7: Dermatites par hypersensibilité

Chapitre 7


Dermatites par hypersensibilité




Atopie canine (allergies aux allergènes environnementaux)




Caractéristiques


L’atopie canine est une réaction d’hypersensibilité à des antigènes (allergènes) environnementaux inhalés (théorie certainement historique) ou absorbés par voie cutanée chez des individus génétiquement prédisposés. Elle est fréquente chez le chien, l’apparition des premiers symptômes survenant entre l’âge de 6 mois et 6 ans. Cependant, chez la plupart des chiens atopiques, les symptômes sont décelés entre l’âge de 1 an et 3 ans.


Les symptômes débutent par l’apparition d’un érythème cutané et d’un prurit (léchages, mordillements, grattages, frottements), pouvant être saisonniers ou non, selon l’allergène en cause. Le prurit intéresse les pieds les flancs, l’aine, les ars, la face et les oreilles. Grattage et léchage entraînent généralement des lésions cutanées secondaires comprenant une coloration du poil par la salive, une alopécie, des excoriations, des squames, des croûtes, une hyperpigmentation et une lichénification. Les pyodermites, dermatites à Malassezia et otites externes secondaires sont fréquentes. Une dermatite chronique de léchage des extrémités, une dermatite pyotraumatique récidivante, une conjonctivite, une hyperhidrose (sudation) et, plus rarement, une bronchite ou une rhinite allergiques sont possibles.




Diagnostic




1. Le léchage saisonnier des extrémités représente le symptôme le plus évocateur et le plus spécifique de l’atopie. Si les allergènes en cause sont présents toute l’année (acariens de la poussière de maison), le léchage des doigts peut être perannuel.


2. Les tests allergologiques (intradermiques, IgE spécifiques) peuvent offrir des résultats très variables suivant la méthode utilisée. On peut observer des réactions positives à l’herbe, aux pollens d’herbacés, de graminées, aux arbres, aux moisissures, aux insectes, aux squames ou à des allergènes environnementaux. Des résultats faux négatifs ou faux positifs sont possibles.


3. Dermatohistopathologie (non diagnostique) : dermatite périvasculaire superficielle pouvant être spongiotique ou hyperplasique. Les cellules inflammatoires sont principalement des lymphocytes et des histiocytes. Les éosinophiles sont peu fréquents. La présence de neutrophiles ou de plasmocytes évoque la présence d’une infection secondaire.



Traitement et pronostic




1. Prévenir l’infection ; traiter de façon appropriée toutes pyodermite, otite externe et dermatite à Malassezia secondaires. Contrôler et prévenir les infections secondaires est une composante importante de la prise en charge des chiens atopiques. Des bains tous les 3 à 7 jours accompagnés d’un traitement des oreilles après chaque bain aident à débarrasser l’animal des pollens, permet de désinfecter la peau et les conduits auditifs externes et prévient ainsi la réapparition d’infections secondaires.


2. Traitement symptomatique (contrôle du prurit) :



a. La mise en place d’un programme de lutte contre les puces est essentielle car les piqûres de puces peuvent aggraver le prurit.


b. Il est possible de réduire les symptômes cliniques grâce à l’application de shampoings antimicrobiens, d’après-shampoings antiprurigineux, de sprays (c’est-à-dire ceux à base de lait d’avoine, de pramoxine, d’antihistaminiques ou de glucocorticoïdes) tous les 2 à 7 jours ou à la demande.


c. Un traitement antihistaminique systémique réduit les signes cliniques dans la plupart des cas (tableau 7.1). Les antihistaminiques peuvent être utilisés seuls ou en association avec des glucocorticoïdes ou des acides gras essentiels pour un effet synergique. Il peut être nécessaire d’effectuer des essais thérapeutiques de 1 à 2 semaines avec différents antihistaminiques afin de sélectionner la molécule la plus efficace.



