8: Diagnostic et bilan d’extension d’une tumeur du nasopharynx

Chapitre 8 Diagnostic et bilan d’extension d’une tumeur du nasopharynx



Le nasopharynx, encore appelé cavum ou rhinopharynx, constitue la partie supérieure haute du pharynx et des voies aérodigestives supérieures (VADS). Il est situé juste sous la base du crâne et constitue une zone de carrefour entre les fosses nasales, les VADS, les espaces profonds de la face et surtout la base du crâne et l’endocrâne.


La majeure partie des lésions tumorales du nasopharynx sont des tumeurs malignes ; il est donc capital dans le bilan d’extension d’analyser finement cette zone de carrefour et les multiples extensions possibles, en particulier aux foramens de la base du crâne et aux espaces profonds.



Rappel anatomique


Le nasopharynx (fig. 8-1) a la forme d’un cube ouvert vers l’avant, situé juste sous la base du crâne (sous le sphénoïde). Sa limite supérieure est le corps du sphénoïde en haut, se poursuivant vers l’arrière par le clivus puis par le rachis. Il est situé en arrière des fosses nasales (les choanes). Il poursuit vers le haut l’oropharynx, la limite virtuelle entre naso- et oropharynx est le voile du palais, on situe par convention sa limite inférieure à hauteur du bord supérieur de l’arc antérieur de l’atlas [1].



Le nasopharynx est recouvert d’une muqueuse de type épithéliale, qui délimite l’espace muqueux pharyngé.


Cet espace muqueux contient la muqueuse, du tissu lymphoïde, des glandes salivaires accessoires, des reliquats cellulaires de la notochorde, les muscles élévateur et tenseur du voile. Il réalise deux reliefs muqueux (fig. 8-2) :





La configuration du torus tubaire explique pourquoi, sur une coupe axiale, la fossette de Rosenmüller apparaît postérieure alors que, sur une coupe frontale, elle apparaît supérieure par rapport à l’orifice de la trompe d’Eustache [2].


Le tissu lymphoïde est plus développé au niveau du toit du cavum. Son volume est plus développé chez l’enfant puis il va décroître pour disparaître à partir de 30 ans.


En profondeur, l’espace muqueux pharyngé est limité par un fascia, le fascia pharyngo-basilaire (fig. 8-2b), structure fibreuse solide qui a un rôle capital pour maintenir ouvert vers l’avant cet espace et réaliser la séparation du nasopharynx avec les espaces profonds de la face [3]. Ce fascia pharyngo-basilaire s’insère sur la base du crâne ; vers l’avant il s’insère sur la ptérygoïde interne ; vers le haut il s’insère sur la face inférieure du rocher, en interne par rapport au foramen ovale, le laissant donc à l’extérieur. Par contre le foramen déchiré avec le relief du canal carotidien se situe en interne par rapport à son insertion (fig. 8-2c). Vers l’arrière, il s’attache sur le tubercule pharyngien de l’occipital et se réfléchit plus bas sur les muscles prévertébraux. Il présente au niveau de sa partie postérolatérale une ouverture laissant le passage au muscle élévateur du voile et à la trompe d’Eustache.


On comprend donc que cette barrière, ce fascia pourtant solide, présente deux points faibles, qui vont être des voies d’extension privilégiées pour les tumeurs [2, 4] :




Latéralement par rapport au cavum, séparés par le fascia pharyngo-basilaire se trouvent les espaces profonds de la face : en avant l’ espace parapharyngé (préstylien), plus postérieur, l’ espace carotidien (rétrostylien). En arrière se situe l’espace rétropharyngé qui est situé en avant du plan prévertébral ; cet espace rétropharyngé est en continuité, sans limite anatomique, avec l’espace carotidien. Il contient principalement des ganglions constituant le premier relais lymphatique du cavum.



Tumeurs malignes du nasopharynx







Bilan d’extension en imagerie


Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 8: Diagnostic et bilan d’extension d’une tumeur du nasopharynx

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access