5: Sémiologie et classification des uvéites

Chapitre 5 Sémiologie et classification des uvéites



L’analyse d’une uvéite ne se résume pas à l’examen de l’œil à la lampe à fente. L’âge du patient, ses antécédents médicaux et les éventuelles manifestations générales associées à l’inflammation oculaire constituent des éléments aussi essentiels pour la recherche de l’étiologie d’une uvéite que l’analyse détaillée des caractéristiques de l’inflammation oculaire. Cette sémiologie repose sur l’évaluation de multiples critères, dont celui du mode évolutif de l’inflammation, de sa localisation, de son intensité ou de la réponse aux traitements. Une standardisation de cette analyse selon la nomenclature du groupe de travail international du SUN (Standardization of Uveitis Nomenclature) doit désormais être appliquée. Certains éléments sémiologiques, tels que l’éventuel caractère « granulomateux » de l’inflammation ou la présence de signes spécifiques au fond d’œil, sont essentiels pour arriver à un diagnostic étiologique. Pour de nombreuses entités, aucun examen complémentaire n’est disponible pour affirmer le diagnostic, lequel repose donc seulement sur les éléments de l’examen clinique. Certaines étiologies d’uvéite, systémiques ou localisées à l’œil, sont définies par des critères internationaux mais, encore aujourd’hui, la classification de certaines formes d’uvéite dans un cadre diagnostique indiscutable demeure difficile. Enfin, malgré une analyse sémiologique rigoureuse, l’origine de certaines uvéites peut rester inconnue.




Démarche générale de prise en charge des uvéites


La diversité de l’étiologie des uvéites et l’hétérogénéité de leur présentation rendent nécessaire une démarche codifiée pour que la prise en charge soit optimisée (fig. 5-1). Comme pour toute pathologie complexe, les objectifs de cette démarche sont d’arriver à un diagnostic étiologique, d’évaluer la sévérité des manifestations, puis de définir une stratégie thérapeutique fondée sur la meilleure évaluation possible du rapport bénéfice/risque des traitements proposés.





ACQUÉRIR LA CERTITUDE QU’IL S’AGIT BIEN D’UNE UVÉITE PLUTÔT QU’UNE AUTRE PATHOLOGIE SIMULANT UNE INFLAMMATION


Le diagnostic d’uvéite est généralement simple ; cependant, plusieurs pathologies peuvent simuler des uvéites et leur prise en charge doit être le plus précocement distincte de celle des causes d’inflammation intraoculaire. Ces « pseudo-uvéites » regroupent des entités très variées, allant de la réaction inflammatoire ou/et infectieuse à un corps étranger méconnu jusqu’aux lymphomes intraoculaires (tableau 5-I). Dans certains cas, la frontière entre uvéite et pseudo-uvéite peut être incertaine : ainsi, les endophtalmies postopératoires ne sont pas classiquement classées parmi les uvéites ; toutefois, certaines formes d’endophtalmies, notamment à germes lents, peuvent mettre en jeu des mécanismes d’hypersensibilité à des antigènes bactériens et avoir des présentations et des modes évolutifs très comparables à ceux d’uvéites « classiques ».


Tableau 5-I – Manifestations susceptibles d’être confondues avec une uvéite (« pseudo-uvéites ») ou borderline.



















Syndrome de dispersion pigmentaire (avec tyndall pigmenté en chambre antérieure)
Hyphéma
Hémorragie intravitréenne
Syndromes irido-cornéo-endothéliaux
Corps étranger intraoculaire
Endophtalmies *
Pathologie tumorale : rétinoblastome diffus, lymphome intraoculaire, mélanome malin avec manifestations inflammatoires, métastases choroïdiennes, autres tumeurs **
Pathologies vitréennes ou rétiniennes dégénératives et d’origine génétique : amylose, vitréorétinopathies héréditaires, pattern dystrophies atypiques, dégénérescences tapéto-rétiniennes atypiques, parfois avec manifestations inflammatoires associées

* La frontière entre endophtalmie et uvéite peut être difficile à tracer. En particulier, les endophtalmies endogènes, les endophtalmies à germes lents ou mycotiques peuvent avoir d’authentiques présentations d’uvéite. Par ailleurs, les rétinites virales à cytomégalovirus au cours des syndromes d’immunodépression sont fréquemment classées hors de la catégorie des uvéites « habituelles ».