Tableau 7.1


Traitement antihistaminique chez le chien*

























































Antihistaminique Posologie
Chlorphéniramine 0,2–3 mg/kg PO toutes les 8 à 12 heures
Diphénhydramine 1–4 mg/kg PO toutes les 8 heures
Hydroxyzine 3–7 mg/kg PO toutes les 8 heures
Amitriptyline 1–2 mg/kg PO toutes les 12 heures
Cyproheptadine 0,1–2 mg/kg PO toutes les 8 à 12 heures
Triméprazine 0,5–5 mg/kg PO toutes les 8 à 12 heures
Bromphéniramine 0,5–2 mg/kg PO toutes les 12 heures
Clémastine 0,05–1,5 mg/kg PO toutes les 12 heures
Terfénadine 0,25–1,5 mg/kg PO toutes les 12 à 24 heures
Astémizole 1 mg/kg PO toutes les 12 à 24 heures
Prométhazine 1–2,5 mg/kg PO toutes les 12 heures
Loratadine** 0,5 mg/kg PO toutes les 24 heures
Cétirizine 0,5–1 mg/kg PO toutes les 24 heures
Doxépine 0,5–1 mg/kg PO toutes les 8 à 12 heures
Diménhydrinate 8 mg/kg PO toutes les 8 heures
Tripélennamine 1 mg/kg PO toutes les 12 heures
Clomipramine 1–3 mg/kg PO toutes les 24 heures

*L’auteur a mis en gras ses antihistaminiques préférés.


**N’est plus commercialisée en France. (NdT)


d. Un complément oral en acides gras essentiels (180 mg d’acide éicosapentaénoïque [EPA]/4,5 kg) aide au contrôle du prurit dans 20 à 50 % des cas, mais il peut être nécessaire de poursuivre le traitement pendant 8 à 12 semaines avant d’en observer les effets bénéfiques. Par ailleurs, un effet synergique est souvent observé lors de l’administration d’acides gras essentiels avec des glucocorticoïdes ou des antihistaminiques.


e. Le dextrométhorphane (antagoniste opioïde) peut être un complément intéressant dans la prise en charge du léchage, des mordillements et des morsures associés à une dermatite allergique chez le chien. Le dextrométhorphane est administré à raison de 2 mg/kg PO toutes les 12 heures. Un effet bénéfique doit être observé dans les 2 semaines.


f. Une corticothérapie systémique est généralement efficace dans la prise en charge du prurit (75 %), mais est presque systématiquement à l’origine d’effets secondaires légers (polyurie [PU]/polydipsie [PD]) à sévères (troubles immunitaires, démodécie et calcinose cutanée). Elle constitue une option thérapeutique utile dans le cas où l’allergie saisonnière est de courte durée, mais peut déclencher des effets indésirables inacceptables, en particulier lors d’une utilisation à long terme.



– Les corticoïdes puissants à longue durée d’action injectables sont contre-indiqués dans le traitement des allergies en raison de leurs effets anti-inflammatoires limités (3 semaines) par rapport à leurs effets métaboliques et immunosuppresseurs de longue durée (6 à 10 semaines).


– Les corticoïdes injectables à courte durée d’action (phosphate sodique de dexaméthasone à la posologie de 0,5–1 mg/kg ou acétate de prednisolone à raison de 0,1–1 mg/kg) sont efficaces pour soulager l’animal et peuvent durer 2 à 3 semaines en l’absence d’infection secondaire concomitante. Cette option thérapeutique permet au clinicien de mieux contrôler et adapter l’utilisation des corticoïdes que lors d’un traitement oral administré par le propriétaire.


– L’association de triméprazine et de prednisolone offre un effet antiprurigineux significatif avec une dose relativement limitée de prednisolone. Administrer un comprimé pour 10 à 20 kg toutes les 24 à 48 heures. La posologie doit être progressivement réduite jusqu’à atteindre la dose et la fréquence minimales efficaces.


– Administrer de la prednisone (0,25–1 mg/kg) ou de la méthylprednisolone (0,2–0,8 mg/kg) PO toutes les 24 à 48 heures pendant 3 à 7 jours. La posologie doit être progressivement réduite jusqu’à atteindre la dose et la fréquence minimales efficaces.


– Contrôler fréquemment les maladies hépatiques et les infections du tractus urinaire chez les chiens recevant des corticoïdes sur une longue période (plus de 3 mois).


