Question 55. Elle a eu des rapports sans contraception hier soir et ne veut pas de grossesse, que faire ? La pilule du lendemain
quand, comment ?
La demande
Le préliminaire
L’interrogatoire doit permettre d’analyser le problème. Il faut permettre à la patiente d’exprimer ses angoisses.
Le médecin généraliste doit informer la patiente avec empathie. Mais, il doit lui faire comprendre les risques qu’elle a pris et que les pilules dites du lendemain ne doivent surtout pas être considérées comme une contraception régulière.
La première consultation
Le médecin doit s’informer avec tact de la réalité du risque et du délai par rapport à la consultation. (Nous n’évoquons pas le risque de transmission des IST en particulier le sida qui sera vu ultérieurement).
Il doit se mettre à l’écoute des représentations de sa féminité : amour → rapports sexuels → grossesse → enfants.
Il doit chercher avec elle le pourquoi de ce rapport sans contraception et faire ressortir ses idées reçues sur la contraception.
Il est nécessaire de faire un examen clinique (l’examen gynécologique n’est faisable et nécessaire que si la patiente a des rapports réguliers) (cf. Question 1).
■ Le traitement est un comprimé de Norlevo (1,5mg de lévonorgestrel). Il peut être délivré sans ordonnance (prix indicatif : 7.60 €), remboursé si ordonnance ; prescription gratuite et anonyme chez les mineurs (par les infirmières scolaires et les pharmacies).
• Efficace surtout si prise précoce :
– 95 % d’efficacité si prise dans un délai < 24h,
– 85 % de 24 à 48h,
– 58 % de 49 à 72h.
• Informer de la possibilité de saignements après la prise (< 5 %).
• Faire un test de grossesse si retard de règles (> 5 à 7 jours).
Il faut aussi parler de la contraception, soit pour la première fois, soit la reprendre si elle a été interrompue.
À la fin de la consultation le médecin doit s’assurer que la patiente a bien compris la manière dont doit être pris le traitement (l’observance est primordiale pour l’efficacité du traitement) et il doit l’assurer de la confidentialité de la consultation, y compris vis-à-vis des parents.
Le point de vue du gynécologue
Le nombre de naissances non désirées ou mal planifiées ainsi que celui des interruptions volontaires de grossesse (IVG) tend sensiblement à diminuer en France mais il existe des disparités selon l’âge. L’incidence de l’IVG chez les jeunes, qui est de 43/1 000 dans la tranche des 15-19 ans a augmenté alors que l’âge de la première IVG est plus précoce (13 ans). Ce phénomène est certainement lié à l’absence de contraception chez environ 10 % d’adolescents mais aussi à une certaine confusion entre prévention des maladies sexuellement transmissibles et contraception. En effet 20 % des adolescents n’utilisent que le seul préservatif et 25 % des IVG sont dus à une mauvaise utilisation de celui-ci. Le recours à la contraception postcoïtale figure parmi les possibilités de réduction du nombre d’IVG pratiqués dans ces jeunes populations notamment.