8: Dermatoses auto-immunes et à médiation immune

Chapitre 8


Dermatoses auto-immunes et à médiation immune







Pemphigus foliacé




Caractéristiques


Le pemphigus foliacé est une dermatose auto-immune caractérisée par la production d’anticorps dirigés contre un des composants des molécules d’adhésion situées sur les kératinocytes. Le dépôt d’anticorps dans les espaces intercellulaires entraîne le détachement des cellules les unes des autres dans les couches supérieures de l’épiderme (acantholyse). Le pemphigus foliacé est certainement la dermatose auto-immune la plus fréquente chez le chien et le chat. Les animaux de toutes races, de tous âges et des deux sexes peuvent être affectés, mais parmi les chiens, l’Akita et le Chow Chow sont peut-être prédisposés. Le pemphigus foliacé est généralement idiopathique, mais certains cas peuvent être induits par des médicaments ou représenter une séquelle de maladie cutanée inflammatoire chronique.


Les lésions primaires sont des pustules superficielles. Cependant, il est souvent difficile d’isoler des pustules intactes car elles sont fragiles, se rompent facilement et sont masquées par les poils. Les lésions secondaires incluent érosions, croûtes, squames, collerettes épidermiques et alopécie. Les lésions sur le chanfrein, les pavillons auriculaires et les coussinets sont caractéristiques d’une dermatose auto-immune. La maladie débute généralement sur le chanfrein, autour des yeux et sur les pavillons auriculaires avant de se généraliser. Une dépigmentation nasale accompagne souvent les lésions faciales. Les lésions cutanées présentent un prurit variable et peuvent aller et venir. L’hyperkératose des coussinets est fréquente et peut être le seul symptôme chez certains chiens et chats. Les lésions buccales sont rares. L’atteinte cutanéomuqueuse est généralement minime chez le chien. Chez le chat, les lésions autour des bourrelets unguéaux et des mamelles sont une caractéristique unique et fréquente du pemphigus. Lors de formes généralisées, il est possible d’observer la présence concomitante d’une lymphadénomégalie, d’un œdème des membres, de fièvre, d’anorexie et d’abattement.




Diagnostic




1. Exclure les autres hypothèses diagnostiques


2. Cytologie (pustule) : mise en évidence de neutrophiles et de cellules acantholytiques. La présence d’éosinophiles est également possible.


3. Anticorps antinucléaires (AAN) : négatifs, mais des résultats faux positifs sont fréquents.


4. Dermatohistopathologie : pustules sous-cornées contenant des neutrophiles et des cellules acantholytiques, avec un nombre variable d’éosinophiles.


5. Immunofluorescence ou immunohistochimie (échantillons de biopsies cutanées) : la détection du dépôt d’anticorps intercellulaire est suggestive de la maladie, mais des résultats faux positifs et faux négatifs sont possibles. Les résultats positifs doivent être confirmés par un examen histologique.


6. Culture bactérienne (pustule) : généralement stérile, mais des bactéries peuvent parfois être isolées en cas d’infection secondaire.



Traitement et pronostic




1. Un traitement symptomatique avec des shampoings peut aider à retirer les croûtes.


2. Pour traiter ou prévenir l’apparition d’une pyodermite secondaire chez le chien, administrer de façon appropriée une antibiothérapie systémique longue durée (au minimum 4 semaines). Les chiens recevant des antibiotiques pendant la phase d’induction de la thérapie immunosuppressive présentent une augmentation significative du taux de survie par rapport aux chiens traités uniquement avec des médicaments immunosuppresseurs. Poursuivre l’antibiothérapie jusqu’à ce que le traitement immunosuppresseur concomitant contrôle le pemphigus.


3. Le but du traitement est de contrôler la maladie et ses symptômes par l’utilisation des traitements les plus sûrs et aux doses les plus faibles possibles. Il convient typiquement d’avoir recours à l’utilisation combinée de plusieurs traitements (voir tableau 8.1) afin de mettre en place une stratégie thérapeutique multimodale qui puisse minimiser les effets délétères entraînés par une stratégie thérapeutique utilisée seule. Suivant la sévérité de la maladie, on sélectionnera des traitements plus ou moins agressifs. Afin d’entraîner une rémission de la maladie, utiliser initialement des doses importantes puis les réduire progressivement sur une période de 2 à 3 mois jusqu’à atteindre la dose efficace la plus faible possible.