3. Traitement de l’allergie (immunomodulation)



a. Réduire l’exposition aux allergènes responsables en les éliminant, dans la mesure du possible, de l’environnement. Utiliser des filtres à charbon et des filtres hautement efficaces contre les particules aériennes (HEPA [high-efficiency particulate air]) afin de réduire les concentrations en pollens, en moisissures et en poussière. Pour les chiens sensibles aux acariens de la poussière de maison, éliminer efficacement ces acariens en traitant les tapis, les matelas et les tapisseries à l’aide de benzoate de benzyle (acaricide) une fois par mois pendant 3 mois, puis une fois tous les 3 mois en relais. Jeter les vieilles literies des chiens car ces dernières accumulent des antigènes d’acariens de la poussière de maison. La déshumidification de la maison pour atteindre un taux d’humidité relative inférieur à 40 % permet de réduire la charge antigénique en acariens de la poussière de maison, en moisissures et en puces. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’avoir recours à des déshumidificateurs très efficaces capables de prélever des litres d’eau dans l’air par jour.


b. La ciclosporine aide à contrôler le prurit chez 75 % des chiens atopiques. Administrer une dose de 5 mg/kg PO toutes les 24 heures jusqu’à observer les effets bénéfiques (soit environ 4 à 6 semaines). Puis réduire progressivement la dose et la fréquence jusqu’à une administration unique toutes les 48 à 72 heures. Pour une prise en charge à long terme, environ 25 % des chiens nécessitent une dose quotidienne, 50 % peuvent être contrôlés par une dose en jours alternés et environ 25 % n’ont besoin que de deux administrations par semaine. Les glucocorticoïdes peuvent être utilisés en début de traitement afin d’accélérer la réponse. À ce jour, aucune donnée n’a pu mettre en évidence une relation statistiquement significative entre les effets immunologiques de la ciclosporine et une augmentation du risque d’apparition de tumeur ou d’infection sévère.


c. L’immunothérapie (vaccination anti-allergène) offre une réponse bonne (un traitement médical est encore nécessaire) à excellente (aucun autre traitement n’est nécessaire) chez 60 à 75 % des chiens atopiques. L’amélioration clinique est généralement constatée dans les 3 à 5 mois qui suivent la mise en place de l’immunothérapie, mais cela peut prendre un an chez certains chiens.


4. Le pronostic est bon, bien qu’un traitement pérenne soit nécessaire chez la plupart des chiens. Les rechutes (poussée de prurit avec ou sans infection secondaire) sont fréquentes ; il peut donc être utile d’ajuster périodiquement le traitement individuel du patient afin de mieux répondre à ses besoins. Chez les chiens qui deviennent difficiles à contrôler, il convient d’exclure la présence d’une infection secondaire (par exemple due à des bactéries ou à des Malassezia), d’une gale sarcoptique, d’une démodécie, d’une hypersensibilité alimentaire ou d’une dermatite par allergie aux piqûres de puces. Enfin, il convient d’exclure l’acquisition d’une nouvelle hypersensibilité à des allergènes environnementaux supplémentaires. En raison d’une composante héréditaire importante, il est déconseillé de faire reproduire les chiens (mâle ou femelle) présentant des signes cliniques de dermatite atopique.









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Figure 7.4 Atopie canine. Vue rapprochée du chien de la figure 7.3. L’alopécie et l’hyperpigmentation périoculaires dues au prurit facial sont typiques d’une maladie allergique.

















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Figure 7.18 Atopie canine. Même chien que sur la figure 7.17 avec mise en évidence d’une pododermatite sévère typique de l’atopie. Noter la présence d’un érythème sur l’abdomen, ce qui est fréquent en cas d’allergie.





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Figure 7.20 Atopie canine. Même patient que sur la figure 7.19. Ce test intradermique met en évidence des réactions positives classiques érythémateuses, surélevées et bien délimitées. Noter les différences entre les réactions positives et négatives.










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Figure 7.27 Atopie canine. Même chien que sur la figure 7.26. Mise en évidence une dermatite périoculaire secondaire à une réaction allergique.






Hypersensibilité alimentaire canine




Caractéristiques


L’hypersensibilité alimentaire chez le chien est une réaction indésirable vis-à-vis d’un aliment ou d’un additif alimentaire. Elle peut survenir à tout âge, du chiot à peine sevré au chien adulte nourri avec le même aliment depuis des années. Environ 30 % des chiens chez lesquels le diagnostic d’allergie alimentaire a été établi ont moins d’un an. L’allergie alimentaire est fréquente chez le chien.


