5. Lésions osseuses

Chapitre 5. Lésions osseuses


Fractures de la voûte crânienne




Trait simple linéaire


FracturesFracturesBrècheBrècheostéoméningéeOrbiteincarcérationEnophtalmienerfnerfinfra-orbitaireenfantUne fracture de la voûte crânienne à trait simple survient lors d’un mécanisme par choc direct, avec un traumatisme de faible énergie sur une surface large du crâne. Sa présence ne préjuge pas de l’importance des lésions traumatiques intracrâniennes. En effet, 25 à 35 % des traumatismes graves intracrâniens n’ont pas de fracture associée.


Image typique


Cette fracture se présente sous la forme d’un trait bien limité, en «cheveux», sans sclérose corticale, rompant la corticale interne et externe de l’os avec un hématomehématome sous-cutanéhématomesous-cutané au contact. Elle atteint plus fréquemment l’écaille du temporal ou l’os pariétalos pariétal car ce sont des pièces osseuses de faible épaisseur.

Les reconstructions VR permettent de mieux préciser l’extension et la direction de ces traits de fracture (fig. 5-1). La rapidité et la qualité des images 3D obtenues en font un moyen de communication facile, pertinent et didactique vis-à-vis de nos confrères cliniciens.


Il faut systématiquement rechercher des lésions hémorragiques intracrâniennes en regard (hématomeextra-duralHED et contusionscontusionsnotamment).


Pièges et difficultés diagnostiques


Les principales difficultés diagnostiques sont liées aux nombreuses suturessutures qui unissent les différentes pièces osseuses du crâne et qui peuvent être prises, à tort, pour des traits fracturaires. Il en est de même des empreintes vasculaires propres à chaque individu et qui peuvent mimer une lésion traumatique de la voûte crânienne (fig. 5-2). Le tableau 5-1 permet de préciser les éléments permettant de différencier ces entités et de limiter ainsi le nombre de faux positifs.





















Tableau 5-1 Critères permettant de différencier les faux positifs de fracture de la voûte crânienne.
Fracture Suture Empreinte vasculaire
Trait linéaire Trait en «zigzag» Trait courbe, «branché»
Pas de sclérose corticale Sclérose corticale Sclérose corticale
Épaisseur > 3 mm Épaisseur < 2 mm Épaisseur variable

Remarque 1 : une fracture est souvent associée à un hématome sous-cutané de la voûte en regard. Sémiologiquement, on distingue un hématome sous-cutané qui est localisé entre la galéa aponévrotiquegaléa aponévrotique (= aponévrose épicrânienne reliant les deux chefs du muscle occipito-frontal) et le périoste et pouvant diffuser sur toute la voûte, d’un céphalhématomecéphalhématome qui correspond à un hématomehématome sous-périostéhématomesous-périostélimité par les sutures. Cette distinction est bien connue des radiopédiatres, en effet lorsqu’un nouveau-né présente, dans les suites d’un accouchement traumatique par forceps ou ventouses, une voussure crânienne, il faut rapidement déterminer la topographie exacte de l’hématome. En effet, unEnfant céphalhématomeEnfantcéphalhématome, localisé sous le périoste va correspondre à un saignement «contenu» par les sutures et donc d’abondance modérée, alors qu’un hématomehématomesous-cutané hématomesous-cutané, localisé sous la galéa est potentiellement fatal, lié à une rupture des veines reliant les sinus duraux aux veines du cuir chevelu et source d’hypovolémie sévère. Le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic topographique qui permet de différencier ces deux entités. Cette différence sémiologique est moins importante dans la population adulte.

Remarque 2 : chez l’enfantenfant de moins de 2 ans, les fractures de la voûteenfantfractures de la voûte ne surviennent que dans 2 % des traumatismes du fait de l’importante élasticité de la voûte crânienne à cet âge. En revanche, elles surviennent dans presque la moitié des traumatismes non accidentels : il faut savoir l’évoquer si le traumatisme est d’intensité modérée et en présence d’une fracture de type stellaire, bilatérale ou franchissant la ligne médiane. La suspicion de maltraitance est une des dernières indications de la réalisation de radiographies standard du crâne selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (octobre 2008), en association avec la réalisation de radiographies du corps entier.


Impact thérapeutique


Il n’existe aucun traitement spécifique, la prise en charge consiste à traiter les lésions associées.


Embarrure


EmbarrureUne embarrurefractureembarrure est une fracturefracturecomplexe qui résulte d’un choc violent appliqué sur une faible surface, avec dépression au niveau du point d’impact et propagation centrifuge de l’onde de choc (fig. 5-3).