a. Traitement topique : l’application toutes les 12 heures de produits à base de corticoïdes ou de tacrolimus aide à réduire l’inflammation et permet de diminuer les doses thérapeutiques systémiques nécessaires au contrôle des symptômes. Après rémission, réduire la fréquence d’application afin de réduire les effets indésirables locaux.


b. Traitements systémiques conservateurs (voir tableau 8.1) : ces traitements comprennent les médicaments qui aident à réduire l’inflammation avec peu ou pas d’effets délétères. Ils permettent de limiter le recours aux traitements plus agressifs tels que les corticoïdes ou la chimiothérapie.


c. Corticothérapie : c’est l’une des stratégies thérapeutiques à la prédictibilité la plus fiable pour les dermatoses auto-immunes ; cependant, les effets indésirables associés peuvent être sévères en raison des doses importantes nécessaires au contrôle des symptômes. Bien qu’une corticothérapie seule puisse être efficace pour maintenir une rémission, les doses nécessaires peuvent laisser place à des effets délétères, en particulier chez le chien. Pour cette raison, l’utilisation de molécules immunosuppressives non stéroïdiennes, seules ou en association avec des glucocorticoïdes, est généralement recommandée pour un entretien longue durée.



– Administrer quotidiennement des doses orales immunosuppressives de prednisone ou de méthylprednisolone (voir tableau 8.1). Après guérison des lésions (après environ 2 à 8 semaines), réduire progressivement la dose sur une période de plusieurs (8 à 10) semaines jusqu’à atteindre la posologie la plus faible possible permettant de maintenir la rémission en jours alternés. Si aucune amélioration significative n’est observée après 2 à 4 semaines de traitement, exclure une infection cutanée concomitante, puis envisager une stratégie thérapeutique immunosuppressive alternative ou complémentaire.


– Les corticoïdes alternatifs pour les cas réfractaires à la prednisone et à la méthylprednisolone comprennent la triamcinolone et la dexaméthasone (voir tableau 8.1).


– Chez le chat, les traitements à doses immunosuppressives de triamcinolone ou de dexaméthasone sont généralement plus efficaces que les traitements à base de prednisolone ou de méthylprednisolone. Administrer oralement la triamcinolone ou la dexaméthasone quotidiennement jusqu’à obtenir une rémission (environ 2 à 8 semaines), puis réduire progressivement la dose jusqu’à atteindre la posologie permettant le maintien de la rémission, à la dose et la fréquence les plus faibles possibles (voir tableau 8.1).


– Si des effets indésirables inacceptables se développent, ou si aucune amélioration significative n’est observée en 2 à 4 semaines de traitement, envisager l’utilisation d’un corticoïde alternatif ou d’un médicament immunosuppresseur non stéroïdien (voir tableau 8.1).


d. Médicaments immunosuppresseurs non stéroïdiens. La ciclosporine, l’azathioprine (uniquement chez le chien), le chlorambucil, le cyclophosphamide, le mycophénolate mofétil et le léflunomide (voir tableau 8.1) font partie des traitements pouvant être efficaces. Un effet bénéfique s’observe dans les 8 à 12 semaines après la mise en place du traitement. Après rémission, tenter de réduire progressivement la dose et la fréquence d’administration du médicament immunosuppresseur non stéroïdien pour un traitement d’entretien au long cours.


4. Le pronostic est correct à bon. Bien que certains animaux restent en rémission après réduction progressive et interruption du traitement immunosuppresseur, la plupart des animaux nécessitent un traitement à vie pour maintenir la rémission. Il est essentiel de réaliser une surveillance régulière des signes cliniques, des hémogrammes, des bilans biochimiques et d’ajuster au besoin les traitements. Les complications potentielles d’une thérapie immunosuppressive incluent des réactions médicamenteuses inacceptables et une infection bactérienne, une dermatophytose ou une démodécie secondairement induites par l’immunosuppression.





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Figure 8.2 Pemphigus foliacé. Même chien que sur la figure 8.1. Les lésions d’alopécie papulocroûteuses sont visibles sur la face. Noter la ressemblance des lésions avec celles d’une folliculite ; cependant, la répartition des lésions est caractéristique.






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Figure 8.4 Pemphigus foliacé. Même chien que sur la figure 8.3. Cette dermatite papulocroûteuse alopécique sur la face et le planum nasal est caractéristique d’une dermatose auto-immune. Noter la ressemblance des lésions avec celles d’une folliculite ; cependant, l’absence de follicules sur le planum nasale permet de singulariser ce type de lésion caractéristique.






