CHAPITRE 29 TRAITEMENT DE LA MUCOVISCIDOSE
ÉPIDÉMIOLOGIE
Maladie génétique d’expression clinique multiviscérale, la mucoviscidose (MV ou CF pour Cystic Fibrosis en anglais), est la plus fréquente des maladies génétiques potentiellement létales affectant la population pédiatrique blanche (1/4 500 naissances). Depuis fin 2002, elle est dépistée systématiquement en France. Décrite dans de très nombreux pays, sa prévalence mondiale suit un gradient nord-sud. À travers le monde, on recense environ 50 000 patients (25 000 aux États-Unis et en Europe dont 5 500 en France), mais le nombre réel de patients est sûrement légèrement plus important [1]. Depuis les premières descriptions de la maladie, des progrès considérables ont été accomplis dans la prise en charge des patients. Pour l’essentiel encore largement symptomatiques, les retombées de la découverte du gène CFTR (Cystic Fibrosis Conductance Transmembrane Regulator) laissent entrevoir l’arrivée de traitements curatifs pharmacologiques ciblant directement la protéine CFTR défectueuse.
PHYSIOPATHOLOGIE
La MV se transmet selon le mode autosomique récessif et affecte les deux sexes. Identifié en 1989, le gène CFTR responsable de la MV se situe sur le bras long du chromosome 7 (région q31-q32) [2]. CFTR code une protéine de 1 480 acides aminés, dont la fonction principale est celle d’un canal chlorures bidirectionnel AMPc dépendant. CFTR est exprimée au pôle apical de nombreux types cellulaires d’épithélium sécréteur (respiratoire, pancréatique, digestif, épidydimaire …), où il est un acteur incontournable de la régulation de l’hydratation et de la rhéologie des sécrétions. Il en contrôle directement les mouvements de chlorures, et indirectement ceux du sodium et de l’eau [3]. Au niveau respiratoire, l’absence de protéine CFTR fonctionnelle entraîne une diminution de la sécrétion d’ions chlorures, et une augmentation de l’absorption de sodium et d’eau (figure 29.1). Le mucus péricilaire est déshydraté ; trop épais et visqueux il altère le bon fonctionnement de l’escalator muco-ciliaire. L’obstruction favorise la stase des sécrétions et leur infection, celle-ci exagère l’inflammation locale qui aggrave l’obstruction. Très rapidement, s’instaure un cercle vicieux liant ces trois phénomènes (obstruction-infection-inflammation), qui restent, encore actuellement, la cible thérapeutique des traitements symptomatiques disponibles (figure 29.2).
Fig. 29.1 Au niveau de l’épithélium respiratoire, CFTR joue un rôle important dans l’équilibre hydro-électrolytiques et rhéologiques des sécrétions. Il régule également le fonctionnement d’autres canaux ioniques comme le canal sodique Enac qu’il inhibe. En l’absence de proteine CFTR fonctionnelle, on assiste à un défaut de sécrétions des ions chlorures, mais surtout à une levée de l’inhibition du canal ENaC qui a pour conséquence l’hyperabsorption de sodium et d’eau. Le volume du liquide de surface est réduit, le mucus épais et visqueux, altérant le fonctionnement de l’escalator mucocilaire.
Depuis la découverte du gène, plus de 1 500 mutations de CFTR ont été rapportées. On en distingue cinq classes en fonction de leur répercussion sur le fonctionnement de la protéine [4] (figure 29.3). Les mutations de classe I à III se caractérisent par l’absence complète de protéine CFTR fonctionnelle au pôle apical des cellules et sont répertoriés comme « sévères », sans qu’il soit toutefois possible en clinique d’établir de corrélations génotype-phénotype. La mutation la plus fréquente (F508del ou ΔF508) est retrouvée chez 70 % des patients à l’état hétérozygote, chez 50 % à l’état homozygote. Depuis plusieurs années, un intérêt particulier est porté aux thérapies protéiques qui visent à restaurer directement et selon le type de mutations l’expression et le bon fonctionnement de CFTR [5]. Récemment, des résultats très encourageants ont été obtenus avec l’ivafactor (VX-770) chez les patients porteurs d’au moins une mutation G551D [6]. À moyen terme, un certain nombre de ces molécules devrait être disponible pour les patients, ouvrant la voie aux thérapeutiques curatives.