Image typique


On parle d’embarrureembarrure en présence d’un trait de fracture complexe avec déplacement du (ou des) fragment(s) osseux en dehors ou en dedans de la boîte crânienne. La distance du déplacement doit être égale ou supérieure à l’épaisseur de la voûte crânienne (de la table interne à la table externe). Une embarrure peut être comminutive, ouverte, fermée (fig. 5-4) et/ou compressive. On parle d’embarrure ouverte lorsqu’il existe une perte de substance cutanée en regard de la fracture faisant communiquer l’air extérieur avec l’endocrâne via le foyer fracturaire et alors responsable d’une pneumencéphaliepneumencéphalie.


Les lésions associées sont fréquentes. Le mécanisme lésionnel étant un impact direct, il existe des lésions de «coup» en regard de la fracture au premier rang desquelles, les contusionscontusions avec un risque d’épilepsie secondaire. Les lésions vasculaires sous-jacentes atteignent soit le secteur veineux (thrombose veineuse, plaie veineuse avec hématomehématomesous-duralHSD et hémorragiehémorragiesous-arachnoïdienneHSA), soit le secteur artériel (plaie de l’artère méningée moyenne : hématomehématomeextra-duralHED++) en fonction de la localisation de l’impact traumatique. Mais il faut également s’attacher à rechercher les lésions de «contrecoup» qui ont parfois des conséquences plus graves que celles situées en regard du site fracturé (fig. 5-5).


Une embarrure entraîne souvent une lésion de la dure-mère avec brèche de liquideliquidecéphalorachidienLCR créant une porte d’entrée infectieuse avec risque d’abcès et d’empyème secondaire. Ce risque infectieux est d’autant plus élevé que l’embarrureembarrure est ouverteouverteouverte.

N.B. Attention, une pneumencéphalie visible lors d’une embarrure ne traduit pas son caractère «ouvert»! Une pneumencéphalie est un signe indirect de brèche ostéoméningéebrèche ostéoméningée. Une embarrure est dite ouverte lorsque le foyer fracturaire communique avec l’air extérieur par l’intermédiaire d’une large perte de substance cutané. Une pneumencéphalie associée à une embarrureembarrurefermée embarrurefermée (sans perte de substance cutanée) doit donc faire rechercher un autre site fracturé : paroi postérieure du sinus frontal par exemple (cf. p. 61, brèches ostéoméningées).


Pièges et difficultés diagnostiques


Il n’existe pas de diagnostic différentiel ni de piège particulier.


Impact thérapeutique


Le traitement est une urgence chirurgicale en présence d’une embarrure ouverte ou d’une embarrure fermée compressive. Il consiste en une reconstruction du volume osseux avec surélévation des fragments et suture de la dure-mère voire réalisation d’une crânioplastie en cas de délabrement trop important.

Le traitement médical est toujours de rigueur avec antibioprophylaxie et vaccinations antipneumococcique et antitétanique pour éviter toute surinfection encéphalique en cas de suspicion de brèche de LCR. On y associe généralement un traitement anticonvulsivant.

Le pronostic est aux lésions associées.



Fractures de la base du crâne


FracturesFracturesbase du crâneElles sont fréquentes, présentes dans environ un quart des traumatismes crâniens. En cas de suspicion de ce type de fracture, il faut réaliser une intubation oropharyngée préférentielle en raison du risque potentiel de position intracrânienne de la sonde nasopharyngée en cas de fracture de l’ethmoïde.


Rappel anatomique





L’étage antérieur est limité en arrière par le bord postérieur des petites ailes du sphénoïdesphénoïde et du jugum sphénoïdal. Il est constitué par l’os frontalos frontal (partie orbito-nasale et sinus frontal), l’os ethmoïdalos ethmoïdal (constitué de deux masses latérales et deux lames : horizontale ou criblée et verticale ou perpendiculaire) et une partie du sphénoïdesphénoïde (jugum sphénoïdal, processus clinoïdes antérieurs et petites ailes).

L’étage moyen est un étage sphéno-temporal, limité en arrière par le bord supérieur des rochers et la lame quadrilatère du sphénoïde. Le sphénoïde forme le plancher de la fosse cérébrale moyenne et comporte de nombreux espaces de communication avec la face qui laissent passer d’importantes structures vasculo-nerveuses. L’os temporalos temporal ne participe à cet étage que par la face antéro-supérieure du rocher.