** Certaines manifestations d’origine paranéoplasique, telles que les CAR (Cancer-Associated Retinopathy) et les MAR (Melanoma-Associated Retinopathy), sont à classer parmi les uvéites.



DÉTERMINER SI L’UVÉITE EST ISOLÉE OU S’INSCRIT DANS UN CONTEXTE DE PATHOLOGIE GÉNÉRALE


La démarche est simple ou délicate selon le caractère concomitant ou non de l’uvéite et des manifestations extraoculaires et selon leur caractère symptomatique ou non (fig. 5-2 et 5-3). Il n’est pas de la pratique habituelle de l’ophtalmologiste de procéder à un examen clinique complet d’un patient. En revanche, l’interrogatoire est essentiel pour rechercher des manifestations extraoculaires, dont le patient ignore le plus souvent le lien avec l’uvéite (tableau 5-II). Ainsi, la très grande majorité des uvéites de la maladie de Behçet ont été précédées d’une aphtose buccale, mais la mention de cette aphtose par le patient à son ophtalmologiste n’est pas fréquemment spontanée. La distinction entre pathologie oculaire pure et atteinte s’inscrivant dans un contexte de maladie générale peut être difficile. Ainsi, l’épithéliopathie en plaques est plutôt classée par les uvéites postérieures isolées mais peut toutefois, assez fréquemment, être précédée de symptômes généraux, allant de manifestations pseudo-grippales banales jusqu’à des méningoencéphalites. La difficulté de cette distinction entre maladie oculaire isolée ou s’inscrivant dans un contexte général peut également concerner des pathologies d’origine infectieuse. Ainsi, la toxoplasmose oculaire est toujours la conséquence d’une infection toxoplasmique généralisée, que celle-ci soit congénitale ou acquise ; cependant, à l’exception de certaines formes congénitales particulièrement sévères, les manifestations extraoculaires sont le plus souvent absentes.




Tableau 5-II – Exemples de manifestations extraophtalmiques à rechercher chez un patient présentant une uvéite.



















































  Signes à rechercher Étiologie possible de l’uvéite
Dermatologie Vitiligo, poliose Maladie de Vogt-Koyanagi-Harada
  Érythème noueux Sarcoïdose
  Pseudo-folliculite, hypersensibilité cutanée, aphtose cutanée Maladie de Behçet
Stomatologie Aphtose Maladie de Behçet
ORL Surdité de perception Maladie de Vogt-Koyanagi-Harada, syndrome de Cogan
Rhumatologie Douleurs lombaires inflammatoires Uvéite associée à l’HLA-B27
  Arthrite du sujet jeune Arthrite idiopathique juvénile
Gastro-entérologie Diarrhées hémorragiques Maladie de Crohn, rectocolite hémorragique
Gynécologie, urologie Aphtose génitale Maladie de Behçet
Neurologie Signes méningés Maladie de Vogt-Koyanagi-Harada
Pneumologie Dyspnée Tuberculose, sarcoïdose


APPRÉCIER L’ORIGINE INFLAMMATOIRE, INFECTIEUSE OU MIXTE DE L’UVÉITE


Les manifestations oculaires regroupées sous la définition d’uvéite sont extrêmement diverses (tableau 5-III et fig. 5-4). Leur origine inflammatoire ou infectieuse est parfois évidente, en particulier dans des contextes d’association à des manifestations extraoculaires. Cependant, dans de nombreux cas, des mécanismes mixtes sont susceptibles d’intervenir dans la physiopathogénie de l’uvéite. À titre d’exemple, la maladie de Eales est caractérisée par une uvéite postérieure avec inflammation vasculaire rétinienne et zones d’ischémie périphérique : de longue date, une hypersensibilité à Mycobacterium tuberculosis a été invoquée dans la physiopathogénie de cette entité ; toutefois, les niveaux de preuve de cette association restent peu élevés. Pour d’autres affections, telles que la toxoplasmose, malgré une origine infectieuse indiscutable, des mécanismes inflammatoires peuvent cependant contribuer à la physiopathogénie des lésions oculaires. De l’identification de ces mécanismes mixtes découlent parfois des schémas thérapeutiques associant un traitement anti-infectieux à un traitement anti-inflammatoire.