L’hypersensibilité alimentaire canine se caractérise par la présence d’un prurit non saisonnier pouvant ou non répondre à une corticothérapie. Le prurit peut être localisé ou généralisé et intéresse généralement les oreilles, les pieds, les régions inguinales ou axillaires, la face, le cou et le périnée. La peau atteinte est généralement érythémateuse, une éruption papuleuse étant possible. Les lésions auto-infligées comprennent : alopécie, excoriations, squames, croûtes, hyperpigmentation et lichénification. Les pyodermites superficielles, les dermatites à Malassezia et les otites externes secondaires sont fréquentes. Il est également possible d’observer d’autres symptômes tels qu’une dermatite de léchage des extrémités, une séborrhée chronique ou une dermatite pyotraumatique récidivante. Certains chiens ne souffrent que d’un prurit minime, le seul symptôme reposant sur des récidives de pyodermite, de dermatite à Malassezia ou d’otite. Dans ces cas, le prurit n’est présent qu’en l’absence de traitement des infections secondaires. De façon occasionnelle, une urticaire ou un angio-œdème peuvent survenir. Des signes gastro-intestinaux concomitants (par exemple péristaltisme important, vomissements, diarrhée, flatulence) sont rapportés dans 20 à 30 % des cas.




Diagnostic




1. Une dermatite périanale associée ou non à une otite récidivante représente l’élément le plus courant et le plus évocateur d’allergie alimentaire. Cependant, l’allergie alimentaire peut se présenter sous diverses formes et il convient de la suspecter chez les patients présentant un prurit atypique, y compris chez ceux présentant des infections récidivantes sans prurit.


2. Dermatohistopathologie (non diagnostique) : divers degrés de dermatite périvasculaire superficielle. Les cellules mononucléées ou les neutrophiles peuvent prédominer. Les éosinophiles peuvent être plus nombreux qu’en cas d’atopie.


3. Tests allergologiques alimentaires (intradermiques, sérologiques) (non diagnostiques) : déconseillés car les résultats ne sont pas fiables. Certains chiens présentent des réactions positives aux antigènes des acariens de stockage, élément pouvant être cliniquement significatif, ou être le résultat d’une réaction croisée avec d’autres arthropodes. Les acariens de stockage sont ubiquistes et leur implication clinique est actuellement inconnue.


4. Réponse à un régime hypoallergénique : on observe une amélioration des symptômes dans les 10 à 12 semaines qui suivent la mise en place d’un régime d’éviction strict sous forme de ration ménagère ou à partir de préparations commerciales (une seule source protéique et une seule source d’hydrate de carbone). Les régimes hypoallergéniques ne doivent pas contenir d’ingrédient alimentaire qui n’ait été présent dans l’alimentation, les friandises ou les restes de table anciennement proposés au chien. Au cours de son régime, l’animal ne doit pas non plus recevoir de traitement aromatisé préventif contre la dirofilariose, de médicament aromatisé, de complément nutritionnel ou de récompenses à mâcher (par exemple oreilles de cochon, sabots de vache, cuir, biscuits pour chien, aliments ménagers tels que le fromage). Le bœuf et les produits laitiers sont les allergènes alimentaires les plus courants chez le chien, et la simple éviction de ces produits peut entraîner une amélioration clinique. Les autres allergies alimentaires les plus courantes comprennent le poulet, les œufs, le soja, le maïs et le blé.


5. Test de provocation : réapparition des symptômes dans les heures ou les jours suivant la réintroduction de l’allergène suspect dans la ration alimentaire.



Traitement et pronostic




1. Prévenir l’infection ; traiter de façon appropriée toutes pyodermite, otite externe et dermatite à Malassezia secondaires. Le contrôle et la prévention des infections secondaires est une composante importante de la gestion des chiens atopiques. Des bains tous les 3 à 7 jours accompagnés d’un traitement des oreilles après chaque bain aident à débarrasser l’animal des pollens, permet de désinfecter la peau et les conduits auditifs externes et prévient ainsi la réapparition d’infections secondaires.


