette méthode, le bruit est majoré et le rapport ainsi calculé ne sera qu’une fonction du rapport S/B.







Corollaire : le temps d’acquisition


Le temps d’acquisition est un élément incontournable en exploration IRM. Il s’oppose souvent aux efforts entrepris pour améliorer la qualité de l’image.


Le temps d’acquisition se calcule de la manière suivante (voir Chapitre 6) :


En 2DFT :



[3] image



TR = temps de répétition ; Np (ou Nl ou Cp) = nombre de lignes de la matrice ou nombre d’incrémentations du gradient de codage de phase ; Nex = nombre d’excitations.


Le temps d’acquisition est un élément primordial car il conditionne la durée de l’immobilité du patient durant la séquence, et par conséquent la qualité de l’exploration.


Les paramètres mis en œuvre pour son calcul influencent soit le rapport S/B, soit la résolution, soit le contraste. Le temps d’acquisition est donc à considérer comme un élément supplémentaire dans les critères de qualité d’une image IRM.


Rappelons de plus qu’il est possible de réaliser plusieurs coupes (mode multicoupes) durant le même temps d’acquisition. Le nombre total de coupes réalisable est fonction du TR et du TEt (TE du dernier écho : « tardif ») ; il est égal à :



[4] image



où ts représente un temps supplémentaire propre à chaque appareil.


En 3DFT, le temps d’acquisition dépend, outre les paramètres évoqués dans la relation [3], d’un second gradient de phase (Npz) dans l’axe de sélection de coupes correspondant au nombre de partitions dans le volume ou au nombre de coupes (voir Chapitre 6) :


En 3DFT :



[5] image



Npy = nombre de lignes de la matrice ou nombre d’incrémentations du gradient de codage de phase ; Npz = nombre d’incrémentations du second gradient de phase dans l’axe de sélection de coupe ou nombre de coupes.


Enfin, le temps d’acquisition pourra encore dépendre de paramètres supplémentaires en imagerie rapide (voir Chapitre 9).


Ainsi, la qualité d’image est un problème permanent qui se pose à l’opérateur en IRM. Celui-ci est constamment à la recherche du meilleur compromis possible entre un bon rapport signal sur bruit, une résolution spatiale optimale et une durée d’examen acceptable. Pour un contraste donné, ces trois paramètres sont liés, l’amélioration dans un domaine se faisant au détriment de l’un ou des deux autres (fig. 8-3).



C’est essentiellement en jonglant avec les différents paramètres qu’il sera possible de maintenir une qualité d’image optimale.



Les paramètres en exploration IRM


La complexité de l’IRM tient certainement à l’aspect multiparamétrique de cette technique. Les paramètres mis en jeu vont influencer la qualité de l’image en modifiant un ou plusieurs des critères étudiés précédemment. Rappelons que certains paramètres sont inaccessibles à l’opérateur ; d’autres, en revanche, dépendent directement du paramétrage lors de la préparation de la séquence d’acquisition.



Les paramètres non opérateur-dépendants


Il s’agit des paramètres sur lesquels l’opérateur n’a que peu de contrôle. Ils sont de deux types.





Les paramètres opérateur-dépendants


Ils sont accessibles lors de la mise en place d’une séquence d’acquisition et vont permettre à l’opérateur d’effectuer le choix optimal en fonction de la région explorée et de la lésion recherchée.



Les paramètres qui modifient le contraste


Pour les séquences courantes (spin écho et écho de gradient), les paramètres accessibles sont le TR, le TE et l’angle de bascule θ.


En spin écho, où se succèdent des impulsions RF de 90° et de 180°, le contraste est déterminé par une combinaison des TR et TE (voir Chapitre 5) :





Par ailleurs, nous savons que la repousse de l’aimantation longitudinale est plus importante pour un TR long. On peut en déduire que le rapport S/B augmente avec le TR jusqu’à une valeur maximale : ainsi, 96 % du signal disponible sont obtenus lorsque TR = 3 image, le signal étant proportionnel à [1 – exp (– TR/image)]. En revanche, lorsque le TR diminue (en pratique TR < image), l’aimantation longitudinale ne repoussera pas suffisamment, d’où une diminution du signal disponible et par conséquent une dégradation du rapport S/B (fig. 8-4). De plus, les TR courts permettent la réalisation de moins de coupes (relation [4]), mais ils diminuent le temps d’acquisition (relation [3]).



Le rapport S/B dépend également du TE. Le TE optimal est le TE minimal permis par l’appareil. En effet, lorsque le TE augmente, le signal diminue (décroissance en image) (fig. 8-5). Pour compenser cette baisse de signal lorsque le TE augmente, certains imageurs permettent de réduire la largeur de la bande passante (BP), d’où une augmentation du signal (relation [2] : image). Ainsi, pour des TE longs, indispensables pour obtenir une pondération image, la perte de signal est moins importante que prévu. Néanmoins, le nombre de coupes diminue lorsque le TE augmente.


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Jun 17, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 8: Facteurs de qualité de l’image en IRM

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