5: Brûlures graves: évolution de la lésion, cicatrisation et séquelles

Chapitre 5 Brûlures graves


évolution de la lésion, cicatrisation et séquelles





Cicatrisation normale




Évolution des brûlures profondes



Évolution des brûlures du deuxième degré profond


Ces brûlures sont aussi appelées brûlures « intermédiaires ». Elles sont en effet un stade intermédiaire entre une lésion superficielle et une lésion du troisième degré, vers laquelle elles peuvent aisément évoluer par approfondissement ou « conversion » de la plaie. Cette conversion est la transformation, sous l’effet de différents facteurs, d’une lésion qui est censée cicatriser spontanément, en une lésion dont l’épidermisation spontanée sera impossible. Sur le plan histopathologique, il s’agit du passage progressif d’une zone d’ischémie à une zone de nécrose [13].


Dans le cas idéal, lorsqu’il n’y a pas d’infection locale destructrice ni de défaut d’hydratation ou de perfusion locale, la lésion du deuxième degré ne s’aggrave pas et tend au contraire à évoluer vers la cicatrisation spontanée lente. C’est heureusement le cas le plus fréquent. Toutefois, cicatrisation spontanée ne veut hélas pas dire, dans ce type de lésions, qu’il n’y aura pas de séquelles secondaires. La cicatrisation peut être spontanée, mais pathologique… Nous le verrons.


Dans le cas où l’évolution locale tourne mal, la conversion en troisième degré se produit après une vasoconstriction ou une thrombose locale des vaisseaux dermiques. La zone de nécrose progressive ainsi créée est plus ou moins surinfectée et la cicatrisation devient celle d’une brûlure du troisième degré.


Chronologiquement, une brûlure du deuxième degré profond évolue en plusieurs phases. De J1 à J7 existe une phase dite proto-inflammatoire, douloureuse. Puis survient une phase hyperinflammatoire où, sous l’effet des médiateurs libérés, bourgeonnement et épidermisation vont évoluer de paire. La cicatrisation se fait par élimination progressive de la zone de nécrose superficielle et des reliquats fibrineux de protéines coagulées. La jonction dermo-épidermique est partiellement atteinte, quelquefois profondément (stade intermédiaire profond) et, par endroit, l’effraction de la basale conduit à une prolifération importante de tissu conjonctif, contemporaine de l’épidermisation qui, elle, se fait par la basale ou les reliquats annexiels. Il se créé ainsi un tissu de granulation, enchâssant quelques îlots épidermiques qui, en confluant, vont le recouvrir progressivement (fig. 5-1). Une cicatrisation primaire sera ainsi obtenue, qui n’exclue pas, nous l’avons dit, la survenue de séquelles si un traitement efficace préventif n’est pas instauré rapidement.




Évolution des brûlures du troisième degré


Ce sont des lésions totales et profondes de la peau. Elles évoluent donc selon les trois phases classiques de la cicatrisation : détersion, bourgeonnement, épidermisation.






Cicatrisation vicieuse : séquelles cutanées



Mécanismes histopathologiques


Le derme et l’épiderme, les deux composants de la peau, sont deux tissus très différents l’un de l’autre. La cicatrisation épidermique, si elle se fait spontanément, par réépithélialisation, se fait toujours simplement, de manière harmonieuse et régulière, à partir des kératinocytes basaux. Il n’en est pas de même pour le derme, tissu d’origine mésenchymateuse. La cicatrisation conjonctive ou dermique est beaucoup plus anarchique et désorganisée. C’est elle qui est responsable de l’apparition de séquelles.


Sep 21, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 5: Brûlures graves: évolution de la lésion, cicatrisation et séquelles

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