ASPECTS CLINIQUE ET SÉMÉIOLOGIQUE
Sur le plan respiratoire
La maladie se caractérise par une bronchite chronique suppurée, sécrétante et obstructive. À l’heure actuelle, l’atteinte respiratoire conditionne encore largement le diagnostic. La séméiologie, constante, mais de début, d’intensité, d’évolution et de sévérité variables selon les patients (même et y compris chez ceux d’une même fratrie), se manifeste le plus souvent dès l’enfance. La toux grasse, l’encombrement ne sont pas spécifiques, mais leur répétition, leur persistance entre les épisodes aigus, le caractère purulent des sécrétions sont autant d’éléments qui doivent faire envisager le diagnostic de MV. À l’heure du dépistage, les enfants sont habituellement indemnes de symptômes respiratoires au moment du diagnostic. La maladie évolue au rythme des exacerbations infectieuses, à Staphylococcus aureus et Haemophilus influenzae, puis à d’autres pathogènes (Pseudomonas aeruginosa, Aspergillus fumigatus, mycobactéries atypiques). À terme, la répétition des exacerbations de la bronchite occasionne des dégâts structuraux (dilatations des bronches, atteinte parenchymateuse) qui compromettent plus ou moins rapidement la fonction respiratoire. Au stade le plus avancé de l’insuffisance respiratoire terminale, la transplantation pulmonaire ou cardiopulmonaire demeure la seule option thérapeutique [7].
Sur les plans digestif et nutritionnel
Certaines manifestations sont observées dès la période fœtale ou néonatale immédiate (iléus méconial dans 15 % des cas). Dans les autres cas, les symptômes digestifs sont en rapport avec l’insuffisance pancréatique exocrine que l’on retrouve chez 80 % des patients. La diarrhée, symptôme digestif cardinal, est classiquement graisseuse et malodorante. Elle est secondaire à la maldigestion des graisses, des protéines à laquelle s’ajoute une malabsorption. Les troubles de la motilité digestive (allant de la simple tendance à la constipation au syndrome occlusif intestinal distal) sont également fréquents. Classiquement, les besoins nutritionnels des patients atteints de mucoviscidose sont supérieurs de 20 à 30 % (voire 50 % pendant les périodes de poussées infectieuses) à ceux des sujets bien portants. Enfin, l’atteinte hépatobiliaire est la troisième manifestation par ordre >de fréquence de survenue, mais la seconde cause de mortalité. Ses manifestations vont de simples anomalies biologiques isolées, au tableau de cirrhose avec hypertension portale et insuffisance hépatocellulaire terminale.
« Autres » manifestations et manifestations « tardives »
De nombreux autres systèmes peuvent être atteints au cours de la MV, réalisant parfois des atteintes isolées, sortes de manifestations monosymptomatiques de la maladie regroupées sous le vocable de « CFTRopathie » [8]. La sphère ORL est le siège constant d’une pansinusite plus ou moins invalidante. Des polypes rhinosinusiens affectent 15 à 30 % des patients. Si la fertilité des patientes en bon état général n’est pas compromise, celle des hommes est constamment affectée (azoospermie excrétoire par agénésie bilatérale des canaux déférents). Avec l’amélioration de la prise en charge et l’allongement de la médiane de vie des patients, la prévalence des complications tardives augmente. Ainsi, le diabète affecte 10 % des patients à l’âge de 10 ans et 30 % à l’âge de 30 ans [1]. L’ostéopénie et l’ostéoporose sont également fréquentes, affectant 25 % des patients environ [9].