2. Le traitement symptomatique (contrôle du prurit) présente une efficacité variable en cas d’allergie alimentaire.



a. Mise en place d’un programme intégré de lutte contre les puces, afin d’éviter une aggravation du prurit induit par les piqûres de puces.


b. Il est possible de réduire les symptômes cliniques grâce à l’application de shampoings antimicrobiens, d’après-shampoings antiprurigineux, de sprays (c’est-à-dire ceux à base de lait d’avoine, de pramoxine, d’antihistaminiques ou de glucocorticoïdes) tous les 2 à 7 jours ou à la demande.


c. Une thérapie antihistaminique systémique réduit les signes cliniques dans la plupart des cas (tableau 7.1). Des essais thérapeutiques de 1 à 2 semaines avec différents antihistaminiques peuvent s’avérer nécessaires afin de sélectionner la molécule la plus efficace.


d. Un complément oral d’acides gras essentiels (180 mg d’EPA/4,5 kg) aide au contrôle du prurit dans 20 à 50 % des cas, mais il peut être nécessaire de poursuivre le traitement pendant 8 à 12 semaines avant d’en observer les effets bénéfiques. Par ailleurs, un effet synergique est souvent observé lors de l’administration d’acides gras essentiels avec des glucocorticoïdes ou des antihistaminiques.


e. Le dextrométhorphane, un antagoniste opioïde, peut être un complément intéressant dans la prise en charge du léchage, des mordillements et des morsures, comportements associés à une dermatite allergique chez le chien. Le dextrométhorphane est administré à la posologie de 2 mg/kg PO toutes les 12 heures. Un effet bénéfique doit être observé dans les 2 semaines.


f. Une corticothérapie systémique ne présente que des résultats variables (de l’effet imperceptible à la bonne réponse) dans la prise en charge du prurit dû à une allergie alimentaire, mais génère presque toujours des effets secondaires légers (polyurie [PU]/polydipsie [PD]) à sévères (troubles immunitaires, démodécie et calcinose cutanée) (voir la partie « Atopie »).



– Les corticoïdes puissants à longue durée d’action injectables sont contre-indiqués dans le traitement des allergies en raison de leurs effets anti-inflammatoires limités (3 semaines) par rapport à leurs effets métaboliques et immunosuppresseurs de longue durée (6 à 10 semaines).


– Les corticoïdes injectables à courte durée d’action (phosphate sodique de dexaméthasone à la posologie de 0,5–1 mg/kg ou d’acétate de prednisolone à raison de 0,1–1 mg/kg) sont efficaces pour soulager l’animal et peuvent durer 2 à 3 semaines en l’absence d’infection secondaire concomitante Cette option thérapeutique permet au clinicien de mieux contrôler et adapter l’utilisation des corticoïdes que lors d’un traitement oral administré par le propriétaire.


– Contrôler fréquemment les maladies hépatiques et les infections du tractus urinaire chez les chiens recevant des corticoïdes sur une longue période (plus de 3 mois).


3. Traitement de l’allergie alimentaire



a. Éviter le(s) allergène(s) alimentaire(s) responsable(s). Proposer une ration ménagère équilibrée ou un régime hypoallergénique commercial.


b. Afin d’identifier les agents à éviter (phase de provocation après confirmation de l’allergie alimentaire par le régime d’éviction), ajouter un nouvel ingrédient alimentaire au régime hypoallergénique toutes les 2 à 4 semaines. Si l’ingrédient est allergisant, les symptômes cliniques réapparaissent dans les 7 à 10 jours. Note : Certains chiens (environ 20 %) doivent recevoir une ration ménagère pour ne plus développer de symptômes. Pour ces chiens, les régimes hypoallergéniques commerciaux sont inefficaces, certainement parce que leur hypersensibilité est liée à un conservateur ou à un colorant alimentaire.


c. Des rapports anecdotiques suggèrent qu’une dose plus importante (10 mg/kg) de ciclosporine pourrait réduire la réponse immunitaire allergique et les symptômes d’allergie alimentaire.


4. Le pronostic est bon. Chez les chiens dont les résultats sont décevants, il convient d’exclure un défaut d’observance du propriétaire ainsi que l’apparition d’une nouvelle allergie à un des composants du régime hypoallergénique. Il est également important de contrôler l’absence d’infection secondaire (bactérienne, à Malassezia, à dermatophyte), de gale sarcoptique, de démodécie, d’atopie, de dermatite par allergie aux piqûres de puces et de dermatite de contact.







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Figure 7.32 Hypersensibilité alimentaire canine. Vue rapprochée du chien de la figure 7.31. Érythème, alopécie et éruption papuleuse intéressant le pavillon auriculaire. Il n’y a pas d’otite infectieuse – seules les lésions externes associées à l’allergie sous-jacente sont présentes.