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Figure 8.6 Pemphigus foliacé. Même chien que sur la figure 8.5. Les lésions sur le planum nasal sont caractéristiques d’une dermatose auto-immune.















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Figure 8.17 Pemphigus foliacé. Vue rapprochée du chat de la figure 8.16. La dermatite papulocroûteuse alopécique de la face et des pavillons auriculaires est typique d’une dermatite auto-immune.




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Figure 8.18 Pemphigus foliacé. Même chat que celui de la figure 8.16. L’éruption papulocroûteuse sur le pavillon auriculaire est un signe typique de dermatose auto-immune.



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Figure 8.19 Pemphigus foliacé. Même chat que celui de la figure 8.16. Une dermatite alopécique, érosive et croûteuse autour des mamelles est un signe typique et courant de pemphigus foliacé chez le chat.















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Figure 8.31 Pemphigus foliacé. Vue rapprochée du chien de la figure 8.30. Mise en évidence de l’alopécie et des croûtes autour des yeux.




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Figure 8.32 Pemphigus foliacé. Même chien que sur la figure 8.30. La formation de croûtes sur les coussinets est un signe caractéristique de dermatose auto-immune.















Pemphigus érythémateux






Diagnostic




1. Exclure les autres hypothèses diagnostiques.


2. Cytologie (pustule) : mise en évidence de neutrophiles et de cellules acantholytiques. Présence possible d’éosinophiles.


3. Recherche d’anticorps antinucléaires (AAN) : peut être positif ; cependant, un résultat positif n’est qu’un élément évocateur du diagnostic, et n’est pas pathognomonique d’un pemphigus érythémateux car des titres positifs peuvent être associés à de nombreuses autres maladies chroniques.


4. Dermatohistopathologie : pustules sous-cornéennes contenant des neutrophiles et des cellules acantholytiques avec ou sans éosinophiles. Une infiltration lichénoïde avec des cellules mononucléées, des plasmocytes, des neutrophiles ou des éosinophiles peut également être présente.


5. Immunofluorescence ou immunohistochimie (échantillon de biopsie cutanée) : détection d’un dépôt d’anticorps intercellulaire. Un dépôt d’anticorps le long de la jonction dermoépidermique est également possible. Des résultats faux positifs et faux négatifs sont courants. Les résultats positifs doivent être confirmés par un examen histologique.


6. Culture bactérienne (pustule) : généralement stérile, mais des bactéries peuvent parfois être isolées en cas d’infection secondaire.



Traitement et pronostic




1. Éviter l’exposition au soleil et appliquer localement de la crème solaire afin de prévenir une exacerbation des lésions par les rayonnements ultraviolets. Les produits contenant du dioxyde de titane sont particulièrement efficaces.


2. Un traitement symptomatique avec des shampoings peut aider à retirer les croûtes.


3. Pour traiter ou prévenir l’apparition d’une pyodermite secondaire chez le chien, administrer de façon appropriée une antibiothérapie systémique longue durée (au moins 4 semaines). Les chiens recevant des antibiotiques pendant la phase d’induction du traitement immunosuppresseur présentent une hausse significative du taux de survie par rapport aux chiens traités uniquement avec des médicaments immunosuppresseurs. Poursuivre l’antibiothérapie jusqu’à ce que le traitement immunosuppresseur concomitant contrôle le pemphigus.


4. Le but du traitement est de contrôler la maladie et ses symptômes par l’utilisation des traitements les plus sûrs et aux doses les plus faibles possibles. Il convient typiquement d’avoir recours à l’utilisation combinée de plusieurs traitements (voir tableau 8.1), afin de mettre en place une stratégie thérapeutique multimodale qui puisse minimiser les effets délétères entraînés par une monothérapie. Suivant la sévérité de la maladie, on sélectionne des traitements plus ou moins agressifs. Afin d’entraîner une rémission de la maladie, utiliser initialement des doses importantes puis les réduire progressivement sur une période de 2 à 3 mois jusqu’à atteindre la dose efficace la plus faible possible.



a. Traitement topique : l’application toutes les 12 heures de topiques corticoïdes ou de tacrolimus aide à réduire l’inflammation et permet de réduire les doses thérapeutiques systémiques nécessaires au contrôle des symptômes. Après rémission, réduire la fréquence d’application afin de réduire les effets indésirables locaux.


b. Traitements systémiques conservateurs (voir tableau 8.1) : ces traitements comprennent les médicaments qui aident à réduire l’inflammation avec peu ou pas d’effets délétères. Ils permettent de limiter le recours aux traitements plus agressifs tels que les corticoïdes ou la chimiothérapie.


