CHAPITRE 42 TRAITEMENT DES INFECTIONS RESPIRATOIRES BASSES ET HAUTES
GÉNÉRALITÉS
Les cas spécifiques de l’adulte et de l’enfant seront abordés.
Pour les infections basses, les stratégies de prise en charge reposent sur les recommandations de l’Afssaps de 2005 et la conférence de consensus de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) de mars 2006, révisées en 2010, en particulier pour inclure les situations de contexte grippal dans la prise en charge des pneumonies.
INFECTIONS RESPIRATOIRES BASSES
Bronchite aiguë de l’adulte sain
Stratégie thérapeutique
Du fait de son caractère majoritairement viral, l’abstention de toute prescription antibiotique en cas de bronchite aiguë de l’adulte sain est la règle. L’intérêt de l’antibiothérapie dans la bronchite aiguë n’est pas démontré, ni sur l’évolution de la maladie ni sur la survenue de complications.
Broncho-pneumopathie chronique obstructive
Clinique – Diagnostic
– le rapport volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS)/capacité vitale (CV) qui permet d’affirmer le trouble ventilatoire obstructif lorsqu’il est inférieur à 70 % ;
– le VEMS qui permet d’évaluer la sévérité de cette obstruction par rapport à la valeur prédite par la taille, l’âge et le sexe.
En fonction de ces paramètres, il est décrit quatre stades de sévérité de la BPCO (tableau 42.1).
Pneumonie aiguë communautaire de l’adulte
Épidémiologie
En France, la prévalence des pneumonies aiguës communautaires (PAC) est de 400 000 à 600 000 cas par an. Elles représentent moins de 5 % des infections respiratoires basses aiguës, mais il s’agit de la 1re cause de mortalité par maladie infectieuse dans les pays industrialisés. Les sujets âgés sont plus touchés que les sujets jeunes (40 % de sujets âgés contre 2 % de sujets jeunes admis à l’hôpital).
Clinique – Diagnostic
– en faveur d’une pneumonie à pneumocoque : un début brutal, une fièvre élevée dès le 1er jour, l’âge > 40 ans et/ou avec des comorbidités, un malaise général, un point douloureux thoracique, une opacité alvéolaire systématisée, une hyperleucocytose ;
– en faveur d’une pneumonie bactérienne atypique : un début plus progressif en 2 à 3 jours avec une fièvre souvent modérée le 1er jour qui augmente progressivement, l’âge < 40 ans, un contexte épidémique (pour Mycoplasma pneumoniae ou Legionella).
Stratégie thérapeutique
Prise en charge du patient
– présence ou non de signes de gravité : atteinte des fonctions supérieures (altération de la conscience), atteinte des fonctions vitales (PA systolique < 90 mmHg, fréquence cardiaque > 120/min, fréquence respiratoire > 30/min), température < 35 ºC ou > 40 ºC, néoplasie associée, pneumonie d’inhalation ou sur obstacle trachéo-bronchique connu ou suspecté ;
– existence ou non de situations particulières : complication de la pneumonie (notamment suspicion d’épanchement pleural ou d’abcédation), conditions socio-économiques défavorables, inobservance thérapeutique prévisible, isolement social, notamment chez les personnes âgées ;
– présence ou non de facteurs de risque de mortalité : âge > 65 ans, insuffisance cardiaque congestive, maladie cérébro-vasculaire (antécédents d’accident vasculaire cérébral ou ischémique transitoire), maladie rénale (insuffisance rénale chronique ou élévation de la Creatininémie), maladie hépatique (cirrhose hépatique ou autre hépatopathie chronique), BPCO, immunodépression (corticothérapie par voie générale ou traitement immunosuppresseur dans les 6 mois, splénectomie, chimiothérapie dans les 6 mois, SIDA, cachexie.), drépanocytose homozygote, antécédent de pneumonie bactérienne, hospitalisation dans l’année, vie en institution.
Antibiothérapie
En ambulatoire, l’examen microbiologique n’est pas indispensable. En cas d’hospitalisation, l’analyse microbiologique peut aider au diagnostic étiologique et ne dispense pas de la mise en place d’un traitement probabiliste en attente des résultats. L’étiologie précise est déterminée dans seulement 50 % des cas. Elle consiste en un examen cytobactériologique des crachats (ECBC), la recherche d’antigène urinaire de Steptococcus pneumoniae, la recherche d’antigène urinaire de Legionella pneumophila par immuno-chromatographie, la réalisation d’une hémoculture.
Les différentes stratégies thérapeutiques des pneumonies communautaires sont décrites dans les tableaux 42.2, 42.3 et 42.4.
La durée de traitement est de 7 à 14 jours (en moyenne 10 jours).
En cas de contexte grippal, chez les sujets sains sans signe de gravité, l’amoxicilline/acide cluvulanique remplace l’amoxicilline en premier choix. En seconde intention, on trouve la pristinamycine ou la télithromycine.
Pneumonies nosocomiales
Stratégie thérapeutique
Les pneumonies nosocomiales peuvent être classées selon leur délai de survenue par rapport au début de l’hospitalisation et en fonction de facteurs de risque de multirésistance. L’antibiothérapie est débutée dès le diagnostic posé, de façon probabiliste en tenant compte de différents critères (tableau 42.5) :
– antibiothérapie dans les 90 jours ;
– résidence en soins de suite et réadaptation, long séjour, MDR médicalisée ou soins à domicile ;
Infections respiratoires basses de l’enfant
Bronchiolites aiguës
Le faible risque d’infection bactérienne invasive rend l’anti-biothérapie initiale inutile.