MÉCANISME D’ACTION
Ibuprofène [10]
L’ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien dont l’effet bénéfique sur le ralentissement du déclin de la fonction respiratoire a été établi à forte dose (10 fois supérieure aux doses usuelles) [10]. À ces doses, son utilisation nécessite une surveillance sérique du principe actif. Malgré l’absence de complications digestives (hémorragies digestives) ou rénales (insuffisance rénale) surreprésentées, le traitement prolongé par ibuprofène est responsable de douleurs abdominales fréquentes pouvant conduire à l’arrêt du traitement. Le nombre de patients traités par ibuprofène semble de ce fait diminuer et actuellement moins de 5 % des patients aux États-Unis prennent régulièrement ce traitement.
Azithromycine [10]
In vitro, les macrolides possèdent un certain nombre de propriétés anti-inflammatoires telles que : (1) l’inhibition du chimiotactisme des polynucléaires neutrophiles, (2) la diminution de la libération de l’élastase par les neutrophiles et (3), la diminution de la production de cytokines pro-inflammatoires IL-1β, IL-6, IL-8, et TNF-α. Par ailleurs, ils réduiraient la viscosité du mucus et l’adhérence de P. aeruginosa, et augmenteraient la destruction des souches mucoïdes, par un mécanisme de rupture de l’intégrité du biofilm et de frein à la transformation des souches non mucoïdes en souches mucoïdes non virulentes.
Perspective des traitements curatifs
Les traitements qui visent à restaurer une fonction normale à la protéine CFTR défectueuse (traitement pharmacologiques curatifs) font enfin leur apparition, plus de 20 ans après la découverte du gène. Ces traitements curatifs visent à restaurer l’homéostasie protéique. On distingue les molécules potentiatrices (qui potentialisent le fonctionnement de la protéine CFTR défectueuse présente au pôle apical des cellules), des molécules correctrices (qui permettent à la protéine CFTR de s’exprimer au pôle apical de la cellule). Ces molécules ont une action spécifique en fonction de la nature de la mutation et de ses conséquences. Des résultats très encourageants ont été obtenus récemment avec des patients porteurs de la mutation G551D (2 à 5 % des patients), chez qui l’administration d’ivacaftor pendant 48 semaines améliore de façon significative la fonction respiratoire, la prise de poids et normalise le test sudoral [6].
CRITÈRES DE CHOIX ET OBJECTIFS THÉRAPEUTIQUES – CLASSIFICATION DES MÉDICAMENTS UTILISABLES
La plupart de ces prises en charge et les critères de choix thérapeutiques répondent à des recommandations nationales [11, 12] ou internationales européennes ou américaines. Il faut distinguer ce qui relève de la prise en charge de l’exacerbation [13], des traitements respiratoires de long cours [14, 15], des recommandations nutritionnelles spécifiques [16, 17], ou de recommandations générales destinées à la prise en charge de patients adultes ou de nourrissons dépistés [18, 19].
Prise en charge des manifestations respiratoires aiguës (les exacerbations)
Avant apparition de PA dans les sécrétions (tableaux 29.1 et 29.2)
Infection à SAMS
SAMS est sensible à de nombreux antibiotiques (tableau 29.1). À l’exception de l’acide fucidique et de la rifampicine, une monothérapie par voie orale, aux doses maximales est suffisante à traiter une exacerbation à SAMS. En première intention, une bêtalactamine sera choisie et prescrite pour une durée d’au moins 14 jours, en association ou non à l’acide fucidique. L’utilisation trop fréquente de céphalosporines à large spectre sera limitée autant que possible, du fait du sur-risque décrit d’apparition de PA.
En cas de co-infection par HI, un traitement par amoxicilline-acide clavulanique sera proposé.
Infection par SAMR
L’antibiothérapie de choix repose sur une bithérapie par rifampicine-pristinamycine, par voie orale, la voie intraveineuse n’ayant pas fait la preuve de sa supériorité. Elle est prescrite pour une durée d’au moins 14 jours. Le linézolide ou la télithromycine constituent des alternatives intéressantes par voie orale, alors que les glycopeptides, la vancomycine, la teicoplanine sont utilisables par voie intraveineuse en cas d’échec ou d’insensibilité des souches aux antibiotiques oraux.