Tableau 5-III – Étiologie des uvéites.












APPRÉCIER LE RETENTISSEMENT DE L’UVÉITE


Lorsque l’uvéite s’inscrit dans un contexte de maladie générale, le pronostic global de la maladie est la somme du retentissement des manifestations oculaires et du retentissement de celles affectant d’autres organes. Dans de nombreux exemples, l’œil constitue la cible dominante du pronostic de la maladie. Ainsi, dans une maladie de Behçet associant aphtose, signes dermatologiques et uvéite, les manifestations oculaires seront généralement celles dictant les décisions thérapeutiques. En revanche, dans certains cas moins fréquents de maladie de Behçet, les signes neurologiques peuvent conditionner le pronostic vital et être au premier plan des éléments sur lesquels repose la décision thérapeutique.


Le pronostic proprement oculaire d’une uvéite est conditionné d’une part par son retentissement anatomique, d’autre part par son retentissement fonctionnel (tableau 5-IV). Les corrélations sont généralement étroites entre les conséquences de l’uvéite sur les structures oculaires et leur retentissement sur la vision. Cependant, dans quelques cas, des uvéites symptomatiques sur le plan anatomique (par exemple, avec synéchies iridocristalliniennes) peuvent n’avoir aucun retentissement sur la vision.


Tableau 5-IV – Complications anatomiques des uvéites.





























Opacités cornéennes, kératites en bandelette
Synéchies
Cataracte
Opacités vitréennes constituées
Tractions vitréorétiniennes, déhiscences rétiniennes, décollements de rétine tractionnels
Membranes épirétiniennes
Décollements séreux rétiniens
Zones d’ischémie rétinienne
Œdème maculaire
Néovascularisation maculaire
Cicatrices rétiniennes ou choriorétiniennes
Neuropathie optique, atrophie optique
Hypertonie oculaire, glaucoma

Le retentissement fonctionnel de l’uvéite s’apprécie par la mesure de l’acuité visuelle, mais également par l’évaluation d’autres paramètres d’étude de la vision (fig. 5-5). Ainsi, certaines uvéites peuvent entraîner des altérations progressives du champ visuel, des troubles de la vision des contrastes ou de la vision nocturne, tandis que l’acuité visuelle est préservée. Les questionnaires de qualité de vie, tels que celui élaboré par le National Eye Institute (NEI VFQ-25), permettent d’apprécier le retentissement de l’uvéite sur la vie quotidienne et diverses activités de la vie courante des patients.



Les complications anatomiques des uvéites peuvent intéresser toutes les structures oculaires. Parmi l’ensemble de ces complications, l’œdème maculaire est la cause la plus fréquente d’atteinte irréversible de la vision.



ÉLABORER UNE DÉMARCHE THÉRAPEUTIQUE FONDÉE SUR UNE ANALYSE DU RAPPORT BÉNÉFICES/RISQUES


La stratégie thérapeutique d’une uvéite est facilitée lorsque son diagnostic étiologique est identifié. Dans ces cas, la démarche thérapeutique peut généralement s’appuyer sur les données issues de séries de patients atteints du même type d’uvéite. Une stratégie thérapeutique structurée peut également être élaborée lorsque le diagnostic étiologique n’est pas posé : le point essentiel de la démarche doit être l’identification des objectifs du traitement, en partant d’une analyse la plus complète possible de l’état initial. Le traitement peut être à visée curative, visant à faire disparaître les manifestations inflammatoires oculaires, ou préventif, visant à prévenir la survenue de récidives. Dans tous les cas, la cible du traitement et les critères permettant de mesurer son efficacité doivent avoir été envisagés. L’objectif peut être anatomique, visant à réduire le tyndall cellulaire, le flare ou les synéchies en chambre antérieure et, en ce qui concerne le segment postérieur, la hyalite, les vascularites rétiniennes, l’œdème papillaire ou l’œdème maculaire. Le suivi fonctionnel est assuré de manière parallèle, en comparant l’évolution à la situation de l’évaluation initiale.