L’étage postérieur est un étage occipito-temporal, comprenant la face postéro-supérieure du rocher (avec conduit auditif interne et aqueduc du vestibule) et l’écaille, le corps (clivus) et le foramen magnum (trou occipital) de l’os occipital.

Nous allons tour à tour détailler les différents types de fractures étage par étage en insistant sur les points importants de la description scannographique afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique en urgence du fait des risques de lésions nerveuse et vasculaire.

Les principales difficultés diagnostiques des fractures de la base du crâne résident dans la complexité des structures osseuses en présence et les principaux pièges, dans le grand nombre de suturessutures et synchondrosessynchondroses unissant les différentes pièces osseuses et pouvant être prises à tort comme des traits de fracture. Il est indispensable de reconstruire l’acquisition encéphalique avec un filtre osseux qui affine le grain de l’image. Les reconstructions multiplanaires sont une aide précieuse pour la description de la topographie, de l’extension et du déplacement des différents foyers fracturaires.


Fracture de l’étage antérieur


Les fractures de l’étage antérieur comprennent :




• les fracturesfractures du toit de l’orbitefracturesorbite (= processus orbitaire de l’os frontal);


• les fracturesfractures du sinus frontalfracturessinus frontal;


• les fracturesfractures de la lame criblée de l’ethmoïdefracturesethmoïde (les fractures de la lame perpendiculaire appartenant aux fractures du massif facial).


Image typique


Le diagnostic TDM est facile, on visualise un trait de fracture simple ou comminutif, déplacé ou non, sur une ou plusieurs pièce(s) osseuse(s) de l’étage antérieur. Le diagnostic est souvent orienté par la présence d’un hémosinushémosinus ethmoïdal ou frontal. Plusieurs éléments sont à préciser pour le clinicien avec l’aide des reconstructions coronale et sagittale, pour apprécier :




• le degré de déplacement et de comminution de la lame criblée os ethmoïdallame criblée car il existe un risque d’anosmie par atteinte des bulbes olfactifs cheminant juste au dessus;


• la présence de fragments osseux intra-orbitaires pouvant être conflictuels sur le musclemuscle droit supérieurmuscledroit supérieur ou compressifs sur le nerfnerf optiquenerfoptique;


• l’existence d’une exophtalmieexophtalmie lors d’une fracture du toit de l’orbite lié à un mécanisme de blow inblow in; il s’agit d’une modification du volume intra-orbitaire lié au déplacement des fragments osseux à l’intérieur de l’orbite, entraînant une antéprojection du contenu orbitaire avec exophtalmie; celle-ci est classée en trois grades de gravité croissante par la mesure de l’antéprojection de la partie postérieure du globe oculaire par rapport à une ligne bicanthale tracée en coupes axiales. Ainsi on définit un grade I lorsque la partie postérieure du globe croise encore la ligne bicanthale avec une antéprojection du globe entre 75 et 100 % de son diamètre antéro-postérieur; le grade II (fig. 5-8) est défini lorsque la partie postérieure du globe est tangente à la ligne bicanthale (antéprojection de 100 %); le grade III est une antéprojection supérieure à 100 % avec absence de contact entre la ligne bicanthale et la face postérieure du globe;



• l’existence d’une pneumencéphaliepneumencéphalie qui signe la présence d’une brèche ostéoméningéebrèche ostéoméningéepar lésion traumatique de la dure-mère (++ si fracture de la paroi postérieure du sinus frontal ou de la lame criblée).

Dans environ 20 % des cas, ces fractures coexistent avec des lésions intraparenchymateuses surtout frontales (mécanisme d’impact direct) qu’il faut savoir rechercher.



•.«Les brèches ostéoméningées»









Tableau 5-2 Fractures à risque de lésion de la dure-mère et de brèche ostéoméningée.



Lame criblée de l’ethmoïde.


Toit de l’orbite.


Paroi postérieure du sinus frontal.


Sinus sphénoïdal.


Tegmen tympanii.


Fracture translabyrinthique.


Fond du CAI.


Canal osseux de la 1re portion du facial jusqu’au ganglion géniculé.


Embarrure ouverte.

Le traitement est conservateur dans un premier temps avec alitement complet, surélévation de la tête du lit et ponctions lombaires déplétives afin de diminuer le flux au niveau de la brèche permettant ainsi sa fermeture spontanée ce qui est la règle dans la grande majorité des cas.