Mesures de prévention primaire et secondaire vis-à-vis de SAMS et SAMR
Certains pays tels que la Grande-Bretagne ont fait le choix d’une prévention primaire antistaphylococcique par une antibiothérapie ciblée au cours des 3 premières années de la vie. Actuellement, cette mesure n’est pas recommandée en France au motif qu’elle n’apporte pas de bénéfice clinique. Par ailleurs, certains doutes persistent quant aux risques d’une telle prise en charge fait prendre quant à l’apparition de PA [20].
Après l’apparition de PA dans les sécrétions (tableaux 29.3 à 29.5)
Primocolonisation par PA
La primocolonisation par PA (c’est-à-dire la première détection de PA dans les sécrétions) nécessite une prise en charge thérapeutique agressive dont l’objectif est l’éradication prolongée du germe dans le but de retarder au maximum le passage à la chronicité. Elle nécessite au minimum une anti-biothérapie inhalée avec de la colymicine ou de la tobramycine. Certaines équipes y ont adjoint l’utilisation d’une anti-biothérapie anti-pyocyanique orale (fluroquinolones, sans limite d’âge) ou intraveineuse d’emblée. Le consensus français préconise la prescription d’une biantibiothérapie parentérale de 14 à 21 jours suivie ou non d’aérosol de colymicine pour une durée de 3 à 6 mois [12], alors que le consensus nord-américain recommande l’utilisation de la tobramycine inhalée pendant i mois [13]. Des études cliniques réalisées après la conférence de consensus française indiquent qu’en première intention l’antibiothérapie inhalée avec de la tobramycine pendant 1 mois est le plus souvent suffisante. Le traitement antibiotique oral ou intraveineux peut se justifier par la présence de symptômes cliniques associés (qui définissent la primo-infection), l’absence d’éradication de PA ou la recolonisation précoces (dans l’année).
Colonisation chronique par PA
À ce stade, l’antibiothérapie prescrite au cours des exacerbations ciblera prioritairement PA et sera administrée soit par voie orale (utilisation de fluroquinolones, ciprofloxacine principalement si la souche y est sensible), soit par voie parentérale. Quelle que soit la voie d’administration, la durée du traitement est de 14 à 21 jours. Par voie parentérale, la biantibiothérapie est la règle, associant un antibiotique actif sur le PA et administré 2 ou 3 fois par jour (carbopénicillines ou uréidopénicillines, céphalosporines, monobactames, carbapénèmes, polymyxines, fosfomycine) à un aminoside (le plus souvent de la tobramycine) administré en une injection par jour [12, 13]. Ces traitements (cures) intraveineux peuvent être réalisés à domicile ou à l’hôpital, cette dernière option semblant cliniquement plus efficace mais moins bien adaptée à la vie des patients. Les colonisations chroniques polymicrobiennes peuvent nécessiter de recourir à l’utilisation de plusieurs antibiotiques.
Autres traitements pour la prise en charge respiratoire de long cours (hors exacerbations)
Les objectifs de ces traitements sont de prévenir la stase bronchique grâce à la fluidification des sécrétions bronchiques (couplée à la kinésithérapie respiratoire et à l’exercice physique) ; à prévenir la survenue des exacerbations et à prendre en charge les manifestations associées ou des complications liées à l’évolution de la maladie telles que l’hyperréactivité bronchique ou l’insuffisance respiratoire, qui nécessitent des traitements spécifiques.
Kinésithérapie respiratoire et l’exercice physique
Le drainage des sécrétions bronchiques est assuré par la réalisation régulière de séances de kinésithérapie respiratoire (KR), à un rythme et par des techniques adaptées à chaque patients et dépendants de la sévérité de l’atteinte respiratoire. Chez les nourrissons dépistés, la réalisation de séances de KR est recommandée y compris en l’absence de symptômes respiratoires [19]. Dans tous les cas, elle a pour double objectif de drainer efficacement les voies aériennes et de prévenir les déformations vertébrales et thoraciques. Des aides instrumentales (VS-PEP, flutter) peuvent être utilisées en complément du drainage, Chez les patients insuffisants respiratoires, les séances sont réalisées sous oxygénothérapie.