La corticothérapie, particulièrement par voie générale et administrée de manière prolongée, est associée à une forte morbidité. De même, chaque traitement d’épargne cortisonée est associé à ses risques spécifiques de complication. Les décisions thérapeutiques doivent donc être prises en évaluant le rapport bénéfices/risques des stratégies choisies.



Critères d’analyse d’une uvéite : modes évolutifs et localisation


De nombreux critères peuvent être utilisés pour classer les uvéites (tableau 5-V). Ces modes de classification des uvéites peuvent être fondés sur l’âge du patient, sur les signes ophtalmologiques ou selon les catégories étiologiques.


Tableau 5-V – Principaux critères de classification des uvéites.




































Classification selon le terrain Âge du patient Uvéites de l’enfant, de l’adulte ou du sujet âgé
Classification selon l’étiologie Infection et/ou inflammation
Maladie systémique ou uvéite isolée
 
Classification selon l’examen ophtalmologique Localisation Antérieure, intermédiaire, postérieure, panuvéite
Uni- ou bilatérale (concomitante ou « à bascule »)
Mode évolutif Aigu ou chronique
Intensité Chambre antérieure : tyndall cellulaire et flare
Vitré : haze et cellularité vitréenne
Caractère « granulomateux » Présentation des précipités rétrodescemétiques
Autres éléments « granulomateux »
Complications anatomiques Synéchies, hypertonie, oedème papillaire ± maculaire
Complications fonctionnelles Retentissement de l’uvéite sur la vision


MODES ÉVOLUTIFS


Le mode évolutif des uvéites est défini selon les critères internationaux du SUN (Standardization of Uveitis Nomenclature) (tableau 5-VI). Le mode de début de l’inflammation intraoculaire doit être analysé selon son caractère soudain ou insidieux. La durée d’une poussée est décrite comme limitée si sa durée est inférieure ou égale à trois mois, ou persistante si l’inflammation est prolongée pendant plus de trois mois. L’analyse combinée du mode d’installation de l’inflammation et de sa durée permet de définir les uvéites selon leur caractère aigu ou chronique. Une uvéite aiguë est définie comme de début soudain et de durée limitée, telle que celle-ci est observée dans les cas les plus fréquents d’uvéites associées à l’HLA27. L’uvéite récidivante est par définition caractérisée par des épisodes répétés d’inflammation séparés par des périodes de calme sans traitement pendant au moins trois mois. Enfin, le terme d’uvéite chronique est réservé aux uvéites persistantes avec rechute dans les trois mois suivant une tentative d’interruption du traitement.


Tableau 5-VI – Classification des modes évolutifs des uvéites selon le SUN (Standardization of Uveitis Nomenclature).





























Catégorie Descriptif Remarque
Début Soudain
Insidieux
Durée Limitée Durée inférieure ou égale à 3 mois
Persistante Durée supérieure à 3 mois
Mode évolutif Aigu Épisode de début soudain et de durée limitée
Récidivant Épisodes répétés séparés de périodes de calme sans traitement durant 3 mois ou plus
Chronique Uvéite persistante avec rechute dans les 3 mois suivant une interruption du traitement


LOCALISATION


La classification des uvéites selon leur localisation est fondée sur les recommandations de l’IUSG (International Uveitis Study Group) revues par le SUN (Standardization of Uveitis Nomenclature) (tableau 5-VII). Cette classification anatomique repose sur l’analyse des sites atteints par l’inflammation et non pas sur celle des complications structurelles éventuelles des uvéites. Cette notion rejoint celle de « site primitif » d’inflammation endoculaire, sur lequel repose la classification anatomique, à distinguer d’éventuels sites atteints par contiguïté.