Si la brèche est toujours présente au-delà de 8 jours, un traitement chirurgical différé par voie endoscopique ou par voie ouverte est envisageable afin de suturer la brèche et d’éviter les risques ultérieurs de méningo-encéphalite. Le radiologue peut jouer un rôle déterminant pour établir un bilan topographique préchirurgical précis de la brèche par la réalisation d’un cisterno-scannercisterno-scanner (injection sous-arachnoïdienne de PDC iodé par ponction lombaire puis acquisition spiralée en procubitus, tête abaissée afin d’objectiver la brèche) ou d’une IRMimagerie par résonance magnétique comprenant notamment des séquences T2 CISS en coupes fines.

La vaccination antipneumococcique reste de rigueur ainsi qu’un traitement antibiotique préventif d’emblée.


Impact thérapeutique


Ces fractures ne constituent pas une urgence thérapeutique proprement dite, leur pronostic dépend des lésions associées et de la présence d’une éventuelle brèche ostéoméningée. Tout fragment osseux conflictuel sur les structures nerveuses (nerf optique, nerf olfactif) doit être enlevé pour diminuer les séquelles sensorielles.

Le pronostic esthétique est engagé avec possibilité de chirurgie de reconstruction différée.



Fracture de l’étage moyen


Nous décrirons dans ce chapitre les fractures du sphénoïde et du rocher.


Fracture du sphénoïde


FractureFracturesphénoïdeC’est la plus fréquente des fractures de la base du crâne en rapport avec la position centrale vulnérable de cet os et à sa finesse.


Rappel anatomique
























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Fig. 5-9
TDM en coupes axiales de haut en bas respectivement de a à h : topographie et contenu des foramens de la base du crâneRappel anatomiquebase du crâne. Partie droite de l’image : structures osseuses surlignées (trait rouge = os sphénoïde; trait bleu = os occipital; trait vert = os ethmoïde – trait jaune = os temporal). Partie gauche de l’image : foramens. 1 : canalcanal optiquecanaloptique (II et artère ophtalmique); 2 : fissurefissure orbitaire supérieurefissureorbitaire supérieure (V1, IV, III, VI, veine ophtalmique supérieure); 3 : foramenforamen rondforamenrond (V2), situé à la partie haute de la fentefente sphéno-palatine; 4 : fissurefissure orbitaire inférieurefissureorbitaire inférieure; 5 : conduit auditif interneconduit auditif interne (VII et VIII et artère labyrinthique); 6 : fentefentesphéno-palatinefentesphéno-palatine = ptérygo-palatinefenteptérygo-palatine; * : foramenforamen déchiré antérieurforamendéchiré antérieur = foramenforamen lacerumforamenslacerum (nerfs grand pétreux superficiel, branche du VII et profond, branche du IX), 7 : canalcanal carotidiencanalcarotidien (artère carotide interne); 8 : foramenforamen ovaleforamenovale (V3 et artère méningée accessoire); 9 : foramenforamen épineuxforamenépineux (artère et veine méningées moyennes, rameau méningé du V3); 10 : foramenforamen jugulaireforamenjugulaire (IX, X, XI, artère méningée postérieure et golfe jugulaire); 11 : foramenforamen stylomastoïdienforamenstylomastoïdien (VII); 12 : canalcanalcondylien antérieur canalcondylien antérieur (XII).


On retiendra qu’il se décompose en quatre parties : le corps, la grande et la petite aile (une de chaque côté) et les massifs ptérygoïdes. Le corps du sphénoïdeRappel anatomiquesphénoïde comprend le sinus sphénoïdal, la portion proximale du clivus et la selle turcique. La grande aile possède trois faces, une face orbitaire formant la paroi postérieure de l’orbite, une face cérébrale formant le plancher de la fosse cérébrale moyenne et une face temporale venant en contact avec le massif pétreux. La petite aile comprend le jugum (ou planum) et les processus clinoïdes antérieurs. Les processus ptérygoïdes sont au nombre de deux, chacun se divisant en deux lames médiale et latérale.


Image typique


Les fracturesfractures du sphénoïdefracturessphénoïde sont souvent complexes avec de multiples traits de refend, elles concernent surtout les processus ptérygoïdes (en association ou non avec une fracturefracture de Le FortfractureLe Fort), la grande aile (surface orbitaire+++) et le corps du sphénoïde (parois du sinus +++).

La présence d’un hémosinushémosinus sphénoïdal est un signe indirect de fracture du corps du sphénoïde (fig. 5-10). La présence d’air intracaverneux ou d’une pneumencéphaliepneumencéphalie orientera vers une fracture du sinus sphénoïdal.


