Question 61. Elle veut une contraception et a un trouble du bilan lipidique
La demande
Le préliminaire
Le risque majeur de la contraception œstroprogestative est la majoration du risque cardio-vasculaire, particulièrement en association avec des troubles lipidiques.
La première consultation
Le médecin contrôle le suivi de cette dyslipidémie (traitement en cours, bilan biologique, régime, etc.).
Il est primordial de faire un examen clinique (cf. Question 1).
À la suite de cet examen, le médecin propose à la patiente la contraception la plus appropriée, en insistant sur le nécessaire suivi de la dyslipidémie.
Suivant les résultats biologiques, il est possible d’utiliser les microprogestatifs, les stérilets et les progestatifs sous forme d’implant (ne pas oublier les préservatifs qui peuvent parfois être proposés).
Il faut informer la patiente des avantages et des inconvénients de chacun de ces modes de contraception.
Il est impératif de revoir cette patiente trois mois après cette première consultation pour s’assurer de la bonne tolérance biologique et clinique de la contraception par rapport à son traitement.
Le point de vue du gynécologue
La première consultation
Elle permet de faire le point sur la prise en charge de l’hyperlipidémie : l’enquête familiale, le choix du traitement, l’équilibre lipidique.
Par ailleurs elle permet une évaluation globale de la patiente : compliance aux règles hygiéno-diététiques, tabagisme, coexistence d’autres facteurs de risques vasculaires, compliance aux traitements médicamenteux prescrits et au suivi biologique.
La pratique systématique d’un examen clinique complet est nécessaire (poids, taille, pression artérielle, auscultation cardiaque et pulmonaire, aires ganglionnaires, palpation de la thyroïde, examen des seins, palpation de l’abdomen, inspection de la vulve, examen au spéculum avec inspection du col, frottis cervical (si pas de frottis depuis deux ans) et enfin toucher vaginal et palpation mammaire).
Interactions entre les contraceptifs oraux et l’équilibre lipidique
La prise d’œstrogènes modifie favorablement le profil lipidique en induisant une élévation du HDL-cholestérol, une diminution du LDL-cholestérol, une augmentation des triglycérides et une baisse modérée de la lipoprotéine A. L’effet des progestatifs varie en fonction de leur androgénicité qui elle s’oppose aux effets métaboliques ou vasculaires directs des œstrogènes1.