c. Corticothérapie : c’est l’une des stratégies thérapeutiques à la prédictibilité la plus fiable lors de dermatose auto-immune ; toutefois, les effets indésirables associés peuvent être sévères en raison des doses importantes nécessaires au contrôle des symptômes. Bien qu’une corticothérapie seule puisse être efficace pour maintenir une rémission, les doses nécessaires peuvent laisser place à des effets délétères indésirables, en particulier chez le chien. Pour cette raison, l’utilisation de molécules immunosuppressives non stéroïdiennes, seules ou en association avec des corticoïdes, est généralement recommandée pour le traitement au long cours.



– Administrer quotidiennement des doses orales immunosuppressives de prednisone ou de méthylprednisolone (voir tableau 8.1). Après guérison des lésions (après environ 2 à 8 semaines), réduire progressivement la dose sur une période de plusieurs (8 à 10) semaines jusqu’à atteindre la posologie la plus faible possible permettant de maintenir la rémission en jours alternés. Si aucune amélioration significative n’est observée après 2 à 4 semaines de traitement, exclure une infection cutanée concomitante, puis envisager une stratégie thérapeutique immunosuppressive alternative ou complémentaire.


– Les corticoïdes alternatifs pour les cas réfractaires à la prednisone et à la méthylprednisolone comprennent la triamcinolone et la dexaméthasone (voir tableau 8.1).


– Chez le chat, les traitements à doses immunosuppressives de triamcinolone ou de dexaméthasone sont généralement plus efficaces que les traitements à base de prednisolone ou de méthylprednisolone. Administrer oralement la triamcinolone ou la dexaméthasone quotidiennement jusqu’à obtenir une rémission (environ 2 à 8 semaines), puis réduire progressivement la dose jusqu’à atteindre la posologie permettant le maintien de la rémission, à la dose et la fréquence les plus faibles possibles (voir tableau 8.1)


– Si des effets indésirables inacceptables se développent, ou si aucune amélioration significative n’est observée en 2 à 4 semaines de traitement, envisager l’utilisation d’un corticoïde alternatif ou d’un médicament immunosuppresseur non stéroïdien (voir tableau 8.1).


d. Médicaments immunosuppresseurs non stéroïdiens. La ciclosporine, l’azathioprine (uniquement chez le chien), le chlorambucil, le cyclophosphamide, le mycophénolate mofétil et le léflunomide (voir tableau 8.1) font partie des traitements pouvant être efficaces. Un effet bénéfique s’observe dans les 8 à 12 semaines après la mise en place du traitement. Après rémission, tenter de réduire progressivement la dose et la fréquence d’administration du médicament immunosuppresseur non stéroïdien pour un traitement d’entretien à long terme.


5. Le pronostic est bon car, même en l’absence de traitement, cette maladie reste généralement bénigne et localisée. En cas d’utilisation de traitements immunosuppresseurs systémiques, il est essentiel de réaliser une surveillance régulière des signes cliniques, des hémogrammes, des bilans biochimiques et d’ajuster au besoin les traitements. Les complications potentielles d’une thérapie immunosuppressive incluent des réactions médicamenteuses inacceptables et une infection bactérienne, une dermatophytose ou une démodécie secondairement induite par l’immunosuppression.





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Figure 8.46 Pemphigus érythémateux. Même chien que sur la figure 8.45. Lésions érosives et dépigmentation de la truffe.





Pemphigus vulgaire




Caractéristiques


Le pemphigus vulgaire est une dermatose auto-immune caractérisée par la production d’anticorps dirigés contre des antigènes au sein ou à côté de la jonction dermoépidermique. Le dépôt d’anticorps dans les espaces intercellulaires entraîne un détachement cellulaire au niveau des couches profondes de l’épiderme (acantholyse). Il s’agit de la forme la plus sévère de pemphigus ; elle est rare chez le chien et le chat.


Des érosions, des ulcères et, rarement, des vésicules et des bulles se développent sur la peau (en particulier au niveau des ars et des aines), au niveau des jonctions cutanéomuqueuses (lits unguéaux, lèvres, narines, paupières) et au niveau des muqueuses (cavité buccale, anus, vulve, prépuce, conjonctive). Fièvre, abattement, anorexie sont souvent concomitants. Une salivation et une halithose marquées peuvent accompagner les lésions buccales. Les lésions sur la truffe, les pavillons auriculaires et les coussinets sont des signes uniques et caractéristiques de dermatose auto-immune.