Tableau 5-VII – Classification anatomique des uvéites selon le SUN (Standardization of Uveitis Nomenclature).







































Type Site primaire de l’inflammation Entités
Uvéite antérieure Chambre antérieure Iritis
Iridocyclite
Cyclite antérieure
Uvéite intermédiaire Vitré Pars planite
Cyclite postérieure
Hyalite
Uvéite postérieure Rétine ou choroïde Choroïdite focale, multifocale ou diffuse
Choriorétinite
Rétinochoroïdite
Rétinite
Neurorétinite
Panuvéite Chambre antérieure, vitré, rétine ou choroïde  

Ainsi, une inflammation chronique du segment antérieur, compliquée d’un œdème maculaire, doit continuer à être classée parmi les uvéites antérieures, malgré la complication structurelle ayant intéressé la rétine.


De même, une « uvéite intermédiaire » est définie comme une inflammation atteignant essentiellement le vitré. La présence d’engainements vasculaires périphériques rétiniens ou d’un œdème maculaire ne change pas cette classification. Le terme de « pars planite » est utilisé pour désigner une forme particulière d’uvéite intermédiaire pour laquelle des « œufs de fourmis » ou des « boules de neiges » (snowballs) ou une « banquise » (snowbank) sont observés en l’absence d’infection ou de maladie systémique identifiée. Le terme de « pars planite » est donc associé au caractère idiopathique de l’uvéite intermédiaire.


Associés à une uvéite antérieure ou intermédiaire, la présence d’un œdème ou celle d’une néovascularisation maculaire ne constituent pas des éléments suffisants pour définir une panuvéite. De même, l’association d’une inflammation en chambre antérieure à une inflammation dans le vitré ne constitue pas une panuvéite, ce terme devant être réservé à une inflammation primitive simultanée de la chambre antérieure à la rétine et/ou à la choroïde.


Enfin, la latéralité des poussées constitue un critère d’orientation essentiel de l’analyse sémiologique. Si les poussées sont bilatérales, le caractère bilatéral d’emblée, à retardement ou « à bascule » doit être noté, ainsi que l’existence éventuelle d’un œil atteint de manière préférentielle (fig. 5-6).




Sémiologie du segment antérieur


Une uvéite antérieure peut cacher une inflammation du segment postérieur : un examen systématique minutieux du fond d’œil doit donc compléter l’analyse d’une uvéite antérieure. Lorsque le fond d’œil est masqué par une inflammation du segment antérieur, celui-ci doit être examiné dès que l’intensité de l’uvéite antérieure aura été réduite.



CORNÉE, PRÉCIPITÉS RÉTRODESCEMÉTIQUES


L’analyse débute par l’examen de la cornée, avec un intérêt particulier pour le nombre, l’aspect et la disposition d’éventuels précipités rétrodescemétiques (tableau 5-VIII et fig. 5-7). Dans certains cas, cette analyse des précipités peut apporter, à elle seule, des éléments d’orientation majeurs pour certains diagnostics étiologiques. Ainsi, des précipités « stellaires », d’aspect en « flocons de neige déposés sur l’endothélium cornéen », avec une distribution régulière jusqu’à la partie supérieure de la cornée, sont extrêmement évocateurs d’une cyclite de Fuchs. Des précipités en « graisse de mouton » sont quant à eux suffisants pour porter le diagnostic d’uvéite « granulomateuse ». Par ailleurs, l’examen de la cornée peut mettre en évidence une kératite en bandelette (fig. 5-8). Celle-ci peut être observée après quasiment tout type d’inflammation prolongée du segment antérieur, mais avec une fréquence plus élevée dans certaines étiologies telles que la sarcoïdose. Les kératites en bandelette sont également plus fréquentes chez l’enfant, notamment au cours des uvéites compliquant les arthrites idiopathiques juvéniles.


Tableau 5-VIII – Critères d’analyse des précipités rétrodescemétiques.














































Nombre < 5
5-20
> 21
Distribution Répartition régulière, jusqu’à la partie supérieure de la cornée
Prédominance inférieure, triangle à base inférieure
Confluence Espaces libres entre les précipités
Zones de confluence
Taille Fins
Moyens
Gros
Coloration Blancs, gris, pigmentés
Aspect Non spécifique
Stellaire
En « graisse de mouton »
Corticosensibilité Nulle
Minime
Modérée
Forte

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Jun 13, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 5: Sémiologie et classification des uvéites

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