3: Gestion des prélèvements

Chapitre 3 Gestion des prélèvements



Collaboration


La collaboration étroite avec l’anatomopathologiste avant, pendant et après la procédure chirurgicale est un aspect très important de la qualité de la prise en charge du patient. La technique pour gérer un prélèvement et exprimer les résultats doit correspondre à des standards établis et disponibles sur le site du Collège des pathologistes américains (College of American Pathologists ; www.cap.org). Le diagnostic histologique final reflète une collaboration fructueuse entre cliniciens et pathologistes. Les ophtalmologistes doivent accompagner les prélèvements envoyés au laboratoire d’anatomopathologie d’un résumé pertinent de l’histoire clinique. Ce résumé facilite les corrélations anatomocliniques et permet à l’anatomopathologiste de rendre une interprétation plus fiable du prélèvement.


Quand une relation étroite unit l’ophtalmologiste et l’anatomopathologiste, la communion s’établit entre le formulaire de demande d’examen histologique et le compte-rendu de l’examen anatomopathologique. Cependant, si une pathologie tumorale maligne est envisagée ou si une biopsie est utile à l’établissement d’un diagnostic d’une maladie grave, la communication directe et personnelle entre le chirurgien et le pathologiste peut être essentielle. Cette conversation préopératoire permet au chirurgien et au pathologiste de discuter de la meilleure façon d’envoyer le prélèvement. Par exemple, l’anatomopathologiste peut demander du tissu à l’état frais pour des études immunohistochimiques et en biologie moléculaire, du tissu fixé au glutaraldéhyde pour l’étude en microscopie électronique, ou du tissu fixé dans la formaline pour les études de routine (coupe sur bloc de paraffine). Si le tissu est directement fixé dans la formaline, la possibilité d’un diagnostic de certitude peut être perdue. La communication entre clinicien et pathologiste est particulièrement importante en ophtalmologie où les spécimens sont souvent de petite taille et sont donc très difficiles à manipuler. Dans certains cas, le choix de la technique chirurgicale doit être réfléchi pour obtenir un prélèvement correctement analysable. Les biopsies peuvent être des prélèvements au sein de la tumeur où seul un fragment est prélevé (biopsie simple), ou une excision de la totalité de la lésion (biopsie-exérèse). Voir Section 7, Orbit, Eyelids, and Lacrimal System (Orbite, paupières et système lacrymal), et le chapitre 10 pour plus de détails.


Chaque fois qu’une nouvelle biopsie est faite sur le site d’une lésion précédemment biopsiée, les lames du premier prélèvement doivent être demandées et relues par le pathologiste interprétant la seconde biopsie. En effet, la stratégie chirurgicale peut être modifiée si le patient était connu pour avoir un carcinome in situ, alors qu’en fait la relecture correspond à un carcinome sébacé. En outre, le pathologiste pourra interpréter plus facilement des prélèvements congelés extemporanés en peropératoire s’il a revu les prélèvements antérieurs.


Si une discordance apparaît entre les diagnostics clinique et anatomopathologique, un contact direct et rapide doit permettre à l’ophtalmologiste et au pathologiste de résoudre la discordance. Un prélèvement mal étiqueté ou un rapport anatomopathologique comportant des erreurs de saisie, par exemple, peuvent avoir des conséquences graves pour le patient. Corriger tout simplement l’âge du patient sur la demande d’examen anatomopathologique peut changer l’interprétation d’une lésion mélanocytaire de la conjonctive. Une lésion mélanocytaire bénigne chez l’enfant peut prendre l’aspect d’une lésion mélanocytaire maligne chez l’adulte. Que le patient ait 4 ans ou 44 ans fait une grosse différence dans l’interprétation des résultats histologiques.



May 3, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 3: Gestion des prélèvements

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