Traitement et pronostic




1. Un traitement symptomatique avec des shampoings peut aider à retirer les croûtes.


2. Pour traiter ou prévenir l’apparition d’une pyodermite secondaire chez le chien, administrer de façon appropriée une antibiothérapie systémique longue durée (au minimum 4 semaines). Les chiens recevant des antibiotiques pendant la phase d’induction de la thérapie immunosuppressive présentent un meilleur taux de survie que les chiens traités uniquement avec des médicaments immunosuppresseurs. Poursuivre l’antibiothérapie jusqu’à ce que le traitement immunosuppresseur concomitant contrôle le pemphigus.


3. Le but du traitement est de contrôler la maladie et ses symptômes par l’utilisation des traitements les plus sûrs et aux doses les plus faibles possibles. Il convient typiquement d’avoir recours à l’utilisation combinée de plusieurs traitements (voir tableau 8.1), afin de mettre en place une stratégie thérapeutique multimodale qui puisse minimiser les effets délétères d’une monothérapie. Suivant la sévérité de la maladie, on sélectionne des traitements plus ou moins agressifs. Afin d’entraîner une rémission de la maladie, utiliser initialement des doses plus importantes, puis les réduire progressivement sur une période de 2 à 3 mois jusqu’à atteindre la dose efficace la plus faible possible.


    Le pemphigus vulgaire étant généralement grave, il est souvent nécessaire de mettre en place un traitement agressif.


    Bien qu’une corticothérapie seule puisse être efficace pour maintenir une rémission, les doses nécessaires peuvent laisser place à des effets délétères indésirables, en particulier chez le chien. Pour cette raison, l’utilisation de molécules immunosuppressives non stéroïdiennes, seules ou en association avec des glucocorticoïdes, est généralement recommandée pour un entretien au long cours.



a. Administrer quotidiennement des doses orales immunosuppressives de prednisone ou de méthylprednisolone (tableau 8.1). Après guérison des lésions (après environ 2 à 8 semaines), réduire progressivement la dose sur une période de plusieurs (8 à 10) semaines jusqu’à atteindre la dose la plus faible possible en jours alternés permettant de maintenir la rémission. Si aucune amélioration significative n’est observée après 2 à 4 semaines de traitement, exclure une infection cutanée concomitante, puis envisager une stratégie thérapeutique immunosuppressive alternative ou complémentaire.


b. Les corticoïdes alternatifs pour les cas réfractaires à la prednisone et à la méthylprednisolone comprennent la triamcinolone et la dexaméthasone (tableau 8.1).


c. Chez le chat, les traitements à doses immunosuppressives de triamcinolone ou de dexaméthasone sont généralement plus efficaces que les traitements à base de prednisolone ou de méthylprednisolone. Administrer oralement la triamcinolone ou la dexaméthasone quotidiennement jusqu’à obtenir une rémission (environ 2 à 8 semaines), puis réduire progressivement la dose jusqu’à atteindre la posologie permettant le maintien de la rémission, à la dose et la fréquence les plus faibles possibles (voir tableau 8.1).


d. Si des effets indésirables inacceptables se développent, ou si aucune amélioration significative n’est observée en 2 à 4 semaines de traitement, envisager l’utilisation d’un corticoïde alternatif ou d’un médicament immunosuppresseur non stéroïdien (voir tableau 8.1)


4. En complément de la corticothérapie, il est généralement nécessaire d’avoir recours à des médicaments immunosuppresseurs non stéroïdiens permettant de contrôler la sévérité des lésions et de limiter les effets secondaires des corticoïdes. La ciclosporine, l’azathioprine (uniquement chez le chien), le chlorambucil, le cyclophosphamide, le mycophénolate mofétil et le léflunomide (voir tableau 8.1) font partie des traitements pouvant être efficaces. Un effet bénéfique s’observe dans les 8 à 12 semaines après la mise en place du traitement. Après rémission, tenter de réduire progressivement la dose et la fréquence d’administration du médicament immunosuppresseur non stéroïdien pour un traitement d’entretien au long terme.


5. Le pronostic est correct à sombre, et un traitement à vie est généralement nécessaire pour maintenir la rémission. Il est essentiel de réaliser une surveillance régulière des signes cliniques, des hémogrammes, des bilans biochimiques sériques et d’ajuster au besoin les traitements. Les complications potentielles d’une thérapie immunosuppressive incluent des réactions médicamenteuses inacceptables et une infection bactérienne, une dermatophytose ou une démodécie secondairement induites par l’immunosuppression.
















