Question 59. Elle a des douleurs pelviennes, une température à 38,5 °C avec un stérilet. Quand faut-il retirer un stérilet en urgence ?
La demande
Le préliminaire
Après avoir éliminé les causes non gynécologiques, il faut rechercher une endométrite sur stérilet.
Le médecin doit éviter l’extension de l’infection et l’apparition d’une stérilité.
La première consultation
Le médecin recherche des signes d’infection (fièvre, douleur, pertes sales, voire nauséabondes).
Il doit prendre la température de la patiente.
L’examen au spéculum avec inspection du col doit rechercher les signes d’infection.
Il fait des prélèvements bactériologiques en n’oubliant pas les Chlamydia.
Il retire le stérilet et l’adresse dans un flacon stérile au laboratoire d’analyse pour recherche bactériologique.
En attendant les résultats, il instaure une antibiothérapie à large spectre. Le traitement sera ajusté au vu des résultats.
Il prescrit un bilan : une numération formule sanguine, une CRP, un dosage des βhCG si besoin et une échographie pelvienne par voie endovaginale dans certains cas (masse pelvienne ou suspicion d’abcès pelvien).
S’il n’arrive pas à enlever le stérilet, il adresse la patiente dans un service spécialisé.
Il faut l’informer qu’elle n’a plus de contraception et qu’elle doit utiliser des préservatifs.
Il est impératif de pratiquer un examen de contrôle à la fin du traitement et il sera alors institué une nouvelle contraception.
En l’absence de contre-indications, il faudra privilégier une pilule.
Le point de vue du gynécologue
L’infection génitale haute est une complication relativement fréquente chez la femme porteuse d’un stérilet (3 % des cas) et concerne préférentiellement des femmes jeunes (< 25 ans) ou ayant des rapports sexuels fréquents ou des partenaires multiples. L’infection peut avoir de graves conséquences (pelvipéritonite et stérilité). Une information claire doit par conséquent être donnée avant la pose d’un stérilet, sur ce risque, mais également sur les symptômes devant mener la patiente à consulter. L’infection peut être la conséquence de l’inflammation endométriale chronique que crée le dispositif intra-utérin (DIU), de microtraumatismes, de l’augmentation de la durée des règles ou être liée à la présence du fil de retrait qui rompt la barrière antiseptique cervicale.
L’infection génitale haute impose dans l’immense majorité des cas l’ablation en urgence du dispositif intra-utérin.