30. Cas des patientes enceintes

Chapitre 30. Cas des patientes enceintes


Les traumatismestraumatismes utérinstraumatismesutérins et fœtauxtraumatismesfœtaux sont plus fréquents et plus graves au-delà de la 12e semaine d’aménorrhée en raison de la topographie intra-abdominale de l’utérus qui n’est plus protégé par le bassin osseux. Les traumatismes fœtaux sont plus fréquents lors du 3e trimestre de grossessegrossesse du fait de la diminution relative de liquide amniotique par rapport au volume fœtal. Que ce soit un traumatisme utérin ou fœtal, les conséquences sont toujours lourdes avec au mieux, réalisation d’une extraction fœtale prématurée de «sauvetage» par césarienne en urgence et au pire mort fœtale in utero.

Le bilan des complications traumatiques utérine et placentaire se fait par échographie obstétricale.

La TDM intervient dans la stratégie diagnostique de telles lésions uniquement pour faire le bilan des lésions maternelles associées : les lésions du foie et de la rate seraient plus fréquentes par la compression de ces organes contre la cage thoracique par l’utérus gravide.

Les conséquences liées à l’injection de PDC iodé et à l’irradiation fœtale ne doivent en aucun cas retarder la prise en charge diagnostique et thérapeutique en cas de traumatisme grave. Selon les recommandations du CIRTACI, il est possible de réaliser un examen d’imagerie irradiant et avec injection de PDC iodé, quel que soit le terme de la grossesse si l’indication de l’imagerie est indiscutable. Les pédiatres devront être avertis du risque d’hypothyroïdie fœtale en cas d’injection au-delà de la 12e semaine d’aménorrhée (surveillance en période néonatale de la TSH), et la dose totale délivrée devra bien entendu être consignée sur le compte rendu. Dans le cadre d’un polytraumatisme, l’utilisation de tabliers plombés en TDM, placés sur l’abdomen pour protéger le fœtus n’est pas recommandée. Rien ne doit altérer la qualité de l’imagerie ce qui diminuerait les performances diagnostiques.


Bibliographie


El-Kady, D.; Gilbert, W.M.; Anderson, J.; Danielsen, B.; Towner, D.; Smith, L.H., Trauma during pregnancy : an analysis of maternal and fetal outcomes in a large population, American Journal of Obstetrics and Gynecology 190 (6) (2004) 16611668.

El Kady, D.; Gilbert, W.M.; Xing, G.; Smith, L.H., Association of maternal fractures with adverse perinatal outcomes, American Journal of Obstetrics and Gynecology 195 (3) (2006) 711716.


Au final, quel protocole pour l’exploration d’un traumatisme abdomino-pelvien?


protocoleprotocoleabdomino-pelvienIl n’existe pas de consensus sur le protocole optimal à réaliser. Doit être réalisé le protocole avec lequel on est le plus à l’aise et le plus à même d’effectuer une lecture exhaustive.


Le protocole optimal est quadriphasique et le protocole minimal biphasique



Faut-t-il réaliser une opacification orale?



À ce jour, non


Certaines équipes ont pendant longtemps réalisé une opacification orale (à l’aide de PDC iodé ingéré ou injecté dans la sonde naso-gastrique) afin de dépister les sites de perforationintestinperforation digestive mais cette attitude n’est actuellement plus recommandée pour plusieurs raisons :




• elle allonge les durées d’examen avec une opacification complète des anses grêles obtenue après un délai supérieur à 120 minutes, ce qui retarde donc la prise en charge thérapeutique;


• il existe des risques de vomissements chez des patients souvent en iléus réflexe avec risque d’inhalation secondaire. De plus, les PDC iodés inhalés de type hydrosolubles entraînent un appel d’eau au niveau des alvéoles avec risque d’OAP;


• il peut exister des risques de confusion devant une extravasation de PDC iodé dans la cavité abdominale lors d’un examen injecté, qui peut provenir soit du secteur digestif (PDC oral), soit du secteur vasculaire (PDC injecté), soit du secteur urinaire (système excréteur), source d’erreurs diagnostiques;


• le rendement diagnostique n’est pas évident, toutes les perforationsintestinperforations digestives constatées en laparotomie ont des signes évocateurs sur les TDM sans opacification. Il n’existe pas de différence significative pour le diagnostic de lésions digestives entre les centres utilisant les PDC oraux et les autres, les nouvelles machines permettant une séméiologie plus fine et plus précise grâce à leur haute résolution spatiale et temporelle.


Faut-il réaliser un passage sans injection?



Oui et non


Une hélice sans injection permet de dépister les caillots sentinellesMésentèrecaillots sentinelles, de caractériser les épaississements pariétaux digestifs (hématome si spontanément hyperdense) et de faciliter la détection des hématomes intra- ou extra-parenchymateux, mais ces lésions sont également très bien visualisées sur les temps tardifs. Nous ne réalisons pas de passage sans injection dans notre protocole traumatique.

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Jun 13, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 30. Cas des patientes enceintes

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