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Figure 7.33 Hypersensibilité alimentaire canine. Vue rapprochée du chien de la figure 7.31. Alopécie et érythème de la région axillaire. L’hyperpigmentation et la lichénification discrètes sont dues à une dermatite à Malassezia secondaire. Noter la ressemblance avec les lésions d’atopie.

















Dermatite de léchage des extrémités (granulome de léchage)




Caractéristiques


Une dermatite de léchage débute par un léchage compulsif et excessif d’une zone circonscrite située sur un membre donnant naissance à une lésion alopécique, indurée, proliférative et ulcérée. L’étiologie du léchage est multifactorielle et, bien qu’un stress environnemental (par exemple l’ennui, le confinement, la solitude, l’anxiété de séparation) puisse contribuer au léchage, d’autres facteurs jouent généralement un rôle plus important (encadré 7.1). Cette dermatite est fréquente chez les chiens, l’incidence la plus élevée étant rencontrée chez les chiens de grande race d’âge moyen à âgés, en particulier chez le Dobermann, le Dogue allemand, le Golden Retriever, le Labrador Retriever, le Berger allemand et le Boxer.



La lésion débute généralement par une petite zone de dermatite qui s’élargit lentement suite au léchage permanent. La zone affectée devient alopécique, indurée, surélevée, épaissie et forme une plaque ou un nodule. Elle peut être érodée ou ulcérée. En cas d’atteinte chronique, il est fréquent d’observer une fibrose étendue, une hyperpigmentation et une infection bactérienne secondaire. Les lésions sont généralement isolées, mais peuvent être multiples, et sont le plus souvent observées en faces dorsales du carpe, du métacarpe, du tarse ou du métatarse.





Traitement et pronostic




1. Identifier et corriger les causes sous-jacentes (voir encadré 7.1).


2. Traiter l’infection bactérienne secondaire à l’aide d’une antibiothérapie systémique de longue durée (au minimum 6 à 8 semaines et jusqu’à 4 à 6 mois chez certains chiens). Poursuivre l’antibiothérapie pendant 3 à 4 semaines après régression de la lésion. Choisir les antibiotiques en fonction des résultats de l’antibiogramme.


3. Des études anecdotiques suggèrent une bonne efficacité d’un traitement antibiotique associé à l’amitriptyline (2 mg/kg toutes les 12 heures) et à l’hydrocodone (0,25 mg/kg toutes les 8 à 12 heures) administrés jusqu’à guérison des lésions. L’un des médicaments est ensuite suspendu toutes les 2 semaines afin de déterminer celui (s’il y en a un) qui pourrait être nécessaire en traitement d’entretien.


4. Des applications topiques de médicaments analgésiques, corticoïdes ou répulsifs toutes les 8 à 12 heures peuvent aider à supprimer le léchage, mais la réponse est imprévisible et souvent décevante.


5. Lorsque aucune cause sous-jacente n’a pu être mise en évidence, une thérapie médicamenteuse visant à modifier le comportement peut être bénéfique chez certains chiens (tableau 7.2). Mettre en place des essais thérapeutiques d’une durée pouvant aller jusqu’à 5 semaines, jusqu’à identifier la molécule la plus efficace. Un traitement à vie est souvent nécessaire.



6. Des traitements médicaux alternatifs tels qu’une thérapie au laser à froid ou de l’acuponcture ont un effet bénéfique chez certains patients.


7. La mise en place de barrières mécaniques telles que des muselières métalliques, des pansements, des collerettes et des minerves peut être utile.


8. L’excision chirurgicale ou l’ablation au laser ne sont pas recommandées en raison de la fréquence des complications postopératoires, en particulier de déhiscence de plaie. L’ablation au laser peut aider à stériliser les lésions et à soulager les terminaisons nerveuses, mais la réponse est extrêmement variable.


9. Le pronostic est variable. Le pronostic de guérison est sombre en cas de lésions chroniques réfractaires aux traitements ou extrêmement fibrosées ainsi que lorsque aucune cause sous-jacente n’a pu être identifiée. Bien que cette maladie n’engage que rarement le pronostic vital, son évolution peut être frustrante.








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Figure 7.53 Dermatite de léchage des extrémités. Même chien que sur la figure 7.52. La nature infiltrante et tuméfiée de la lésion la met en relief par rapport à la peau environnante saine.

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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 7: Dermatites par hypersensibilité

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