Le pronostic fonctionnel peut être engagé du fait des nombreuses voies de passage vasculo-nerveuses au sein de cette structure osseuse (tableau 5-3). Les atteintes nerveuses sont soit directes et irréversibles par section axonale, soit indirectes par compression (par un hématome ou un fragment osseux), ou par œdème des gaines entraînant une neuropathie transitoire régressant avec des traitements antiœdémateux.






















Tableau 5-3 fistulefistulecarotido-caverneuseRécapitulatif des risques vasculo-nerveux en fonction de la pièce osseuse fracturée.
Pièce osseuse fracturée Risques
Selle turcique Proximité de la loge caverneuse avec risques :


• d’atteinte vasculaire : dissection carotidienne, fistule carotido-caverneuse, thrombose caverneuse;


• d’atteinte nerveuse (III, IV, VI, V1, branche du V2);


• de troubles endocriniens (hypophyse);


• d’atteinte du chiasma optique.
Grande aile


Foramen rond (V2).


Foramen ovale (V3).


Foramen épineux (artère et veine méningées moyennes).


Fissure orbitaire supérieure (apex orbitaire).
Apex orbitaire


Atteinte du canal optique (nerf optique II et artère ophtalmique).


Syndrome de la fissure orbitaire supérieure (III, IV, VI, V1 et veine ophtalmique supérieure).
Sinus Brèche ostéoméningée.
Synchondrose sphénopétreuse


Proximité du canal carotidien en arrière (risque vasculaire = dissection).


Proximité du foramen ovale en avant (V3).


Proximité du foramen lacerum.

Le risque de lésion vasculaire (artérielle ou veineuse) justifie la réalisation systématique d’un angioscannerangioscanner cervico-encéphaliqueangioscannercervico-encéphalique, et ce d’autant plus que les traits de fracture passent par le canal carotidien ou le foramen jugulaire.


Pièges et difficultés diagnostiques


Le piège classique consiste à confondre la synchondrosechondrosesphénopétreusechondrosesphénopétreuse avec un trait de fracture mais la comparaison avec le côté sain (s’il l’est!) éliminera tout doute diagnostique (fig. 5-11).



Impact thérapeutique


Les fractures du sphénoïde n’ont pas d’impact sur la mortalité et pas de traitement spécifique. En revanche, elles ont un pronostic fonctionnel parfois lourd en fonction des structures vasculo-nerveuses lésées.

La présence d’une brèche ostéoméningéebrècheostéoméningée doit induire un traitement adéquat (cf. p. 61, brèche ostéoméningée). La présence d’un traumatisme vasculaire associé nécessite la mise en place d’une anticoagulation.



Fracture de l’os temporal


FractureFractureos temporalElles comprennent :




• les fractures de l’écaille (portion squameuse);


• les fracturesfractures du processus zygomatiquefracturesprocessus zygomatique ou du processus styloïdefracturesprocessus styloïde;


• les fracturesfractures du massif pétreuxfracturesmassif pétreux.


Rappel anatomique du rocher




Le marteaurochermarteau (ou malléus), l’enclumerocherenclume (ou incus) et l’étrierrocherétrier (ou stapes) forment la chaîne ossiculaire permettant la transmission des vibrations de la membrane tympanique à la fenêtre ovale.


Image typique


Les fractures de l’écaille et des processus zygomatique ou styloïde n’ont pas de spécificité, il s’agit de traits linéaires, déplacés ou pas, plus ou mois comminutifs et se prolongeant souvent aux structures osseuses adjacentes. Le seul piège diagnostique se pose en présence d’un processus styloïdefractureprocessus styloïdelong par ossification du ligament stylo-hyoïdien avec possibilité de «néoarticulation» pouvant être prise à tort pour une fracturefracture.

En ce qui concerne les fracturesfractures du massif pétreuxfracturesmassif pétreux, il faut les évoquer devant un comblement des cellules mastoïdiennes. On distinguait classiquement deux principaux types de fractures : les fractures longitudinales qui ont un axe parallèle à l’axe du massif pétreux et les fractures transversales qui ont un axe perpendiculaire à celui-ci (tableau 5-4).












Tableau 5-4 Rochercanal du facialfistulefistulepérilymphatiqueBrèche ostéoméningéeCaractéristiques des fractures du rocher.
Type Mécanisme Complications
Longitudinale 70 à 90 % Choc direct (souvent prolongement d’une fracture de l’écaille)
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