Pemphigoïde bulleuse




Caractéristiques


Le pemphigoïde bulleuse est une maladie cutanée auto-immune caractérisée par la production d’anticorps dirigés contre les antigènes de la membrane basale (lamina lucida) à l’origine d’une séparation de l’épiderme du derme sous-jacent. Des vésicules et des bulles fragiles se forment et se rompent, laissant place à des lésions ulcérées. Cette affection est rare chez le chien.


La pemphigoïde bulleuse se présente comme une maladie ulcérative de la peau (en particulier de la tête, du cou, des ars et de l’abdomen), des jonctions cutanéomuqueuses (narines, paupières, lèvres), des muqueuses (cavité buccale, anus, vulve, prépuce, conjonctive) et des coussinets. Les vésicules et les bulles sont rares. Les chiens sévèrement atteints peuvent être anorexiques, abattus et fébriles. Les lésions sur le planum nasal, les pavillons auriculaires et les coussinets sont uniques et caractéristiques des dermatoses auto-immunes.





Traitement et pronostic




1. Un traitement symptomatique avec des shampoings peut aider à retirer les croûtes.


2. Pour traiter ou prévenir l’apparition d’une pyodermite secondaire chez le chien, administrer de façon appropriée une antibiothérapie systémique longue durée (au minimum 4 semaines). Les chiens recevant des antibiotiques pendant la phase d’induction de la thérapie immunosuppressive présentent un meilleur taux de survie que ceux traités uniquement avec des médicaments immunosuppresseurs. Poursuivre l’antibiothérapie jusqu’à ce que le traitement immunosuppresseur concomitant contrôle la maladie auto-immune.


3. Le but du traitement est de contrôler la maladie et ses symptômes par l’utilisation des traitements les plus sûrs et aux doses les plus faibles possibles. Il conviendra typiquement d’avoir recours à l’utilisation combinée de plusieurs traitements (voir tableau 8.1), afin de mettre en place une stratégie thérapeutique multimodale qui puisse minimiser les effets délétères entraînés par une monothérapie. Suivant la sévérité de la maladie, on sélectionnera des traitements plus ou moins agressifs. Afin d’entraîner une rémission de la maladie, utiliser initialement des doses importantes puis les réduire progressivement sur une période de 2 à 3 mois jusqu’à atteindre la dose efficace la plus faible possible.


    La pemphigoïde bulleuse étant généralement grave, il est souvent nécessaire de mettre en place un traitement agressif.


    Bien qu’une corticothérapie seule puisse être efficace pour maintenir une rémission, les doses nécessaires peuvent laisser place à des effets délétères indésirables, en particulier chez le chien. Pour cette raison, l’utilisation de molécules immunosuppressives non stéroïdiennes, seules ou en association avec des glucocorticoïdes, est généralement recommandée au long cours.



a. Administrer quotidiennement des doses orales immunosuppressives de prednisone ou de méthylprednisolone (voir tableau 8.1). Après guérison des lésions (après environ 2 à 8 semaines), réduire progressivement la dose sur une période de plusieurs (8 à 10) semaines jusqu’à atteindre la dose la plus faible possible permettant de maintenir la rémission en jours alternés. Si aucune amélioration significative n’est observée après 2 à 4 semaines de traitement, exclure une infection cutanée concomitante, puis envisager une stratégie thérapeutique immunosuppressive alternative ou complémentaire.


b. Les corticoïdes alternatifs pour les cas réfractaires à la prednisone et à la méthylprednisolone comprennent la triamcinolone et la dexaméthasone (voir tableau 8.1).


c. Chez le chat, les traitements à doses immunosuppressives de triamcinolone ou de dexaméthasone sont généralement plus efficaces que les traitements à base de prednisolone ou de méthylprednisolone. Administrer oralement la triamcinolone ou la dexaméthasone quotidiennement jusqu’à obtenir une rémission (environ 2 à 8 semaines), puis réduire progressivement la dose jusqu’à atteindre la posologie permettant le maintien de la rémission, à la dose et la fréquence les plus faibles possibles (voir tableau 8.1).


d. Si des effets indésirables inacceptables se développent, ou si aucune amélioration significative n’est observée en 2 à 4 semaines de traitement, envisager l’utilisation d’un glucocorticoïde alternatif ou d’un médicament immunosuppresseur non stéroïdien (voir tableau 8.1)

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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 8: Dermatoses auto-immunes et à médiation immune

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