Question 76. Elle a des règles douloureuses et/ou irrégulières (entre 18 et 40 ans) sans contraception, que faire ?
La demande
Le préliminaire
Cette plainte très fréquente doit être prise en compte sérieusement car les femmes sont parfois très gênées. Il s’agit souvent plus d’un syndrome prémenstruel.
Il faut évoquer une endométriose ou un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
En fait, il s’agit le plus souvent d’un trouble bénin mais pas mineur.
La première consultation
Il faut écouter la femme et par un interrogatoire attentif, comprendre l’importance des troubles. Il faut en rechercher l’évolution :
■ depuis quand les règles sont-elles douloureuses ?
■ la douleur commence-t-elle avant les règles ?
■ les règles sont-elles douloureuses à chaque cycle ?
■ la femme est-elle obligée d’arrêter toutes activités ?
■ la douleur est-elle uniquement abdomino-pelvienne ou s’accompagne-t-elle de céphalée (migraine) ?
Il faut noter la durée des cycles, leur espacement, leur abondance.
L’examen est adapté à l’âge de la patiente : poids, taille, pression artérielle, auscultation cardiaque et pulmonaire, aires ganglionnaires, palpation de la thyroïde, inspection de la pilosité générale, pubienne et axillaire, examen des seins et palpation de l’abdomen.
En l’absence de signes d’endométriose ou de SOPK, des examens complémentaires ne sont pas nécessaires à ce moment.
Le médecin propose des traitements antispasmodiques associés à du paracétamol ; si ce traitement n’est pas efficace on peut associer un AINS ou devant des dysménorrhées des antiprostaglandines.
Si tous ces traitements ne sont pas efficaces et si la gêne est importante il est licite de proposer, en l’absence de contre-indication, un traitement par œstroprogestatif, type pilule ou par progestatif simple pour régulariser les cycles et en diminuer l’abondance.
Le point de vue du gynécologue
La dysménorrhée (ou algoménorrhée) est un symptôme extrêmement fréquent concernant environ une femme sur deux. Dans 10 % des cas elle peut prendre la forme de douleurs intenses voire syncopales entravant l’activité quotidienne et professionnelle. L’objectif pour le praticien sera de faire la distinction entre une dysménorrhée organique et une dysménorrhée fonctionnelle afin de traiter voire d’orienter la patiente vers une consultation spécialisée.
L’irrégularité menstruelle (ou anisoménorrhée) est un trouble également fréquent. Il s’agit d’un symptôme le plus souvent distinct du précédent. Il faudra là aussi savoir dépister une anomalie sous-jacente.
Conduite à tenir devant une dysménorrhée
Rechercher une cause organique
L’endométriose pelvienne
■ Cause la plus souvent retrouvée.
■ Patiente de plus de 25 ans.
■ Association évocatrice de dysménorrhées et de dyspareunies profondes.