Antibiothérapie inhalée prolongée
Trois antibiotiques ont actuellement l’AMM dans cette indication. La tobramycine inhalée (TOBI) et l’aztréonam lysate (Cayston) sont utilisés selon des schémas similaires avec alternance de mois ON- et de mois OFF qui laisse possible la réalisation d’autres aérosols. La colymycine (Colymicine) est utilisé une à deux fois par jour, tous les jours sans interruption. En Amérique du Nord, la tobramycine inhalée est recommandée chez les patients de plus de 6 ans colonisés chroniques par PA avec une atteinte respiratoire modéré à sévère [14]. En Europe, la colymicine est plus largement utilisée dans les mêmes indications. En Europe, le Cayston est actuellement réservé à l’usage des patients de plus de 18 ans, alors qu’il est autorisé dès l’âge de 6 ans aux États-Unis. Dans un avenir proche, la tobramycine et la colymicine seront disponibles sous forme de poudre sèche.
Fluidifiants
Dornase alpha (désoxyribonucléase humaine recombinante, rhDNAse, Pulmozyme,)
La désoxyribonucléase humaine recombinante (rhDNAse ou dornase alpha ou Pulmozyme) est disponible pour les patients depuis le début des années 1990 [21]. Elle a pour mécanisme d’action la fluidification des sécrétions bronchiques contenant des quantités importantes d’ADN extracellulaire (provenant des polynucléaires neutrophiles, d’ADN bactériens). Utilisé une fois par jour avec un matériel d’aérosolthérapie adaptée, les nébulisations de Pulmozyme diminuent la fréquence des exacerbations et ralentissent le déclin de la fonction respiratoire. Selon les recommandations nord-américaines, son utilisation est recommandée pour les patients dès l’âge de 6 ans ayant des formes légères (même asymptomatiques), modérées ou sévères de la maladie [14]. Le consensus français la recommande à partir de l’âge de 5 ans, pour des patients ayant une capacité vitale forcée d’au moins 40 % [12].
Sérum salé hypertonique à 6 ou 7% (Mucoclear)
Le sérum salé hypertonique (SSH) représente une alternative en cas d’échec ou d’intolérance à la dornase alpha. Son mode d’action est différent. Agent osmotique, il favorise le transfert passif d’eau vers la lumière des voies aériennes et « l’hydratation » des sécrétions. In vitro, il restaure une épaisseur suffisante de liquide périciliaire et améliore, in vivo, la clairance mucocilaire [22].
Son usage en deux nébulisations par jour a fait l’objet d’une méta-analyse [23]. Celle-ci indique que le SSH diminue le nombre d’exacerbations et améliore la qualité de vie des patients sans toutefois modifier la fonction respiratoire de façon significative sur le long terme. Sa plus large utilisation par les patients est actuellement limitée par son non-remboursement.
Traitements à visée anti-inflammatoire
Corticoïdes
Cette catégorie de molécules est largement utilisée chez les patients atteints de MV. Par voie orale ou intraveineuse, sur de courte durée, elles peuvent être utilisées à la posologie de 1 à 2 mg/kg/j en addition aux traitements antibiotiques prescrits pour des exacerbations sévères ou pour lesquelles la récupération clinique ou fonctionnelle est jugée insuffisante [12]. Sur des durées plus longues, en dehors d’indication spécifique (aspergillose broncho-pulmonaire allergique), elles n’ont pas leur place dans la prise en charge [12, 13]. Par voie inhalée, les corticoïdes sont indiqués pour le contrôle des manifestations d’hyperréactivité bronchique ou d’asthme fréquemment associées à la maladie. En dehors de ces indications, ces traitements utilisés sur le long cours, n’ont pas démontré d’efficacité à ralentir le déclin de la fonction respiratoire [24]. L’utilisation des bronchodilatateurs peut également être utile au contrôle des manifestations asthmatiques associées. Enfin, localement, les corticoïdes représentent la première ligne du traitement des manifestations rhinosinusiennes (polypose), à des posologies souvent 2 à 3 fois plus élevées (300 à 400 μg/j) que les doses habituellement utilisées. Le lecteur est renvoyé aux chapitres spécifiques pour plus de renseignements sur les différentes spécialités disponibles, leur présentation et voie d’administration.